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Citations de Hugues Douriaux (28)


- ce n'est pas la race ou la religion qui différencient les humains, mais ce qu'ils ont dans le coeur. Ils sont bons ou mauvais, lâches ou courageux, retors ou généreux.
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Marie tendit la main, saisit la dextre du jeune homme. Elle se dirigea vers la meute. Son cœur battant à se rompre, Renaud la suivit.

- Ils vont s'approcher pour te reconnaître. N'oublie pas que ce ne sont pas des chiens… N'essaie pas de les caresser.

Elle tenait toujours les mains de Renaud. De longs instants passèrent. Le plus gros des loups, celui que le jeune homme avait vu sortir de la forêt, se dressa.

- C'est le chef de la meute, dit Marie avec du respect dans la voix… Laisse-le te sentir à son aise» […]

Le loup le huma longuement… Au bout de ce qui lui parut une éternité, les grondements cessèrent et les poils hérissés retombèrent sur l'échine du fauve.

Encore un instant et l'animal esquissa un battement de queue. Puis tranquillement, il fit demi-tour et rejoignit ses congénères. Marie battit des mains.

- Il t'a accepté! S'exclama-t-elle.
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La saison s'avance. L'automne est arrivé, et la forêt a encore changé de couleur, nous offrant le plus resplendissant de sa palette, qu'elle garde en réserve pour cette occasion unique. Ce ne sont qu'explorations de pourpre, de marron, de vert sombre, d'or, et chaque jour, à la lumière du soleil changeant, ces couleurs muent, s'enrichissent, se font sensuelles, étourdissantes.
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Renarde, c'est l'âme de cette forêt, son essence, et j'ai l'immense privilège qu'elle m'offre d'y pénétrer. Renarde fait plus que me tolérer. Je sais qu'elle se satisfait de me voir, et j'ose croire que ce n'est pas uniquement dû à la viande que je lui offre. Je lui adresse mes pensées, je lui explique mentalement qui je suis, ce que je fais là, pourquoi la vie m'a blessée et le réconfort que m'apporte la certitude que, petit à petit', je m'intègre dans l'harmonie de cette forêt et de ces habitants.
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Des noms jaillissent de-ci de-là, qui prouvent que ces paysans n'étaient pas incultes. Lamartine, Pierre Loti, Dumas... Jules Verne. Et ça se rapproche. Appolinaire, Mallarmé, Proust, Péguy... Céline... Je me plonge dans cette littérature disparate, mes lunettes se frayant leur chemin à travers les taches jaunes d'humidité,, les antiques crottes de mouche et les ciselures des dents de souris. Je me prends à aimer ces heures où je m'abstrais du monde, devant mon feu de bois, dans mon fauteuil, emmitouflée dans un grand châle de laine.
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On raconte que la Terre a failli crever de connerie et de pollution, dit Baert. Je me demande si elle va pas finir par crever pour de bon ! La connerie est toujours là et côté pollution, ça s’arrange pas !
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J'en apprends sur les cousinages officiels ou de la jambe gauche entre les familles X et Y, les brouilles entre les Z et les A, les enfants adultérins des V... J'ai même su qu'une des sœurs Joucelier "d'vot'maison, eh ben, c'était une sacrée qu'y fallait pas y en promettre, celle-là, y z qu'le train qui y était pas passé d'sus, allez, on peut ben l'dire, ça fait trente ans qu'elle est morte !" et Thérèse m'a confirmé que c'était la pure vérité, "mais c'est comme ça dans tout'les familles, faut qu'y ait au moins une putain ou une bonne sœur !"...
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Ce fut dans le silence d'un petit matin froid qu'éclata le crépitement d'une rafale de mitraillette. L'air était si calme que les détonations furent entendues jusqu'au centre du village, et que toutes les têtes se retournèrent, tandis que les mouvements s'interrompaient et que la même inquiétude se faisait jour chez les Pauléens. Depuis que les Allemands étaient arrivés, pas un seul coup de feu ne s'était fait entendre.
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Je suis pas une sainte, reprit la pénitente. Moi aussi, je veux en avoir un peu, du bonheur, Quand je l'ai marié, le Lucien, je voulais qu'on ait beaucoup d'enfants, et des beaux gars qui feraient la fierté de la famille. J'ai eu l'Émilie, et ensuite...plus rien. L'autre soir, j'ai cru... qu'y aurait une chance. Mais y avait pas de chance, mon père, et je sais pas si le bon Dieu, Il veut m'en donner une autre !
La voix de Marinette Theuvenot avait à nouveau vibré, mais d'une sourde colère, cette fois. L'abbé bhocha silencieusement la tête.
- En voulez-vous à Dieu, ma fille ?
- Oui, mon père. Il est pas juste !
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La nouvelle de l'engagement de Jean-Bernard Gautheron à la LVF fit l'effet d'une bombe. On en glosa et glosa encore et Émilie alla se cacher dans les bois pour se laisser aller à une violente crise de désespoir.
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Les hirondelles avaient rejoint leurs nids dans les encoignures de portes et dans les granges. Depuis plus de vingt ans, un couple et sa descendance avaient élu domicile dans la vieille remise aux Theuvenot. La guerre et les tourments des hommes, elles s'en foutaient bien !
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Avec une sorte de violence, Marinette se força à détourner son regard du paysage qui défilait sous ses yeux. Quelle importance que la vendange soit belle ? Cela ne la concernait plus ! Cette année, elle n'aurait pas à se tuer au travail pour préparer les repas des vendangeurs. Elle n'aurait pas à se lever avant l'aube pour préparer le café, aller à l'herbe aux lapins, faire la lessive. Elle n'aurait pas à traire les vaches, baratter le beurre, faire les lits, épousseter... Par Dieu, elle n'était plus l'esclave de la famille Theuvenot ! Elle s'était libérée.. Alors pourquoi cette peur qui l'étreignait un peu plus à chaque tour de roue de l'autocar, pourquoi cette nostalgie qui lui gonflait la poitrine de soupirs et baignait de larmes ses paupières ?
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De retour en Morvan, Claude Montcharmon avait pris une femme : la fille de l'épicier-mercier du village, tout en continuant ses petits métiers d'avant.
Mais ensuite, 1914. La guerre ! Expédié aux Dardanelles, blessé, rapatrié"... Quand il rapportait cet épisode de sa vie, c'était de façon lapidaire, mais avec ce sens de l'humour et du raccourci typiquement bourguignon, en qu'on ne comprenait bien qu'entre Saône et Morvan : "J'suis parti en Salonique et rev'nu en convalescence".
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C’était si bon de croire en quelqu’un… Au moins aussi bon que de prendre un bain chaud en écoutant de la musique.
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Le dimanche 3 septembre, à dix heures du matin, l'Angleterre déclarait la guerre à l'Allemagne. A dix-spt heures, le président du Conseil, monsieur Edouard Daladier, annonçait sur les ondes que la France, à son tour, se trouvait en guerre.
La machine était lancée et rien n'allait plus pouvoir l'arrêter.
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Au contraire, très excitée, elle a découvert des ciels aux multiples tons de gris, des nuages bas, déchirés, des grains, un vent froid. Les lames massives se brisent sous l'étrave du cargo, explosent en gerbes qui ruissellent sur le pont. Elle aime cet océan démonté, ces vagues d'un vert glauque, crêtées d'écume blanche que le vent leur arrache et vaporise dans l'air salé.
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Un grand silence nous entoure. Un silence vivant, peuplé, je m'en rends compte, de mille bruits imperceptibles. Je ne savais pas qu'on pouvait entendre les branches des arbres grincer quand elles se meuvent dans la brise.
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Pascale ne répond pas. Le compliment la flatte, mais elle sent le regard de l'homme qui la jauge sous ses trop légers vêtements. Elle pense à Régis... à Popenguine.
- Il faut que je m'excuse pour hier, reprend le second. J'ai été très maladroit.
- Vous ne pouviez pas savoir.
Ce regard... Est-ce qu'elle n'est pas en train de s'imaginer stupidement des choses ? De quoi a-t-elle peur? Le second ne va pas se jeter sur elle pour la violer!
- J'ai... j'ai un peu froid! bredouille-t-elle.
Elle se lève, referme son carnet, récupère ses pinceaux, ses couleurs et file sous les yeux du second interloqué.
Elle se retrouve dans sa cabine. Elle frappe de ses deux poings sur sa couchette. Elle revit avec une acuité insoutenable les instants où les garçons l'ont baisée - il n'y a pas d'autre mot - dans le cabanon. Elle revit son plaisir honteux...
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- Le sermon, elle s'en fiche et elle a bien raison ! Dieu ne se trouve pas dans les chapelles. Il est dans son cœur, dans le tien, dans le mien... Il est dans le cri des loups, la nuit, dans le vent qui souffle, dans les saisons qui changent... dans les jours où on rit et ceux où on pleure.
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- Je ne jette pas des sorts et ne fabrique pas de filtres... Seulement je ne vis pas comme les gens de la plaine. Voilà mon péché !
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