— Dorf, à quoi ça ressemble, une mère ?
— Eh bien, murmura Dorf en se raclant la gorge, à vrai dire, la plupart sont des êtres adorables. Elles s'occupent de toi quand tu es malade ou triste et elles t'aiment quoi qu'il arrive.
— Quoi qu'il arrive ?
— Oui. Une mère t'aimera toujours.
— Qu'est devenu le numéro 112 ?
— Le pauvre n'a pas supporté le traitement, répondit l'homme, un type grassouillet et dégarni. Il a intégré le programme trop tard. D'ailleurs, vu sa taille, je suis surpris qu'il ait tenu aussi longtemps. Il est fort, ce médicament. Les rats n'arrêtent pas de bouffer sans grossir d'un gramme. La plupart ont même maigri, au contraire. Et leur longévité a explosé les courbes. [...] J'ai raconté à ma femme que les rats maigrissaient. Tiens-toi bien, elle m'a demandé de lui rapporter un flacon de ce médicament ! Elle voulait perdre quelques kilos avant le mariage de sa soeur. Quand j'ai refusé, elle a piqué une crise. Tu te rends compte?
[...]
— Je lui ai expliqué qu'il s'agissait d'un traitement contre la dépression; La perte de poids est un des effets secondaires. Quand elle a appris quels étaient les autres effets du sérum - la surexcitation, les accès de violences incontrôlables -, elle s'est dit que je lui avais sauvé la vie.
- Qu'est-ce qui vous rendu si dépravé, si vil? Quel mal brûle en vous? Quelle force vit dans votre cœur pour engendrer tant de malveillance? Je veux juste comprendre. J'ai besoin de vous comprendre !
Killdeer était abasourdi. Vincent répondit à sa place :
- La cupidité, la gloutonnerie, l'absence de morale. Il n'y a rien à comprendre. Toi et moi, on ne pourra jamais comprendre le fonctionnement de son âme perverse.
Nous ne pouvons pas réécrire le passé, mais nous pouvons écrire notre avenir.
On a le droit d'être triste. Si on garde toute sa tristesse à l'intérieur, elle n'a nulle part où aller et elle reste enfermée en vous pour toujours.
Être différent est une bénédiction, pas une infirmité. Tu t'en apercevras.
S'il marchait vers la mort, il marcherait fièrement , il ne se traînerait pas comme un pleurnichard condamné à mourir prématurément.
J'ai appris il y a longtemps, d'une personne que j'admirais jadis, que pour survire, pour obtenir ce que vous voulez, il faut le prendre. Car personne ne vous le donnera.
Billycan n'avait jamais eu peur de mourir. Il ne croyait pas à l'existence des Saints. Il ne croyaient pas qu'il s'élèverait au dessus des nuages de Trillium pour se retrouver dans un au delà radieux, ou qu'il plongerait dans le gouffre enflammé des enfers. Quand on était mort, on était mort, un point c'est tout.
Billycan t'a déjà pris ta famille. Il ne doit pas te voler ton avenir.