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Citation de Wilkinson


"Un soir j'étais au Bois, me demandant si je devais dire adieu à Paris ou s'il ne valait pas mieux dire adieu tout de suite à la vie elle-même. Je me trouvai ainsi amené à parcourir en pensée toute mon existence, ce que je n'avais pas fait depuis longtemps, et je calculai que je n'avais pas grand chose à y perdre.
Mais alors, soudain, je vis avec une extrême netteté dans mon souvenir une journée depuis longtemps écoulée et oubliée - l'aube d'un matin d'été, chez moi, dans les montagnes; je me vis à genoux auprès d'un lit, et sur ce lit gisait ma mère à l'agonie.
J'eus un sursaut et je fus pris de honte d'avoir pu si longtemps ne pas songer à ce matin-là. Mes stupides idées de suicides s'étaient enfuies. Car je crois qu'il n'est point d'homme sérieux, à moins qu'il n'ait complètement perdu la bonne voie, qui soit capable de s'ôter la vie, s'il a vu s'éteindre l'existence d'un être sain et bon. Je revis ma mère mourante. Je revis sur son visage l'oeuvre silencieuse et sévère de la mort qui l'ennoblissait. Elle avait l'air revêche, la mort, mais puissante aussi et bonne, comme une mère ramenant au foyer avec précaution un enfant égaré.
Soudain, je compris à nouveau que la mort est notre soeur bonne et sage; elle sait l'heure qui convient et nous devons lui faire confiance. Je me mis aussi à comprendre que le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires, n'est pas de nous aigrir, de nous faire perdre notre valeur et notre dignité, mais de nous mûrir et nous purifier."
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