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4.83/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Algérie
Né(e) à : Aït Yahia , le 20/08/1926
Mort(e) à : Lausanne, Suisse , le 23/12/2015
Biographie :

Hocine Aït Ahmed est un homme politique algérien.

Dès l'âge de 15 ans, il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA), dont il devint rapidement un des dirigeants les plus en vue. Membre fondateur de l'Organisation spéciale, qu'il pensa et dont il prit la direction à la mort de Mohamed Belouizdad. C'est à ce titre qu'il présente au Comité Central du parti réuni à Zeddine le rapport du même nom, où il démontra l'inéluctabilité de la lutte armée et définit les meilleurs moyens pour la réussite de celle-ci.

Exilé au Caire, il fait partie des 9 dirigeants du Front de libération nationale historique dont il sera le fer de lance de la diplomatie durant toutes les années de lutte pour l'indépendance. Ministre d'État du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en 1958, Hocine Aït Ahmed démissionne du GPRA et de tous les organes du nouveau pouvoir au lendemain de l'indépendance lors de la crise dite de l'été 1962, mais garde son mandat de député à l'Assemblée constituante où il mène un travail acharné pour le pluralisme et la démocratie.

Mis en minorité, il crée en septembre 1963, le Front des forces socialistes (FFS), qui réclame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique imposé par le système du Parti unique. Il est Président du FFS jusqu'en 2013.

Arrêté et condamné à mort en 1964, il s'évade de la prison d'El-Harrach le 1er mai 1966. Exilé en Suisse, il ne retourne en Algérie qu'après les émeutes de 1988 mais quitte de nouveau son pays après l'assassinat du président Mohamed Boudiaf, en 1992.
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Source : Wikipédia
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Le 8 mai 1945 par Hocine Aït Ahmed


Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Lettre à Mohamed Boudiaf (automne 1964)

Cher Mohamed,

Je t’ai griffonné quelques mots pour te demander de surseoir à toute initiative de nature à accentuer l’équivoque et à freiner par contrecoup le regroupement sur des bases saines de toutes les forces saines du pays.
En ce moment, des hordes néo-fascistes sont dirigées sur la Kabylie ; 900 nouveaux postes avancés viennent d’être installés, opérations sur opérations sont montées avec une sauvagerie inouïe : les véhicules civils sont réquisitionnés 20 jours par mois, qui permettent à l’ANP de transporter ses bataillons rapidement d’un secteur à un autre.
C’est en plein ratissage que je t’ai donc demandé de ne pas aggraver la situation.
Je propose que tu reviennes et que nous tenions une réuion, Si Sadeq, Hassani, Toi, avec un responsable dûment mandaté où tous les problèmes posés par la lutte antifasciste et par le regroupement seront réglés dans la discussion fraternelle et la confrontation directe des points de vue. Ce sera la réunion Constitutive du mouvement dont, ensemble, nous définirons les buts principaux et les bases organiques notamment : Cartel avec autonomie, mais dans un cadre défini en commun, ou bien fusion pure et simple.
En tout cas, après la réunion, la voie sera plus claire ; les militants seront consciemment engagés. Plus de fait accompli ni de décisions unilatérales. La direction provisoire pourra alors te mandater pour créer un journal...
La ligne du journal doit être au préalable définie d’un commun accord.
Mais il y a plus urgent : l’unification de la lutte. Il ne faut pas que le comité soit une fiction. Tu n’ignores pas que l’Ex-Wilaya 6 ne se sent pas engagée du tout à nos côtés et n’a jamais reconnu le CNDR pour la simple raison qu’il n’y a pas eu consultation et qu’il y a eu des divergences sur « l’utilisation du potentiel de la 6 ». « Le Haut Commandement de la W.6 » n’a pas cessé de se réclamer du FLN dans les quelques tracts où elle se déclare pour « le socialisme arabe et islamique ».
Plus grave encore ! Le Haut Commandement pratique l’attente, le « wait and see » et pèle par conséquent des troupes bien armées dont l’action n’avait jamais permis aux bourreaux de se concentrer sur la Kabylie (et Djidjelli de temps en temps).
Nos militants doutent de la sincérité et de l’efficacité de l’Union. Ils se posent des questions et c’est pour cela que c’est grave. Chaque jour apporte son lot de malheurs, nos camarades tombent, nous avons pour devoir de clarifier cette situation. S’ériger en direction révolutionnaire, c’est diriger d’une façon effective et permanente. Les directions-couvertures, les comités-alibi ne peuvent que préparer des crises futures sans régler les problèmes du présent.
Si tu ne peux pas venir tu mandates quelqu’un et nous pouvons très bien faire en une semaine tout le travail.
Pour ce qui est du FFS, engagé dans une lutte implacable depuis janvier, et dont le sigle a une résonance nationale en raison de ses assises populaires, il n’entreprendra rien qui puisse ralentir ou gêner le processus de regroupement. Il continuera à développer le combat pour le redressement de la révolution. Il vengera ses centaines de martyrs et surtout il continuera à poser à l’opinion algérienne, sans démagogie, mais sans paternalisme les problèmes d’aujourd’hui et les problèmes de demain. Notre base militante sera associée à ce débat. Nous ne laissons pas les militants dans l’ignorance des problèmes et de leurs développements jusqu’au jour où ils recevront une tuile sur la tête et où ils s’en prendront alors à leurs responsables qui les auraient trahis et dupés.
Nous ne voulons pas être des boucs émissaires et nous ne voulons pas être accusés de comportements « personnels ».
Cher Mohamed, nos militants ne se laissent plus mener ; j’espère que tu assisteras un jour prochain à cette atmosphère d’ardeur révolutionnaire. C’est là un grand acquis, quand on voit en face ce troupeau bâtard, guidé par des chiens policiers bâtards.
Personnellement, j’ai eu beaucoup de difficultés après lecture par les militants de l’appel du frère Hassani.
Pourtant, dans ma lettre à ce dernier, datée du 22 juin, mon souci était de le convaincre d’agir avant le 1er juillet et de le prévenir contre les surprises policières. Il fallait agir d’abord, d’autant qu’il pouvait faire tomber Constantine…
Je lui fixai rendez-vous à Bougie pour discuter. Que s’est-il passé ? Boumediene vous a pris de court. Mais la discussion reste ouverte…
Je termine en te disant (ce que j’ai dit à Ben Bella le premier novembre dernier pour lui arracher les concessions sur les modalités démocratiques du congrès) : je ne veux plus assumer de responsabilités à l’échelon national et je m’engage par ce mot à me retirer de tout rôle de premier plan. Je combats pour la liberté et j’espère pouvoir mériter la mienne.

Fraternellement.
Hocine
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Mohammed YACOUB.
Quel souvenir gardez-vous de cet homme ? Avez-vous une anecdote relative à vos relations ou échanges ? Quel message voudrait-vous transmettre aux Algériens concernant son combat et plus largement son projet de société ?

Madjid BENCHIKH.
Il est difficile de résumer en quelques mots ce qu’ont été nos relations. Très vite, il m’a accueilli dans sa famille, avec sa femme et ses enfants, je m’y suis senti à l’aise. En fait, sa disparition est trop récente. Je ne le vois pas comme un souvenir. Je ressens parfois presque comme une présence. Je le vois encore échanger avec moi une sorte de regard complice lorsque, au cours d’une réunion, quelqu’un tient des propos trop exagérés qu’aucun d’entre nous ne jugeait utile de contredire.
C’était un homme d’action sans aucun doute, capable de décider très vite. Mais, à force de travail et de réflexion, il est devenu un homme politique capable d’inscrire son action dans une vision globale. Il avait un dessein pour l’Algérie. Il ne voyait pas d’avenir pour l’Algérie sans un système politique démocratique, soucieux du développement du peuple algérien appuyé sur nos origines, c’est-à-dire sur le génie des peuples amazigh et sur les apports de l’islam et des civilisations arabes, ouvert et enrichi par les découvertes des autres peuples du monde, c’est-à-dire sur l’humanisme, les sciences et les droits universels.
Il voulait réorganiser le pays en conférant aux grandes régions des pouvoirs de participation aux décisions et de gestion des affaires régionales et nationales. Il voulait ainsi contribuer à régler des problèmes de fond politique et économique et en finir avec l’autoritarisme. Mais en même temps, il voulait œuvrer pour un grand ensemble nord-africain.
Il avait jadis rêvé d’une lutte de libération coordonnée entre les trois pays, Tunisie, Algérie et Maroc. Il rêvait d’une Algérie qui compte sur le plan international en rassemblant nos forces avec celles de nos voisins comme il l’envisageait à la Conférence de Bandoeng. Ces projets sont toujours d’actualité. De plus en plus d’algériens doivent y réfléchir pour voir comment il convient aujourd’hui de les inscrire dans leurs luttes pour construire un avenir de liberté pour eux et pour leurs enfants.
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