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Critiques de Hugh Thomas (6)
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La guerre d'Espagne

Quatre-vingt ans après, la Guerre d'Espagne suscite toujours des empoignades parmi les historiens. Les explications de la défaite des Républicains surtout, divergent orthogonalement. Quelle était leur plus grande faiblesse : leurs divisions internes, ou la supériorité d'armement nationaliste ? Juan Negrin a-t-il été contraint de transférer l'or de la banque d'Espagne à Moscou, ou était-ce une erreur stratégique et aurait-il pu conclure un marché plus avantageux ?



Tous les enjeux internationaux s'entrecroisaient dans ce petit pays. La Seconde Guerre Mondiale, mais sur 500 000 km², avec grosso modo 500 000 hommes de part et d'autre ! D'innombrable facteurs sont entrés en jeux, ont pesé sur l'équilibre du conflit. le carburant que, tout au long de la guerre, le camp nationaliste recevait gratis d'une compagnie pétrolière américaine. le manque d'officiers compétents ayant cloué la flotte de guerre républicaine au port, alors que quasi tous les bâtiments lui étaient restés fidèles…



Tous ces éléments, tous ces évènements, Hugh Thomas les présente minutieusement. En revanche, il n'essaye pas de leur accorder une importance dans le déroulé de la guerre, ou de jouer au jeu du « et si… » Son objectif est de présenter des faits, et rien d'autre des faits. de temps en temps cependant, il se laisse aller à de petits jugements à l'emporte-pièce, qui contrastent avec cette rigidité dans le déroulé. Certains sont intéressant, notamment son hypothèse selon laquelle les officiers nationalistes nouvellement formés (majoritairement issus de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie) auraient eu une meilleure connaissance des campagnes, et plus d'esprit d'initiative que leurs homologues formatés à la soviétique, du fait de leur pratique de la chasse. Pourquoi pas. D'autres en revanche, notamment ses jugements sur le président républicain Azana, sont plus discutables.



Un ouvrage de références pour ceux qui connaissent déjà les grandes lignes du conflit, et souhaitent approfondir leurs connaissances ; une entrée en matière à éviter pour les autres.

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La guerre d'Espagne

Le cadre historique de la " Guerre d'Espagne m'intéresse et je me serai passé des commentaires de l'auteur , choses devenues fort courantes de nos jours et uniquement utiles aux tenants d'un point de vue personnel . Tout un chacun à son idée de l'objectivité des historiens , et les manuels scolaires le démontrent aisément à tout esprit un tant soit peu curieux .

L' ouvrage est incontestablement bien documenté , décrit assez correctement les motivations et méthodes des diverses fractions , seuls les commentaires me dérangent car j'ai la " mauvaise " habitude de vouloir penser par moi-même , trouvant toujours déplacé qu'on tente d'orienter mon opinion

Trois étoiles donc à défaut de ne pouvoir en mettre que deux et demie pour tenter de guérir cette sale habitude de beaucoup d'auteurs , mais sans illusions aucune .
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La guerre d'Espagne

Longtemps l’ouvrage de référence en langue française.



Publié en 1961 et maintes fois réédité, cet ouvrage d’historien fut longtemps le seul disponible en langue française sur le conflit qui ensanglanta l’Espagne de 1936 à 1939.



Ouvrage dense, illustré de nombreuses cartes et photographies, sa lecture est largement facilitée par l’écriture très vivante de Hugh Thomas.



L’ouvrage fut, sans conteste pendant 40 ans, la référence sur ce conflit préparatoire de la seconde guerre mondiale. Les ouvrages récents de Beevor et Bennassar ont relancé l’intérêt pour l’histoire de la guerre d’Espagne.



Un ouvrage finalement indispensable sur le sujet.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/u..
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La conquête du Mexique

Les presque 1100 pages de "La conquête du Mexique" sont le fruit d’un énorme travail de recherche effectué par l’historien britannique Hugh Thomas. Cette traduction française de 2011 est en quelque sorte la version 3.0 de l’édition originale anglo-saxonne parue en 1993, puisque enrichie de nouveaux ajouts inédits par rapport à la version espagnole de 1994, elle-même déjà améliorée.



Alors que raconte cette somme ? Tout simplement la conquête de l’empire aztèque (grosso modo, le Mexique actuel) et sa capitale lacustre Tenochtitlan, entre février 1519 et août 1521, par cinq centaines de conquistadors espagnols menés par Hernan Cortés. Leurs buts initiaux étaient d’agrandir l’empire de Charles Quint et de faire fortune. Devant le haut degré de civilisation et la richesse de l’empire amérindien (Hugh Thomas emploie le terme de Mexica plutôt que celui d’Aztèque), les envahisseurs européens vont plutôt mettre en avant leur cupidité et leur soif de l’or. Ils vont également multiplier les massacres justifiés par leur découverte de la religion barbare pratiquée par les peuples autochtones ; religion hautement sanguinaire nécessitant d’innombrables sacrifices humains, le dépeçage des victimes, le cannibalisme rituel et la manducation de leurs membres.



La conquête a été facilitée par au moins trois facteurs.

Premièrement, le peuple aztèque était le peuple dominateur de la vallée et réclamait d’incessants tributs aux peuples locaux. Le hasard a voulu que les Espagnols aient débarqué chez les Tlaxcaltèques, soumis aux Aztèques mais désirant les renverser. Une efficace démonstration de force suffit à apporter aux hommes de Cortès un inépuisable vivier d’alliés indigènes.

Ensuite, les Espagnols qui, pour être infiniment moins nombreux que les Amérindiens qui pouvaient présenter des armées de plusieurs milliers d’individus, étaient nettement supérieurs en armement puisqu’ils étaient équipées de casques, d’armures métalliques, d’armes à feu, de pièces d’artillerie, de molosses et de chevaux. En face, les Aztèques n’avaient que des boucliers de bois, des armures de coton, des armes de jet (javelots, arcs) et des massues de bois pourvues d’éclats d’obsidienne aiguisée à opposer. Surtout, ils pratiquaient "la guerre fleurie", c’est-à-dire, la guerre non pour tuer mais pour faire le plus de prisonniers possibles pour les sacrifices humains.

Enfin, dernier facteur et énorme quiproquo, l’empereur Aztèque Montezuma II a cru que ces envahisseurs blancs et barbus étaient les dieux qui, selon les prédictions de sa religion, devaient réapparaître en provenance de l’orient. Sa curiosité ayant été plus forte que sa peur et sa méfiance, il a laissé les envahisseurs venir jusqu’à Tenochtitlan sa capitale.



Cette "Conquête du Mexique" se lit presque comme un roman d’aventure. Je dis presque car Hugh Thomas, qui n’est pas romancier mais historien, se perd parfois dans des détails et le rythme s’en ressent. En gros, dès que l’action se déroule en Espagne, mon intérêt a diminué grandement : les origines locales des conquistadors et de Cortés, leurs alliances et inimitiés familiales, les magouilles et complots des anti-Cortés dans l’entourage de l’empereur Charles Quint m’ont passablement ennuyé. D’autant que les patronymes hispaniques sont très vite confus pour un français (ah, les Juan Lopes Rodriguez, Diego Rodriguez Lopes et autres Fernando de Hernandez Lopes). Mais il suffit qu’au chapitre suivant, Hugh Thomas ramène son lecteur en Amérique Centrale et l’intérêt repart de plus belle !



Je ne peux que conseiller cet ouvrage pour tous ceux qui s’intéressent à cette formidable époque de la découverte par les Européens du Nouveau-Monde, l’expédition de Cortés étant celle qui a initié toutes les suivantes dans les Amériques qui deviendront bientôt latines.
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La guerre d'Espagne

Paru initialement en 1961, plusieurs fois revu et augmenté, l'ouvrage de Hugh Thomas reste une référence incontournable sur la guerre d'Espagne. Extrêmement documenté, il décrit froidement, sans prendre parti, les origines historiques du conflit, les phases des combats, les rapports de forces à l'oeuvre entre nationalistes et Républicains mais aussi à l'intérieur de chaque camp. Il décrit minutieusement les valeurs et la culture de tous les groupes politiques impliqués, des anarchistes de la CNT, mouvement de masse extrêmement représentatif de la classe ouvrière espagnole de 1936, aux nervis de la Phalange. On a parfois reproché à Thomas une surabondance de détails, un souci exagéré de décrire par le menu le moindre engagement, la plus insignifiante échauffourée et, partant, d'avoir négligé certains éléments explicatifs globaux, d'avoir manqué d'une vue d'ensemble. Le procès est largement infondé; il est en partie lié aux aspects affectifs qui continuent à orienter tous les discours sur la guerre civile espagnole; chacun regrettant que les actions de son groupe favori ne soient pas présentées sous un jour suffisamment favorable. A contrario, le livre a été à l'origine de polémiques, un grand nombre de détails permettant à chacun de monter en épingle les actes les moins glorieux des factions qui ne recueillent pas sa sympathie. Près de 75 ans après la fin des combats, ces querelles semblent un peu datées.

Un incontournable pour tous ceux qui abordent cette période de l'histoire.
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La guerre d'Espagne

Cette chronique précise et impartiale de la guerre, nourrie d'analyses sur son origine , sur le jeu des états qui ont alimenté le brasier ou n'ont pas voulu l'arrêter, sonne comme une tragédie. L'auteur nous fait partager son intimité d'historien avec les acteurs: chefs politiques, militaires, religieux, diplomates, syndicalistes, anarchistes et la conclusion que j'en tire est que , dans les deux camps, tous étaient pris dans une implacable logique: celle de leur nullité. L'engagement des membres des brigades internationales, est bouleversant. Ils étaient intoxiqués par la propagande communiste mais avaient souvent l'excuse de la jeunesse.C'est pourquoi l'auteur, avec raison, cite leurs poèmes , qui donnent une dimension quasi religieuse au rituel du meurtre organisé.
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