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Critiques de Hirokazu Kore-eda (30)
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Une affaire de famille

C’est une petite maison entourée d’immeubles et qui résiste encore et toujours aux spéculations immobilières. C’est là que vit grand-mère Hatsue, entourée des siens : Osamu, sa femme Nobuyo, leur fils Shota et Aki, la demi-sœur de Nobuyo. La famille vit chichement, l’argent manque et c’est la pension d’Hatsue qui subvient aux besoins de tous. Si sa femme travaille dans un pressing, Osamu, lui, préfère voler à l’étalage. Avec Shota, ils écument les supérettes du quartier, experts pour repérer les vigiles et détourner leur attention.

Un soir, au retour d’une de leurs expéditions délictueuses, ils tombent sur une petite fille en détresse. Pendant que ses parents se disputent violemment dans leur appartement, l’enfant, couverte d’ecchymoses, est livrée à elle-même, dans le froid de la nuit. Osamu décide de la prendre avec eux. A la maison, on rechigne à accepter une bouche de plus à nourrir. Mais la petite reste et s’intègre très vite dans sa nouvelle famille. Jusqu’au jour où Shota se fait arrêter et, là, l’harmonie familiale vole en éclats.



A l’image de leur maison, cette famille est faite de bric et de broc. L’entente n’y est pas toujours parfaite mais une certaine solidarité unit ces êtres qui vivent en marge. La vieille femme touche une petite retraite, les deux plus jeunes travaillent et Osamu trimballe sa flemme. Il préfère voler, arguant que ce qui se trouve sur les étals n’appartient à personne. Son raisonnement est le même quand il recueille la petite fille. ‘’Si on n’exige pas de rançon, ce n’est pas un enlèvement’’. Maltraitée, la fillette fait son nid dans cette famille qui lui offre un cocon d’amour.

Avec cette ode aux perdants, aux laissés-pour-compte, Hirokazu Kore-eda nous interroge sur les apparences et sur les liens familiaux. Que se cache-t-il derrière la façade de cette famille tranquille et discrète ? Qu’est-ce qu’une famille ? Des êtres unis par les liens du sang ou des personnes qui se sont choisies ?

Hatsue, Osamu, Nobuyo, Aki, Shota et la petite fille rebaptisée Rin forment une famille de cœur. Et même s’ils cachent de sombres secrets, leurs liens sont forts et vont au-delà de l’ADN ou du bureau d’état civil.

Un livre ou l’amour cohabite avec la misère, la cruauté et la mort. Court mais puissant.

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Quand je tourne mes films

Cet ouvrage a été publié au Japon en 2016. Hirokazu Kore-eda a cependant ajouté pour l'édition française un commentaire sur le film "Une affaire de famille" qui a obtenu la palme d'or à Cannes en 2018, récompensant également une carrière débutée au cinéma en 1995. C'est aussi l'occasion pour le réalisateur japonais de rendre un dernier hommage à l'une des actrices du film, décédée en 2018, Kirin Kiki, interprète de la grand-mère, avec laquelle il tourna à plusieurs reprises.

Cet ouvrage ressemble à un long entretien. Kore-eda évoque sa carrière au cinéma, mais aussi à la télévision, pour laquelle il réalise surtout des documentaires et des séries. Dans ses longs métrages il se montre également sensible à certains faits de société, de même qu'il excelle dans les chroniques de la vie quotidienne et les films familiaux, avec autant d'exigence que de sensibilité. Ce qui explique le succès de ses films auprès désormais d'un large public.

Je l'ai découvert personnellement en salle avec "Nobody Knows", quelques années après sa sortie, et c'est depuis un cinéaste qui me touche beaucoup.

Il y a de nombreuses anecdotes dans ce livre, sur un plan personnel autant que professionnel. Il a connu en outre la transition du numérique dont il pointe les avantages et les inconvénients.
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Une affaire de famille

Une affaire de famille, c'est d'abord la Palme d'or du festival de Cannes 2018. J'avais prévu de voir le film, et j'étais pour le coup assez hésitant sur le livre, pensant qu'il se limiterait à la reprise, sans surprise et sans saveur propre, du scénario. Et puis je me suis décidé…livre entamé au tiers…visionnage du film…reprise et achèvement du livre, faute d'avoir décidé par lequel commencer, c'est l'éternel problème ! Bien m'en a pris. Si Kore-eda est un maître réalisateur, il s'avère aussi avoir d'authentiques talents d'écrivain. Les deux sont magnifiques, et constituent un couplage parfaitement complémentaire.



D'emblée, nous sommes immergés dans une petite maison où vivent cinq personnes un peu entassées. La maison appartient à Hatsue, une vieille dame aux allures de grand-mère. On dirait bien qu'elle héberge un fils en la personne d'Osamu, et sa femme Nobuyo. Et puis il y a Shôta l'enfant du couple, et Aki, qui pourrait être la jeune soeur de Nobuyo…Tout ce beau monde vit dans l'impécuniosité et une relative oisiveté (Nobuyo travaille comme ouvrière en blanchisserie, Osamu fait des petits boulots quand il en a le courage, Aki fait des heures en maison de plaisirs, et tous comptent sur la retraite de la vieille Hatsue). Bref, une famille unie, malgré quelques prises de bec finalement gentilles, inhérentes à la promiscuité sans doute…Leur spécialité, car il faut bien vivre, le vol dans les magasins. Osamu est un expert de la fauche, et a bien éduqué Shôta à ce « travail ». Ils forment une fine équipe. Comme dit Osamu, « Tant que les marchandises sont dans le magasin, ça n'appartient à personne ». Un soir de sortie, Nobuyo et Osamu trouvent une petite fille abandonnée à son sort devant chez elle…les parents se battent. Ils vont récupérer cette petite Yuri…Mais comme dit Nobuyo, « C'est pas un enlèvement, on n'a pas demandé de rançon ». Après quelques hésitations vite dissipées, Yuri va être intégrée dans cette curieuse famille et vivre quelques mois de bonheur…avant qu'un incident, survenu pas si innocemment que ça à Shôta au « travail », déjà accompagné de Yuri, ne mette au grand jour cette énorme mascarade familiale.



L'auteur fait basculer l'histoire dans le tragique, lorsqu'il apparaît que tout ce que nous avions lu, et vu, était factice, les membres de cette « famille » (les guillemets sont à dessein) cachant de terribles secrets…Si dans le film, c'est la surprise totale, les clés de l'histoire étant livrées après le basculement dans le tragique, le romancier distille des signes avant-coureurs. En effet, Kore-eda réalisateur ne propose pas de flash-backs ou de plans révélant la vie intérieure des personnages, alors que Kore-eda le romancier, s'il laisse la place principale aux dialogues, s'intercale avec discrétion comme narrateur, sans excès, pour distiller avec finesse leurs sentiments. Le livre éclaire ainsi certaines facettes de l'intrigue restées plus obscures dans le film, proposé en version originale sous-titrée et mené tambour battant. D'un autre côté, la diffusion progressive dans le roman de certains éléments de réponse à l'énigme, avant même que le drame n'éclate véritablement, amoindrit un peu le bel effet de surprise qui intervient à l'écran.



Une oeuvre d'une grande sensibilité, émouvante mais subtile, d'une rare intelligence, qui fait réfléchir sur de multiples questions existentielles universelles, comme la frontière parfois fort ténue et subjective entre le bien et le mal, sur ce qui construit une famille, sur l'incarnation du sentiment maternel, sur la difficulté d'être parent, sur la responsabilité, la culpabilité…La psychologie des personnages est plus fouillée qu'il n'y paraît. Si criminels soient-ils, ils pensent oeuvrer pour le bien, et on se surprend dans l'indulgence et la compassion, tellement ils sont d'un naturel confondant, simples, pudiques, et surtout, remplis de blessures internes. Ils veulent croire en leur rêve malgré leurs faiblesses et leur pauvreté, et si le besoin d'argent est leur moteur, finalement le rire et la joie maladroitement exprimée d'être ensemble leur suffit pour être heureux. Bref, ils me sont apparus étonnamment sympathiques, alors que leur histoire pourrait les faire passer pour machiavéliques. Car on sourit beaucoup aussi au fil de ces pages, comme devant le film, tellement les acteurs sont rayonnants. Il faudrait parler des acteurs, de Osamu alias Lily Franky, parfait dans le rôle du père immature et flemmard, de Nobuyo alias Sakura Andô, qui accumule les récompenses d'actrice et crève l'écran en femme qui croit jusqu'au bout en son rêve de mère, ou de la vieille Hatsue, alias Kiki Kirin, décédée d'un très long cancer en septembre 2018, très aimée au Japon et particulièrement appréciée du réalisateur qui l'avait déjà fait tourner dans Still walking.



Cette oeuvre illustre aussi ce qui ne tourne pas très rond dans la société japonaise, cette solitude intérieure vertigineuse qui touche tant de monde dans les univers ultra-urbains, et une précarisation, une pauvreté longtemps cachée mais malheureusement de plus en plus problématique au pays du soleil levant.



Croyez-moi, ça vaut vraiment la peine de découvrir une affaire de famille. De le lire pour toutes les raisons évoquées, et pour la traduction qu'on devine remarquable puisqu'elle est signée de l'experte Corinne Atlan, et de le voir pour apprécier l'incarnation fantastique de ces beaux acteurs (en VOST, pour ne rien perdre de l'atmosphère japonaise). Il m'étonnerait fort que vous soyez déçus !

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Une affaire de famille

***



Dans un quartier de Tokyo, dans une maison minuscule entourée d'immeubles, vit une famille qu'on peut qualifiée de bancale ! Un couple, une demi-soeur et un jeune frère se serrent autour de la grand-mère. Quand ils viennent en aide à une petite fille maltraitée, c'est avec générosité et amour qu'ils partagent le peu qu'ils possèdent. Mais combien de temps tiendront-ils ?



A l'image de l'écriture pudique de l'auteur, je ne dévoilerai que peu de détails sur l'histoire de ce roman et sur les personnages attachants. Cela ne ferait qu'enlever le charme de ce petit livre...



Tout en images et en senteurs, le quotidien de cette famille est constitué de peu. Mais l'amour, qui est souvent là pour panser des plaies encore à vif, est d'une profonde richesse.



J'ai aimé la sincérité qui se dégage des mots de l'auteur, pesés et posés précisément, avec minutie. J'ai aimé l'image forte de la famille qui se dessine au fil des pages, dans son courage comme dans ses fragilités.



Merci à NetGalley et aux Éditions JC Lattès pour leur confiance.


Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Une affaire de famille

J'ai dévoré Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda, reçu via net galley par J.C. Lattès. Je n'ai pas eu l'occasion de voir le film, alors je me suis rabattue avec plaisir sur le roman :)

Au retour d’une expédition de vol à l’étalage avec son fils, Osamu recueille dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même et qui lutte pour survivre dans le froid glacial. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu’elle comprend que ses parents la maltraitent. Malgré leur pauvreté, les membres de cette famille semblent vivre heureux, jusqu’à ce qu’un événement inattendu ne révèle leurs secrets les plus terribles...

Une affaire de famille est un roman qui nous emmène à Tokyo. J'ai apprécié de lire un roman s'y déroulant car je pars en famille à Tokyo courant mars, et je commence à avoir hâte, je l'avoue :)

La famille que nous découvrons dans ce roman est tout à fait ordinaire au premier abord. Classique, une famille parmi tant d'autres... Et pourtant, s'ils sont une famille, on se rend compte au fur et à mesure de notre lecture qu'ils n'ont pas de liens de sang.. Ils s'apprécient, ils forment une famille, mais tout est bien plus complexe qu'en apparence...

L'histoire est extrêmement bien ficelée. Il y a certains liens, révélés à la fin, que je n'avais absolument pas vu venir ! On va de surprises en surprises. C'est simple en apparence, mais les apparences peuvent être trompeuses...

Les différents personnages sont très intéressants. Ils ne sont pas lisses, au contraire certains sont assez complexes. Une affaire de famille est un court roman qui m'a captivé de la première à la dernière page et qui m'a surpris à plusieurs reprises.

Quel bon moment de lecture :)

Je préfère les romans aux films mais là, j'avoue que je serais curieuse de voir le film.

Ma note : 5 étoiles, évidemment ;)
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Une affaire de famille

Kore-eda Hirokazu, présent en compétition à Cannes depuis 2001, et qui avait créé l’événement en 2004 avec "Nobody Knows"est revenu triomphalement au Festival de Cannes cette année avec "Une affaire de famille" qui a eu la récompense suprême, la Palme d'Or.



Ce beau film tendre et amer est , sorti en salles le 12 décembre dernier





A noter en même temps que la sortie du film, la publication chez JC Lattès de l'adaptation du scénario en roman par le réalisateur lui-même. C'est une première pour le cinéaste japonais qui à souhaité mettre en mots la trajectoire des héros du film.



Kore Eda a éprouvé le besoin de retranscrire le scénario de son film et de l'étoffer par la langue romanesque et se prolonge dans la force de ses dialogues et le développement psychologique des situations et des personnages.



UN complément idéal à la vision de cette palme d'or



Bienvenue dans un Japon pauvre et marginal à l’equilibre de survie très précaire.

Malgré la noirceur du propos cette histoire de famille est un film très doux, très tendre aux images belles et à la mise en scène, minimaliste mais très composée, mais son épilogue un peu amer, laisse un goût étrange.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une affaire de famille

Je viens de finir ce livre et je suis tellement émue par ce roman qu'il faut que je vous en parle tout de suite..... Ma façon à moi de mettre sur le clavier toute l'émotion que je ressens en éteignant ma liseuse.



Choisi parce qu'il sort très prochainement sur les écrans (palme d'or au Festival de Cannes 2018 et maintenant je sais pourquoi) et que j'avais entendu à cette époque que la palme était grandement méritée, il était dans la liste des films que je voulais voir.



Je ne peux rien vous dévoiler sur l'histoire car il s'agit d'un très court roman et le résumer c'est en dévoiler très vite l'intrigue. Chers lecteurs, chères lectrices, il va falloir vous contenter du résumé.....



Il y est question d'amour, de beaucoup d'amour, de solidarité, d'entraide, de famille, de générations, de folie mais aussi de souffrances, de violence, d'abandon, de fratrie, de parents.



Comme souvent dans ce type de récit, comme souvent dans la littérature japonaise, voire asiatique, cela commence doucement, d'une situation banale, parfois un peu ubuesque, on se demande où l'on a mis les pieds, qui est cette famille qui vit en marge de la société, qui vit de rapines, vols mais toujours sans violence. Leur "petite entreprise" est bien rodée et ils sont unis comme les doigts de la main. Comme l'indique le résumé, ils recueillent un oiseau tombé du nid, allège ses souffrances et lui font une place au milieu de leur humble maison. Et puis......



J'ai fini ma lecture complètement bouleversée, touchée avec dans la tête beaucoup de d'interrogations sur le thème de la famille, l'amour familial, sur l'humanité qui transpirent de ce récit.



Oui je sais je vous mets l'eau à la bouche mais je ne peux pas en dire plus. je n'ai pas facilement des coups de cœur mais là, en une centaine de pages, l'auteur nous embarque dans une histoire incroyable dont j'ai hâte de découvrir l'adaptation cinématographique et de découvrir le traitement qu'en a fait le réalisateur.



L'écriture est fluide, simple, cela se lit très facilement, on plonge très rapidement dans le quotidien de cette famille, on partage leurs repas, leur philosophie et puis brusquement mais à petites doses, on comprend que les apparences (encore une fois) sont trompeuses.



Pas de grandes envolées poétiques, non simplement le récit de vies de notre époque, c'est habilement construit, distillé,  tout tient dans la manipulation dont fait preuve l'auteur pour se jouer de son lecteur.



Mais où ai-je mis les yeux, bien sûr il y a des petits détails troublants, ce n'est pas du tout ce que je pensais, imaginais, mais bien plus, plus fort.... On passe d'une narration d'une vie loufoque, border line mais douce, faite de pleins de petits moments de bonheur, d'espièglerie qui va se révéler une vie où les règles ne sont plus ce qu'elles doivent être, à ce que l'on a l'habitude de voir mais où chacun a sa vraie place et reçoit ce qu'il est en droit de recevoir, d'attendre et de donner.



Cette lecture me confirme qu'il n'est pas nécessaire d'en faire trop, que tout tient dans la façon de porter un regard autour de soi, d'imaginer au-delà des apparences, de combattre certaines idées reçues, que l'humanité peut être là où on ne l'attend pas. La construction est parfaite, l'histoire nous prend au cœur, aux tripes, je vais la garder longtemps en mémoire.



Je ne vous en dis pas plus, je vous conseille comme toujours de lire avant de voir l'adaptation au cinéma (il sort le 12 décembre), bien sûr l'intrigue vous sera connue mais je pense que la magie opérera une deuxième fois avec moi et je fais confiance au cinéma japonais pour m'émouvoir.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Une affaire de famille

Une affaire de famille Hirokazu Kore-eda éditions J_C Lattès novembre 2018 #UneAffaireDeFamille #NetGalleyFrance

Récompensé par la prestigieuse Palme d'or du Festival de Cannes 2018, Hirokazu Kore-eda a éprouvé le besoin de mettre en mots le scénario de son film. Une bien belle idée que celle-ci! Nous y découvrons une famille japonaise un brin atypique ce qui n'a pas plue à certains japonais ...

Une famille où le père Osamu et son fils Shôta travaillent de conserve dans la supérette voisine de leur maison , et y remplissent leurs poches. Sur le chemin du retour leur route croise celle s'une petite fille qui semble abandonnée , Osamu la ramène à la maison . Son épouse Nobuyo hésite et accepte de la garder pour la nuit. La grand-mère Hatsue opine et Aki la petite soeur aussi....

Par petites touches, avec légèreté et délicatesse, nous découvrons cette famille Un couple, un puis deux enfants, une aïeule , une soeur, quoi de plus naturel mais est-ce le cas? Pas de jugement porté, juste une narration pleine de tendresse pour les acteurs de ce drame. Un roman plein de douceur, de mélancolie, de résignation et d'espoir . A lire sans hésitation avant ou après avoir vu le film.

Un grand merci aux éditions J-C Lattès pour ce partage.

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Une affaire de famille

Une famille "à faire"! Ça commence comme une gentille fable des studios Ghibli et puis, l'air de rien, ça se rapproche d'un Takeshi Kitano (ex : l'été de Kikujiro) pour devenir carrément subversif. Ce ne sont des pas des Yakuzas qui commettent des forfaits, ce sont les membres d'une famille recomposée. Une famille recomposée qui décompose le modèle traditionnel de la société japonaise. de la grand-mère aux enfants, on s'arrange comme on peut, on s'accommode de petits larcins, on se débrouille. le vol n'est pas un crime (le père dit : « le vol à l'étalage ? ce qui est sur un étalage n'appartient encore à personne, donc ce n'est pas du vol »). le vol et la dissimulation sont érigés en juste cause. Ils assurent la survie, de la petite Juri que l'on a volée, puis gardée dans la famille parce que ses vrais parents la maltraitaient. Mais aussi de Shôta qui serait mort de déshydratation quand il était bébé s'il n'avait pas été extrait de l'automobile où il croupissait. Dans ce livre, la parentèle de substitution prend souvent le pas sur la parentèle génétique. Les liens familiaux sont effilochés, emmêlés, tissés sur des malentendus ou des turpitudes. mais ça tient ! Les héros redécouvrent l'épaisseur des liens qui les unissent et apprennent à donner un nom à leur amour (papa, maman, tonton). C'est le coeur de l'intrigue de ce roman. Seul reproche, le style très cinématographique mais c'est normal, l'écrivain est réalisateur de film.


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Une affaire de famille

Voilà un livre pour le moins original qui nous fait vivre les péripéties d'une famille pas comme les autres où chacun a sa place mais faut-il se fier aux apparences ? J'ai beaucoup aimé et je ne regrette pas persevéré dans ma lecture.
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Une affaire de famille

Au départ, Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda est un film sacré de la Palme d'or au dernier Festival de Cannes. Il est sorti au cinéma le 12 décembre 2018. Le 28 novembre 2018, les Éditions JC Lattès ont publié le roman écrit par le réalisateur à partir du scénario.





C’est un livre sur les liens qui unissent les membres d’une famille. Il montre que les apparences ne sont pas toujours le reflet de la réalité. L’image que montre une unité familiale peut cacher des secrets.





Quelle est la frontière entre le mal et le bien ? Si une personne fait un acte illégal motivé par de bonnes intentions, peut-on la juger ou pas ?





C’est un livre très court sur lequel j’ai beaucoup de difficultés à m’exprimer. En effet, j’ai été touchée par ce roman, j’ai été émue mais je n’ai pas été bouleversée comme je m’y attendais. Après ma lecture, j’ai regardé la bande-annonce du film, et étrangement, j’ai la sensation, que pour une fois, le film me provoquerait plus d’émotion.





Ce livre mélange la noirceur à la douceur. J’ai l’impression que lorsque des évènements dramatiques se sont produits, je n’ai pas vraiment assimilé la tragédie, que j’étais encore dans le registre de la tendresse. J’ai réagi longtemps après ma lecture, quand j’y ai repensé pour écrire mon avis. Cela fait plusieurs jours que je tourne autour de cette chronique et que je n’arrive pas à la formuler.





J’ai beaucoup aimé ce livre mais j’avais trop d’attentes. Cependant, l’histoire est très touchante et la chute est émouvante.





Je remercie les éditions JC Lattès et Netgalley pour ce service presse.
Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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Quand je tourne mes films

Un an après sa Palme d’or à Cannes, Hirokazu Kore-eda n’a jamais été aussi populaire dans nos contrées. Un ouvrage écrit par le grand cinéaste Kore-eda qui raconte l’envers du décor de tous ses films (de ses premiers documentaires à son prochain film avec l'actrice Catherine Deneuve) ainsi que de sa vie personnelle.



Hirokazu Kore-eda, c’est trente ans de cinéma, de réflexion et de création. Trente ans durant lesquelles il n’a cessé d’apprendre, avant de décider de raconter ce bout de vie en prenant la plume à l’occasion de cet ouvrage sorti en 2016 au Japon, peu de temps après la sortie du splendide, Tel Père tel fils, peut etre pour nous son plus beau long métrage



.L’autobiographie du réalisateur est enfin disponible en France grâce à la maison d’édition Atelier Akatombo qui propose sa traduction Française ainsi que quelques éléments inédits.



Celui qui a souvent été comparé à Ozu car comme lui, ce sont deux cinéastes portraitristes de la famille- une comparaison qu'il a longtemps dénigré avant de l'accepter un peu à contre coeur récemment- mêle son propre parcours avec l'histoire du Japon et explore tous les thèmes qui ont jalonné son cinéma, la sphère familiale donc mais aussi le deuil, la culpabilité, la capacité de croire en un monde meilleur et la solidarité.



Son approche intimiste et sociétale du cinéma, fait qu'il est aussi et avant tout un grand directeur d'acteurs.Dans ce livre il nous détaille ses rapports bien privilégiés qu'il a pu tisser avec ces acteurs dont la grande figure du cinéma japonais, l'actrice Kirin Kiki, comédienne fétiche de Kore Eda, décédée l'an passé.

Enfin dans les pages de la fin du livre, en rajout par rapport à la publication japonaise, Kore Eda parle notamment de la Palme d'Or récoltée par "Une Affaire de famille" attribuée par le jury présidé en 1998 par Cate Blanchett.et l'impact que cela a occasionné chez lui.



Ce film a été un succès critique formidable qui lui a ouvert la voie pour un premier film en Français, avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche qui sortira bientôt (La Vérité, en salles le 25 décembre, et on vous fait gagner des places pour le voir depuis vendredi dernier ) et dont il dit quelques mots en fin d'ouvrage .



Un livre fascinant et érudit pour mieux cerner les méthodes de travail et les pistes de réflexion de ce cinéaste aussi mystérieux qu'intelligent!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une affaire de famille

Une affaire de famille, c'est une ode à la famille unie sans filiation, une famille qui s'est composée au gré des années ..Si on reprend la traduction littérale du titre japonais ce serait plutôt : ''la famille des vols à l'étalage''. Et oui, La morale et l'éducation y sont malmenées avec en fil rouge l'amour ..et la misère !

''Une affaire de famille'' c'est aussi une manière de parler du Japon et de ses japonais qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, une autre image que celle que nous avons en tête..

Au delà, j'ai particulièrement aimé le personnage de Nobuyo, la ''maman'' responsable et aimante qui ne lâche rien. Derrière immoralité il y aussi humanité !

Il me tarde de découvrir la version cinématographique !
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Une affaire de famille

Parfois, des lectures qui se suivent semblent si éloignées de prime abord ont quelque chose de fort en commun. Je viens de terminer il y a peu FUTU.RE. On ne saurait imaginer de cadre aussi différent. Mais les deux tournent autour du fait d’être parent, d’être une famille.



Évidemment, le traitement est totalement différent ! Tellement différent.

Ici c’est une tranche de vie d’une famille, une famille faite de morceaux raccrochés les uns aux autres par la vie et une tendresse sous-jacente.

Beaucoup de blessures cachées, de défauts, de ressources enfouies, de grandes solitudes.



J’écris cette chronique en regardant le film.

Au premier abord, je n’imaginais pas les personnes, la maison comme ça.

Mais au bout de quelques minutes, tout est devenu évident de justesse.

C’est Hirokazu Kore-eda qui a à la fois réalisé le film et écrit le roman.

Il sait filmer assurément. Et je peux vous dire qu’il sait écrire aussi.

Il sait (j’ai vu ses autres films) raconter des histoires de familles.

Je ne sais dire entre le film et le roman lequel est le meilleur des deux !

Alors mon conseil : choisissez le support qui vous convient le mieux.

Le film est très juste, les acteurs excellent. Je le trouve plus émouvant.

Peut-être qu’il est plus facile, en tout cas pour ma part, de garder suffisamment de distance émotionnelle avec un écrit.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Une affaire de famille

Un livre bien sympa

C'est l histoire d'un couple qui recueille une petite fille ,c'est l'histoire d'une amitié entre deux enfants.

C'est la vie d'un couple dont la femme a plus d'énergie que l homme.

C'est l'histoire d'une famille qui commet de petits larcins pour vivre.

J'ai été un peu déçue peut être en avais je entendu trop parlé.
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Une affaire de famille

D'habitude, un livre est adapté, ici, la démarche est inverse: il s'agit d'un film adapté en livre. N'ayant pas vu le film, je ne peux vous parler que du livre.

Et encore, c'est un vrai exercice de voltige car aborder le fond de l'histoire serait en dévoiler une bonne partie.

Dès lors, je me contenterai de vous parler de la plume de l'auteur: celle-ci est purement japonaise, déposant sur chaque phrase une mélodie qui fait chanter chaque mot, donnant au tout un côté fantastique et poétique.

Le contexte est dramatique et, pourtant, l'on ne peut que ressentir de la tendresse envers chacun des personnages.

Une très jolie histoire amenant à la réflexion sur les liens familiaux.
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Une affaire de famille

Je voulais voir le film, j'ai lu le livre...

Une famille pauvre au Japon. Une fausse famille puisqu'aucun n'est relié par le sang. Une grand-mère qui accueille un couple comme si c'était ses propres enfants. Et un couple qui accueille des enfants comme si c'était les siens, sous prétexte qu'ils sont malheureux chez eux. Ils vivent dans une profonde misère mais sont heureux ou le semblent. Ils s'aiment ou au moins le croient. Chacun fait un effort pour ramener un peu d'argent : prostitution, rapine dans les magasins... Ce bonheur durera-t-il ?

Un peu déçue par ce roman où il ne se passe rien avant la fin. Et c'est un peu poussé.

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Une affaire de famille

Je n'ai pas particulièrement apprécié lire ce roman, je l'ai trouvé simplet et dénué de tout intérêt. La psychologie des personnages est simplette, l'histoire enfantine et peu plausible par ailleurs. Le style quelquonque. La ville de Tokyo complètement absente, ca aurait pu se passer n'importe où ailleurs. Rien. je ne vois abolsument rien de plaisant dans cette lecture et je ne comprends pas le tapage médiatique fait autour de ce roman.
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Une affaire de famille

Ce livre est un pur petit bijou.

Le nombre limité de pages de ce roman m'empêche de trop vous en dire sans risquer de vous dévoiler l'essentiel.

Je vais donc essentiellement me centrer sur mon ressenti. Durant cette lecture, on rit, on pleure, on sourit, on apprend, on s'interroge, on constate.

On en prend plein les yeux et plein le coeur.

Oui, mais pourquoi ?

Pour comprendre, revenons un peu sur la genèse de ce petit phénomène :

Une affaire de famille, c'est d'abord un film. Sur les écrans depuis quelques jours, il avait fait grand bruit en remportant la Palme d'Or du Festival de Cannes en Mai dernier.

Le réalisateur Hirokazu Kore-eda, loin d'en être à son coup d'essai pour ce qui est de faire des films qui marquent les esprits, a eu l'excellente idée d'en faire une adaptation littéraire sortie, elle, le mois dernier chez JC Lattès.

Pour cela, aucun besoin d'effets spéciaux ou de séquence spectaculaire. Juste l'histoire d'une famille. Ou, plus exactement, de différentes personnes décidées à être une famille. Car c'est bien là le coeur même de l'histoire : ils n'ont pas besoin d'être du même sang pour s'aimer, pas besoin d'être riches pour offrir, nul besoin d'attendre en retour pour donner.

Et n'allez pas croire que c'est un de ces jolis contes de Noël où les beaux sentiments finissent par l'emporter sur les autres considérations, parce que d'autres considérations, il n'y en a pas justement.

Quand on est pauvres au point de devoir voler pour survivre et que l'on décide de s'occuper d'une enfant plus mal lotie encore, que peut-on espérer avoir à lui offrir si ce n'est l'exact essentiel : du bonheur ? La sécurité affective, à défaut de matérielle. Un nid chaleureux, à défaut de douillet.

Mais même les meilleures intentions ne sont pas exemptes de mauvaises surprises, et les bonnes actions d'aujourd'hui peuvent mettre en lumière les lourds secrets d'hier.

S'il y a bien une chose que Mr Kore-eda met ici en lumière c'est que même lorsque l'on ne possède rien, il reste toujours quelque chose à perdre.

Une histoire belle et sombre, simple et humaine, contemporaine et intemporelle.

Un condensé de sentiments.

À lire et à faire découvrir au plus grand nombre.
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Une affaire de famille

Les émotions de lecture de Cécile

L’histoire d’une famille japonaise vivant de la débrouille. Le père vole à l’étalage aidé de son fils déscolarisé, la mère fait les poches des clients de la blanchisserie où elle travaille tandis que la fille aînée s’exhibe dans un peep-show. Ils recueillent un jour, dans la rue, une fillette maltraitée. Roman écrit par le réalisateur à partir de son film Palme d’or au Festival de Cannes 2018.

Après la Corée, j’ai pris le ferry direction le Japon pour un voyage chez ses laissés-pour-compte du Japon contemporain. Ce sont un peu des frères ennemis, un passé colonial, la seconde guerre mondiale, les plaies sont assez profondes entre les deux pays mais pourtant les liens sont forts même dans leur différence. La culture n’y échappe pas et leurs sensibilités littéraires m’enchantent.

Hirokazu Kore-eda a pris pour la première fois la plume pour cette affaire de famille qui est aussi un film. Je finirai par aller le voir sans crainte puisqu’il est à la fois le réalisateur et l’auteur de cette perle d’émotions. Que j’aime ces âmes cabossées, les lire comme les écrire, ces familles qu’on se choisit, ou qu’on se crée !

Leurs destins, leurs passés comme leurs avenirs ne font pas de cadeaux à cette famille de bric et de broc. Une veille dame indigne, une mère revêche, un père feignant et expert en vol à l’étalage, un fils qui ne peut pas dire papa à cet homme, une jeune femme avec le peep show comme seul moyen d’obtenir l’attention qu’elle n’a pas, et une petite fille maltraitée ! Sur le papier, peu de choses pour les aimer mais, pourtant, l’auteur-réalisateur avec son style cinématographique nous emporte avec eux. C’est aussi doux que dur à la fois, ancré dans le réel mais avec une vraie poésie, brute et tendre, cru et délicat. Un mélange doux-amer comme je les apprécie !

Le Japon comme la Corée gâtent mes émotions et mes lectures en ce moment.
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