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Citations de Hisham Matar (159)


Hisham Matar
"....the most magical moments in reading occur not when I encounter something unknown but when I happen upon myself, when I read a sentence that perfectly describes something I have known or felt all along. I am reminded then that I am really no different from anyone else."
( les moments les plus magiques de la lecture sont, non quand je lis quelque chose qui m'est inconnue, mais quand je lis une chose qui m'est propre, qui décrit parfaitement ce que j'ai connu ou senti. Alors ça me rappelle que je ne suis pas plus différent de qui que ce soit )
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Hisham Matar
Les morts vivent parmi nous. Le chagrin n'est pas une énigme policière, pas plus qu'un mystère à résoudre, mais une entreprise active et vibrante. C'est un travail ardu et sincère. IL peut nous briser les reins. [p. 197 / La terre qui les sépare, 2016]
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La culpabilité est la compagne éternelle de l'exil. Elle entache chaque départ.
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Je me rappelai ce que Sarah Hamoud, qui dirigeait le bureau libyen d'Amnesty International, m'avait dit une fois : " il n'existe aucun autre pays où opprimé et oppresseur soient aussi intimement mêlés qu'en Libye. "
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... je me rappelle le jour où cet homme qui n'était jamais à court de vers me dit que " connaître un livre par cœur est comme porter une maison à l'intérieur de sa poitrine ".
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Cela, je crois, fait partie de l'intention, du processus. On fait disparaître un homme pour le réduire au silence, mais aussi pour racornir l'esprit de ceux qui restent, pour pervertir leur âme et limiter leur imagination. Lorsque Kadhafi enleva mon père, il m'enferma dans un espace pas beaucoup plus grand que la cellule dans laquelle il l'avait jeté. J'allais et venais dans cet espace, mû par la colère d'un côté, puis par la haine de l'autre, jusqu'à ce que je sente mes entrailles se rassembler et se durcir. (p. 287)
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Les exilés ont si souvent tendance à construire une vision romantique du paysage de leur patrie. Je me suis prémuni contre cela. Rien ne m'irrite davantage qu'un Libyen s'emportant avec des accents lyriques sur "notre mer", "notre terre", "la brise du pays". En mon for intérieur, cependant, je continue de trouver que la lumière de chez nous est incomparable. (p. 58)
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Car sa démarche elle-même était pleine de bravade. Lorsque j'entendis cela pour la première fois, je me dis aussitôt que c'était remarquablement observé. Tout petit déjà, il m'était impossible d'imaginer mon père courbant l'échine. Et très tôt aussi, j'ai voulu le protéger. Il m'est toujours apparu comme la quintessence de l'indépendance. Cette impression très forte, mêlé à l'aspect irrésolu de son destin, a complexifié ma propre aptitude à l'indépendance. Nous avons tous besoin d'un père contre lequel se révolter. Lorsque votre père n'est ni mort ni vivant, lorsque c'est un fantôme, la volonté est impuissante. Je suis le fils d'un homme peu ordinaire, peut-être même le fils grand homme. (p. 51)
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Il manquait à notre relation [père-fils] ce que j'ai toujours cru que le temps rendrait possible, peut-être une fois qu'il m'aurait vu devenir père: une sorte d'éloquence et d'aisance émotionnelle. (p. 11)
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A l'époque, Papa ne croyait pas en Dieu. Il accueillait souvent les évocations maternelles su Très-Haut avec une irritation sarcastique. Aussi n'aurais-je pas dû m'étonner lorsqu'après la mort de Maman, il lui arrivait de dire une prière ; le sarcasme, bien souvent, cache une fascination secrète. (p. 15)
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Père nous avertissait dans sa première lettre , que nous reçûmes en 1993, que personne ne devait être mis au courant de cette correspondance.(...)
Plus d'une fois, Ziad et moi dûmes demander à notre mère de nous aider à déchiffrer un mot. Personne ne connaît mieux qu'elle l'écriture de Père.
Notre regard était si tendu que nous parvenions à peine à voir. Comme des silhouettes se déplaçant dans le brouillard. Et chacun de nous redoutait de perdre les autres. Mais le chagrin divise; il nous menait individuellement dans un territoire d'ombres intimes, où le tourment devient incommunicable, si affreusement exclu du langage. (p. 207)
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Y retourner, après toutes ces années, était une mauvaise idée, pensai-je soudain. Ma famille en était partie en 1979, trente-trois ans plus tôt. Telle était la mesure du gouffre qui me séparait aujourd'hui du garçon huit ans que j'étais alors. (...)Ce genre de voyage était évidemment risqué. Il pourrait me priver d'une aptitude que j'avais acquise au prix d'un long travail: vivre loin des gens et des lieux que j'aime. Joseph Borodsky avait raison. Nabokov et Conrad aussi. Ces artistes n'étaient jamais retournés chez eux. Chacun d'eux, à sa manière, avait tenté de se guérir de son pays. Ce qu'on laisse derrière soi se dissout. Si l'on y retourne, on se confronte forcément à l'absence ou à la défiguration de ce que l'on a chéri. Mais Dimitri Chostakovitch, Boris Pasternak et Naguib Mahfouz avaient raison, eux aussi: ne quittez jamais votre patrie. Si vous la quittez, ce qui vous lie à la source sera brisé. Vous serez comme le tronc d'un arbre mort, dur et creux.
Que fait-on lorsqu'on ne peut ni partir ni revenir ? (p. 14-15)
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Joseph Brodsky avait raison. Nabokov et Conrad aussi. Ces artistes n’étaient jamais retournés chez eux. Chacun d’eux, à sa manière, avait tenté de se guérir de son pays. Ce qu’on laisse derrière soi se dissout. Si l’on y retourne, on se confronte forcément à l’absence ou à la défiguration de ce que l’on a chéri. Mais Dmitri Chostakovitch, Boris Pasternak et Naguib Mahfouz avaient raison, eux aussi : ne quittez jamais votre patrie. Si vous le quittez, ce qui vous lie à la source sera brisé. Vous serez comme le tronc d’un arbre mort, dur et creux.

Que fait-on lorsqu’on ne peut ni partir ni revenir ?
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Il se sentait responsable d'elle et de moi, tandis que je me sentais responsable d'elle et de lui et elle responsable de tous. Chacun de nous était à la fois parent et enfant. Avant de pallier l'absence du pilier manquant [le Père], la structure dont l'équilibre avait reposé autrefois sur quatre colonnes se trouvait en tension permanente. (p. 91)
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"Il ne se passe jamais rien ici. Mais quand finalement il se passe quelque chose, ça arrive avec la force et la rapidité de la foudre. On peut changer le monde en un jour. Ce jour-là peut mettre quarante-deux à arriver, mais quand il arrive…"
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- Je souhaiterais être le fils de quelque homme heureux
qui dût vieillir sur ses domaines-
au lieu de cela, sa mort demeure à jamais inconnue...

Et , pour la première fois, ces mots familiers, qui furent mes compagnons fidèles durant ces nombreuses années, changèrent de sens et s'étendirent. A présent ils concernaient aussi bien Ulysse que Télémaque; aussi bien le père que le fils; ils exprimaient autant le voeu du fils d'avoir un père qui pût passer le restant de ses jours dans le confort et la dignité de sa propre maison, que le désir d'un fils de pouvoir enfin laisser son père derrière lui, dans sa maison, pour aller de l'avant et s'aventurer dans le monde. Tant qu'Ulysse est absent, Télémaque ne peut quitter le foyer. (p. 317)
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Mais le peuple s'était exprimé. Il avait abattu cette fausse barrière. Ceux qui en viendraient à regretter le régime de Seif et de son père* sont semblables à l'homme qui regardant les cendres, déclare : "J'aime bien mieux le feu."

* Kadhafi
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Je composai le numéro. Une voix âgée me répondit aussitôt.
"Bienvenu mon fils", dit-il. Il s'exprimait comme quelqu'un qui a peu l'habitude de parler au téléphone.
"Hicham m'a dit de vous appeler, fis-je. Nous sommes amis.
- Mais qu'est-ce que je peux faire ? Personne ne peut rien faire.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- J'ai tout vu de ma fenêtre. Ils sont venus avec des bulldozers et ils ont retourné les tombes, l'une après l'autre. Ils ont brûlé les corps, et maintenant tout le monde a peur de les toucher." Puis il ajouta : "Mais, Dieu merci, mon fils est ici.
- Il est en sécurité ? demandai-je.
- Oui. Il est dans sa chambre. J'ai mis l'air conditionné tout le temps." Puis après un silence, il poursuivit : "Mais ça fait trois jours maintenant. Je fais tout ce que je peux, mais il commence à sentir. Il faut que je trouve un moyen de l'enterrer bientôt."
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Je veux y être et je ne veux pas y être.
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Il était plus rapide que ses fils. (...)
C'était seulement en coulisse, dans quelque compartiment celé de son être, que semblait régner un retrait calme et résolu, une timidité peu différente de celle du croyant qui, ayant vu sa foi contestée, s'est résignée à honorer ses convictions en secret. (...)
Sa posture alors- silhouette mince, agilité juvénile des mouvements- semblait constituer une tentative contre l'effacement. C'était un geste spécifique mais aussi l'illustration plus générale de la lutte immémoriale que mène l'homme contre sa propre mortalité. (p. 96-97)
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