AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Huguette Conilh (18)


Extrait

Anaïs perçoit un mouvement ; un tissu force sa bouche et s’enfonce dans sa gorge. Un claquement sec. Un objet froid et plat glisse le long de son cou, suit la courbe d’un sein, puis l’autre, fait sauter le mince tissu qui les retient. Une lame… !

La glace cède, s’effondre d’un bloc au fond de son ventre. Personne ne la sauvera, elle va crever dans cette ruelle sans voir celui qui va lui trouer la peau. Un cri monte de sa gorge, étouffé par le bâillon. Elle essaie de se débattre, mais l’autre la tient serrée. Sans un mot, juste son souffle et ce parfum qu’elle connaît.

Et la lame reprend sa balade sur ses seins, bascule sur le tranchant, trace un sillon sanglant et grave les hiéroglyphes que seul un fou pourrait déchiffrer. La douleur explose en même temps que sa chair ; l’acier descend sur son ventre, dessine des courbes qui s’entremêlent, remonte vers ses seins. Ce malade est en train de peindre sur une toile vivante !
Anaïs n’est plus qu’un cri. À ses gestes lents, elle a compris que l’homme s’applique à la faire souffrir avant de l’achever. Son hurlement, étranglé par le bâillon, déchire sa gorge et la consume de partout. Elle sent l’odeur de son propre sang, de la puanteur de la mort qui s’impatiente, et que Dieu le Père retient encore derrière sa caméra.

La vie de Miss Zapping s’arrête ici ; le détraqué a terminé son œuvre d’art. Le tableau sanglant s’effondre dans la ruelle détrempée. Un dernier zoom sur la plaie recroquevillée, et Dieu le Père éteint sa caméra. Il a mieux à faire ailleurs, désormais.
Commenter  J’apprécie          40
Un claquement de porte me fit bondir. Je me redressai au moment où la clé de ma chambre disparaissait dans la poche de Nicolas. Ma première pensée fut pour la salle de bains ; il m’en interdit l’accès en quelques pas.
— Sors d’ici !
— Pas question !
En un éclair, je fis le tour d’une éventuelle sortie de secours ; la fenêtre était mon seul échappatoire. Petit bémol : nous étions au premier étage et je n’avais qu’un drap de bain pour tout vêtement.
— Rends-moi la clé, Nicolas !
Ses yeux glissèrent sur mes épaules nues avant d’accrocher mon regard affolé.
— Viens la chercher.
Il plongea la main dans sa poche et me la tendit. Je perçus en même temps son mouvement vers moi.
— Attends, l’arrêtai-je d’un geste de la main. D’accord… parlons si tu veux… mais reste où tu es.
— Tu plaisantes ! À partir de maintenant, c’est moi qui dicte les règles du jeu
Commenter  J’apprécie          20
On a beau être jeune, la solitude pèse le même poids pour tout le monde.
Commenter  J’apprécie          10
On ne remet pas en cause, d’un battement de cils, neuf ans de protection intensive.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a des mots que l’on peut taire, mais les images s’imposent d’elles-mêmes.
Commenter  J’apprécie          10
– Le bonheur n'est pas un état permanent, Mario, il est fait d'instants. Comme celui que vous avez passé l'autre jour à notre table. Il faut juste savoir quand il se présente, et ne pas le prendre pour une exception qui bouscule le quotidien. Vous passeriez à ôté de lui sans le reconnaître, et vous continuerez à courir toute votre vie après une chimère.
Commenter  J’apprécie          10
Ken, ce que les souvenirs ont de plus tragiques, c'est qu'aussi beaux qu'ils soient, aussi forts qu'ils soient, ils n'appartiennent qu'à toi. Je te parle de Francisco et tu ne le connaîtras jamais. Je te parle de la vallée, mais elle ne sera plus jamais comme avant. Le pavillon a disparu, le petit bois aussi. Je peux juste en évoquer les images, mais elles sont en moi et je n'ai que les mots pour les faire revivre. C'est étonnant cette précision des lieux et des faits tels qu'on les a vécus autrefois, on a l'impression de marcher à l'intérieur de soi. Et quand je marche dans mes souvenirs, Ken, je ressens encore sur mon visage la chaleur de ce jour de printemps.
Commenter  J’apprécie          10
« — Peut-être que tu as confondu amour et attachement, s’aventure Alexandre avec un regard plein de reconnaissance envers son assiette pleine. C’est comme dans n’importe quelle relation, l’attachement est nécessaire pour la construire, mais lorsqu’il devient toxique, il se substitue à l’amour. C’est pourtant l’amour qui permet de poursuivre la relation en accueillant l’autre dans ses différences. »
Commenter  J’apprécie          00
« Les mots meurent sur ses lèvres. Il vient de croiser le regard qu’il cherchait. Un garçon, peut-être du même âge que lui, est appuyé contre un pilier, au bord de la piste de danse. Châtain, de taille moyenne, bien fait, allure nonchalante. Les pouces dans les passants de son jean. Beau ! Quel autre mot peut qualifier un tel physique. Un tel visage. Un souffle sur les braises de sa libido en sommeil embrase Christophe en deux secondes. Coup de foudres ! Sa main en tremble autour de son verre.
Il tente de se défaire du regard magnétique. La fille hurle presque son nom et ça l’agace à un point qui pourrait faire exploser le vernis social. Il a pourtant été clair. Ou non, il ne s’en souvient plus. Tout d’un coup, rien ne compte part la beauté pure qui ne le quitte pas des yeux. »
Commenter  J’apprécie          00
"C'est lorsqu'on se connaît que l'on devient capable d'aller vers les autres. Ce qui sans doute lui a le plus manqué depuis sa plus tendre enfance. Il était déjà devenu quelqu'un d'autre avant de découvrir qui il était."
Commenter  J’apprécie          00
L’amour est ce qui leur reste de plus beau. Elles en font provision les jours de fortune, le diffusent au quotidien et se font don de supplément aux heures de déprime.
Commenter  J’apprécie          00
La mère avait repris le travail, parce que la vie continuait, parce qu’il fallait bien subvenir aux dépenses courantes, parce que le meilleur moyen de surmonter la douleur, c’est de la taire. Comme si elle n’existait pas. L’enfouir au plus profond et lui imposer le silence. Mais la maladie, elle, ne s’en laissait pas conter. Peut-être même se nourrissait-elle de ce que la conscience refoulait dans les limbes obscurs.
Commenter  J’apprécie          00
Avoir pour mère la femme de son père, être le fils du père remarié, le demi-frère de l’enfant issu du couple légitime, personne mieux que lui ne connaissait ce poids sur ses épaules, personne à sa place ne luttait au jour le jour pour ne pas plier sous le fardeau.
Commenter  J’apprécie          00
Nous devons rester soudés, à deux on est plus forts, tu es d’accord, j’en suis sûre.
Commenter  J’apprécie          00
Les hommes que j’avais connus jusque-là étaient trop jeunes ou trop insignifiants pour attirer mon attention. Certains ne m’avaient même approchée que par intérêt. Le poids de mes responsabilités pesait lourd sur mes épaules. Il n’était pas si facile de diriger un domaine de cette importance sans attirer les convoitises.
Commenter  J’apprécie          00
Il m’appelait « mon ange ». J’aurais donné n’importe quoi pour entendre à nouveau ces mots. Ils avaient la saveur douce amère des choses qui ne sont plus, et toute la démesure que l’on accorde au monde quand on le regarde à travers des yeux d’enfant. Juste avant mon départ, il avait glissé une couronne de fleurs dans mes bagages. La dernière. En souvenir de toutes celles qu’il tressait pour moi chaque printemps. Il disait que la distance ne changerait rien, que notre amitié y survivrait. Qu’il fallait se montrer fort. Il disait qu’il m’écrirait, mais je n’avais bientôt plus reçu ses lettres. La première année avait été la plus difficile. Ensuite, j’avais appris à l’oublier.
Commenter  J’apprécie          00
Ce matin, en flânant dans les rues de Madrid, mes pas m’ont conduite vers le quartier de Salamanca. Calle de Serrano, j’ai revu Nicolas se tenant près de moi, devant la vitrine où il m’avait abordée il y a… oui, presque sept ans déjà. Son reflet dans la glace me souriait et, soudain, j’ai ressenti le poids de mes erreurs comme un fardeau insurmontable : les mensonges accumulés au fil des mois, les êtres que j’aimais le plus au monde trahis, bafoués dans leur confiance aveugle.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Huguette Conilh (44)Voir plus

Quiz Voir plus

Les plats préférés des personnages de BD

Je suis surnommé ainsi en raison de mon « œil crevé », j'ai été créé par E. C. Segar en 1919. Ma force peu commune est due à mon plat préféré...

Brocolis
Carottes
Épinards en boîte
Hamburgers
Lasagnes
Miel
Piranhas
Sangliers
Sardines à l'huile
Vache qui rit

10 questions
97 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , repas , plats , bande dessinée , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}