CHANOT (François), luthier français, né à Mirecourt, en 1787, mort à Brest, en 1823. Il était fils d'un fabricant d'instruments de musique. Il entra à l'École polytechnique, et fut admis ensuite dans le corps des ingénieurs de la marine. Au retour des Bourbons, ses opinions le firent mettre en demi-solde et sous la surveillance de la police. Retiré dans sa ville natale, il se mit à réfléchir sur la construction des instruments qu'il voyait fabriquer dans l'atelier de son père, et il trouva que le meilleur moyen de faire entrer en vibration les diverses parties d'un violon était de conserver, autant qu'il était possible, les fibres du bois dans leur longueur; les fibres courtes favorisant la production des sons aigus, les fibres longues celles des sons graves.Partant de ce principe, il fit un violon légèrement bombé, aux ouie presque droite, et au lieu d'échancrer l'instrument,il en déprima les côtés par un mouvement doux. Pour favoriser autant que possible la mise en vibration de la table d'harmonie, il attacha les cordes à la partie inférieure de cette table. Le violon Chanot fut essayé par plusieurs artistes éminents, et déclaré, par un rapport de l'Institut, n'être pas inférieur aux instruments sortis des mains de Stradivari et de Guarneri; mais l'expérience n'a pas confirmé ce jugement: les violons construits d'après le système de Chanot sont considérés maintenant comme de médiocres instruments, sujets à devenir durs ou sourds lorsque toutes les parties ont acquis leur aplomb. Quelque temps après, Chanot fut rétabli dans le cadre d'activité des ingénieurs de la marine.
CALLISTE III (Alphonse BORGIA), Espagnol, monta sur le Saint-Siège en 1455, et mourut en 1458; il fit réviser le procès de Jeanne d'Arc en 1456, et autorisa les expiations qui eurent lieu à Rouen sur le tombeau de cette héroïne. On lui reproche d'avoir appelé auprès de lui son neveu, Roderic Lenzuoli, depuis pape sous le nom d'Alexandre VI, et d'avoir laissé à sa mort 50,000 écus d'or. On lui attribue l'Office de la Transfiguration et quelques lettres recueillies par d'Achéry, Labbe, Ughelli et Leibniz.
BAGETTI ou BAGGETTI (Joseph-Pierre), peintre paysagiste, né à Turin en 1764, mort dans sa ville natale en mai 1831. Il étudia d'abord l'architecture, et devint en 1793 professeur de topographie à l'école du génie à Turin.
En 1807 il fut appelé à Paris, et attaché au ministère de la guerre avec le grade d'ingénieur géographe.H fut spécialement chargé d'exécuter à l'aquarelle des tableaux représentant les victoires des armées françaises. Dans l'espace de huit ans, il acheva plus de quatre-vingts tableaux qui se trouvent dans la galerie de Fontainebleau et au dépôt de la guerre. On conserve au Musée un tableau inachevé, de la plus grande dimension, représentant une vue générale de l'Italie, depuis les Alpes jusqu'à Naples. En 1815 il retourna à Turin, où il reçut une pension du roi, et continua de cultiver son art. On a de lui : Analisi dell' unità del affetto e dell' imitazione nelle belle arti; Torino, 1827, in-8°.
BIFFI (Andrea), habile sculpteur milanais, de la fin du seizième siècle. Il fut père, et non pas fils ou neveu, de Carlo Biffi, ainsi que l'a écrit par erreur Cicognara. Biffi travailla beaucoup pour la cathédrale de Milan. On lui doit une partie des bas-reliefs de la clôture du chœur, représentant des traits du Nouveau Testament, la statue d'un consul romain, père de sainte Praxède, placée dans la chapelle du Crucifia et un Terme commandé en 1597 par la fabrique, pour un monument projeté en l'honneur de Pellegrini, l'immortel architecte du dôme. Le monument n'ayant point été exécuté, la figure de Biffi sert aujourd'hui de support à l'inscription commémorative de la dédicace de la cathédrale par saint Charles Borromée.
ALTDORFER (Albert), peintre allemand, né à Altdorf, près de Landshut, en Bavière, en 1488,mort à Ratisbonneen 1578, élève d'Albert Durer; il était à la fois peintre et graveur, et prit le nom de sa ville natale, qu'il ne faut pas confondre avec Altorf, dans le canton d'Uri. On le connaît en France sous le nom du Petit Albert. Parmi ses peintures on distingue la Victoire d'Alexandre sur Darius, au musée de Schleissbeim, et la Naissance du Sauveur, à la galerie impériale de Vienne. Bartsch indique de cet artiste quatre-vingt-seize gravures sur acier, et soixante-trois sur bois.
BELZAlS-COURMENIL (Nicolas-Bernard- Joachim-Jean), né à Écouché (Orne) en 1747, mort en 1804. Il fut élu, en 1789, député du tiers état du bailliage d'Alençon aux états généraux. On lui a attribué l'idée de la réforme du système monétaire, auquel fut appliquée la division décimale. C'est lui qui proposa de changer l'empreinte des monnaies. En 1795, le département de l'Orne l'envoya comme député au conseil des cinq-cents, d'où il passa au corps législatif en 1799. En 1802, il fut nommé préfet du département de l'Aisne, place qu'il occupa jusqu'à sa mort.
ACEHEDO (don Manuel), peintre espagnol, né à Madrid en 1744, mort dans sa ville natale en 1800. Il était élève de Joseph Lopez. Parmi ses tableaux d'histoire on remarque particulièrement un Saint Jean-Baptiste et un Saint François.
ALBERTI (Dominique), musicien italien, du dix-huitième siècle, inventa une nouvelle méthode de toucher le clavecin, mit en musique l'Endymion de Métastase, et composa plusieurs œuvres qui eurent une certaine vogue.
ARGENTA (Jacques), peintre italien, natif de Ferrare, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il obtint, en 1561, le titre de peintre du duché à la cour de Turin; mais ses oeuvres sont restées inconnues.
ABALLA, femme savante, née à Salerne vers le milieu du treizième siècle; elle se rendit célèbre dans l'art de guérir, sous le règne de Charles d'Anjou. On a d'elle un traité De atra bili.