La nuit où le serpent fut tué
Hikaru Okuizumi
Actes Sud
Akihiko est un jeune professeur. Il doit se marier avec Machi, la bibliothécaire de son université. Le couple part visiter la famille de la future épouse, propriétaire d'une auberge thermale.
Akihiko reçoit des lettres anonymes dénonçant la relation de sa fiancée avec le professeur Hisamatsu, doyen de la faculté de pédagogie dans laquelle il travaille.
Bien qu'il mette en doute ces informations, peu à peu le doute le ronge.
Dès que le serpent de la suspicion s'empare du jeune-homme, sa vie bascule, sa prise avec la réalité s'estompe; tout devient symbole à l'instar d'une fiction.
Il ne parvient pas à satisfaire sexuellement Machi, ne reconnait même plus son expression tant il voit son visage muer.
Hikaru Okuizumi nous livre un récit qui fait le pari du syncrétisme culturel.
Mythes et légendes occidentaux et nippons se mêlent pour illustrer et analyser le malaise d'Akihiko.
Le roman est riche de références transculturelles, de La flûte enchantée de Mozart, mentionnée tout au long de l'histoire, à l'émasculation des statues d'Hermès à Athènes en 415 av. JC, en passant par la légende nippone du prince décapité Jiten.
La scène finale est la plus réussie, le conte se fond dans la réalité. Le récit emprunte une tonalité à la fois lyrique et fantastique. Akihito est entrainé malgré lui dans un combat avec les serpents dans le temple-scène, il sombre dans l'obsession de ses fantasmes.
Le livre nous a parus fade malgré tout. Le récit s'apparente davantage à un travail de recherche alliant psychanalyse et mythologie (le symbole du serpent est omniprésent) en proposant des connexions permanentes avec l'intrigue.
L'argument était pourtant alléchant, suspicion, érotisme, fantasme, onanisme, une relecture psychanalytique du mythe d'Eros, mais on est loin de la puissance narrative de Mishima à qui l'auteur fait souvent allusion ou de la perversité de Bataille.
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