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Citations de Hervé Giraud (88)


(...) on marche courbés, serrant les rangs et protégeant nos poitrines fragiles en tenant le fusil tout contre, comme si un fusil ça protégeait celui qui le tient. (p. 11)
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La guerre est une façon un peu différente de faire de la politique. C'est plus vivant, mais ça fait des morts. (p. 10)
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Les familles c'est comme les icebergs, il y une partie immergée que l'on ne voit jamais... sauf pour les enterrements.
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A quelques pas de moi, le porte-drapeau, allongé dans les larges feuilles répète "Maman" entre deux sanglots, de son torse déchiré le sang s'écoule, c'est un vase qui se vide. Bientôt un râle idiot et il ne sanglote plus. Sa mère ne viendra pas. Il avait le même âge que moi. (p. 15)
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Nous voilà devant le commissariat. Après avoir cadenassé le scooter devant la porte, Joseph se met à avoir la tremblote :
- Mentir à ma mère, OK, mais mentir à la police, je ne l'ai jamais fait. Je ne vais pas y arriver, me dit-il.
- C'est pareil, t'as qu'à faire comme si ta mère elle avait un uniforme.
- Oui, mais elle a pas de flingue, ma mère.
- Elle a pas de flingue, mais elle te file encore des baffes. Les flics, ils n'ont pas le droit de nous taper et leurs flingues, c'est juste en cas de légitime défense après les sommations d'usage... un deux trois, rendez-vous ou bien on tire, tu vois le genre ? Allez vas-y quoi !
(p. 70-71)
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Comme chaque soir, je raccompagne Eyup chez lui, ensuite il me raccompagne chez moi et puis je n'ai plus qu'à le raccompagner chez lui. Ce soir, on me dit de rapporter du pain, "ça optimisera tes déplacements interurbains", ajoute-t-on.
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Faute de trouver une place acceptable [à la cantine], je m'assieds à côté de Jason Plantier. Il doit se parfumer avec du jus de transpiration pour puer autant. (...) Plantier, c'est le Français de base. Il aime le foot, les dénonciations et les combines. (p. 30-31)
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Pour être humain, on a besoin de l'inhumain, on a besoin de se faire mal et de faire mal aux autres, on a besoin de toucher pour voir si ça brûle, de grimper pour voir si c'est haut, de crier même si on ne nous entend pas. (p. 185)
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Ce matin, toute la classe est réunie sous le préau et il y a une excitation qui ne dit rien qui vaille, la prof de musique est toute pimpante, elle a sorti un chemisier transparent de derrière les fagots, elle se tient droite comme un i en donnant des ordres aimables et elle tient ses avant-bras tendus devant elle avec les coudes le long du corps. Joseph me demande :
- Tu sais ce qu'elle fait avec ses vieux rideaux, la prof de musique ?
- Non ?
- Des fringues hyper sexy pour attirer les chanteurs mâles.
- Oups, faisons gaffe.
(p. 80)
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Je me dis : Si le père du père du père de mon père était mort à la guerre quatorze, son fils n'aurait pas eu de fils et le fils de son fils non plus et ainsi de suite, de fait, je ne serais pas né. Je suis donc, par héritage, un survivant de cette guerre. Un héros de l'armistice régénéré. Quatre générations à moi tout seul. Grandiose. Je cherche mon nom sur le monument, je n'y suis pas, normal, je suis vivant. Si je ne l'étais pas, c'est que mon père ne serait pas né, n'aurait jamais rencontré ma mère, ni eu moi ni roulé en Jaguar. (p. 116-117)
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Et puis, il y a cette fugue dont il n’est pas revenu. Le mystère de celle-ci ne sera jamais élucidé, pas plus que le mystère de la maladie de Cali. On est obligé de vivre sans tout comprendre de tout, se contenter de voir revenir les chiens de leurs courses éperdues et la fièvre tomber, voir les roses défleurir et se faner, en faire des bouquets avant qu’elles ne disparaissent. Ce n’est pas la peine de faire allégeance à des fées, des anneaux maléfiques, des orcs, gobelins ou Dark Vador, pour empêcher qu’arrivent les choses qu’on ne voudrait pas, rien ne fonctionne. Je sais, j’ai essayé.
Alors j’ai pris ma pelle et mon seau et je me suis débrouillé. Et puisque cela n’a pas vraiment fonctionné, je n’ai plus qu’à faire un trou pour enterrer mon chagrin dedans et moi avec. Cali a eu ses premiers malaises dès l’automne et le chien à fait sa dernière fugue à la même période. Il n’y a rien à chercher car il n’y a rien à comprendre. Si lui était en pleine forme, pour elle, on avait déjà des doutes. On n’avait pas encore décroché le hamac pour cause de fin d’été que le médecin lui prescrivait toute une série d’examens. Elle était restée à la maison quelque temps et s’était ennuyée ferme.
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La nuit du désert formait une protection autour de nous et tout au long de cette soirée, comme dans d'autres avant celle-ci, nous étions la beauté, la pureté, l'origine et la fin de tout et de nous-mêmes. Nous étions uniques et essentiels. Un groupe humain aussi puissant que la plus puissante des familles. Alors que j'étais orphelin et oublié du reste du monde, ils m'avaient recueilli comme on recueille une eau rare au creux de sa main, ils m'avaient gardé, protégé et appris à survivre avec le minimum. J'avais grandi ainsi, parfois durement, mais ce soir-là, comme dans d'autres rares moments, je me sentais en sécurité. Je l'étais. Protégé par la nuit épaisse comme une muraille. Bercé et enivré par les chants, je me détachais du passé et pouvais me laisser hisser dans les brumes chaudes et insaisissables de ce qui semble être le bonheur. Si je l'ai ressenti plus particulièrement à ce moment-là, c'est par la grâce du baiser avec Nora, le contact de son corps et du mien, l'avènement de l'amour dans ma vie comme des retrouvailles avec des souvenirs disparus. Plus tard dans la nuit, assis en tailleur sur un tapis, l'épaule de Nora contre la mienne, sa main brûlante dans la mienne, sa voix, son parfum, sa quiétude, les hommes et les femmes tout autour, leur affection sincère, les chants magnifiques et le feu devant, c'était là ma vie, mon instant, une partie de mon passé et mon devenir. J'ai su que j'aimais Nora depuis les premiers jours, aussi vrai que l'on a faim ou soif, par instinct, et que je l'aimerais toujours.
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- Tu dessines vachement bien les b!tes, je dis à Joesph.
- C'est mon cousin qui m'a montré.
- Ton cousin qui est en prison ?
- Non, celui qui est à la maternelle. (p. 98)
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"le destin, c'est le vent qui pousse un bateau : on ne peu décider ni de sa force ni de sa direction, mais en jouant avec les voiles, on peut aller où on veut"
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"Pour survivre, même lentement, dans le monde de la soif, il faut trouver de l'eau sans jamais s'arrêter de chercher, sinon c'est la mort"
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Il faut rendre à la nature ce qu'on lui a emprunté. Apprendre d'elle pour lui restituer ensuite. Le monde nous est prêté et le désert est une école"
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"confronté à l'infini et à la permanence, tout à la même durée et tout ce qui bouge est immobile ; ça doit être pour cette raison que les nomades avancent mais reviennent toujours sur leurs pas"
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– C’est pas sympa.

– C’est ça, c’est pas sympa, mais c’est la vie, mon chéri : la Vraie Vie. Si tu veux que des filles t’embrassent, si tu veux être dans le game, il va falloir que tu sortes de ta chambre et que tu grimpes les montagnes. Pour l’instant, tu es encore un peu trop benêt.

– Bonnet ?

– Non benêt. Un peu gamin quoi. Des mecs comme toi, on secoue un arbre ou une tour d’ordi, il en tombe mille. Quand tu auras grandi et que tu auras fait des exploits, que tu seras un mec, un vrai, tu m’enverras une carte postale et on verra. OK ? Tchao... Un dernier truc, change de sweat : il pue le chacal.
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– Bon ben... J’y vais. Je suis parti, quoi...

– Oui, bisou mon chéri (elle ne relève même pas la tête).

– Je pars pour très longtemps, maman. Peut-être pour toujours.

– Oui, mais tu reviens quand même avant demain soir, on mange chez Papi/Mamie.

Je m’en fous de Papi/Mamie.
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Seule une mère pourrait m'aimer. Le juge m'avait dit que mon pays se substituerait à ma famille pour assurer mon éducation, que l'immersion serait pédagogique, que j'allais enfin apprendre quelque chose. Et puis plus rien, on m'a collé dans cette famille et j'attends l'application de ce jugement comme si c'était une promesse. J'attends.
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