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Citations de Howard Jacobson (60)


Howard Jacobson
– Je n'aime pas que tu dises "histoire". Tu sais que je n'écris pas des "histoires" au sens propre du terme.
– Tu veux dire, des histoires au sens où il se passe quelque chose?
– Je veux dire au sens où il y a une intrigue. Les gens confondent intrigue et histoire. Ils croient qu'il n'y a pas d'histoire s'il n'y a pas de machination. Des conneries de code à décrypter, bon dieu. Il se passe des tas de choses dans mes livres, Francis. Même sans tenir compte de la guerre que se livrent mes mots, il se passe des tas de choses. Des gens se regardent, se parlent, tombent amoureux, se quittent. Ils sont mus par leur psychologie, et si la psychologie, ce n'est pas une histoire, je ne sais pas ce que c'est.
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page 80 [...] L'art est renoncement, a dit un jour quelqu'un. Voici un autre point de vue. L'art est un vice. Je n'étais pas le premier à le penser. La décadence n'est pas une idée nouvelle. Mais notre époque n'est pas décadente. La défaite n'est pas la décadence ; la mort non plus ; même les talk-shows ne sont pas la décadence. Nous étions trop inertes pour être décadents. La littérature crevait du manque, pas de l'excès ; de la prudence, pas de la malice. Pouvais-je y ré-instiller un peu de transgression ? En avais-je assez dans le pantalon pour déboucler ma ceinture devant les forces du grand dieu du Politiquement Correct et tout déballer au vent ?
Quant à la question d'éthique -était-il convenable pour un homme de peloter la mère de son épouse ?-, elle se dissolvait dans la perspective d'en tirer un livre. [...] Plus un livre d'une espèce ou d'une autre était superflu par rapport aux nécessités culturelles, plus on en écrivait. Les livres que personne ne voulait lire étaient une véritable épidémie. [...]
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– Qui dit que j'adore la littérature? demanda-t-il avec irritation. Il y a des livres que j'aime lire. D'autres non. Que voulez-vous que je fasse des cancans sur ceux qui les écrivent?
– Rien. Mais je ne parlais pas de cancans.
– De quoi alors?
Bonne question. J'agitai les doigts dans l'air poussiéreux de sa bibliothèque.
– Le processus...l'activité...l'état dans lequel on écrit.
– Je répète ce que je viens de vous dire. Qu'est-ce que j'ai à faire de tout ça? Quand je lis le livre, ça fait belle lurette qu'il a été écrit. Le livre m'appartient désormais.
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- Les romanciers cheminent vers le sens.() La génération des blogueurs sait ce qu'elle veut dire avant de le dire, continua-t-il. Pour eux, écrire c'est affirmer une opinion. Au bout du compte, c'est la seule utilité qu'ils trouvent aux mots. Mes propres enfants me demandent constamment ce que je veux dire. Ils veulent savoir où je veux en venir. Ils demandent à quoi servent les livres que je publie. De quoi ils parlent papa? Dis-nous, comme ça on n'aura pas à les lire.
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Tout est grain à moudre pour les esprits dérangés, voilà le fond du problème. Une image inoffensive, cela n'existe pas. Ni une idée.
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Howard Jacobson
Je suis une Jane Austen juive !
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De toutes façons nous étions finis. Les comiques avaient pris le relais. Les meilleurs d'entre eux travaillaient à partir de textes qui auraient aussi bien pu faire de brefs romans satiriques; leur regard était celui du romancier, ils apprécient le rythme de la langue, ils déployaient exagération et chute du sublime au ridicule tout comme nous, ils écorchaient, surprenaient et rattrapaient le rire au vol au moment où il menaçait de se fracasser dans l'effroi. Ils étaient prévisibles, suffisants et prétentieux, aussi, mais qui ne l'était pas? En plus, ils avaient un public captif. Où étaient passés tous les lecteurs? N'était-ce pas évident? Ils regardaient les comiques de stand-up.
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A quoi sert l'imagination sinon à éloigner le cœur des chemins balisés ?
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Quelle romantique sottise d’imaginer que le monde entier adore les amoureux. On adore les amoureux quand on est un petit peu aimé de son côté.
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[...] Jour après jour, livre après livre, le romancier disparait des rayonnages des bibliothèques publiques, des vitrines des librairies, des souvenirs de ses lecteurs autrefois fidèles
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C'est étrange comme les Américains peuvent être immoraux, pour un peuple puritain jusqu'au tréfonds de l'âme. Pincé et pornographique à la fois.
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L’avilissement n’est jamais plus raffiné que lorsque sa cause humaine est bête. N’importe quel homme peut être l’esclave d’une comtesse. Il faut une sorte de génie pour comprendre pourquoi il vaut mieux être aux ordres d’une souillon de cuisine, une bonniche, une domestique, une soubrette, une bonne à tout faire, une femme de chambre…
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Je veux les rites, lui avait-il dit. Je veux la famille, je veux le tic-tac quotidien de la pendule juive. Mais à peine les lui avait-on donnés qu’il avait battu en retraite. Elle l’avait emmené à la synagogue – évidemment pas celle d’à côté où on priait avec le keffieh – et cela ne lui avait pas plu. Ils ne font rien d’autre que remercier Dieu de les avoirs créés, se plaignit-il. Mais à quoi sert d’avoir été créé si tout ce qu’on fait de sa vie, c’est remercier Dieu ?
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Quand je mettais de la musique, c'était toujours Schubert, le grand maître de l'agonie....(...)...qui refusait de demander aux fleurs ou aux étoiles de lui révéler ce qu'il brûlait de savoir, parce que la chose qu'il brûlait de savoir, il brûlait tout autant de ne pas la savoir.
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On sait quand on pénètre dans le jardin des tortures de sa nature désordonnée. On reconnaît les somptueux feuillages embroussaillés et fantasmagoriques. On reconnaît l'odeur. L'odeur de chez soi.
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Il était tout à fait raisonnable, lors des moments importants de la vie - naissance, mariage, mort - que chacun ait un peu la foi. Mais l'avoir beaucoup - c'était le propre des fous.
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Elle frémissait de cette fureur que l'on ne rencontre que chez les lecteurs.
Etait-ce parce que la lecture en tant qu'activité civilisée n'existait plus que les derniers à s'y adonner
étaient acculés à une pareille fureur à chaque page ? Etait-ce l'ultime sursaut avant l'expiration ?
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Quand l’homme revient, c’est toujours en héros. Une femme de bien comprend cela. Un homme doit continuer de vivre en tant qu’idée chez sa mère, son épouse, ses enfants, ses maîtresses. C’est pourquoi il les quitte. Afin de pouvoir persister pour eux en une resplendissante abstraction avant de revenir – s’il revient – pour redonner corps à l’abstraction. C’est le fantasme, en tout cas.
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Si dessiner est ce vers quoi vous vous tournez quand les mots ne viennent pas, le dessin du genre comico-déchaîné est ce vers quoi vous vous tournez quand le premier mot qui vous vient est un mot de quatre lettres comme J… Ou comme schmaltz, mais ce n’était pas autorisé à la maison.
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Il pouvait l'expliquer. La terreur prenait le pas sur la raison. Même à notre époque scientifique, les hommes avaient encore un peu de cette ignorance préhistorique dont la peur est le produit. Que Finkler comprenne les causes et les conséquences des événements ne faisait pas un poil de différence. Le soleil pouvait bien ne pas se lever un matin à cause de quelque chose qu'il avait fait ou de quelque rituel qu'il avait manqué d'observer. Il avait peur, comme un homme né un demi-million d'années avant lui aurait eu peur, peur d'avoir désobéi aux décrets des dieux et qu'en retour ceux-ci se soient vengés sur son fils.
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