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Critiques de Honoré Daumier (5)
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Daumier 1808-1879. L'album de l'exposition

Publication réalisée pour l’exposition, ayant eu lieu au Grand Palais, du 5 octobre 1999 au 3 janvier 2000.



40 oeuvres, à pleine page, reproduites en couleurs, sont présentées avec des commentaires détaillés , comprenant les huiles, fusains, caricatures, peintures, lithographies et sculptures.

Un album attrayant offrant une vision élargie des styles et talents mutiples de Daumier...



« Car Daumier est toujours actuel, lui qui fait trembler les royautés, abaisse les puissants, console les humiliés [ ...] actuel parce qu'il fut de son temps, "moderne" selon Baudelaire, " à l'aise dans son époque" mais aussi en décalage avec elle, largement incompris, un artiste pour notre siècle"… » [Henri Loyrette]

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Professeurs et moutards

"Professeurs et moutards" est un recueil de caricatures irrévérencieuses d'Honoré Daumier.

Tous ces dessins ont un point commun : l'enseignant y est toujours moqué.

Les dessins sont toujours de qualité, quoique un peu répétitifs. J'ai apprécié l'élégance et la simplicité du trait du célèbre dessinateur.

C'est un trait très précis, très fouillé, et pourtant caricatural, comme on le demande dans des caricatures.

Il est précis, assez typique de la caricature du XIXème siècle, d'ailleurs, et, de façon générale, de fort bonne qualité.

J'ai beaucoup aimé.

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Les gens du spectacle

"Les gens du spectacle" est l'un de mes recueil de caricature, d'Honoré Daumier, préférés !...

C'est vrai qu'il n'y a pas, pour moi, comme dans "Professeurs et moutards", la magie de la nouveauté, de la découverte des caricatures d'Honoré Daumier, mais "Les gens du spectacle" est, pour moi, l'un des meilleurs recueils de dessin de Daumier qu'il m'ait été donné de découvrir. Le trait d'Honoré Daumier y est fin, précis, tout en gardant un caractère d'irrévérrence, qui me séduit beaucoup. Honoré Daumier livre ici un portrait satirique et, pourtant, assez complet, de ce qu'était le théâtre, à son époque, mais, c'est, surtout, artistiquement que ses dessins séduisent : quel trait, précis, caricaturant sans trop caricaturer !...

Un très beau recueil de caricatures, d'Honoré Daumier !...
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Physiologie du Robert-Macaire

Cet adroit filou, voleur poli, joyeux brigand, aussi dénommé « Robert-Macaire » est tiré d'une pièce de théâtre où il constitue le personnage principal.

Il représente parfaitement le 19ème : « il est bien l'enfant de ce siècle » ; pour lequel « depuis 1815, on a remplacé le principe honneur par le principe argent » (Balzac - Melmoth réconcilié).

Ce mauvais germe social se greffe sur tous les corps de la société. D'une grande bonhomie, il est avenant, affable, aime à se parer des plus grandes vertus et a souvent de l'esprit et ou de l'originalité dans ses démarches.



Les plus audacieux vont jusqu'à orchestrer une fausse noyade : un complice se jette à l'eau, affole les passants, le Robert-Macaire le sauve puis conduit triomphalement le miraculé vers une foule euphorisée par ce héros du jour, laquelle s'empressera de lui donner quelques pièces.

Il est d'une charmante immoralité : ce même Robert-Macaire se prendra d'une folle affection pour un pauvre petit orphelin ayant été conduit à l'hospice, le couvrira de baisers et de larmes, lui donnera de quoi manger ou plutôt survivre (des pommes de terre tous les jours). On signale enfin la vertu et l'humanité de ce quasi père adoptif à l'Académie française, qui, émue de ce touchant récit, décernera un « Prix Montyon » au Robert-Macaire, lui octroyant une somme importante en récompense.



De la même manière, exploitant cette fois-ci le filon de l'héroïsme au travers du drame de la révolte Polonaise, qui s'est soldée en une boucherie et des centaines de milliers d'exilés, un Robert-Macaire se fait passer pour un ancien général de l'armée polonaise, qui, portant de fausses chaînes en or et un chapeau terrible, vous conte qu'il a vu périr lors du sac de Varsovie sa famille entière. Tout en contant son récit, il montre sa croix de guerre en diamants et confie qu'il regretterait fort amèrement de s'en déposséder pour de l'argent… Mais nécessité oblige, il n'a pas d'autres choix, il le fait, et sa croix de guerre vaut bien 4 fois le prix qu'il en demande. Impossible de ne pas lui venir en aide si l'on fait en outre une bonne affaire… La Croix de guerre était une vulgaire imitation sans valeur.



Les plus miséreux peuvent encore l'être : le Robert-Macaire savoyard quitte sa région natale en amassant le plus d'enfants perdus sur son passage, et, arrivé à Paris, dépose le bétail dans un sordide grenier, nourrit les mioches de soupe de pain noir à l'eau salé tous les jours, et les envoie attirer la compassion publique la journée entière pour en récolter les fruits le soir même.



Les plus riches se détournent de l'argent au profit d'une course au mérite : « Le Macaire est riche. Son ambition, satisfaite de ce côté, se tourne vers un autre but, vers un but plus noble… Il lui faut la croix d'honneur. Rien ne va bien comme un ruban rouge à la boutonnière d'un philanthrope ».

A cette fin, ce noble esprit désintéressé confectionnera un bouillon infâme gélatineux qui sera servi quotidiennement, au grand jour à tous les miséreux de passage puis déclarera au ministère sa démarche philanthropique et obtiendra ce qu'il mérite tant : la croix d'honneur !



La renommée est parfois seule recherchée, notamment dans le domaine littéraire. Un journaliste, frustré de son anonymat, rédige des lettres aux plus grands auteurs de son temps dans lesquelles en les noyant d'éloges assommantes.

Dès que l'un d'eux, saisi d'un mouvement de gratitude et de pitié, témoigne en retour une cordiale reconnaissance au journaliste, ce dernier brandit aussitôt la correspondance aux éditeurs et aux journaux, lesquels se l'arrachent d'un seul coup : « il avait été méconnu, incompris… » et il dédiera ses vers médiocres tout juste publiés à Victor Hugo comme une intime connaissance.



Plus original encore est celui qui se fait passer pour mort. Est publié dans un journal qu'un auteur : « dont les débuts littéraires avaient jeté un si vif éclat vient de mourir… C'est une perte pour la littérature et pour la société… »

On laisse fermenter quelques jours la curiosité du public et le même journal retranscrit une lettre dudit auteur s'adressant au journal en ces termes : « Monsieur le rédacteur, je vous remercie beaucoup de toutes choses obligeantes que la nouvelle de ma mort vous a inspirées… Mais je m'empresse de vous faire savoir moi-même que j'existe » et voici le Robert-Macaire littéraire sur un piédestal.



Le moyen le plus simple est encore une bonne contrefaçon littéraire mais qu'on ne peut attaquer. le Robert-Macaire est abonné à un cabinet de lecture et veut que lui soit donné tous les premiers exemplaires des romans à paraître. Il transforme un nouveau roman en une pièce de théâtre caricaturant l'oeuvre et le tour est joué, mais il ne vendra sa pièce que s'il est suffisamment rapide… Il n'est pas le seul dans ce domaine.



Une fois acquis le crédit, la renommé, le Robert-Macaire pourra encore grassement en abuser. Il reçoit, grâce à son rayonnement, avec le directeur du théâtre, des manuscrits déposés par des jeunes auteurs suffisamment naïfs pour croire qu'on va les associer. On trie et l'oeuvre sélectionnée, brièvement peaufinée fait briller d'un sang neuf le Robert-Macaire du théâtre, sans que le jeune auteur soit ne serait-ce remercier.



Plus classiquement, les professions libérales que l'on connait tous n'échappent pas au « Macairisme » : c'est si simple d'abuser de la confiance qu'on inspire.

L'huissier place les fonds de son client suite à une créance durement recouvrée pour lequel un rendement de 6% est promis. Ces fonds sont immédiatement prêtés à quelque débiteur en faillite mais de bonne famille, dont le paiement à terme est certain. L'urgence fait accepter au débiteur un prêt à 50% d'intérêts, ce qui fait 44% d'intérêts, déduction faite, à l'huissier.

Plus précaire et original est le notaire qui, s'appuyant sur de prétendues connaissances au ministère, affirme qu'une guerre est proche et qu'il serait bien dommage que les fonds de la vente de son client ne soient dilapidés dans une banque qui ferait faillite… le plus sage serait de les placer dans le coffre du notaire lui-même, seul garant de la restitution des fonds !… La formule est répliquée une centaine de fois et le notaire puise les mains pleines dans son coffre, jusqu'au jour où il s'exilera quand la supercherie sera découverte.

La flouerie de l'avocat doit s'adapter à chaque affaire. Si un contentieux s'élève par exemple pour une succession à plusieurs millions, une transaction peut-être négociée entre avocats, mettant fin au conflit. L'avocat percevant la transaction n'a qu'à affirmer par suite que le montant perçu est de 300.000 à son client au lieu des 500.000 réellement reçus, encaissant la différence.



Accroître sa clientèle est l'unique souci du médecin médiocre jouant des scènes dans des lieux publics pour sa publicité : « Le Macaire médecin a loué à la journée des hommes qui parcourent incessamment le quartier où il demeure, entrant dans chaque maison : « Monsieur le docteur (…) n'est-il pas ici ? Non ? Mon Dieu ? Madame (…), princesse polonaise, l'attend avec la plus vive impatience… Elle meurt s'il ne vient pas… lui seul peut la sauver… » ou dans les restaurants où le médecin dîne : « Monsieur le docteur (…) n'est-il pas ici ? » À voix haute.

Ses consultations sont gratuites et font merveilles, la seule préconisation est d'acheter sa « mixture » qu'il a confectionnée, composée d'un mélange hasardeux de réglisse, rhubarbe et d'eau. Son produit miracle se prescrit pour tout : mal de dents, entorse, maigrir…



Si l'on trouve le médecin trop conventionnel, on a encore le chimiste ! Sa pommade, faite de fourmis broyés, change le caractère, rend sage, rangé, économe…Une eau composée avec le pur sang d'une écrevisse promet également une complète métamorphose. Il fait pousser des cheveux à l'homme le plus chauve avec une pommade si forte que lui-même n'ouvre le pot qu'avec un masque de verre, sinon « les émanations me feraient croître des cheveux sur la face… je ressemblerais à une perruque »

Difficile de distinguer le chimiste de l'honorable pharmacien, qui, en plus de sa pâte pectorale pour le rhume, inventera lui aussi quelque gomme à mâcher qui empêche les dents de tomber et qui en fait repousser, un onguent qui enlève les taches de rousseurs, une graisse qui fait maigrir et une poudre qui fait engraisser… Grâce à lui « la race humaine va devenir un assemblage de petits amours ; tous les hommes auront la tête d'Antinoüs sur le torse d'Apollon ; toutes les femmes, la tête de l'une des trois Grâces sur le corps de l'une des trois Vénus »



Fort heureusement, on peut compter sur la vigilance de quelques honnêtes députés qui traqueront et élimineront tous ces Robert-Macaire… Hélas, sa haute mission n'est pas à la hauteur de sa rémunération, comblée par une bien juste et légitime corruption de copinage qui l'occupe entièrement : « Ce n'est pas si difficile d'être député, vous arrivez, vous vous asseyez au centre, vous écoutez ou vous n'écoutez pas, vous ne parlez jamais, et vous votez pour le ministère, quel qu'il soit, parce que tout ministre a les clefs de la caisse et qu'il ne faut pas se brouiller avec les écus. Par ce moyen, il peut quintupler son revenu facilement »



Il est pardonné ce Robert-Macaire, toutes ses admirables subtilités nous égayent, la monotonie de son siècle est rompue en nous inspirant tant de bons romans par ses basses manoeuvres frauduleuses. Gloire et hommage au Robert-Macaire par l'auteur en cette physiologie !

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Honoré DAUMIER - Les bustes des parlementaires

Pour le grand public aujourd’hui, Daumier est avant tout un dessinateur, un lithographe…. et peut-être un peintre… et il est peu connu en tant que sculpteur. Mais l’était-il seulement pour ses contemporains ? En fait la plupart des ouvrages qui lui ont été consacrés ce sont attachés à son œuvre picturale et ont négligé ses sculptures, mais comment s’en étonner alors que cet ouvrage nous dit que lui-même n’en faisait pas grand cas…

Ce livre nous présente 36 bustes en terre crue, c’est-à-dire séchées et non cuite, coloriés par l’artiste, et seraient ses premières (1832-33). Chaque buste présente une biographie de l’homme politique qu’il incarne, heureusement parce que sans ça je ne sais pas comment on pourrait identifier toutes ces trognes … (même Persil Jules) oui, on a compris, c’est Daumier, c’est de l’humour (non léché), je me demande même s’il n’aurait pas mieux fait de les laisser dans l’oubli…

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