Pour elle, chaque librairie était un refuge, un endroit paisible, à l'abri du chaos du monde extérieur.
Comme il est facile d'édulcorer le passé, de transformer une vérité douloureuse en souvenir merveilleux. Cependant, un souvenir terni vaut mieux que pas de souvenir du tout. Même un miroir craquelé brille encore à la lumière…
— Embrasse-moi. Ce sera notre nouveau premier baiser.
Il la serra plus fort et ne se fit pas prier.
— J'oublierais cette journée, s'il le fallait, uniquement pour une vie de premières fois avec toi, souffla-t-il.
lvy avait toujours adoré les livres pour le calme qu'ils procuraient dans un monde qui prônait un progrès rapide et impitoyable au dépend de I'humain. Il existait un lien magique entre les mots imprimés sur la page et les images vivaces qui apparaissaient simultanément dans son esprit.
Savez-vous ce qu’est la solitude ? La vraie solitude, même au cœur de la foule ? Au sein d’une famille ? Peut-être que si ma mère avait été une sorcière, comme moi, dotée de ses propres pouvoirs, elle m’aurait prise sous son aile pour me guider sur ce parcours singulier. Hélas, ce n’était pas le cas et j’ai dû découvrir par moi-même ma différence, sur un chemin semé d’embûches.
Sil sétait agi d' un esprit, il sétait contenté de la froler sans se rendre compte de son existence, peu-être. Cette fois... C'était différent. Il existait quelque chose de presque lancinant entre elle et cette entité. De sa main inerte la lettre tomba sur le bureau qui se rapprochait peu à peu. Un souffle chaud effleura le cou de la jeune femme, comme si un chien affamé s'apprêtait à lui bondir dessus. La force malveillante sembla se refermer sur elle, chercher à la priver de l'air qu'elle respirait. Les muscles d'Ivy se crispèrent au point d'être douloureux. La sensation d'être observée s'intensifia. Elle s'attendait à voir apparaitre le diable ou un fantôme enchaîné qui la foudroierait d'un regard jaune.
La quête du savoir est la quête du divin.
La vitrine d'une librairie scintillait tel un phare dans la pénombre de cet après-midi. La jeune femme ralentit le pas. Elle hésitait à entrer dans la boutique pour parcourir les rarayonnages de livres avant de retrouver Susan. Les livres coûtaient cher et elle n'avait pas les moyens de soffrir une telle frivolité. Quand elle serait la maitresse de Blackwood, ele pourrait s'offrir de quoi remplir une bibliothèque entière !
Les étoiles, comme les saisons, ne mouraient jamais complètement. Elles someillaient le temps d'un cycle avant de renaître. Un monde sans fin.
En l'absence de réponses concernant sa propre famille, chasue anecdote, chaque histoire l'aidait à comprendre ce que James et leur père avaient pu vivre. Elle avait l'impression qu'ils étaient les personnages d'un roman mais que son père et son frère étaient arrivés à la fin du livre sans elle. Elle avait besoin de remplir les pages blanches.