Trois entrevues en solo et en rafale avec des auteurs autour d'un même sujet: la musique dans la littérature. Quand des auteur·rice·s mentionnent des titres musicaux ou ajoutent des paroles dans leurs pages, cela amplifie notre compréhension de l'univers du livre et nous amène souvent vers la nostalgie. Pour discuter de musique dans la littérature québécoise, le Salon a invité Hervé Gagnon (Crossroads: la dernière chanson de Robert Johnson), Richard Ste-Marie (Stigmates) et Marie Hélène Poitras (La désidérata) à des entretiens express. Animation: Valérie Roberts.
Avec:
Hervé Gagnon, Auteur·rice
Marie Hélène Poitras, Auteur·rice
Richard Ste-Marie, Auteur·rice
Valérie Roberts, Animateurrice
Livres:
Désidérata (La).
StigmatesCrossroads
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#slm2021
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Si nous avions su alors ce que nous avons compris ensuite, nous aurions assurément choisi de rester en France. Au bout du compte, traverser l'océan n'aura servi qu'à retrouver ce que nous pensions fuir : la peur et la mort. Mais en mille fois pire.
Il aimait profondément chacune de ces antiquités et connaissait les moindres détails de leur histoire. Pour lui, ils étaient beaucoup plus que de simples choses. Ils avaient un sens, une âme. (p.14-15 )
Il avançait lentement, tournant la tête d'un côté et de l'autre, à la recherche des lieux que Sauvageau avait mentionnés avec une désinvolture choquante, comme si la victime valait moins qu'un chien égaré. Certes, il s'agissait d'une fille perdue, mais la Marie-Madeleine des Évangiles avait exercé le même métier et Jésus l'avait lavée de tous ses péchés. De toute évidence, les putains de Montréal n'avaient pas droit à autant de charité chrétienne, malgré tous les clochers d'églises, les couvents, les curés donneurs de leçons et les fidèles bien-pensants dont regorgeait la ville. L'hypocrisie ne semblait avoir aucune limite. De toute façon, Joseph détestait les curés et tout ce qu'ils représentaient. Ils avaient marqué son enfance au fer rouge et il savait de quoi ils étaient capables.
- Laissez-moi ! répétai-je.
- Bon, Comme tu veux.
Ugolin me tapota amicalement l'épaule. Pernelle m'adressa un regard rempli de tendresse et de compassion. Elle soupira profondément puis, de la tête, fit signe à Ugolin de la suivre. Ensemble, ils sortirent, me laissant seul avec ce que je ne pouvais voir que comme l'acharnement du mauvais sort.
Une main infirme m'apparaissait comme une iniquité de plus. Je ne saurais dire combien de fois je maudis Dieu de me rendre encore plus difficile la tâche déjà ingrate qu'il m'avait imposée, et, n'eût été que je l'avais déjà renié, je l'aurais fait sans le moindre remords.
Quitter Toulouse fut l'une des choses les plus difficiles que je fis de toute ma vile existence. Je devais laisser derrière moi le seul endroit où j'avais été un tant soit peu à ma place et abandonner plusieurs de ceux qui m'étaient devenus chers. J'avais le sentiment de m'exiler, pour autant qu'un damné destiné à errer seul parmi les hommes puisse prétendre s'enraciner quelque part. Sans que je m'en aperçoive, le Sud tout entier s'était insinué en moi. Mais je n'avais droit à rien de tout cela.
Un plan prenait forme dans ma cervelle.
- Tu as un rasoir dans ton coffre ?
- Euh... Oui, pourquoi ? (Pernelle)
- Je te l'expliquerai pendant que tu me rases le crâne.
- J'ai l'air d'un barbier ? s'insurgea-t-elle.
- Tous les chirurgiens ne le sont-ils pas ? la taquinai-je avec un sourire.
- L'Ordre vous manque ? (Gondemar)
- Chaque jour que Dieu me donne. Plus que je ne puis l'exprimer. Le Temple était ma vie... Dans mon âme, je demeurerai un templier jusqu'à ma mort. Que je porte ou non la croix pattée sur mon vêtement, elle est gravée dans mon cœur. (Montbard)
Les étiquettes de « La Légende de Jack » nous présentent ce roman comme un polar, un roman policier, et même comme un roman policier historique.
J’ai trouvé spécial que sur les 20 critiques de ce roman il n’y ait que 4 critiques québécoises. Parce que moi, c’est en tant que Québécois que j’ai pu apprécier le rôle de Joseph Laflamme.
Joseph Laflamme est loin d’être ce héros spectaculaire et rusé. C’est un pauvre petit « Canadien français » comme on les appelait à cette époque. Né pour un petit pain, il se fait régulièrement humilier par l’éditeur du journal Le Canadien qui ne lui achète jamais de nouvelles, oui parce que les journalistes étaient payés à la pièce et le seul journaliste attitré etait Sauvageau.
Joseph Laflamme est alcoolique pour pouvoir supporter son sort et sa sœur coud des vêtements à la maison pour leur assurer une maigre pitance. Leur logement se trouve dans le hangar de la maison transformé en logement.
C’est en pensant que la victime est sa travailleuse de sexe qu’il s’est rendu à l’hôpital et a pu se faire décrire l’horreur ce meurtre. C’est aussi par hasard qu’un témoin du meurtre lui a parlé lorsqu’il est allé sur le site du meurtre pour en apprendre plus. C’est aussi par hasard qu’il a découvert un des élément important du meurtre.
C’est justement cette vie de raté qui fait de lui un véritable héros, celui qui tout en étant mort de peur, continue à affronter le danger. Aussi par amour, par amour pour cette travailleuse du sexe et pour sa sœur.
Rapidement, ce roman devient un suspense et tout nous laisse croire que ce petit « Canadien français » n’est rien en comparaison de Jack l’éventreur.
Ce roman devrait être lu par les moins de 50 ans qui ne savent absolument pas quelle vie avaient leurs parents…
L’interdit est un instrument de tentation dont le diable joue en virtuose.
La veille encore, sans lui fournir la moindre explication, les trois avaient quitté la maison après la tombée de la nuit, babillant comme des fillettes énervées, chacune emportant un panier rempli d'herbes séchées et de pierres patiemment polies.
François ignorait ce qu'elles faisaient au juste, mais à ces moments précis quatre fois par an, elles agissaient ainsi. Sans doute leur comportement était-il lié aux saisons.