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3.11/5 (sur 47 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , 1567
Mort(e) à : Villefranche-sur-Mer , 1625
Biographie :

Auteur avec 'L' Astrée 'd' un monument de la littérature précieuse, Honoré D'Urfé fait partie des grands hommes de lettres du XVIIe siècle. Issu de la haute aristocratie, il reçoit une éducation auprès des Jésuites et soutient tout sa vie la Ligue Catholique et le duc de Nemours. Son oeuvre, qui se développe autour d'une lecture platonicienne de l'amour - comme en témoignent 'Les Epitres morales' - s'inscrit dans la tradition de la littérature courtoise. La région du Forez où il vit constitue également une large source d'inspiration pour son imaginaire bucolique et pastoral. Jouissant d'un succès prestigieux de son temps, l'oeuvre d'Honoré tombe néanmoins dans l'oubli ou du moins la désuétude, avant de renaître de ses cendres au XXe siècle grâce à une adaptation de 'L' Astrée' par Eric Romher intitulé 'Les Amours d'Astrée et Céladon'.
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Source : Evene
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Honoré d’Urfé – Au vent


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Honoré d' Urfé
Aimer, c'est mourir en soi pour revivre en autrui.
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Honoré d' Urfé
Je voudrais bien être vent quelquefois
Pour me jouer aux cheveux d’Uranie,
Puis être poudre aussitôt je voudrais,
Quand elle tombe en sa gorge polie.

Soudain encor je me souhaiterais
Pouvoir changer en cette toile unie
Qui va couvrant ce beau corps que je dois
Nommer ma mort aussitôt que ma vie.

Ces changements plairaient à mon désir,
Mais pour avoir encor plus de plaisir,
Je voudrais bien puce être devenue,

Je baiserais ce corps que j’aime tant,
Et la forêt à mes yeux inconnue
Me servirait de retraite à l’instant.
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Auprès de l'ancienne ville de Lyon, du côté du Soleil couchant, il y a un pays nommé Forests, qui en sa petitesse contient ce qui est de plus rare au reste des Gaules : Car étant divisé en plaines et en montagnes, les unes & les autres sont si fertiles, & situées en un air si tempéré, que la terre y est capable de tout ce que peut désirer le laboureur. Au cœur du pays est le plus beau de la plaine, ceinte comme d'une forte muraille des monts assez voisins, & arrosée du fleuve de Loyre, qui prenant sa source assez prés de là, passe presque par le milieu, non point encore trop enflé ni orgueilleux, mais doux & paisible. Plusieurs autres ruisseaux en divers lieux la vont baignant de leurs claires ondes : mais l'un des plus beaux est Lignon, qui vagabond en son cours, aussi bien que douteux en sa source, va serpentant par ceste plaine depuis les hautes montagnes de Cervières & de Chalmasel, jusques à Feurs, où Loyre le recevant, & lui faisant perdre son nom propre, l'emporte pour tribut à l'Océan.

Or sur les bords de ces délectables rivières on a vu de tout temps quantité de Bergers, qui pour la bonté de l'air, la fertilité du rivage, & leur douceur naturelle, vivent avec autant de bonne fortune, qu'ils reconnaissent peu la fortune. Et croit qu'ils n'eussent d'en envier le contentement du premier siècle ; si Amour leur eût aussi bien permis de conserver leur félicité, que le Ciel leur en avait été véritablement prodigue. Mais endormis en leur repos ils se soumirent à ce flatteur, qui tôt après changea son autorité en tyrannie. Céladon fut un de ceux qui plus vivement la ressentirent, tellement épris des perfections d'Astrée, que la haine de leurs parents ne peut l'empêcher de se perdre entièrement en elle. Il est vrai que si en la perte de soi-même on peut faire quelque acquisition, dont on se doive contenter, il se peut dire heureux de s'être perdu si à propos pour gagner la bonne volonté de la belle Astrée, qui assurée de son amitié, ne voulut que l'ingratitude en fut le payement, mais plutôt une réciproque affection, avec laquelle elle recevait son amitié & ses services. De sorte que si l'on vit depuis quelque changement entre eux, il faut croire, que le Ciel le permit, seulement pour faire paraître que "rien n'est constant que l'inconstance, durable même en son changement". Car ayant vécu bien-heureux l'espace de trois ans, lors que moins ils craignaient le fâcheux accident qui leur arriva, ils se virent poussez par les trahisons de Semyre, aux plus profondes infortunes de l'Amour : d'autant que Céladon désireux de cacher son affection, pour décevoir l'importunité de leurs parents, qui d'une haine entre eux vieille, interrompaient par toutes sortes d'artifices leurs desseins amoureux, s'efforçait de montrer que la recherche qu'il faisait de cette Bergère était plutôt commune que particulière. Ruse vraiment assez bonne, si Semire ne l'eût point malicieusement déguisée, fondant sur cette dissimulation la trahison dont il déçut Astrée, & qu'elle paya depuis avec tant d'ennuis, de regrets, & de larmes.
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RESSOUVENIRS


Rocher, où souvent à cachette,
Nous nous sommes entretenus,
Que peuvent être devenus
Tous ces amours que je regrette ?
Les Dieux, tant de fois invoqués,
Souffriront-ils d'être moqués,
Et d'avoir la prière ardente
D'elle et de moi reçue en vain,
Puisqu'ores son Âme changeante
Paie ces Amours d'un dédain ?

Veuille le Ciel, disait Astrée,
Que je meure avant que de voir
Que mon père ait plus de pouvoir,
D'une haine opiniâtrée,
En sa trop longue inimitié,
À nous séparer d'amitié,
Que notre Amitié ferme et sainte
À nous rejoindre et nous unir :
Aussi bien de regret atteinte
Je mourrais la voyant finir.

Et toi, vieux saule, dont l'écorce
Sans plus se défend des saisons,
Dis-moi, n'ai-je point de raisons
De me plaindre de ce divorce,
Et de t'en adresser mes cris ?
Combien avons-nous nos écrits
Fiés dessous ta sûre garde,
Dans le creux du tronc mi-mangé ?
Mais ores que je te regarde,
Combien, Saule, tout est changé !
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RESSOUVENIRS


Fontaine, qui des Sycomores,
Le beau nom t'en vas empruntant,
Tu m'as vu jadis si content,
Et pourquoi ne le suis-je encores ?
Quel erreur puis-je avoir commis
Qui rend les Dieux des ennemis ?
Sont-ils sujets, comme nous sommes,
D'être quelquefois envieux ?
Ou le change propre des hommes
Peut-il atteindre jusqu'aux Dieux ?

Jadis sur tes bords, ma Bergère
Disait, sa main dedans ma main :
‒ Dispose le sort inhumain
De notre vie passagère,
Jamais, Céladon, en effet
Le serment ne sera défait,
Que dans cette main, je te jure.
Et vif et mort je t'aimerai,
Ou, mourant, dans ma sépulture,
Notre amitié j'enfermerai.

Feuillage épais de ce bel Arbre,
Qui couvres d'ombre tout l'entour,
Te ressouviens-tu point du jour
Qu'à ses Lis mêlant le Cinabre,
De honte elle allait, rougissant,
Qu'un Berger près d'elle passant,
Parlant à moi l'appela belle,
Et l'Heur, et l'Honneur de ces lieux ?
Car je ne veux, me disait-elle,
Ressembler belle qu'à tes yeux.
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AU VENT


Doux Zéphyr que j'entends errer folâtrement
Entre les crins aigus de ces plantes hautaines,
Puis, éveillant aux prés les fleurs par tes haleines,
D'un larcin glorieux tu te vas parfumant,

Si jamais la pitié te donna mouvement,
Oublie en ma faveur ici tes douces peines,
Et t'en vas dans le sein de ces fertiles plaines,
Plaines où j'ai laissé tout mon contentement.

Va, mais porte avec toi mes amoureuses plaintes,
Qui bien souvent aux pleurs ont ces roches contraintes,
Seul et dernier plaisir à tant de déplaisirs,

Là tu pourras cueillir sur ses lèvres jumelles
Des odeurs et des fleurs plus douces et plus belles,
Mais rapporte-les-moi pour nourrir mes désirs.
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Honoré d' Urfé
Car aimer et haïr, c'est maintenant le même,
Puisque pour bien aimer il faut être jaloux.
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RESSOUVENIRS


Ici mon beau Soleil repose,
Quand l'autre paresseux, s'endort,
Et puis le matin quand il sort,
Couronné d'œillet et de rose,
Pour chasser l'effroi de la Nuit,
Deçà premièrement reluit
Le Soleil que mon âme adore,
Apportant avec lui le jour
À ces campagnes qu'il honore,
Et qu'il va remplissant d'Amour.

Sur les bords de cette Rivière,
Il se fait voir diversement :
Quelquefois tout d'embrasement,
D'autres fois cachant sa lumière,
Il semble devenu jaloux
Qu'il se veuille ravir de nous,
Ainsi que sous la nue sombre,
Le Soleil cache sa beauté,
Sans que toutefois si peu d'ombre
Puisse bien couvrir la clarté.

Mais que veut dire qu'il ne brûle,
Comme on voit que l'autre Soleil
Sèche les herbes de son œil,
Durant l'ardente canicule ?
Pourquoi, dis-je, ne sèche aussi
Mon Soleil les herbes d'ici ?
J'entends, Amour, c'est que ma Dame
N'élance ses rayons vainqueurs
Dessus ces corps qui n'ont point d'âme,
Et ne veut brûler que des cœurs....
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"Aux Rochers, ce dimanche 29 septembre 1680
Quoique nous soyons dans une solitude en comparaison de vote château de Grignan, nous ne laissons pas d'avoir fort souvent trois tables de jeu, un trictrac, un hombre, un reversis. Nous avons présentement Mme de Marbeuf, qui est bonne à tout ; elle est commode et complaisante. La princesse éclaire ces bois comme la nymphe Galatée."
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