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Critiques de Hervé Guillemain (15)
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Du front à l'asile 1914-1918

Je remercie Masse critique et les éditions Alma de m'avoir permis de livre cet ouvrage sur une période historique peu glorieuse de l'histoire de France mais qui m'intéresse beaucoup néanmoins.



Cette Première Guerre mondiale a laissé de douloureuses blessures bien après 1918, la littérature nous en a laissé quelques témoignages bien connus - dont un récemment adapté au cinéma avec Un Long Dimanche de fiançailles. Mais peu de documents qui nous restituent leur place à ceux que la guerre a rendu (littéralement) fou.



Du front l'asile réhabilite ces pauvres soldats (quelque soit leur grade) en démontrant tous les enjeux de ce diagnostique, que ce soit pendant la guerre ou après l'Armistice. A chaque chapitre, les auteurs partent de cas précis de soldats internés pour développer les thématiques choisies, ce qui donne un visage plus "humain" à ces fous pas toujours bien compris (ni même bien pris en charge) par les institutions compétentes de l'époque.

Cette étude des historiens Stéphane Tison et Hervé Guillemain est très richement documentée et remet toutes les étapes en contexte, faisant notamment référence à la guerre de 1870, et fait de nombreux rappels sur l'histoire du développement de la psychiatrie et de la prise en charge des patients de la fin du 19ème siècle à la veille de la Première Guerre mondiale. Comme pour les stratégies de terrain, la pratique de la psychiatrie en France s'avère complètement dépassée et en retard - comparées, ironiquement, à ce qui se fait en Grande-Bretagne ou en Allemagne.



Le reproche que je ferai à cette étude c'est la façon dont elle a été problématisée. Il faut bien avouer que je suis plus une littéraire qu'une historienne (même si de temps à autres j'aime lire des essais historiques) mais j'aurai quand même aimé que les choses soient présentées de façon plus simples. En ayant par exemple une première partie claire sur l'état des lieux avant 1914, cela aurait beaucoup facilité la lecture (à mon sens, bien sûr) .
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Schizophrènes au XXe siècle

C'est une histoire non pas de la maladie, mais des schizos, déclare l'auteur. Il parle d'effets des diagnostics et du traitement des malades...



Et aussi des... erreurs, errements des "médecins", à travers ... les grimaces, le comportement, les tics, et même l'urine des malades.



C'est presque " Vol au dessus d'un nid de coucous " .Je plaisante mais je me demande si les asiles ne créent pas la schizo en la soignant.



Voulez vous une aspirine ? Ce livre peut vous soigner, si si, venez le lire, (avec MOI, ou moi...?)
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Du front à l'asile 1914-1918

Hervé Guillemain et Stéphane Tison s'intéressent à la folie, pendant la Première Guerre Mondiale, de la mobilisation à l'après-guerre. Ce thème est original car il est très peu abordé par les historiens.



Les auteurs ont réalisé un excellent travail de recherche et d'analyse dans les archives des asiles. Des exemples concrets sont présentés au début de chaque chapitre.



Cet essai rappelle que la folie n'est pas forcément visible, contrairement aux gueules cassées. D'autre part, il est toujours délicat pour les familles de réclamer une pension de guerre car la folie n'est pas toujours reconnue comme une blessure de guerre. Les médecins ont aussi pour mission de déceler les simulateurs. Les effets psychologiques de la guerre se prolongent bien au-delà de 1918 alors que ces malades tombent complètement dans l'oubli.



Cet ouvrage est difficile à lire et à comprendre pour un lecteur non averti car le vocabulaire de la psychiatrie et de la neurologie est très complexe. Un lexique à la fin de l'ouvrage aurait été un plus.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Du front à l'asile 1914-1918

Un essai parfaitement documenté avec une bibliographie et des notes très nombreuses.

Bien écrit, il se lit facilement mais des pauses régulières sont nécessaires pour assimiler les notions données au fil des pages.

Les exemples de cas concrets en début de chapitres permettent une approche plus simple et une meilleure compréhension des cas exposés.

Au cours de la Première Guerre mondiale, la folie ou tout ce qui s'apparente à ce mot est une vaste énigme et les auteurs essayent de nous en expliquer les raisons. Certes la peur, le bruit, la perte de camarades, le manque de repaires peuvent chez certains individus être intolérables, et leur carapace n'était pas assez solide pour réussir à faire face, faire face à toutes ces horreurs, la peur au ventre. Rien de plus compréhensible. De plus, certaines "folies" peuvent être dues au souffle de l'obus créant des dommages internes qui ne sont à cette époque pas visibles car la radiologie en était qu'à ses premiers balbutiements. Seules les blessures visibles à l'oeil pouvaient être soignées, mais pas toutes évidemment.

En lisant cet ouvrage, j'ai parfois dû arrêter la lecture tellement la souffrance de ces gens me procurait un mal-être. Pauvres soldats dont la souffrance n'était pas comprise...

Merci aux Editions Alma et à Babelio masse critique de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
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Schizophrènes au XXe siècle

Tout d'abord, un grand merci à l'opération Masse critique ainsi qu'à l'éditeur Alma qui m'ont permis de découvrir ce superbe essai.

Contrairement aux précédents avis, outre l'introduction, peut être un peu alambiquée, je n'ai pas trouvé le style du livre trop ardu.

Par contre, quelles découvertes! J'ai presque dévoré cet essai comme un roman, tellement le sujet est plaisamment abordé (si l'on peut parler ainsi au vu du sujet développé).

Infirmière spécialisée en psychiatrie et santé mentale, je peux dire que je connais bien le sujet et pourtant, cet ouvrage m'a emmené loin des sentiers battus, loin des livres de théorie habituelles et m'a surtout apporté un nouvel éclairage concernant cette maladie mentale dont le diagnostic à l'heure actuelle est encore assez "fourre-tout". Hé oui, la psychiatrie à beaucoup évolué au cours des dernières décennies et malgré tout, elle a encore tant à découvrir, à apprendre et à évoluer!

J'ai énormément apprécié le travail d'historien qu'à réalisé l'auteur, nous emmenant aux prémices des traitements mais aussi et surtout dans une superbe analyse sociologique du pourquoi du comment, d'où viendrait la recrudescence importante de diagnostic de cette maladie (anciennement appellée "démence précoce") à certains moments de l'histoire? En quoi et pourquoi certaines catégories de personnes semblent-elles plus touchées à certains moments de l'histoire? D'où viennent certaines confusions et surtout cette crainte de la différence?

Tout simplement génial, cet essais devrait être conseillé à tous les praticiens du milieu médical et imposé aux soignants travaillant en psychiatrie, pour ouvrir leur vision, pour mieux comprendre d'où on vient et surtout tout le chemin encore à parcourir pour mieux prendre en charge et accompagner cette maladie.

Bravo à l'auteur!
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Schizophrènes au XXe siècle

Encore une fois, un tout grand merci à Masse Critique ainsi qu’à Alma Editeur !



La schizophrénie est un sujet tellement vaste qu’il est parfois difficile de tout comprendre. Malgré cela, c’est un sujet qui m’attire énormément. Et il est vrai que les termes médicaux comme « schizophrénie » sont souvent employés et au final, ils sont réellement peu connus.



J’attendais donc ce livre avec une certaine impatience.



Tout d’abord, chapeau à l’auteur. On sent que le sujet est maitrisé et l’écriture de cet ouvrage a nécessité de longues recherches. Bravo !



Je pense que ma critique ressemblera la précédente critique car je suis en tout point d’accord. Ce livre n’est pas le livre explicatif que j’attendais. Je pensais trouver un ouvrage plus accessible. Hors, on sent qu’il faut être assez initié en psychiatrie, psychologie et médecine pour le lire et surtout, pour le comprendre.



De plus, je trouve les phrases longues et compliquées. Par contre, j’ai beaucoup apprécié que l'auteur nous explique des cas en exemple, nous montre des photos etc. Cela permet d’un peu alléger cet ouvrage.



Cet ouvrage n’est pas, selon moi, un ouvrage qu’on peut classifier en « j’ai aimé ou pas aimé ». J’adore le sujet, j’adore certains points mais je suis novice en la matière, j’aurai aimé un peu plus de légèreté dans les explications.



Je dois avouer que j’ai appris pas mal de choses très intéressantes.

A lire !

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Schizophrènes au XXe siècle

Les maladies mentales ont une histoire. La schizophrénie est apparue au tournant du XIX-ème et du XX-ème siècle pour devenir, dans la deuxième moitié du XX-ème, la principale cause d’hospitalisation psychiatrique. Aujourd’hui, elle est susceptible de disparaitre des classifications psychiatriques.

Pourtant cette catégorie scientifique, bien qu’éphémère, a créé une réalité pour les malades et leurs familles et les a assignés à cette identité, leur infligeant un destin au sein des établissements de la psychiatrie asilaire.



Tel est le point de départ de la réflexion historique d’Hervé Guillemain. Celui-ci a choisi de travailler à partir des dossiers des patients internés : il raconte l’histoire de ceux qui ont été ainsi désignés et non pas l’histoire de la maladie du point de vue des médecins.



L’analyse des dossiers montre d’abord un profil sociologique des malades : femmes domestiques, urbaines ou rurales, militaires revenant de la guerre, immigrants. Le plus souvent des déracinés en décalage avec les aspirations de la société. La schizophrénie apparait donc bien surdéterminée socialement.



Le diagnostic de démence précoce, conçue comme une maladie chronique incurable, va les conduire à l’enfermement à l’asile, parfois durant toute leur vie - si du moins ils survivent au taux de mortalité particulièrement élevé qui règne en ces lieux. L’auteur raconte le destin de certains patients enfermés dans l’entre deux guerres et morts à l’asile dans les années 60, 70 ou 80. Il nous explique également les traitements qu’ils subirent : lobotomie, électrochocs, injections de toute sorte. L’auteur n’a pas pour objectif de critiquer ou de démonter les tentatives des psychiatres avec l’œil du prétentieux vain qui sait parce qu’il se place 50 ou 70 ans plus tard, mais celui de nous raconter le sort et la souffrance incroyable des malades, parfois volontaires pour ces traitements que la science pensait adaptée.



Rétrospectivement, pourtant le lecteur non spécialiste comme moi s’effraie, s’interroge en découvrant que des médecins ont pu trouver légitime d’infliger aux malades de telles souffrances. Ces savants ont probablement agit du mieux que la science de l’époque le permettait ; mais la sensibilité d'alors ne conduisait pas à prendre trop en considération le point du vue du malade, surtout s’il était fou et de basse condition sociale.



Enfin, Hervé Guillemain s’intéresse aussi à la façon dont le sort des patients a été géré par l’administration et fait ressortir le peu de considération pour leur destin ou leur condition de vie. Cela est illustré par le nombre de malades parisiens transférés en province, éloignés de leur famille pour des raisons de coût sans que le sens ou la cohérence de ces transferts apparaissent des archives. Il vécurent souvent des privations, notamment en période de guerre où ils sont simplement oubliés jusqu’à mourir de faim.



« Portée par un désir de faire science et une volonté de prévenir la diffusion des psychoses juvéniles – ambitions que d’aucuns pourront considérer comme des plus nobles -, la nouvelle psychiatrie issue du mouvement de la réforme de la deuxième moitié du XIXème a contribué à inscrire le sujet délirant dans une condition tragique » (page 283)
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Schizophrènes au XXe siècle

Schizophrènes au XXe siècle est un manuel très intéressant sur cette maladie dont on ignore finalement énormément de choses. Je suis d’abord impressionnée par le travail de recherche réalisé par l’auteur. Il a épluché énormément de dossiers de patients pour retracer une chronologie de la schizophrénie et ce qui est ressort est parfois très troublant et balaye nos idées reçues sur cette maladie.

Néanmoins, j’ai trouvé cet ouvrage assez compliqué à lire et finalement assez peu accessible à des personnes non initiées en psychologie et en médecine. Il y a bien un glossaire à la fin, mais beaucoup de termes n’y sont pas et ne sont pas forcément expliqués au cours de la lecture. Ce livre n’est donc pas à lire d’une traite, mais petit à petit. Les chapitres peuvent être lus indépendamment les uns des autres, certains sont plus intéressants que d’autres (en fonction des informations que l’on recherche). Je n’ai pas forcément toujours compris où l’auteur voulait en venir ou ce que l’on devait conclure de certaines données. L’auteur nous relate des faits, cite des extraits de dossiers médicaux, agrémente parfois son texte de photos et documents, mais le livre reste très factuel, il y a peu de conclusions et je ne savais donc pas toujours quoi penser.

Cependant, ce livre reste extrêmement instructif et certains faits m’ont énormément surprises et ont remis en cause ce que je pensais de cette maladie.

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Du front à l'asile 1914-1918

Reçu dans le cadre d'une masse critique, je remercie Babelio et Alma éditeur de m'avoir fait parvenir ce livre.

Ce livre m'a interpellé par son sujet peu courant : l'aspect psychologie de la première guerre mondiale. Étant amatrice d'Histoire (et histoires), c'est souvent cet aspect qui m'intéresse le plus (les conséquences des grands évènements, etc.). C'est donc avec beaucoup de bonne volonté que j'ai commencé la lecture de cet ouvrage.

J'ai apprécié le découpage des chapitres, ils mettent en avant divers aspects des répercutions de cette grande guerre (que ce soit dû à l'enrôlement, les premiers combats ou encore du côté des civils).

Pour ce qui est du contenu, j'ai vite trouvé ça « un peu fourre tout », ne parlons pas de mauvaise qualité loin de là, mais j'ai eu l'impression que l'on voulait nous donner le plus d'informations possible d'un coup. On nous présente régulièrement des lieux et des chiffres illustrés par de nombreux cas (avec quelques fois des extraits de rapports des médecins ou de lettres des patients), des avis médicaux de l'époque et les constations de maintenant. En fait ce que je reproche, ce n'est pas que toutes ces informations figurent dans cet ouvrage (parce qu'elles doivent y être, c'est ce qui le rend complet), mais à mes yeux c'est le manque de structure qui fait défaut. Heureusement que les histoires de ces victimes sont là car on peut être vite submergés par le côté « statistiques » si on n'est pas concentré. J'aurai toutefois aimé en savoir un peu plus sur ces malades, qu'ils ne soient plus juste que des noms.

Néanmoins, cela reste un ouvrage fort intéressant riches en informations intéressantes et son sujet peu banal.
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La méthode Coué : Histoire d'une pratique de gu..

J'ai commencé ce livre, plutôt intéressée par ce scientifique de renom (!) qui fut nancéien (comme moi, gage de qualité s'il en est).

Mais je dois dire que je n'ai pas vraiment accroché. En fait ce livre est plus un essai historique sur Coué, très documenté, très universitaire et pas du tout la lecture légère mais néanmoins informative que j'attendais.

Pour résumer je dirais donc qu'il s'agit d'un livre très documenté à réserver aux véritables passionnés ou aux amateurs du genre.
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La méthode Coué : Histoire d'une pratique de gu..

Essai historique tout à fait sérieux sur une méthode thérapeutique, l'ouvrage part de ce constat paradoxal de la renommée d'Emile Coué et de la connotation dérisoire de sa pratique qui consiste en l'autosuggestion. On y apprend grâce à un travail de documentation extrêmement précis mais accessible à tous, le succès premier de ce pharmacien de Nancy, dont la théorie s'est exportée rapidement notamment aux Etats-Unis. Si en France elle a connu son heure de gloire aux lendemains de la Première GUerre Mondiale, qui y a puisé son besoin d'optimisme et de foi en la nature humaine, elle a rapidement été discréditée par la tradition cartésienne de l'hexagone. De l'autre côté de l'Atlantique, et auprès des femmes en particulier, la méthode Coué a néanmoins connu un succès durable.

L'ouvrage a le mérite de dresser une histoire méconnue et de réhabiliter une méthode dont on ne peut nier qu'elle a, même si effectivement en France, elle n'a pas l'aura scientifique pour être reconnue, une importance incontestable et qui a droit de cité auprès des autres thérapies.
Lien : http://autel-du-libre-echang..
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Schizophrènes au XXe siècle

Être étiqueté « schizophrène » équivalait au XXe siècle à une condamnation à vie. Une étude fondée sur les dossiers des patients montre que les schizophrènes ont souffert de leur maladie, mais aussi des préjugés idéologiques et de l’obsession classificatoire de leur époque.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Du front à l'asile 1914-1918

Un ouvrage essentiel qui réfute bien des clichés et renforce bien des impressions. Le questions et le constat restent certainement d'actualité en 2015.
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Du front à l'asile 1914-1918

Hervé Guillemain et Stéphane Tison se livrent à une étude tout à la fois passionnante, rigoureuse et nuancée.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Du front à l'asile 1914-1918

Fort des archives conservées dans les établissements psychiatriques de la 4e région militaire (Alençon, Mayenne, Le Mans), ce livre est le premier à traiter des «blessures invisibles» de la guerre.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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