Finalement nous sommes quand même arrivés à nous comprendre : j'ai rejoint madame Phung au lit. "Ne soyez donc pas si pressé! me dit-elle. Au fond vous n'êtes qu'une bête. Pour des gens comme vous, l'amour est encore une besogne, vous ne faites aucune différence entre faire l'amour et labourer un champ. Or, la vie, c'est exactement le contraire : c'est un processus qui s'achemine inexorablement vers sa destruction ; aussi est-elle faite pour qu'on en jouisse, c'est aussi simple que cela!"
"Tout dans la vie", poursuivait madame Phuong, "l'univers, la société, la fortune, la carrière, l'art... tout procédé de la libido. La grande obsession de l'homme, celle qui surpasse toutes les autres, y compris la religion et la politique, c'est le sexe. Mais vous les hommes, vous en avez peur. C'est pour cela que votre ordre est un ordre patriarcal, cruel, mensonger et obscène. [...]"
- L'instruction a ceci de dangereux qu'elle vous donne l'illusion qu'avec elle, vous pouvez rester honnête tout en améliorant les conditions matérielles de votre existence, ce qui est impossible bien entendu. Dans la vie, on ne fait que passer d'une situation de merde à une autre situation de merde. Mieux vaut rester où l'on est, cela fait moins mal.
Il vient de gagner – ou de perdre – un après-midi. Aucune importance. Le temps est généreux. C’est à cause de cette générosité que nous devons vivre aussi rapidement qu’utilement.
Avec la vie qui nous est proposée, il ne faut pas attendre.
Madame Thiều évoquait devant un auditoire attentif le temps où elle vivait encore dans la pauvreté. C’était une façon, comme il arrive souvent aux gens qui ont réussi, de se donner des airs de supériorité. Son but non avoué était de prouver qu’avec de la volonté on pouvait triompher de tout.
C'est quoi, le bien? Le bien pour soi est-il le même que pour les autres? Pourquoi forcer les autres à agir différemment que soi? Certes, le monde se courbe et se laisse emporter par le vent ; mais le vent souffle des quatre coins et dans huit directions : comment le suivre? Les Vietnamiens ont l'habitude de compter sur les autres, de croire aux miracles, et oublient trop facilement la racine qui se trouve dans leur esprit et dans leur coeur.
- Personne ne m'a rendu aussi heureux ni aussi malheureux que Muôn. Avez-vous déjà aimé? L'amour est un Incendie qui ravage votre coeur. Il peut vous rendre fort, intelligent, agile, mais il peut également faire de vous un homme désespéré. Il vous donne la force indomptable du tigre, la démarche souple de la panthère. Il vous rend plus méfiant qu'un serpent, plus rusé qu'un renard. Il fait de vous quelqu'un de bon ou de mauvais...
Elles avaient l'habitude d'enlever leurs ailes qu'elles posaient sur la margelle du puits avant d'entrer dans l'eau.
C'est normal car les ailes mouillées les auraient empêché de voler.
Il en est d e même des rêves d'évasion, voire des bons sentiments : les préjugés les empêchent de voler
Allons-y une bonne fois pour toutes! Il faut reconnaître que dans mon aspiration à chercher ma voie somnole un démon. Il est égoïste, solitaire, humilié et intéressé; il doute de tout, se méfie de tout, et il est lâche. Il lance parfois quelques réflexions sur la religion et la nature humaine, juste pour faire avancer et aiguiser sa nature de démon. il est à la fois bête et intelligent. il est soupçonneux comme Cao Cao; Il connait notre époque, il comprend que les occasions d'agir sont rares; par conséquent, il fouaille, il cherche, il trahit mon coeur. Il tue les aspirations les plus nobles en moi pour maintenir sa vie de démon dans mon corps mortel. Je l'ai croisé plusieurs fois dans mon subconscient. Et lorsque je suis obligé de cacher mon visage dans mas mains par honte, ou quand je m'enfuis sous l'humiliation, il est assis au coin démonté âme et chante à voie basse sa chanson moqueuse qui persifle l'ordre, bien sûr, mais aussi l'amour, la morale, l'amitié, la fidélité, l'honnêteté, et même la religion. Il sait que tout ceci est de "l'à-peu-près", de l'éphémère, inventés juste pour répondre aux urgences du moment comme dans les cas de vie ou de mort. Celui qui les a inventés échouera lamentablement quand il rencontrera un obstacle. Le seul dieu que ce démon respecte et craint, c'est la Mort. J'en suis sûr et certain...
Je marchais.... Hier, il avait plu. Aujourd'hui, il fait beau. demain, encore du soleil. Je m'appelle Churong... Je marche... J'ai envie de jurer! Je marche!
Je suis en train de marcher... J'ai envie de jurer!
Il y avait Hua Tat, une famille de chasseurs du nom de Hoan. Lorsque Hoan Van Nhâm vit le jour, la renommée de sa famille était déjà établie dans toute la région.
Nhân était un excellent tireur, aussi était-ce toujours à lui qu’on faisait appel pour mener les battues. Il n’avait jamais peur. En cela, il ressemblait à son père et, avant ce dernier, à son grand-père et à son arrière grand-père.