AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Howard Phillips Lovecraft (1715)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Légendes du mythe de Cthulhu, tome 3 : Le liv..

BLOOP BLOOP BLOOP ...

Un cri, un rugissement, un hurlement. C'est un mystérieux signal sous-marin enregistré, près des coordonnées supposées de la cité engloutie de R'lyeh où sommeillait Cthulhu. (Authentique!) Sur Youtube, Vous pouvez écouter le signal enregistré par la NOAA, National Oceanic and Atmospheric Administration, en 1997.





Je vous préviens, c'est effrayant!

Comme l'image de Cthulhu:

"une tête molle, tentaculée, surmontait un corps grotesque et écailleux, équipée d'ailes rudimentaires..."

On y voit à la fois une caricature humaine d'un monstre, d'un Kraken et d'un Dragon...





Je ne peux continuer cette lecture. Elle provoque, chez moi, des maux de tête, et des hallucinations...

Mon grand-oncle est mort, "après avoir été bousculé par un Noir, à l'allure de marin."

Et l'humanité a perdu une autorité en matière d'inscriptions anciennes".





Si ce que je déchiffre est vrai, Cthulhu va se réveiller et remonter des abymes, ce signal capté, le BLOOP est un avertissement!





Lovecraft était sans doute un médium, il souffrait de "terreur nocturne" et son père, atteint de démence, est mort au "Butler Hospital", à ... Providence.





Si Lovecraft a été possédé par "les Grands Anciens", consciemment ou non, alors le livre maudit, " le Necronomicon" d'Abdul Al-Azred existerait aussi?

"N'est pas mort ce qui à jamais dort et en d'étranges eternités, la mort même peut mourir."
Commenter  J’apprécie          782
Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

Je voudrais ce soir vous entretenir de L'affaire Charles Dexter Ward, un roman écrit par le fameux Howard Phillips Lovecraft.

Pénétrer dans les pages de ce livre fut pour moi un voyage halluciné. Ce fut comme descendre dans un labyrinthe enfoui dans des profondeurs abyssales et m'y perdre. Entrer dans un cauchemar les yeux ouverts. L'auteur nous y entraîne pas à pas, la tension est grandissante à chaque page.

C'est un récit dans le récit. Y entrer, c'est ouvrir des portes que l'on n'aurait sans doute jamais dû franchir. Tiens ! À propos de porte, à l'instant où je vous écris, j'entends celle qui donne sur le côté du jardin et qui bat dans le vent. J'étais persuadé de l'avoir verrouillée... Comme quoi, on n'est jamais sûr de rien... J'irai la refermer tout à l'heure, plus tard lorsque j'aurai fini de vous écrire cette chronique, je ne veux surtout pas perdre le fil de mes idées...

Nous sommes à Providence, dans le Rhode-Island, au début du XXème siècle.

Le jeune Charles Ward est passionné d'histoire et de généalogie. Cette passion a priori sans danger va l'amener au fil de ses investigations à la rencontre d'une sordide histoire dont son aïeul Joseph Curwen, échappé de Salem lors de la grande chasse aux sorciers du XVIIIème siècle, fut le principal instigateur. Accusé de sorcellerie, Joseph Curwen se réfugie à Providence où il deviendra armateur.

Cette découverte marque la plongée du jeune homme dans les méandres de la folie et dans l'atermoiement des autres, ses proches et nous autres lecteurs par la même occasion, lorsque des voix surgissent des livres anciens que Charles a imprudemment ouvert un jour...

C'est donc sur les traces de son ancêtre sorcier que l'intrigue du roman va se construire, au travers tout d'abord des vieilles correspondances et chroniques explorées, puis des voyages de Charles, de Providence à Salem, puis jusqu'en Transylvanie. La Transylvanie... Si vous voyez ce que je veux dire...

Le vertige de l'histoire tient sans doute dans la métamorphose progressive de Charles Dexter Ward au retour de son voyage...

Parfois, on voudrait rêver que les morts ne sont pas vraiment morts, ici je vous assure qu'on voudrait croire à l'inverse.

La réalité est porteuse d'horreur, c'est là tout le talent de Lovecraft de la saisir et nous en livrer ses dédales.

J'espère seulement ne pas perdre la tête, comme cette petite figurine de cire posée sur mon bureau dont le visage penche vers moi et semble fondre légèrement au moment où je vous écris.

Je me rappelle avoir découvert Lovecraft lorsque j'étais adolescent. À l'époque les textes de cet auteur me faisaient davantage peur qu'aujourd'hui, il y avait aussi quelque chose de psychédélique et de gothique qui stimulait mon imaginaire, l'idée d'aborder les confins d'autres mondes secrets, de transgresser leurs frontières étaient grisants, mais ces récits m'empêchaient aussi de dormir...

Aujourd'hui je ne me fais plus avoir. Je sais bien que ces chuchotements qui parviennent de la cave, derrière ses murs sombres enterrés sous la terre, ne sont que les bruits normaux d'une maison qui respire... Pourtant ce soir, ces bruits n'ont jamais été aussi plaintifs... Sans doute ce maudit vent...

Il y a dans ce récit une esthétique de l'inconnu, de l'imaginaire, de l'effroyable... J'ai été saisi par cette beauté dans l'écriture. Elle dessine les profondeurs, les espaces souterrains, les labyrinthes, les rues étranges et oniriques de Providence, ville à la fois sublimement horizontale et déjà furieusement verticale.

Derrière le rideau des ténèbres apparaissent une bibliothèque, une forêt, un cimetière, une cave, un tableau, qui deviennent brusquement l'entrée secrète et improbable vers l'envers du décor. L'enfer, dites-vous ? Vous avez dit l'enfer ? Oui sans doute ai-je dit l'enfer, je ne sais plus, les mots brusquement m'échappent...

Car lire et écrire, c'est peut-être revenir sans cesse vivant du pays des morts...

Ici ce qui suscite l'angoisse et la terreur c'est sans doute ce qui est occulte, ce qui se révèle par le non-dit, le non-vu...

Il y a des portes qu'on ne devrait jamais ouvrir... Certains livres sont parfois des tombes, des entrées secrètes vers des mondes mystérieux ou oniriques presque à portée de main, dont nous ne parvenions pas jusqu'à présent à trouver l'accès.

Je comprends maintenant les raisons pour lesquelles Stephen King était fasciné par l'oeuvre laissée par Lovecraft.

Je me suis parfois demandé si à mon tour entrer dans l'univers de Lovecraft ne risquait pas de mettre ma santé mentale en danger, mais ce soir je tiens à vous rassurer : tout va très bien.

Je regarde le visage de cette figurine de cire dont les yeux se figent sur mon regard. C'est peut-être à cause de cette bougie que j'ai dû allumer dans ma précipitation lorsque l'électricité s'est subitement coupée, c'était peu après que la porte du jardin a commencé à battre dans le vent. Il me faudrait descendre à la cave, chercher le compteur, rétablir le courant, j'ai un peu la flemme car je dois terminer cette chronique...

Les livres sont parfois des lieux où le lecteur perd pied, perd la raison, n'est plus maître du temps ni de l'espace, où les personnages à travers leurs attentes, leurs blessures et leurs aspérités, nous tirent désespérément par les bras vers leurs destins implacables et éperdus.

Entre poésie et fantastique, les territoires inconnus des livres sont vastes qui peuvent autant nous embrasser que nous embraser...

Mais voilà qu'à présent j'entends craquer les marches de l'escalier qui mène à la cave ! Je dois vite vous abandonner provisoirement. Je reviendrai conclure cette chronique un peu plus tard.

Commenter  J’apprécie          7428
Les montagnes hallucinées

C'est grâce à mon amie babelionaute Nicolak que j'ai enfin remis les pieds chez Howard Phillips Lovecraft. J'ai fait la découverte de cet auteur en 1972 avec deux romans qui étaient parus aux éditions J'ai lu : l'affaire Charles Dexter Ward et Dagon un recueil de nouvelle. Il m'a fait naviguer ensuite à vue entre la folie et un imaginaire peuplé de monstres et de démons. Sa force de persuasion qui est aussi sa propre marque de fabrique, réside dans sa façon toute lovecraftienne de nous présenter et décrire ses monstres. Sans trop de détails, avec juste ce qu'il faut et de manière suffisamment précise, il sait nous faire peur jusqu'à nous empêcher d'éteindre avec sérénité notre lampe de chevet, une fois la lecture terminée.



Avec les montagnes hallucinées, j'ai eu pourtant un peu de mal à retrouver l'auteur de ma jeunesse. Si j'ai réussi à trembler une ou deux fois au détour d'un couloir, je n'ai pas retrouvé le côté immersif de l'écrivain fantastique. Les monstres était toujours là, l'aventure surnaturelle aussi, le héros scientifique et cartésien bien présent ; mais la sauce n'a pas pris et le soufflet est vite retombé. L'histoire avait pourtant bien commencée. Une expédition vers les terres australes avec géologue, biologiste et spécialistes de la survie en milieu polaire, qui partent ensemble étudier la faune et la flore antarctique. On se retrouvera bien vite avec un camp dévasté par une créature démoniaque, une fuite effrénée dans les solitudes glacées qui se terminera par la découverte d'une cité cyclopéenne ayant appartenue à cette fameuse race des Anciens, chère à Lovecraft.



On peut aussi se rassurer sur le style et la prose de notre ami Howard. Son écriture n'a pas pris une ride. Elle est toujours aussi fluide et permet de se tenir en haleine tout au long des 256 pages du roman. L'efficacité comme le rythme sont bien présents dans cette histoire. Si ses écrits restent sombres et angoissants, ils sont toujours aussi tranchants et puissants. Les personnages sont comme à leurs habitudes dans des situations sans espoir et vouées à l'échec. Enfin et sans surprise, on tombe sur le Necronomicon d'Abdul Alhazred. Souvent mentionné et jamais vu par le commun des mortels, le livre des grand Anciens est bien présent dans le scénario. On renoue ainsi pour notre plus grand plaisir avec les créatures extraterrestres sorties tout droit du cerveau enfiévré de cet écrivain qu'on dit maudit.



Vous l'aurez compris, si j'ai pu être légèrement déçu à la lecture des montagnes hallucinées, j'ai quand même retrouvé la patte de mon ecrivain hors du commun. S'il arrive que Les auteurs d'hier semblent moins percutants que ceux d'aujourd'hui, c'est souvent parce que nous devenons plus exigeants avec nos yeux de vieux lecteurs expérimentés. Je me replongerai certainement dans un autre Lovecraft, je pense qu'il a encore beaucoup de choses à nous dire et surtout à nous montrer. Il continuera toujours d'inspirer et d'effrayer les nombreux lecteurs de science-fiction comme de fantastique mais les autres aussi. Il est difficile d'imaginer pouvoir être un jour désabusé par un auteur de cet acabit.





« Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie.»



Commenter  J’apprécie          7138
Le rôdeur devant le seuil

«Madame Bishop, avez-vous déjà entendu parler de Misquamacus ? C'était l'grand sage des Wampanaug. J'ai entendu mon grand-père en causer. C'en était trop pour qu'il n'y ait pas au moins une part de légende.»



C'est mon premier livre de Lovecraft, il est écrit en co-écriture avec Delerth. Il se lit facilement pour une débutante. Ce roman-là m'est référé par Masterton, à la fin de son entrevue, dans son livre numérique de «Manitou», tome 1. Cet auteur aussi vanté par «AlbertHenri» alors j'ai décidé d'élargir ma culture littéraire. C'est une belle découverte, une histoire bien ficelée qui capte l'attention du lecteur…







Envoûtement, Énigmatique, Ténébreux







L'histoire se résume alors en trois parties :

- La forêt de Billington, la première partie.

- Le manuscrit de Stephen Bates, la deuxième partie.

- Le récit de Winfield Philips, la troisième partie.



C'est un peu difficile pour moi d'expliquer mon ressenti, c'est ma première lecture. C'est une histoire qui se passe vers les années 1921, voilà pourquoi son écriture est ardue et son langage n'est pas toujours familier à mes yeux. Je trouve que le livre est bien construit, les parties sont bien divisées, les chapitres ne sont pas trop longs et c'est quand même facile à suivre.



Angoissant, Menaçant, Hallucinant







Au cours de ma lecture, je suis vite captivée par «l'histoire de la Forêt de Bellington» (la première partie.) On rencontre Dewart qui lit des récits écrits par des ancêtres. Il veut en savoir plus sur les Indiens, sur les légendes de l'époque. Il y fait sa petite enquête. Je suis très attentivement lorsqu'il aborde le sujet du vieux sorcier «Misquamacus». L'histoire se place, les sujets sont bien amenés ainsi que les odeurs qui s'y dégagent.

Ensuite, je suis vite intriguée par le récit du «Manuscrit de Stephen Bates» (la deuxième partie.) La narration est différente, elle est racontée à la deuxième personne. On suit alors Stephen avec son cousin. On voit qu'il se questionne beaucoup quand il aperçoit quelque chose d'étrange. On perçoit très bien les odeurs, les sons, la musique. Tu sens qu'il a peur, il ressent constamment une ombre derrière lui et il se méfie de l'identité de son cousin. Il essaie d'en découvrir le mystère.

Pour finir, je suis moins intéressée par le «récit de Winfield Philips» (la troisième partie.) C'est l'histoire d'un ancêtre qui dit avoir vu le diable. Il aborde ici le sujet tel que la sorcellerie, il explique qui était les Grands Anciens, il mentionne également le Necronomicon, le Grand Cthulhu, et aussi pleins d'autres thèmes. Il y a un livre qui se nomme : «Des sortilèges Diaboliques de Démons aux Formes Inhumaines». Je trouve que la finale est bien et la poésie dans ce cadre est à sa place. Je n'ai pas tout retenu car il y a beaucoup d'éléments qui sont pris dans le contexte lors de la discussion.







Ce que je retiens le plus, j'ai beaucoup aimé me retrouver dans cet univers à la fois mystérieux, dans un environnement inquiétant, et au coeur de la forêt obscure.

Au fil des pages, je reconnais déjà les odeurs, je suis souvent sur le qui-vive lorsque j'entends des bruits différents. Je me suis souvent demandé: «Est-ce que c'est la vérité qui se cache vraiment dans les livres chez nos ancêtres ?»

Et plus que tout, je ressentais souvent un ombre qui épie ou une créature qui se cache, est-ce que c'est réel ou est-ce que c'est notre imagination ?







Quelques phrases qui piquent la curiosité, je les rajoute :

- «La fenêtre est étrange, le verre différent - elle a été conçue ainsi, c'est évident.»

- «Vous pensez à une influence alors - du Dehors. de quelle nature ?»

- «Au-dehors, car Elle ne peut venir sans être appelée.»

- «Just' par-ci, par-là, quèqu'chose drôle, tout comme si qu'les empreintes z'avaient été effacées, pour qu'personne y voye.»



Pour terminer, le livre le «Rôdeur sur le seuil» m'a laissé une très belle impression et je suis même prête à recommencer l'aventure… C'est vrai, une lecture commune s'en vient bientôt avec un ami Babelio. (Walktapus) -)

C'est une lecture où j'ai pris plaisir à retourner à chaque fois. Je ne connaissais pas l'auteur, que j'ai découvert avec joie. J'ai apprécié beaucoup l'énigme autour de la forêt et de ses ancêtres. Je me suis laissé happée par les odeurs, je me suis laissé envelopper par les senteurs et tu te laisses entraîner par le mystère. Tu flaires aussi le danger qui rôde aux alentours.

Je trouve qu'il y a une belle prose, les détails sont bien décrits, les descriptions sont bien choisies. Dans le récit, l'imaginaire, les frayeurs et les créatures détiennent une bonne place. Je déclare donc que les trois récits ne sont pas ennuyants, ils se lisent bien et on veut toujours savoir ce qu'il va arriver. Je remarque qu'il y a peu de répétitions et de longueurs. On ne peut pas tout retenir des thèmes assemblés mais le contenu reste pertinent dans son ensemble.

Pour une débutante comme moi, je me suis vite retrouvée à mon aise et je suis prête à recommencer bientôt.

Encore une fois, je ne vois plus le «Seuil» de la même façon et j'ajouterais : «Les livres servent à faire rêver et aussi à nous mettre en garde» Je suis tout à fait d'accord, n'est-ce pas ?



Isabelle
Commenter  J’apprécie          707
Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

J’avais 15-16 ans quand j’ai découvert Lovecraft. C’était quelque chose de tellement nouveau pour moi, plus adulte, plus sombre que mes lectures habituelles de l’époque. J’ai vite été entraînée vers les héritiers de l’auteur et je l’ai délaissé pendant pas mal d’années tout en gardant de bons souvenirs, flous mais bons tout de même, de mes lectures. Et puis récemment l’envie de me tourner de nouveau vers le génie de Providence s’est faite ressentir. Depuis environ 3 ans je suis prise de temps en temps de pulsions Lovecraftiennes. Et c’est chaque fois un grand plaisir de découvrir ou redécouvrir les textes de cet auteur.



Ma première lecture de « L’affaire Charles Dexter Ward » remonte à environ 25 ans. C’est dire si je ne me souvenais pas de grand-chose, si ce n’est, qu’à l’époque, je l’avais trouvé génial. Mon avis après cette relecture est moins dithyrambique, mais tout de même très enthousiaste. Aujourd’hui, je ne parlerai pas de génie pour ce roman, je trouve Lovecraft meilleur sur les nouvelles, il maîtrise à la perfection la forme courte. Ici, le récit n’est pas toujours parfaitement construit, ou du moins parait moins maîtrisé que lorsque Lovecraft raconte une histoire courte. J’ai eu le sentiment qu’il y avait parfois quelques toutes petites longueurs, quelques petites redites.

Mais je pinaille, ce sont des broutilles par rapport au plaisir de lecture indéniable que procure « l’affaire Charles Dexter Ward ». On retrouve tout le talent de Lovecraft pour instaurer une ambiance particulière, pour faire ressentir au lecteur une impression de lente dégradation. Il y a ici un très beau crescendo. A l’image de la démence qui semble peu à peu prendre possession de l’esprit du héros, le surnaturel contamine petit à petit le récit, d’abord subtilement par petites touches, puis de façon de plus en plus marquée.



« L’affaire Charles Dexter Ward » vieillit très bien, il se lit facilement et parvient à faire de l’effet, même à un lecteur d’aujourd’hui. Plus je lis et relis cet auteur, plus j’apprécie son talent de conteur de l’angoisse.

Commenter  J’apprécie          6720
L'appel de Cthulhu (Illustré)

Est-il encore besoin de présenter le maître absolu de l'horreur Howard Phillips Lovecraft ? Malgré les biographies de Michel Houellebecq et de Sunand Tryambak Joshi sans doute que oui... L'auteur natif de Providence s'inscrit dans la lignée d'Edgar Allan Poe, et après le maître qui a révolutionné la littératures fantastique/horrifique au XIXe siècle, l'élève a dépassé le maître en révolutionnant à son tour la littérature fantastique/horrifique au XXe siècle, car aux gimmicks bien maîtrisés des récits gothiques et des récits macabres il ajoute un frisson existentialiste : l'homme n'est plus l'être créé par Dieu à son image qui règne sur une planète créée pour lui et placée au centre de l'univers, mais une espèce comme les autres qui apparaît, évolue et disparaît comme les autres...

Il passe ainsi à la moulinette les travaux de Darwin, d'Einstein et de Wegener : l'homme est une aberration de la création, misérable insecte face à l'immensité de l'espace et du temps, qu'il ferait bien d'ignorer totalement pour continuer à vivre béatement car il pourrait bien se faire écraser par des espèces antédiluviennes et des êtres bien plus importants que lui (remember "La Guerre des mondes" ou "La Machine à voyager" dans le temps d'H.G. Wells ^^) ! Mais pas que, parce qu'il est un érudit qui connaît tout des genres de l'imaginaire à une époque où les frontières entre ses différences composantes : héritier d'Edgar Allan Poe, fanboy de "Le Horla" de Guy de Maupassant, oeuvre majeure pour ne pas dire fondatrice du genre fantastique, connaisseur de "The Kraken" d'Alfred Tennyson, "The Novel of the Black Seal" d'Arthur Machen), des "Dieux de Pegana" de Lord Dunsany, et correspondant épistolaire hyperactif d'Abraham Merritt, R.E. Howard, Clark Ashton Smith, Robert Bloch et tutti quanti qui bien souvent échangent à lui leurs créations respectives ^^





"L'Appel de Cthulhu" est peu ou prou le manifeste de l'auteur, dont le texte constitue un modèle de narration indirecte...



Dans la 1ère partie, intitulée "L'Abomination d'argile", Francis Wayland Thurston, anthropologue originaire de Boston, hérite de tous les biens de son grand-oncle, George Gammell Angell, professeur renommé ayant enseigné les langues sémitiques à l'université Brown et décédé dans des circonstances qui vont bientôt s'avérer mystérieuses pour ne pas dire hautement suspecte... Parmi son héritage une curieuse statuette d'argile mésopotamienne qu'il a mise en relation avec les travaux d'Henry Wilcox, un jeune artiste moderne de Rhode Island jugé décadent dont les rêves déviants ont toujours constitué la muse... L'artiste psychologiquement fragile a connu une période de folie furieuse, qui a coïncidé avec les crises d'un nombre incalculable de patients à travers le pays, et qui a coïncidé avec les exactions d'un nombre incalculable de désaxés à travers le monde...



Dans la 2ème partie, intitulée "Le Récit de l'inspecteur Legrasse", Francis Wayland Thurston reçoit le témoignage d'un policier cajun ayant dû gérer bon gré mal gré l'une des innombrables flambée de violence ayant eu lieu durant la période de folie furieuse d'Henry Wilcox... Dans les bayous de Louisiane la maréchaussée a dû ainsi affronter les cultistes colorés d'une religion vaudou friande de sacrifices humains, persuadés de ne faire qu'obéir aux volontés de déités venant du lointain passé de l'humanité !

Pour l'interrogateur tout n'est qu'élucubrations d'hallucinés, pour les interrogés qui développent en long, en large et en travers une mythologie oubliée c'est belle et bien la réalité : l'Homme n'est que le dernier et le plus faible maillon de la création, et tous ceux qui l'on précédé sont des dieux-démons oubliés en sommeil, et qu'il faut mieux servir pour faire partie du camp des vainqueurs quand ils seront réveillés et qu'ils débarrasseront la Terre de l'Humanité... Qui est le plus près de la vérité ???



Dans la 3ème partie, intitulée "L'Aberration surgie des flots", Francis Wayland Thurston entre en possession du journal du capitaine scandinave Gustaf Johansen récemment décédé et découvre son récit qui relate son affrontement avec des marins renégats aux coordonnées 47°9′S 126°43′W (un no man's land situé au coeur de l'Océan Pacifique). Au milieu de nulle part ils accostent sur une île surgie des flots (remember "Tintin et l'étoile mystérieuse" ^^), et par pénètres dans les structures cyclopéenne d'un cauchemardesque cité-nécropole qui ne suit pas les règles de la géométire euclidienne... Pas de bol pour eux, c'est le 23 mars 1922 et les astres propices étaient : ils assistent ainsi au réveil d'une monstruosité plus ancienne que l'humanité, avant d'en être les premières victimes humaines... Par un acte aussi héroïque que désespéré, le capitaine utilise son navire comme bélier contre la gigantesque créature qui blessée rentre dans son tombeau, et la cité-nécropole rentre sous les flots. Seul survivant hanté par ses événements, il est poursuivi par Sa vengeance qui s'exerce par intermédiaire de Ses serviteurs...

Francis Wayland Thurston finit d'assembler les pièces du puzzle : le capitaine a été assassiné, son grande-oncle été assassiné, et lui qui a tout compris de l'horrible vérité peut lui aussi finir assassiné... Mais du coup moi et vous connaissons également cette horrible vérité, donc nous aussi sommes devenus des cibles des cultistes de « celui qui n'est pas mort et qui a jamais dort »... OMG ils arrivent !!!



Le récit a quand même vieilli, et si les magnifiques illustrations de l'artiste touche-à-tout François Baranger lui redonne toute sa jeunesse et toute sa puissance (quelque part on t'a reconnu Herbert West, dont on annonce chez Bragelonne de nouvelles version illustrées des récits du Maître de Providence), ce qui lui vaut mes 5 étoiles, impossible de ne pas mentionner l'incroyable racisme de l'auteur : les WASP sont persuadés de trôner au sommet de la création, tout ce qui ne l'est pas mais qui reste occidental donc blanc et chrétien relève de la citoyenneté de seconde zone, et le reste de l'humanité n'est que métisses et aborigènes plus ou moins soupçonnés d'être des traîtres à l'humanité (sont-ils d'ailleurs vraiment humains si on suit la pensée nauséabonde de l'auteur ?)





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          6516
Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

H.P. Lovecraft est un des rares auteurs que j'arrivais à lire lors de mes plus jeunes années (triste époque où la lecture ne provoquait pas encore l'engouement qu'elle suscite aujourd'hui chez moi...).

Plus tard et pendant longtemps, j'étais "angoissée" à l'idée d'en relire un - ou même d'en découvrir un jamais compulsé -, non tant pour le contenu de ses textes que par crainte de la déception ; les goûts changeant avec l'âge et le temps... Serait-ce possible que l'écrivain ayant bercé mes soirées d'adolescente me déçoive ? Je n'osais y penser...

Puis quand Isabelle m'a proposé L'affaire Charles Dexter Ward en lecture commune avec Denis (expérience renouvelée par ailleurs avec beaucoup de plaisir!), j'ai sauté sur l'occasion d'autant plus qu'il s'agissait là d'un ouvrage encore non lu pour ma part.



Alors qu'en est-il ?



Entre longue nouvelle et court roman, le récit se lit assez rapidement malgré un certain temps d'adaptation et l'effet de répétitions, à mon sens peu utiles.

D'aucun le trouveront trop lent et complexe alors que d'autres en apprécieront le dynamisme, mais beaucoup s'accordent à dire que c'est l'oeuvre phare de Lovecraft et que c'est là le titre idéal pour découvrir le génialissime écrivain. J'avoue être assez d'accord avec cette assertion.



Le mode de narration est indéniablement bien choisi pour suivre ce qui n'est au départ qu'une simple enquête généalogique et qui vire au fil des pages en véritable quête satanique.

Notes, lettres et témoignages savamment distillés tout au long du livre rythment agréablement la lecture.

Horreur et suspense montant crescendo jusqu'au paroxysme de l'épouvante. Chaque nouvelle révélation intriguant d'avantage, l'étau se resserrant chaque fois un peu plus sur ce pauvre Charlie, au point d'étouffer le lecteur déjà fortement magnétisé.



On notera aussi les nombreuses références à d'autres oeuvres non moins mythiques...



Le point fort de cette sordide affaire réside sans doute dans le pouvoir de suggestion qu'elle fait naître rapidement, pouvoir nettement plus féroce que n'importe quelle description détaillée serait bien en peine d'égaler.



En revanche, et c'est bien dommage, des personnages par trop insipides nuisent à un ensemble pourtant réellement attrayant.



Beaucoup ont ou auront aussi tendance à reprocher le côté raciste de l'auteur, certes assez présent dans ses écrits, mais je pense, sans pour autant nier la justesse de ces reproches, qu'il faut aussi se remettre dans l'époque - s'imaginer ce qu'était la vie en ce début de XXe siècle - pour sinon comprendre, au moins accepter qu'en ce temps-là (pas si éloigné que cela d'ailleurs) de telles pensées ou réactions étaient monnaie courante malheureusement.

Et pourtant, cette même époque veut qu'une telle imagination, que de tels écrits (et je parle ici de l'oeuvre lovecraftienne dans son entièreté) soient ceux d'un indéniable génie littéraire.



Au final et malgré quelques points sombres, je n'ai nullement été déçue et ce livre aura au moins eu le mérite de me faire renouer avec une littérature trop longtemps mise de côté.





Je vous renvoie également aux critiques de mes co-lecteurs, Siabelle et Walktapus ;)

Commenter  J’apprécie          6318
Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

Ce fut ma première lecture de Lovecraft, voici près de cinquante années maintenant.

Bien sûr,cette horreur grouillante était nouvelle et délectable pour un adolescent curieux! Je découvrais un écrivain morose et casanier, hanté par la folie et habité d'une imagination aussi fertile que glauque.

Cette main crochue d'une hérédité malsaine et d'un destin abominable avait marquée le jeune lecteur qu'était Horusfonck des seventies.

J'ai lu d'autres œuvres de Lovecraft par la suite, et j'en lirai encore... Mais c'est L'affaire Charles Dexter Ward qui me reviendra toujours.
Commenter  J’apprécie          623
Les montagnes hallucinées, tome 1 (Illustré)

NOUVELLE HORREUR / SCIENCE-FICTION.

Encore un beau livre, ici préfacé par Maxim Chattam, où le texte d’Howard Phillips Lovecraft est traduit par Arnaud Demaegd et illustré par François Baranger. J’avais cannibalisé ma critique de la nouvelle pour l’adaptation manga de "La Couleur tombée du ciel", ce coup-ci je vais cannibaliser ma critique de l’adaptation manga pour la nouvelle d’origine "Les Montagnes hallucinées".

Pour résumer HPL signe de main de maître une rencontre du troisième type au cœur de l'Antarctique : l'humanité n'est pas encore prête que soit révélée la vérité !
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          590
Le mythe de Cthulhu

J'avais déjà lu dans ma jeunesse quelques nouvelles de Lovecraft et si je me souvenais avoir apprécié ces lectures, mes souvenirs étaient malgré tout très flous. Ce recueil de 6 nouvelles me permet une redécouverte de cet univers. A l'issue de cette relecture, mon impressions reste largement très positive.



On pourra certes arguer que certains récits ont quelque peu vieilli. Les lecteurs d'aujourd'hui seront sans doute moins impressionnés par les créatures tentaculaires monstrueuses que ne l'étaient les contemporains de Lovecraft. Cependant le Mythe de Cthulhu parvient encore aujourd’hui à impressionner le lecteur par sa force d'évocation et par le talent de l'auteur à créer une atmosphère très particulière de menace surnaturelle qui vient insidieusement contaminer le monde ordinaire. En cela, relire Lovecraft permet de mesurer l'influence considérable de celui-ci sur toute la littérature fantastique d'aujourd'hui. Sans Lovecraft, pas de King, ni de Masterton, ni de Barker...



Comme dans tout recueil, les textes présentés sont d'un niveau inégal. "Par delà le mur du sommeil" par exemple est dispensable, je n'ai pas trouvé grand intérêt à ce récit qui, finalement, ne raconte pas grand chose.

Mais ce recueil propose également des perles, que ce soit "L'appel de Cthulhu", d'une efficacité diabolique, ou "La tourbière hantée" qui, en quelques pages, démontre le talent de conteur de l'auteur. Mais les trois bijoux de ce recueil sont selon moi "La peur qui rôde", "La couleur tombée du ciel" et "Celui qui chuchotait dans les ténèbres". Ces trois histoires partagent une atmosphère noire et mystérieuse. Sombre, putride, oppressante, l'ambiance de ces récits transporte le lecteur et n'a rien perdu de sa puissance d'évocation.



Lovecraft reste décidément à lire et à relire.



Challenge Petits plaisirs 45
Commenter  J’apprécie          590
Les chefs-d'oeuvre de Lovecraft : Les Monta..

Comme vous le savez l'intertextualité est mon dada donc je suis obligé d'écrire que tout commence en 1838, quand Edgar Allan Poe surprend tout le monde en publiant "Les Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket", une histoire inachevée racontant une exploration polaire aux frontières du réel : c'est un choc culturel qui marque Jules Verne, Jorge Luis Borges, Gaston Bachelard et Howard Phillips Lovecraft... Le Maître de Providence qui a révolutionné le genre fantastique reprend et transcende le récit d'origine pour le transposer dans son propre imaginaire horrifique : c'est un nouveau choc culturel qui inspire John W. Campbell, Christian Nyby, John Carpenter et Gô Nagai…

Le récit d'HPL se veut une suite directe de celui d'EAP, mais les variations sur le thème sont désormais tellement nombreuses qu'il faut bien connaître toute les œuvres concernées pour identifier les apports de tel ou tel auteur dans les nouvelles versions de ce qu'il faut bien appeler un Mythe (et ici malgré tous les codes du récit d'exploration à l'ancienne, impossible de ne pas être plonger dans le film d'horreur moderne de John Carpenter) : l'homme qui confronté à l'inconnu se retrouve confronté à lui-même ! Et "Dans les Montagnes hallucinées" c'est loin du soutien et du réconfort de la civilisation qu'en 1931 des pionniers à la fois aventuriers et intellectuels, quelque part les meilleurs des leurs, découvrent dans la douleur que l'homme est immensément loin d'être la mesure de toutes choses, qu'il n'a pas été crée par Dieu à son image et placé au centre d'un univers créé pour son bon plaisir, non face à l'immensité du temps et de l'espace ils ne sont qu'une espèce parmi d'autres et que l'humanité est loin d'être la plus évoluée ou même la plus dangereuse ! A l'image des Martiens de H.G. Wells qui faisaient subir aux Anglais ce que les Anglais avaient fait subir aux Aborigènes d'Océanie, les Choses Très Anciennes d'Antarctique font subir aux Américains que ce que les Américain ont fait subir à leurs découvertes : des tests, des expériences, des dissections et des vivisections... Mais HPL va plus loin encore en s'inspirant du Mythe de Frankenstein avec des êtres antédiluviens à la fois bourreaux et victimes : tout pouvoir rencontre un jour un pouvoir plus grand encore, et en jouant aux apprentis sorciers les Choses Très Anciennes ont donné vie aux créatures qui allaient anéantir leur civilisation toute entière...



Après les médiocres romans graphiques d'Ian Culbard, les mangas de Gou Tanabe sont un véritable retour aux sources du mythe : le Japon est un terre de prédilection pour la culture horrifique, et le mangaka très discret semble s'être spécialisé dans les adaptations de qualité de classiques du genre.

Nous sommes dans l'entre-deux-guerres, et les expéditions se succèdent vers le Pôle Sud pour combler sur le continent blanc les derniers blancs des cartes du monde... Nous suivons celle de l'Université Miskatonic du Massachusetts, financée par la fondation Nathaniel Derby Pickman, quatre professeurs, seize étudiants diplômés, leurs assistants et cinquante cinq chiens qui partent avec deux bateaux et quatre avions. Tout se passe bien, et après avoir établi leur base sur les pentes du volcan Erebus l'équipe du Professeur Lake s'envole pour découvrir un chaîne de montagnes noires, et à l'intérieur des cavernes de celles-ci les reliques de formes de vie inconnues jusqu'à ce jour propres à bouleverser l'Histoire de la Terre ! La découverte aurait eu le même retentissement sur la biologie que les découvertes d'Einstein en avaient eu sur les mathématiques et la physique, si elles ne correspondaient pas à d'inquiétants mythes archéens qui finissent par revenir à la vie...

Le tome 2 de 340 pages est tout aussi fidèle et tout aussi bien dessiné que le premier, et on suit une quête de savoirs blasphématoires : et au-delà des nuages Pabodie et Danforth découvrent sur un haut plateau isolé au centre de l'enfer blanc l'ultime bastion des Choses Très Anciennes… La curiosité est un vilain défaut, mais ils ne peuvent s'empêcher d'explorer les ruines cyclopéennes construites par d'autres mains que celles des hommes. Et c'est en décryptant les bas-reliefs qu'ils découvrent l'Histoire et la Culture d'une civilisations antédiluvienne qui n'a rien d'humaine. Il ne s'agit rien de moins que le Mythe de Cluthue raconté par ceux qu'ils l'ont précédé sur Terre et qui ont assisté à son arrivée : nous assistons à une théomachie/titanomachie prenant la forme d'un affrontement dantesque entre ce qui ressemble fort à une Atlantide et à une Lémurie peuplées de créatures bien éloignés des bipèdes anthropomorphes… Au bout de leur quête ils apprennent et comprennent ce qui est arrivée aux Choses Très Anciennes, sauf qu'il est déjà trop tard : leurs bourreaux qui au-delà de l'espace et du temps sont déjà sur leurs traces ! Ils fuient pour leur vie, et celui des deux qui se retournera pour voir de ses propres yeux l'horreur qui les poursuit ne retrouvera jamais la raison...

Je me répète mais la démonstration est faite : plus que jamais le frisson existentialiste d’H.P. Lovecraft plonge ses racines dans le frisson existentialiste d’H.G. Wells : si dans "La Guerre des mondes" les Martiens faisaient subir aux Anglais que ce que les Anglais faisaient subir aux Tasmaniens, ici les Shoggoths dissèquent les Choses Très Anciennes qui dissèquent les humains qui dissèquent les animaux... Quelle est la distinction entre la recherche scientifique et la brutalité sadique ? L’homme n’est donc plus la mesure de toute chose placé au centre de l’univers par un dieu aimant et protecteur, mais une création comme une autre d’un univers qui se moque bien de lui, insignifiante créature face à l’immensité de l’espace et du temps parcourus par des titans à une échelle qui nous dépasse totalement…
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          581
Montagnes de la folie

Dans le film d'horreur de John Carpenter ,"The thing", une expédition scientifique en Antarctique, est attaquée par une créature polymorphe...

"Un Shoggoth? ":





Amas gélatineux aux multiples yeux et aux dents redoutables, ils peuvent changer de formes et avoir des proportions insensées...

Ils vivraient toujours dans l'Antarctique!





Lovecraft a écrit cette nouvelle en 1931. En 1929, l'expédition de l'amiral Richard Byrd a hiverné sur la terre de Ross, en Antarctique. On retrouve toutes les péripéties de " Montagnes de la folie ou Montagnes hallucinées ", à travers les articles publiés, par le " New York Times"...





Vols de reconnaissance du commandant Byrd, panne d'un avion, tempête qui oblige les hommes à se cloîtrer pendant 36 heures, traîneau qui tombe dans une crevasse...

Et une barrière de montagnes qui révèle des pics encore plus hauts...





Byrd a vraiment existé, il a une statue érigée à McMurdo, après ses 3 expéditions en Antarctique. Il fut malgré lui, à l'origine de la rumeur de la Terre Creuse... L'armée lui aurait confisqué son carnet de notes, et mis au secret car Byrd aurait entrevu des choses incroyables, en Antarctique...

L'Agartha?

Un monde souterrain, le mythe de l'Atlantique et de la Terre Creuse... Nicolas Roerich ( cité par Lovecraft, dans la nouvelle) en parlait dès 1920!





Dans ce livre, l'équipe de Lake a retrouvé des entités conservées dans la glace et depuis, Lake ne donne plus de nouvelles.

Les chiens devenaient fous, et refusaient de côtoyer les restes des créatures retrouvées.

Ils en avaient peur!





Le professeur Dyer et Danforth vont aux nouvelles et se confronter à l'inimaginable, dans ces Montagnes de la folie... Une épouvantable recherche, à travers des paysages désolés, des murs cyclopéens et des vestiges incompréhensibles, l'esprit au bord de l'indicible...

Ils recherchent Gedney le dernier survivant, de l'expédition de leur ami Lake...





Ils apprendront ce que sont les "Anciens" et leurs rapports avec les "Shoggoths"( des créatures polymorphes, capables de...)
Commenter  J’apprécie          5721
Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

Les frissons, la frayeur et l'émotion que je n'ai pas trouvés dans les pages mythiques du "Dracula" de Bram Stoker, et encore moins dans celles - moins légendaires mais tout de même populaires -, des "Chroniques des vampires" d'Anne Rice, je les ai trouvés et éprouvés ici, avec ce roman de H. P. Lovecraft qui m'a vraiment donné la chair de poule.



Le succès d'une lecture, on le sait, tient à peu de choses. C'est un rendez-vous avec un style, un récit, une atmosphère, or un rendez-vous, ça se rate ou ça se concrétise. Avec "L'affaire Charles Dexter Ward", ma rencontre fut passionnante, résultat obtenu grâce au talent d'un des premiers auteurs de science-fiction, mais aussi grâce à l'excellente interprétation qu'en fait Jean-Luc Fischer dans la version audio que j'ai eu le bonheur d'écouter en retenant mon souffle, et dont je vous joins le lien ci-après.



Providence, Rhode-Island, début du XXème siècle.

Le jeune Charles Ward est passionné d'histoire et de généalogie. Au fil de ses recherches, il tombe sur un extrait d'état civil qui pique sa curiosité et, de fil en aiguille, il découvre une sordide histoire dont son aïeul fut le pivot plus de deux cent ans auparavant. Pour Charles, ses proches, et le lecteur, cette découverte marque le début du chemin vers les affres de la folie, quand sorcellerie, vampirisme et torture émergent des vieilles correspondances et chroniques explorées. Mais le passé est-il vraiment révolu et les morts vraiment morts ?



Ce roman est foisonnant de personnages tous plus inquiétants les uns que les autres, et de décors qui donnent le frisson. De la Nouvelle-Angleterre à la Transylvanie, l'auteur nous balade de peur en effroi sur les traces de Joseph Curwen, l'ancêtre de Charles, qui, chassé de Salem comme bon nombre de sorciers, dissimula sa quête d'absolu et de pouvoir derrière un rideau de crimes et d'exactions.



Si vous aimez les atmosphères vampiriques et cabalistiques, lancez-vous sans hésiter mais essayez de garder la tête sur les épaules...





Challenge 1914/1989 - Edition 2018

Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge USA
Commenter  J’apprécie          5710
Night Ocean : Et autres nouvelles

Honnêtement et pour beaucoup selon la préface de l'ouvrage. " Night Ocean et autres nouvelles" n'est pas le plus populaire des livres consacrés à Lovecraft.

Cependant, il a tout de même de très bonnes qualités.

Nombreuses sont les nouvelles dans ce recueil à avoir été écrites à quatre mains avec la participations d'autres écrivains. Pour certaines avec la collaboration de R.H Barlow avec qui Lovecraft se livrera à exercice de style littéraire assez déroutant qui consiste à écrire une nouvelle sous une forme assez atypique, consistant à écrire chacun à tour de rôle un paragraphe d'une et même seule nouvelle.

Le résultat est tout à fait convenable, et les diverses nouvelles que contient le recueil sont toujours dans la prose onirique, même si pour être franc, j'ai préféré ma lecture précédente, le recueil de nouvelles "Le Mythe de Cthulhu".



Malgré tout "Night Ocean et autres nouvelles" n'est pas mauvais du tout et vient allègrement compléter vôtre collection des œuvres de H.P Lovecraft.



J'ai passé un super moment de lecture qui m'a changé les idées et en ce moment, j'en ai grandement besoin.
Commenter  J’apprécie          5613
Les chefs-d'oeuvre de Lovecraft : Les Monta..

Comme vous le savez l'intertextualité est mon dada donc je suis obligé d'écrire que tout commence en 1838, quand Edgar Allan Poe surprend tout le monde en publiant "Les Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket", une histoire inachevée racontant une exploration polaire aux frontières du réel : c'est un choc culturel qui marque Jules Verne, Jorge Luis Borges, Gaston Bachelard et Howard Phillips Lovecraft... Le Maître de Providence qui a révolutionné le genre fantastique reprend et transcende le récit d'origine pour le transposer dans son propre imaginaire horrifique : c'est un nouveau choc culturel qui inspire John W. Campbell, Christian Nyby, John Carpenter et Gô Nagai…

Le récit d'HPL se veut une suite directe de celui d'EAP, mais les variations sur le thème sont désormais tellement nombreuses qu'il faut bien connaître toute les œuvres concernées pour identifier les apports de tel ou tel auteur dans les nouvelles versions de ce qu'il faut bien appeler un Mythe (et ici malgré tous les codes du récit d'exploration à l'ancienne, impossible de ne pas être plonger dans le film d'horreur moderne de John Carpenter) : l'homme qui confronté à l'inconnu se retrouve confronté à lui-même ! Et "Dans les Montagnes hallucinées" c'est loin du soutien et du réconfort de la civilisation qu'en 1931 des pionniers à la fois aventuriers et intellectuels, quelque part les meilleurs des leurs, découvrent dans la douleur que l'homme est immensément loin d'être la mesure de toutes choses, qu'il n'a pas été crée par Dieu à son image et placé au centre d'un univers créé pour son bon plaisir, non face à l'immensité du temps et de l'espace ils ne sont qu'une espèce parmi d'autres et que l'humanité est loin d'être la plus évoluée ou même la plus dangereuse ! A l'image des Martiens de H.G. Wells qui faisaient subir aux Anglais ce que les Anglais avaient fait subir aux Aborigènes d'Océanie, les Choses Très Anciennes d'Antarctique font subir aux Américains que ce que les Américain ont fait subir à leurs découvertes : des tests, des expériences, des dissections et des vivisections... Mais HPL va plus loin encore en s'inspirant du Mythe de Frankenstein avec des êtres antédiluviens à la fois bourreaux et victimes : tout pouvoir rencontre un jour un pouvoir plus grand encore, et en jouant aux apprentis sorciers les Choses Très Anciennes ont donné vie aux créatures qui allaient anéantir leur civilisation toute entière...



Après les médiocres romans graphiques d'Ian Culbard, les mangas de Gou Tanabe sont un véritable retour aux sources du mythe : le Japon est un terre de prédilection pour la culture horrifique, et le mangaka très discret semble s'être spécialisé dans les adaptations de qualité de classiques du genre.

Nous sommes dans l'entre-deux-guerres, et les expéditions se succèdent vers le Pôle Sud pour combler sur le continent blanc les derniers blancs des cartes du monde... Nous suivons celle de l’Université Miskatonic du Massachusetts, financée par la fondation Nathaniel Derby Pickman, quatre professeurs, seize étudiants diplômés, leurs assistants et cinquante cinq chiens qui partent avec deux bateaux et quatre avions. Tout se passe bien, et après avoir établi leur base sur les pentes du volcan Erebus l’équipe du Professeur Lake s'envole pour découvrir un chaîne de montagnes noires, et à l'intérieur des cavernes de celles-ci les reliques de formes de vie inconnues jusqu'à ce jour propres à bouleverser l'Histoire de la Terre ! La découverte aurait eu le même retentissement sur la biologie que les découvertes d’Einstein en avaient eu sur les mathématiques et la physique, si elles ne correspondaient pas à d'inquiétants mythes archéens qui finissent par revenir à la vie...

Ce tome 1 de 300 pages est non seulement très fidèle mais aussi très bien dessiné : malgré les dialogues et les monologues, le premier personnage du récit est l'ambiance lourde et pesante qu'on ne voit même pas s'installer tellement la transition de l'aventure à l'horreur est insidieuse : le silence du continent blanc devient étouffant, on sent le froid mordre, on entend le vent hurler, et la peur, l'angoisse, l'indicible et l'innommable arrivent à grands pas ! C'est vraiment du bon boulot, et je peux à peine regretter un charadesign un peu froid, et un phylactère indiquant plein nord alors qu'on se dirige vers le pôle sud... et pour ne rien gâcher les éditions Ki-oon nous offre une version en grand format reliée cuir (qu'on aurait peut-être pu/dû sortir en 1 seul tome) ! A lire et à relire pour les amateurs d'horreur en compagnie des musiques d'Ennio Morricone composées pour le film culte de John Carpenter...
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          566
Le cauchemar d'Innsmouth

Une nouvelle prenante. Une belle écriture. De belles descriptions d'Innsmouth. La peur et la curiosité nous tiennent en haleine. Un grand merci à Victor Tocqueville qui m'a conseillé cette nouvelle quand je lui ai dit que Le mythe de Cthulhu, me glissait des mains lors de sa lecture. J'avais été déçue et je n'avais pas eu peur. Avec celui-ci, je n'ai pas eu peur mais il m'a donné à réfléchir.

Tout d'abord, il y a cette ville, ces monstres venus de la mer et ces ruines dans les profondeurs. Là aussi, je ne peux m'empêcher de penser à l'Atlantide et puis avec ces créatures marines, j'ai pensé aux Mérovingiens et à leur légende comme Christian Attard.

Après, il y a cette idée de folie toujours présente chez le héros et qui le rattrapera à la fin. Un thème récurrent chez Lovecraft, est-ce autobiographique? Nous dévoile-t-il quelques uns de ces symptômes ?

Ayant lu quelques article sur l'auteur, je comprends mieux son univers qui va du gris au noir, avec la peur, l'angoisse( même la ville est dans une gorge), étymologiquement l'angoisse vient du mot angustia, étroit, resserrement). Et ces maisons avec leurs volets et leurs portes condamnées, que se passe-t-il derrière?

Ensuite, ces monstres qui vivent dans des maisons pour se donner une apparence humaine et retrouvent leur vraie nature qui les renvoie à la mer (leur matrice) quand ils vieillissent. C'est assez symbolique d'un choix entre la nature et le matérialisme. Les monstres peuvent aussi être considérés comme la maladie, la mort à laquelle on n'échappe pas.

Jusque là notre héros fuyait sa folie et ne regardait pas le monstre en face, sa destinée mais j'ai trouvé une note de résignation à défaut d'acceptation quand il dit : et nous vivrons à jamais dans l'émerveillement et dans la gloire.

Bref, une histoire qui m'a fait réfléchir et ce n'est pas si mal.

Où finit la folie, où commence la réalité ? Ma toute dernière crainte elle-même ne serait-elle qu'une illusion ?
Commenter  J’apprécie          556
Chuchotements dans la nuit (Celui qui chuch..

Il y a longtemps déjà j'avais lu la chose des ténèbres de Lovecraft. J'en gardais le souvenir d'une atmosphère angoissante et fantastique. Mais c'est plus récemment en lisant la chute de la maison Usher que l'envie de relire Lovecraft s'est manifestée pour revivre ces ambiances inquiétantes et surréalistes.

En la matière, "chuchotements dans la nuit" n'est pas décevant. Lovecraft nous plonge d'emblée dans le doute et l'inquiétude en mettant en scène un expert passionné de légendes, mais qui reste sceptique quant a leur véracité. Pas de surprise, le cadre est posé on se doute qu'il va bien devoir revoir ses positions rapidement.



Cet homme entretient des correspondances avec le témoin de phénomènes tout à fait étranges qui fait le lien avec les écrits de notre narrateur. Ces échanges s’accélèrent. Les coïncidences avec les légendes sont si troublantes qu'elles ne peuvent être mises de côté. On sent l'observateur des faits se rapprocher peu à peu de ces phénomènes comme un papillon attiré par la lumière. Il identifie des êtres vivants venants d'ailleurs et fait part dans ses courriers de ses angoisses d'être découvert et de sa mise en danger directe. Il n'a de cesse d'écrire à notre expert de bien se tenir à l'écart tout en lui envoyant des indices de plus en plus flagrants et inquiétants sur les phénomènes observés.

Comment se tenir éloigné dans ces conditions? comment ne pas vouloir faire le long voyage qui mènera sur les lieux et comment ne pas vouloir s'assurer par soit même de la réalité des faits?



Lovecraft tient le lecteur, il le promène et entretient une tension progressive en mêlant mystère, phénomènes étranges, personnages énigmatiques, paysages décousus sur une trame fantastique efficace. A la lecture de cette nouvelle on comprend que Lovecraft soit fréquemment désigné comme un des maitre du genre!
Commenter  J’apprécie          550
Les chefs-d'oeuvre de Lovecraft : Les Monta..

Le monde Antarctique a toujours fasciné car encore trop peu exploré de nos jours de par ses conditions climatiques extrêmes et il n'est pas étonnant que Howards Philipps Lovecraf , précurseur de l'horreur et de l'épouvante tout comme Edgar Allan Poe précurseur en son temps mais incompris jusqu'après sa mort, ait voulu s'y aventurer. Il est bien connu que c'est l'inconnu qui fait peur alors le terrain était tout trouvé pour ce maître en la matière.



Ici, nous suivons une équipe d'explorateurs montée par quatre membres de l'université Miskatomic qui ont décidé d'aller combler les trous "blancs" de la carte de notre monde en s'aventurant sur les terres arctiques. Nous sommes alors en 1931 et pour ces scientifiques de renom, qui ont décidé d'unir leurs forces, chacun spécialisé en son domaine est bien décidé à apporter des réponses sur ce territoire qui fascine encore de nos jours d'ailleurs. Cependant, bien qu'extrêmement bien préparés et avec un équipage extrêmement bien entraîné aux pires conditions qui soient, il sont loin d'imaginer ce qui les attend sur place. C'est le Professeur Lake qui, intrigué par d'étranges stries dans de la roche faisant penser à une forme de vie méconnue jusqu'à présent, décidera de détourner le plan de départ et de s'aventurer, avec onze autres membres de l'équipage, sur des terres jusqu'alors inexplorées. Trop curieux, trop ambitieux, il ne s'attend pas encore, lui non plus, à ce qu'il va découvrir une fois sur place car cela dépasse l'entendement, même pour un esprit aussi bien préparé que le sien. Tous les secrets que nous réservent (encore) le monde et l'univers sont-ils réellement prêts pour être mis au grand jour ? N'aurait-il pas mieux fallu que certains restent dans l'ombre ? Cependant, cela, l'esprit humain ne peut pas le concevoir et Lake et ses hommes vont malheureusement en payer le prix...



Un ouvrage adorablement adapté par le mangaka Gou Tanabe qui met réellement à l'honneur toute la monstruosité de l'esprit (dérangé ou de génie ?) de Lovecraft ! Un dessin en noir et blanc comme pour tout manga qui se respecte mais vraiment très bien travaillé et à cela, je ne peux que l'en remercier de remettre à l'ordre du jour les écrits fantastiques de ce grand nom de la littérature fantastique que je me dois de découvrir plus en détail ! C'est une promesse que je me fais à moi-même et espère bien la tenir tout en vous encourageant à en faire de même !
Commenter  J’apprécie          527
Le mythe de Cthulhu

Comme à peu près chaque lecteur, je connaissais ne serait-ce que de nom H.P Lovecraft. Mais depuis toutes ces années de lectures je n'avais jamais franchi le pas. Tout comme Edgard Allan Poe dont j'ai quasiment toutes ses œuvres que je lirais en temps voulu.





Pour Lovecraft un ami avec qui je discutais récemment m'a conseillé de lire "Les Montagnes Hallucinées".



Je lui ai répondu que ne m'y connaissant pas énormément en littérature Lovecraftienne, j'ai pris dans ma PAL un peu le premier qui me tombait sous la main.





C'est donc "Le Mythe de Cthulhu" qui a été le premier ouvrage de Lovecraft lu pour moi en terme de découverte. Mon ami, m'a aussi rétorqué que c'était pas plus mal si je ne commençais pas par son conseil de lecture.





Lovecraft est beaucoup décrié par la critique et la je parle de l'homme et non de l'écrivain. Mais bon dieu… quelle plume…



Dans "Le Mythe de Cthulhu" en tout cas pour une première découverte, je dois dire que c'est bien ma came !





Dans ce recueil de nouvelles les textes sont à la fois et tiennent du fantastique, de l'horreur et du romanesque !





J'ai été complètement conquis par ces divers textes sous une plume néo-gothique.





Franchement, je ne suis réellement pas déçu de cette lecture qui nous fait voyager par divers textes dans les profondeurs obscures de nôtre propre imagination.



Commenter  J’apprécie          516
Lettres de 1929 : Juillet à Décembre - Livre au..

Combien de livres, essais et thèses de tous genres on été écrits pour nous éclairer sur la vie de cet étrange oiseau de Providence, le père de "Cthulhu", H.P. Lovecraft ?

Parmi les plus connus, j'ai envie de citer au moins la biographie de S.T. Joshi - un volume exhaustif de 700 pages, qui nous fait voir jusqu'à dans l'assiette du Maître, l'opuscule assez réussi de M. Houellebecq, dont j'ai déjà parlé ailleurs, et la biographie de L. Sprague de Camp - très complète, mais en même temps assez "désagréable" - faite de reproches constantes sur le manque de "professionnalisme" de Lovecraft, sur le fait qu'il "devrait écrire moins de lettres et plus de fiction", et surtout l'omniprésent "...MOI, à sa place, j'aurais fait ça et ça..."

Mais, après tout, c'est encore cette correspondance volumineuse qui permet de se forger un avis personnel sans l'influence d'un tiers.



Ces lettres datent de 1929, Lovecraft avait alors 39 ans, divorcé et réinstallé dans sa chère campagne après une expérience traumatisante de la courte période de sa vie new-yorkaise.

Dieu, qu'est ce qu'il déteste la ville, la crasse, les "machines", la vitesse et la production à la chaîne ! Il était, avant tout, un GENTLEMAN, malgré sa vie simple et ses faibles moyens financiers.

A travers ces missives à C.A. Smith, A. Derleth, à une certaine Miss Toldridge (tiens !) ou J.F. Morton, on découvre ce misanthrope autoproclamé sous un tout nouvel angle.



"Un gars démocratique" (Sic ! Ses propres mots !) extrêmement cultivé en ce qui concerne le "savoir classique", le monde littéraire et les dernières découvertes scientifiques. Un certain humour et beaucoup de dérision, voire l'autodérision. Un attachement presque douloureux à la campagne verte et encore intacte de la Nouvelle Angleterre, et aux "vraies" valeurs d'antan.

On peut le voir (à juste titre !) comme un réactionnaire - mais il avait vraiment une peur bleue qu'un jour l'industrie envahisse et enlaidisse la campagne, la quantité remplace la qualité, et les gens perdent le sens d'apprécier la beauté des choses simples.

A sa façon, il était un visionnaire....

On peut aussi se demander pourquoi ses biographes font si peu de cas de son racisme et son antisémitisme - les pages de ses lettres sont remplies d'énormités sidérantes ! Mais tout ça sont des spéculations purement théoriques, qui lui servent d'appuyer telle-quelle réflexion sur la suprématie de la vie d'autrefois. C'est vrai que "ça en jette" - mais il ne faut pas oublier que sa femme et la moitié des amis de sa "bande" autour de "Weird Tales" étaient Juifs... était il à ce point contradictoire ?

Possible; en tout cas, tant qu'on ne touche pas à ses "valeurs" et à sa "chère campagne", tout va bien...

Il est poli, il est modeste, il est conciliant - mais dès qu'il n'est pas d'accord avec quelque chose... J'ai adoré avec quelle verve (et quelle pertinence !) il démolit la remarque anodine de son ami, que Shakespeare était un "intellectuel" ! J'ai beaucoup aimé son long discours (purement théorique et très scientifique !) sur "l'érotisme chez la femme". Ses réflexions sur le mariage, qui pouvaient être choquantes à l'époque, mais qui sont, encore une fois, plutôt visionnaires. Ses descriptions lyriques de la nature, si contrastantes avec les paysages menaçants des "Montagnes Hallucinées".

Sa phrase est longue, érudite, mais jamais embrouillée.



Alors, est-ce que j'en sais plus sur Lovecraft ?

Peut-être pas, mais je le vois autrement.

Et j'aimerais bien recevoir un jour une lettre de 70 pages qui parle avec entrain d'une dizaine de sujets différents, comme ce chanceux Woodburn Harris. Signé - "Vive le Roi ! Respectueusement vôtre, pour la civilisation et le conservatisme, Theobaldus ".

Je crois vraiment qu'en ce qui concerne ce que les AUTRES pensent de lui, Lovecraft était un "je-m'en-foutiste cosmique" !



Et pour finir en beauté, une petite à trois accords - de quoi tirer une larme autour d'un feu de camp entre les fans d'HPL...

https://www.youtube.com/watch?v=XxScTbIUvoA

....les fans de "Delilah", veuillez pardonner !

Commenter  J’apprécie          517




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Howard Phillips Lovecraft Voir plus

Quiz Voir plus

L'Affaire Charles Dexter Ward

Dans quelle ville débute l'histoire ?

A Providence
A New York
A Los Angeles
On ne sait pas.

9 questions
80 lecteurs ont répondu
Thème : L'affaire Charles Dexter Ward de Howard Phillips LovecraftCréer un quiz sur cet auteur

{* *}