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Critiques de Iain Levison (538)
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Un voisin trop discret

♫ Imagine there's no countries

It isn't hard to do

Nothing to kill or die for

And no religion, too

Imagine all the people

Livin' life in peace ♫

-John Lennon-1971-

---♪----♫----😬---🤩---😁----♫----♪---

"Jim essaie d'éviter les personnes non blanches parce qu'il craint toujours de les offenser par un commentaire déplacé. Quand il était gamin, on appelait les gens noirs des nègres" ou des "personnes de couleur". Nègre et de couleur ont disparu pour de bon et on les a appelé des blacks. Ensuite est arrivé Afro-Américains, et Jim n'est pas à l'aise avec ce terme. Il est sûr qu'il doit y avoir une nouvelle expression qu'il n'est pas suffisamment dans le coup pour avoir entendue. Il a donc décidé que la solution est de ne jamais aborder le sujet de la race, et d'essayer d'éviter autant que posible les non-blancs.

Jim déteste aussi les racistes. Ce sont des imbéciles.

Il y a ainsi deux types d'individus qu'il essaie toujours d'éviter, les non-blancs et les racistes. Si vous ne parlez jamais à aucun de ces deux groupes, vous pouvez imaginez que la race n'existe pas, exactement comme 𝕵𝖔𝖍𝖓 𝕷𝖊𝖓𝖓𝖔𝖓 nous suggérait de le faire [...]

La seule raison pour laquelle il a pensé à la race dernièrement c'est parce qu'il se demande si sa voisine est mexicaine, et si oui, comment on appelle les Mexicains de nos jours. Bien sûr, on peut parler à une mexicaine sans mentionner le fait qu'elle est mexicaine, mais si le cas se présente vous courez le risque de dire quelque chose d'inapproprié si vous ne maîtrisez pas la terminologie actuelle. [...]

Il est tellement habitué à ne pas se mêler des affaires des autres qu'il deteste que sa nouvelle voisine occupe ses pensées." - Chap 2 - P.40-41 -

Violation mineure d'un accord tacite

On ne peut pas cacher ce qu'on est indéfiniment

Fin du rêve américain, le début de la fuite

Les proclamations de liberté précèdent souvent des bains de sang

Un baume sur une plaie ouverte suivi de l'arrachage du pansement...

Un grand merci à mes amis babeliotes qui m'ont donné l'envie de découvrir cet Auteur 5 étoiles...

Supprimer ses émotions peut être excellent pour la santé mentale 😁😬
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Ils savent tout de vous

Y a des gens, ils ont des super-pouvoirs.

Moi, par exemple, je peux siffler un pot de Nutella, modèle familial, en moins d'une heure. Je vous passe les problèmes digestifs qui en découlent mais on doit être très peu dans le monde à pouvoir se targuer d'un tel super-pouvoir aussi super con.

Brooks Denny, lui, tape dans la division supérieure.

Son truc, la faculté de s'approprier les moindres pensées d'autrui et des truies itou car le bonhomme perce également à jour la plus infime réflexion animalière.

S'il n'était qu'un taulard condamné pour meurtre et croupissant au fond de sa cellule, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Problème, le FBI s'y est intéressé de très près, l'a missionné en loucedé, lui permettant ainsi de prendre la tangente.

Jared Snowe, policier dans le Michigan, connait un taux d'élucidation frôlant le grand chelem et pour cause, ses facultés mentales n'ont rien à envier à notre prisonnier en vadrouille.

C'est donc tout naturellement qu'il se voit approché par l'agent fédéral Terry Dyer histoire de récupérer la petite boulette gouvernementale.

Grosse promotion en vue. Enfin j'dis ça, j'dis rien, tout le monde n'a pas la chance d'être télépathe.



Le peu que je connaissais de Levison - Arrêtez-moi là - m'avait déjà botté à l'époque.

Même satisfaction béate en refermant sa dernière mouture.

Les capacités psychiques poussées à leur maximum, sujet rare et intrigant n'étant pas sans rappeler l'inénarrable film Scanners d'un Cronenberg alors très inspiré.

L'écueil d'une telle intrigue, se retrouver rapidement, tel Bébert le hamster dans sa roue, à s'agiter sans avancer d'un iota.

Levison balaie ces mesquines appréhensions d'un remarquable revers lobé smatché.

Plume nerveuse, narration palpitante, moult rebondissements qui feraient passer le Marsupilami pour une grosse feignasse amorphe de Paresseux. La réussite est totale et exemplaire. Le plaisir presque divin.

C'est pas pour avoir l'air de chercher la p'tite miette mais appeler quelques uns de ses protagonistes Denny, Terry et Jerry, heuuu, comment dire, ça fout un peu le boxon dans le ciboulot d'un mec gavé à l'huile de palme. Lien de cause à effet ? Y aurait peut-être de quoi creuser...



4,5/5
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Un voisin trop discret

Cela fait trente ans que Jim, chauffeur Uber sexagénaire, cultive scrupuleusement sa tranquille solitude, loin de ce monde dont il n’attend plus rien sinon qu’il lui fiche définitivement la paix. Aussi, lorsque sa nouvelle voisine, épouse de militaire et mère d’un bambin de quatre ans, frappe à sa porte, c’est un courant d’air en passe de devenir bourrasque qui vient secouer son immuable routine, mettant fin à sa protectrice invisibilité…





Il ne faut pas longtemps pour se prendre d’une sympathie curieuse et amusée pour ce dur à cuire misanthrope au coeur tendre, appliqué à se faire oublier en même temps que son passé, et qui, malgré lui, se retrouve embarqué dans ce qu’il s’était juré qu’on ne l’y prendrait pas. Tandis que s’impose à l’esprit la silhouette et la voix de Clint Eastwood, se développe une intrigue pleine de surprises et de rebondissements imparables qui, du terrain où interviennent les forces spéciales américaines, aux bases où s’organise la vie des familles d’engagés, nous plonge avec réalisme dans le quotidien et les vicissitudes des militaires de carrière et de leurs proches. Comment Jim aurait-il pu s’attendre à ce qu’un objectif raté en Afghanistan l’oblige à sortir de sa prudente retraite et à se compromettre dans une histoire glissante qui pourrait lui coûter cher ?





Cet effet papillon croise les destins des personnages avec autant d’ironie que de suspense. Car, sans avoir l’air d’y toucher, et sans jamais se départir de sa bluffante justesse de ton et de psychologie, l’auteur multiplie avec humour les coups de griffe contre les travers du monde et en particulier de l’Amérique, comme l’inanité de ses interventions et de ses frappes anti-terroristes, son acharnement à masquer ses bavures militaires, le mépris de son armée pour ses traumatisés - ces « coquilles vides » qu’elle rend sans considération aucune à leurs familles -, la surenchère à la couverture santé avec laquelle elle motive ses engagés, ou encore l’éternelle et absolue incompatibilité entre carrière militaire et homosexualité.





Entre comédie de mœurs et polar, cette tragi-comédie, aiguisée par un regard joyeusement cynique, s’avère une lecture délicieuse, aussi juste qu’amusante et captivante. Elle se dévore d’une seule traite et s’achève sur une évidence : il faut courir découvrir l’entière bibliographie de cet auteur, au si irrésistible talent. Grand coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un petit boulot

C'est l'histoire d'un mec, il a pas eu de bol.

Plus de taf, plus de femme. Faire sans télé et aspi, il gère encore, question de volonté.

Histoire de pas sombrer aussi sec et définitivement que le Titanic, Jake va décider de se reconvertir.

Pas con.

Ding dreling, c'est m'dame la chance qui vient toquer à ta porte.

Naaan, c'est surtout le mafieux du coin qui vient solliciter tes penchants naturels pour le flouze.

Tu veux du blé, tu flingues bobonne.

Le deal est aussi simple que ça.

Allez, qu'il s'est dit notre Jake, on a vu des porte-flingues bien plus nases que moi. Une bastos à bout portant et rebonjour copain banquier, best friend for ever avec pouces et index joints en forme de coeur sur fond de Céline Dion.

Et puis ce nouveau boulot au magasin d'essence, chez mon pote Tommy, devrait me filer un alibi en béton armé, lui aussi, pour peu que Patate, mon comparse de station tenant bien plus du clochard intellectuel que du futur prix nobel, ne foire pas tout dans les grandes largeurs qui lui servent habituellement de jalon.



Levison, c'est bon !

Ce type possède l'art et la manière de taper là où ça fait mal avec une légèreté déconcertante.

Et dire qu'il s'agit là de son premier roman, j'en reste comme deux ronds de cake.



Jake Skowran, en anti-héros sympatoche, se pose là.

Levison, habité par une verve caustique communicative, réussit le tour de force de faire passer un salopard opportuniste qui s'ignore pour le mec que l'on souhaiterait tous avoir comme pote de chambrée.

A l'abri de tout début d'embryon de réflexion existentialiste, ce type, dans le fait de buter autrui, n'y verra jamais rien d'autre qu'un job grassement payé qu'il exécutera d'ailleurs avec une conscience professionnelle kouasi mystique. Ah si, il cogitera quand même dur dans le but de ne jamais se faire pincer.

Curseur empathique, zobi sur toute la ligne.

Une cible, une balle. C'est comme ça qu'il fera son trou.



L'on se doute bien que tueur à gage, comme roue de secours, ça laisse à désirer niveau sécurité de l'emploi et pérennité dans la profession.

En grossissant le trait à l'extrême, Levison aborde la problématique des exclus à fond de point mort sur l'autoroute du bonheur. Normal, plus de ronds pour foutre de "les sens" dans le palpitant et le ciboulot.



Outre un récit jubilatoire, mention spéciale à la galerie de portraits.

Ami Patate, si tu savais lire, tu découvrirais que cet hommage appuyé t'est personnellement destiné.



Petit Boulot, énorme panard de lecture !
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Pour services rendus

Du Nouveau-Mexique au Vietnam, il n'y a parfois qu'un pas, surtout quand les souvenirs de guerre s'en mêlent. Mais quand la politique tente de contrôler la mémoire, c'est alors la vérité et le mensonge qui risquent de s'emmêler…



Ma chronique complète et mon premier article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Pour-se..
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Un petit boulot

Iain Levison , j'ai fait sa connaissance il y a peu en lisant " Un voisin trop discret " , roman qui m'avait beaucoup , mais vraiment beaucoup plu pour son contenu bien " particulier " , et son style complétement hors - norme , déjanté mais tellement proche , finalement , du lecteur .

Ne nous trompons pas. Dans " Un petit boulot " , la situation du héros est désespérante et ... désespérée , pas loin du " geste suprême ". L'usine de la petite ville a fermé , sa petite amie a fui avec le commercial du marchand de voitures , tout ou presque , chez lui , a été saisi .Pas le moindre petit boulot en vue , l'annonce d'une déchéance certaine ...Seul un miracle pourrait inverser le cours des choses .....quand surgit ...Zorro ? Non , bien mieux .

C'est là que tout bascule car le miracle va se produire , l'horizon se dégager, les projets refleurir . De quoi , s'agit - il ?, Oh , trois fois rien , juste un petit service à rendre à un ami ....Dès lors , le récit va tomber dans ce que j'appellerai une caricature maîtrisée , un feu d'artifice d'actions improbables où tout le monde va en prendre pour son grade , certains , toutefois " mangeant un peu plus chaud " que les autres .

Faire passer un sujet grave en faisant rire n'est pas un exercice facile et Levison est tout simplement excellent , voire même génial . Même le plus " pisse- vinaigre " d'entre nous va être conquis ....si ..si..

J'ai eu l'impression , dans certaines situations et avec toutes les réserves d'usage , cette réflexion m'étant toute personnelle , de retrouver la subtilité, l'humour , le second degré désopilant des " tontons flingueurs " et vous comprendrez pourquoi on peut regretter , pour notre anti - héros , l'absence du silencieux tant désiré...Rassurez - vous à ce sujet , le dénouement ne vous décevra pas ....mais vous surprendra sans doute , le bouquet final . Peut- être, sans doute , comprendra - t- on aussi , l'intérêt de l'art du cinéma pour cet auteur dont de nombreux romans ont été adaptés pour le grand écran. Je ne les ai pas vus , mais ...tout vient à point pour qui sait attendre .

J'imaginerais bien une classe de lycée " décortiquer " tous les effets comiques et déjantés et leur application au service d'un sujet qui , hélas , ne prête pourtant pas à la " gaudriole " .

Le bandeau rouge de présentation le mentionne , citant " Télérama " ( tout de même ) , nous avons entre les mains " un antidote à la déprime " . Dans ces temps empreints de morosité, je vous l'assure , vous allez retrouver le sourire , peut - être même le fou rire , et c'est presque un luxe , non ?

Pour ma part , lecture en moins de deux jours , " ça coule tout seul " , et ce ne sera pas le dernier Levison . Mon libraire , qui partage mon avis , a du stock et Levison , lui , de nombreux fidèles m' a - t- il avoué ( pas Levison , le libraire , Nicolas ) .

Allez , y'a pas d'mal à se faire du bien ..Comment ? Remboursé par la sécurité sociale ? Essayez de lui adresser votre ticket de caisse . On ne sait jamais ,sur un malentendu , tout est possible .Il est vrai que c'est bien mieux qu'un antidépresseur....

A bientôt.
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Un voisin trop discret

C'est un roman assez " improbable " dont je viens de tourner la dernière page en me félicitant que ladite dernière page fusse bien présente car , ça alors , c'est une idée de génie que , je l'avoue , je n'avais pas vu venir . Quand on dit que " c'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses " , comme aurait dit la mère Denis , " c'est ben vrai , ça" ." Sacrée Vedette" , soit dit en passant , cette dame . Remarquez , ne " rien voir venir " , ce n'est pas qu'à la fin que je n'ai rien vu , en ce qui me concerne .Je ne suis pas assez " futé " pour contenir et repousser inlassablement les " assauts" littéraires et les idees originales de Iain Levison . Il ne manque pas de roublardise , le bougre , pour , comme disait ma grand - mére , vous " rouler dans la farine " ce qui est toutefois moins grave que de rouler dans un escalier . Je dis ça , je ne dis rien si ce n'est que " certains ont essayé...Ils ont eu des problèmes " , vous verrez bien...

Dans ce roman dont le genre est tout de même un peu compliqué à définir, tout est complexe . Des militaires , des familles composées de " bric et de broc " où les épouses attendent le retour des maris mobilisés, un sympathique épicier d'un quartier qui a bien changé , un enquêteur de police qui s'apprête à prendre sa retraite, des homosexuels ( qui ne demandent rien à personne ) , un " vieux monsieur de 60 ans " ( vous apprécierez le " vieux " , je ne plaisante pas , 60 ans , vieux !!! Faudrait pas chanter ça à notre président, il pourrait en faire tout un fromage ...ou une réforme ) qui vit bien tranquillement jusqu'à l'arrivée d'une " jeune femme " et de son fils dans l'appartement voisin .

Vous mettez tout ce petit monde dans un shaker, vous secouez bien , vous plantez le décor d'une Amérique du " Cétait mieux avant " et vous voilà embarqué dans une drôle d'histoire , et même...dans une histoire drôle. Il aime jouer , le Levison , le roi de la manip , de la dérision, du quiproquo , du suspense aussi ( voir , première ligne , mon allusion à la dernière page...) .

Vous peinez à me suivre ? C'est sans doute qu'il a " déteint " sur moi , l'auteur . Pour tout vous dire , j'ai " ramé " un peu au départ pour tout " mettre en place " et puis , miracle " tout s'est bien calé et je n'ai eu de cesse de vouloir savoir, savoir , savoir .. . Maintenant que " je sais " ( oui , Jean Gabin ne cesse de me ramener à plus de modestie avec sa célèbre et superbe chanson ) mais comme aurait dit la non moins grande " Annie Cordy , j'voudrais bien mais j'peux point " m'empêcher de vous dire que ....j'ai passé un fort bon moment avec ce roman . Ah ben non , vous ne vous attendiez pas à des révélations sur ..LE CRIME ...tout de même ? Ce serait dommage , croyez moi .A bientôt, chères et chers amis ....A très bientôt si vous faites bien attention à l'escalier. Il est ...raide .Y'en a qu'ont ......
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Un petit boulot

Un petit boulot : une petite pépite...

Bien sûr il y a le froid, l'hiver, le chômage, le désespoir et la misère chaque jour plus envahissante, cette petite ville victime de la course aux profits pourrait se situer n'importe où aux Etats-Unis ou en Europe...

Mais il y a surtout l'impuissance, la révolte, l'écoeurement face à toutes ces vies volées. Personne n'appelle plus Jake au téléphone sauf la boîte de recouvrement des créances, il n'a plus de chauffage et l'avenir s'annonce encore plus sombre.

Plus encore que la misère sociale, il y a la solitude et la perte des repères.

Jake va retrouver sa dignité grâce à ce petit boulot, et aussi une place dans la société, lui qui ne servait plus à rien va retrouver la considération et la satisfaction de faire quelque chose.

Quel personnage peut moins inspirer l'empathie qu'un tueur à gages ?

Iain Levison réussit ce tour de force, on aime Jake, on a peur pour lui et on veut qu'il gagne sur ce monde absurde dépourvu d'humanité, dominé par la cupidité et la bêtise.
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Tribulations d'un précaire

Jack London est de retour : il s'appelle aujourd'hui Iain Levison. "Tribulations d'un précaire" est le "Martin Eden" des années 2000.



Férocement drôle (le passage sur le travail de fournisseur de fuel est à mourir de rire), d'un réalisme implacable (la description des conserveries de pêche en Alaska), désenchanté (pour ne pas dire désespéré), ce récit-témoignage est une description sans concession de la société américaine (et donc, à quelques nuances près, de la nôtre), basée sur une précarité du travail qui est la forme actuelle de l'esclavage.

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Ils savent tout de vous

Un petit thriller mettant en scène deux hommes télépathes (un meurtrier emprisonné qui retrouve sa liberté, un flic un tantinet naïf) et une jolie femme aussi câline qu'un serpent.

L'accent est mis sur la télépathie (don, avantage ou handicap ?) et ses corollaires. Conséquences qui créent des revirements de situations, parfois amusants, déterminant la cadence TGV du recit. Mais Levison ne raconte pas qu'une histoire de course-poursuite... mine de rien, il dénonce également l'obsession sécuritaire américaine et la manipulation vicieuse dans le but -toujours- de s'arroger du pouvoir.



Une fin un peu trop abrupte m'ont fait étoiler le livre à 3,7/5.
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Un voisin trop discret



Après un rendez-vous chez son médecin, qui lui a conseillé de perdre un peu de poids et l'a trouvé un brin déprimé et stressé, Jim, chauffeur Uber, rentre chez lui. Bien qu'il ait tout tenté pour échapper à sa nouvelle voisine de palier, celle-ci lui ouvre gentiment la porte d'entrée de l'immeuble et se présente. Arrivés à l'étage, sans ses clés pour pouvoir rentrer chez elle, Jim propose gentiment de "forcer" sa porte, prétextant qu'il exerce le métier de serrurier. S'il évite autant que faire se peut ses semblables, c'est pourtant dès le lendemain que Corina se présente à sa porte. Son mari, militaire en Afghanistan, a, semble-t-il, vidé leur compte en banque en un rien de temps, la laissant sur le carreau. Jim lui avance alors 1000 $. De l'argent qu'il garde visiblement dans sa chambre...

Militaire dans les Forces Spéciales, Kyle Boggs sait que son homosexualité, bien que cachée depuis des années, risque, un jour ou l'autre, de nuire à sa carrière qu'il veut grandissante. Aussi, pour n'éveiller les soupçons de personne, il propose à son ancienne petite amie, Madison, de l'épouser, de quitter le Texas et de s'installer avec lui...

Robert Grolsch est tireur d'élite dans les Forces Spéciales. En ce moment en Afghanistan pour une mission, une fois celle-ci terminée, il s'offre un repos bien mérité avec son amante, le capitaine Leann Sullivan. Et tant pis pour sa femme, Corina et son fils, s'il a vidé le compte en banque...



Associable et au passé plutôt secret, Jim va, bien malgré lui, se trouver embarqué dans une drôle d'histoire, tout ça à cause de sa voisine de palier, Corina Grolsch. Femme de militaire mal mariée et cocue, elle n'est au courant de rien pour tout ce qui concerne le boulot (et les à-côtés) de son mari. Ajoutez à cela un militaire homosexuel qui va se trouver être le binôme de ce dernier et l'on obtient un roman jouissif, oscillant entre le drame et la comédie. Autour d'un scénario bien huilé, Iain Levison fait se rencontrer une galerie de personnages qui, au début du roman, semblent ne rien avoir en commun. Il dresse une peinture plus vraie que nature d'une Amérique désœuvrée, notamment le corps militaire (que ce soit ses hommes en action, ceux qui en reviennent dépressifs ou encore les femmes de ces militaires installées dans les bases). En un peu plus de 200 pages, ce court roman, pourtant dense, est un vrai régal de lecture, de par son intrigue maîtrisée, ses personnages hauts en couleurs, sa plume précise, son humour désabusé ou encore son dénouement inattendu.
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Ils savent tout de vous

«Depuis environ une semaine il se sentait… réceptif. Comme s'il pouvait ressentir les émotions des autres.»



C'est mon premier livre de Iain Levison et je découvre cet auteur grâce aux deux critiques qui attisent ma curiosité, je nomme donc Dixie39 et Domi_V.



Qu'est-ce que le titre peut bien vouloir dire ?

Qu'est-ce qu'on y retrouve donc ?



C'est une histoire qui se lit bien, tu fais la connaissance des deux héros : l'un est policier et l'autre est un condamné à mort. Ils se retrouvent tous les deux mêlés à un complot. Est-ce qu'ils se font manipuler ? Ils se trouvent qu'ils sont tous les deux télépathes. Comment vont-ils réagir ? Est-ce qu'ils entendent vraiment les pensées de l'autre ? Comment les événements vont se dérouler par la suite ?



«Swowe recula, dos contre le mur, et sortit son arme. Je lis dans tes pensées. Tu lis dans les miennes. Nous communiquons par télépathie. À travers un foutu mur. C'est dingue, hein ?»



Dans l'ensemble, je trouve que c'est un bon moment de lecture. C'est un petit thriller où l'action est présente ainsi que le suspense est au rendez-vous. Tu te demandes toujours : «Qu'est-ce qui va arriver ?»

Je reconnais là que l'auteur amène très bien son sujet. Il aborde des thèmes intéressants pour le lecteur et on peut se mettre également à la place des personnages. C'est tout naturel, qu'on vient à se poser la question : «Est-ce que c'est tout naturel d'être un télépathe ?»

Je mentionne également que l'auteur possède une écriture vive, les chapitres sont courts et on parvient à bien suivre l'histoire. Il capte également mon attention par son humour, que j'apprécie au fil des pages.



C'est un bon petit livre, à lire entre deux pavés. C'est aussi un roman de science-fiction et l'histoire est bien menée, on va à la rencontre des autres personnages. L'auteur réussi à maintenir ta concentration, on aime suivre les personnages et c'est vrai que la fin est vite arrivée. Il me semble qu'il manque quelque chose pour être vraiment satisfaite de la finale.



«Ian Levinson nous entraîne dans un suspense d'une brûlante actualité, où la surveillance des citoyens prend des allures de chasse à l'homme. Mais sait-on tout de nous ?»



Je finis sous cette note, dans la préface. Je remercie Srafina de notre bel échange autour de ce livre. C'est une lecture où on prend plaisir à découvrir l'aventure des deux héros. Je n'en dis pas plus, je me demande si on ne deviendrait pas «Parano» si les autres pourraient lire dans nos pensées ?

Je suis surprise de ma découverte pour cet auteur et de l'intérêt que je porte à cette histoire. J'ai hâte de découvrir ses autres romans et je conseille les critiques de mes amies (Shan_Ze et Marina53) à lire ainsi que les autres sur ce site.
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Arrêtez-moi là !

Joe le taxi y va pas partout, y marche pas au soda. D’ailleurs, il enfile son blouson pour descendre au pub du coin de la rue retrouver son collègue et se payer une Desperados et quelques bières. Après tout, il a fait une belle course de l’aéroport au quartier Sud. Le temps de prendre ses clés qu’on frappe à la porte. Pourvu que cela soit la voisine en peignoir négligemment ouvert venue lui emprunter de la farine et des pommes pour faire une tarte aux pommes. Pas de bol, deux flics, l’air patibulaire et pas hilare du tout face à son esprit, je crois que pour une fois, le chauffeur va se faire conduire. Au poste, menotté, giflé, frappé, et même pas une bière dans le gosier.



Samedi soir. Tout comme ce soir.

J’entends un cri dans le couloir…



Je voulais juste boire une bière, comme tous les samedis, comme tous les soirs. Je voulais juste sortir prendre l’air, je n’avais pas l’idée que cet air de Dallas, univers impitoyable, allait m’amener dans ce Couloir. Pas celui d’un hôtel 4 étoiles, ni même celui de ta chambre. Celui avec un C majuscule dont on écourte la fin en pensant à la sienne, sa fin, la fin de sa vie, le Couloir de la mort. Pourtant rien ne laissait paraître un tel présage (demandez à JFK ce qu’il en pense), par moment il ne faut pas grand-chose pour qu’une vie bascule de l’espoir à la mémoire, surtout à Dallas, Texas (pas d’accord JF ?). Pourtant, j’ai regardé tous les épisodes des Experts (mais ceux qui ne sont pas à Dallas, d’ailleurs je ne connais pas d’experts dans le Texas, à part Chuck Norris…), la recherche d’ADN et de preuves irréfutables n’ont plus aucun secret pour moi. Pourtant, je connais par cœur tous les membres des Esprits Criminels et à la fin, ils attrapent toujours le vrai criminel parce qu’ils rentrent dans son esprit.



J’ai regardé New-York unité spéciale, j’ai regardé New-York police judiciaire. Je connais tout de la Police, de sa droiture de son honnêteté et de sa ténacité à rechercher le criminel, le vrai, celui qu’on voit au début de l’épisode libre et insouciant, puis menotté et honteux à la fin de l’épisode. Et j’ai même vu toutes les saisons d’Ally McBeal alors putain, je sais comment se déroule un procès. Je sais ce qu’il faut faire pour gagner un putain de procès et je sais que ça ne se gagne pas avec un commis d’office gras du bide les doigts bouffis et collants de sucre glace (non, par expérience télévisuelle, rien ne remplace une mini-jupe et une putain de paire de guiboles qui affolent les palpitations des jurés et du vieux juge). Non, une affaire criminelle ne devrait pas se jouer pas comme ça, sur des détails aussi infimes et saugrenus, c’est ce que doit se dire Joe le taxi qui joue plus du saxo, lorsqu’il médite dans le Couloir avec Clarence, son nouveau pote de Couloir, sur sa putain de vie. Et cette putain de vie ne se retrouve pas dans les séries américaines. Méditation sur la justice et l’injustice, sur les médias, la Police, le taf, l’espoir et la résignation, comme une envie de crier…



Un long hurlement interminable de chagrin incontrôlé. Ou de panique. J’entends le Cri du Taser qui va suivre à coup sûr, mais à la place vient un autre hurlement. Je perçois un bruit de bagarre, et un homme qui parle doucement, mais pas ce qu’il dit, rien que le lent murmure de sa voix. Ils passent devant ma cellule et je comprends que le hurleur est Clarence. Rien de surprenant. Depuis que je suis ici, c’est lui le responsable de presque tous les troubles nocturnes. Normalement, il aurait dû déjà être passé au Taser. L’homme qui murmure passe devant ma cellule et je m’aperçois que tout en marchant il lit un verset de la Bible.

Je frissonne. C’est le soir de l’exécution de Clarence.



Alors un conseil, Joe le taxi, si tu ramènes une bourgeoise chez elle, ne va pas toucher ses fenêtres, même si tu sens que c’est du bel ouvrage. Et sur le chemin du retour, ne ramasse pas les deux jeunes étudiantes complètement pintées, même si elles sont en minijupes le rire facile et le sourire aussi ravageur que leur cul.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Ils savent tout de vous

Pratique quand on est policier de découvrir un jour qu’on est capable de lire dans la pensée du prévenu qui vous fait face. Cela simplifie diablement les interrogatoires.



Mais c’est questionnant tout de même. Et quel réflexe avons-nous presque tous quand nous avons une question qui nous taraude (elle n’a même pas besoin de nous tarauder longtemps…) : internet bien sûr.

Et Snowe découvre qu’il n’est pas le seul. sauf que cette recherche le fait repérer par d’inquiétants sujets du FBI, qui ne mettent pas longtemps à le loger.

Denny, un meurtrier, un tueur de flic de surcroit, attend dans le couloir de la mort que l’on daigne venir mettre fin à ses jours. Lui aussi lit clairement dans les pensées de ses interlocuteurs. Il flaire l’entourloupe quand une drôle de dame (Terry) aux pensées inaccessibles (elle prétend avoir subi une intervention sur le corps calleux pour traiter une épilepsie) vient lui proposer un job contre la négociation de sa peine. Refuser ou accepter, à cette page de son histoire, il n’a plus grand chose à perdre.



La mécanique bien huilée est ruinée par un grain de sable dans le scénario imaginé par Terry, et c’est alors une course poursuite qui s’engage avec des gens bien décidés d’un côté comme de l’autre à se sortir de ce mauvais pas.



Si l’intrigue met quelque temps à s’installer, la mayonnaise finit par prendre et cela devient un petit bonheur! L’humour (assez noir) est au rendez-vous pour alléger cette histoire qui fait froid dans le dos. De quoi enrichir les argumentations de la théorie du complot, et être tenté se débarrasser de tout ce qui fait de nous une cible potentielle aisément traçable: téléphone, ordinateur, carte bancaire ….



La télépathie comme thème d’un polar, c’était risqué. Mais le défi est relevé, ça marche, grâce à l’imagination et au talent de satiriste de l’auteur.



De quoi susciter l’envie de découvrir les autres publications de Iain Levison, que je ne connaissais pas.








Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Un voisin trop discret

Commencer le nouveau roman d’un auteur que l’on affectionne suscite souvent deux sentiments contradictoires, la certitude de passer un bon moment et la crainte diffuse d’un air de déjà-vu.



C’est du moins ce que m’inspirait « Un voisin trop discret », le nouveau roman de Iain Levison, auteur né en Écosse, qui depuis « Un petit boulot » s’attache à décrire avec une irrévérence rafraîchissante les travers d’une certaine Amérique.



Multipliant les personnages, entremêlant les arcs narratifs, sans jamais se départir de son humour caustique « so british », Levison insuffle une dynamique qui dissipe aussitôt toute appréhension.



Jim, sexagénaire solitaire, et chauffeur Uber de son métier broie du noir. L’arrivée de Corina, sa pétillante voisine portoricaine accompagnée de son fils de quatre ans va lui redonner un goût de vivre qu’il pensait définitivement oublié.



Kyle, jeune homme homosexuel et ambitieux, membre des Forces Spéciales, propose à son ex-petite amie Madison un mariage de raison, destiné à lui servir de couverture au sein d’une institution peu friande de son orientation sexuelle.



Lors de la mission en Afghanistan qui suit de quelques jours sa demande, Kyle va devoir faire équipe avec Grolsh, le mari de Corina, sniper émoussé par de longs mois passés sur le front.



Dans ce court roman, Iain Levison, réussit avec une virtuosité étonnante à construire un récit à suspense qui multiplie les angles de vue et les intrigues mais ne perd jamais son lecteur. Il parvient en quelques paragraphes à nous faire éprouver une forme d’empathie immédiate pour ses protagonistes : de Jim, vieux loup solitaire à Grolsh, soldat au bord de la rupture, tous les personnages prennent vie sous la plume acérée de l’auteur.



Dans ce tableau en forme de « Rubik’s Cube », les acteurs ne sont évidemment pas toujours ceux qu’ils paraissent être. Avec une malice que n’auraient pas reniée les frères Coen, Levison nous entraîne, pour notre plus grand plaisir, dans les péripéties drolatiques où vont s’entrechoquer les destinées de Corina, Madison, Jim, Kyle, Grolsh et quelques autres encore.



Au-delà de la maestria de la narration, c’est la distance mi-amusée, mi-ironique avec laquelle l’auteur regarde ses personnages qui m’a marqué à la lecture « d’un voisin trop discret ». Il ne juge pas ses protagonistes et nous laisse au contraire une forme d’espace, de latitude pour nous forger notre propre idée du comportement des uns et des autres. L’humour décalé de Iain Levison emporte une nouvelle fois la mise : en reposant le roman, j’ai imaginé sans peine un sourire goguenard se dessiner sur son visage de démiurge malicieux et réjoui de ses talents de prestidigitateur littéraire.

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Ils savent tout de vous

Ça lui est venu soudainement. Il se sentait plus réceptif aux autres. Et lorsqu'il essaie de neutraliser un junkie qui tente de cambrioler une pharmacie, Jared Snowe, flic dans le Michigan, comprend qu'il se passe quelque chose. Il ressent la peur et la douleur du mec. Il va même jusqu'à entendre ce qu'il pense. Désemparé, un peu inquiet, il décide de ne pas en parler. Un don qu'il ne comprend pas et dont il aimerait se débarrasser même s'il se rend compte que ça lui sert fortement pour le boulot. Sa carrière prend de l'envol.

Au même moment, dans les couloirs de la mort de la prison de Dunlap, dans l'Oklahoma, Brooks Denny, un tueur de flic, attend son heure. Aussi est-il surpris de recevoir la visite de l'agent fédéral Terry Dyer. Ayant des dons de télépathie, il pourrait être d'une grande aide au gouvernement. Il est emmené au siège de l'ONU, bien entouré et bracelet électronique à la cheville, pour une négociation entre un chef d'état africain et le gouvernement américain. Malheureusement, tout ne va pas se passer comme prévu pour l'agent Dyer...



Qui n'a pas rêvé de lire dans les pensées de l'autre? C'est ce qui arrive à ce flic, Jared Snowe, et à ce tueur, Brooks Denny, tous les deux évidemment surpris de ce don qui leur tombe dessus. Utilisé à bon escient, il peut s'avérer utile. Dans le cas contraire et dans la vie de tous les jours, il peut s'avérer assez pesant. Imaginez donc votre femme qui pense à la vaisselle qui traine dans l'évier pendant que vous faîtes l'amour. Ou votre patron marié qui fantasme sur votre collègue masculin. Outre ces deux personnages bien campés, les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment l'agent Terry Dyer, femme manipulatrice et antipathique. Iain Levison dresse un portrait plutôt amer de notre société. Il nous offre un roman sombre à l'intrigue haletante et originale, et à l'écriture alerte, non dénuée d'un certain humour, mêlant habilement la science-fiction et le policier.
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Un voisin trop discret

Dire que j’aime Iain Levison est un euphémisme.



À chaque nouveau roman, je me délecte de sa petite tonalité stylistique particulière, faite d’histoires bien ficelées, de recul et d’humour souvent sarcastique. Mais aussi de réflexions plus profondes sur les travers de l’époque, toujours lâchées l’air de rien au détour d’un paragraphe, sans jamais tomber dans la moralisation ambiante. Avec Un voisin trop discret - toujours traduit par Fanchita Gonzalez Batlle – Levison répond une fois de plus parfaitement à cette attente.



Chantre des anti-héros, il nous raconte ici la vie tranquille de Jim, retraité mais chauffeur Uber pour occuper le temps, lorsqu’il sort de son petit appartement. Une vie qui semble discrète et rangée, mais que son voisinage avec Corina, femme d’un soldat d’élite en mission en Afghanistan, va venir totalement bousculer.



Petite cause, grands effets : Jim qui n’avait de cesse que de faire oublier sa vie passée, va se retrouver au milieu d’un règlement de comptes, né d’un fait de guerre impliquant des agents d’élites américains engagés en opérations extérieures. Et à l’image du battement d’ailes du papillon, l’utilisation d’une balle Raufoss depuis une grotte cachée dans la montagne afghane peut avoir des répercussions jusque dans un petit immeuble de Philadelphie.



Et c’est là que Levison est fort : quand il met en scène les petites gens du quotidien (ce qu’il a lui-même vécu comme raconté dans Tribulations d’un précaire notamment) percutés par des événements qui les dépassent. Les parcours individuels qui ne devaient pas se rencontrer se croisent alors par hasard, et les petits secrets de chacun font voler en éclats la vie des autres. Les coquilles ne se réparent pas paraît-il…



Au passage, Levison continue de titiller l’Amérique en appuyant là où ça fait mal : la vacuité de l’engagement extérieur américain, les séquelles irrémédiables qui s’accumulent à chaque retour de mission, l’armée et son ancestral rapport à l’homosexualité, sans oublier la course à une meilleure couverture santé. Et son humour détaché reste l’arme la plus percutante pour évoquer ces sujets graves.



Vous l’aurez compris, fans de Levison précipitez-vous : le cru est excellent ! Et pour les autres, comblez-vite cette lacune : en 220 pages avalées d’une traite, vous rejoindrez les Levison’s addicts.
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Pour services rendus

Voici un roman à l'ironie douce - amère , entre passé et présent .

1969: Vietman, Freemantle , sergent aguerri , à la tête d'une section de combat et Drake , une jeune recrue peu douée sont embourbés au coeur de la jungle, épuisés , marchant sur un terrain piègé, dans un conflit de plus en plus absurde ......

2016 : ces deux - là se retrouvent .....quarante -sept ans plus tard .



Freemantle dirige le commissariat d'une petite ville du Michigan, sans illusion aucune.

Sa deuxième épouse Cara est d'origine vietnamienne .



Drake, ce soldat emprunté et malhabile est en campagne pour son poste de sénateur où il en vient à raconter ses faits d'armes au Vietman en version" "light " afin d'obtenir le vote des " Vétérans .

Il recourt à son ancien chef afin qu'il les valide : un sergent fiable, compétent et solide. En mal de réélection il a absolument besoin de son témoignage ....



On découvre coups bas, mensonges , déloyauté pour Drake, entre gadoue asiatique et arcanes du pouvoir aux Etats - Unis.

L'écriture est simple, directe, efficace et pertinente .Les personnages sont bien campés.

Ce qui frappe c'est l'expression du mensonge qui imprègne cet ouvrage au vitriol .

Mensonge orienté , manipulateur, malsain, mensonge utilisé en guise d'exorcisme, en version édulcorée pas inhabituelle, d'ailleurs ...mensonge d'état ...affirmations non vérifiables ?

Est ce que le mensonge serait parfois justifié ?

Et pour de bonnes ou mauvaises raisons ?

Mensonge nerf de la guerre en politique ?

Ce roman , entre manipulation éhontée et amitié , souvenirs lointains , loyauté et cynisme, corruption et hypocrisie est d'une acuité rare, une satire fine et acerbe où les réseaux sociaux et les fake News trop présents dans les médias jouent un rôle important et prennent une importance démesurée .....

Cette critique ironique au coeur de la politique aux Etats - Unis et ses dérives signe un bon roman noir où la politique , son jargon, sa mesquinerie laissent peu d'illusions ........comme bon nombre d'autres ouvrages de l'auteur , critiques parfois cinglantes et drôles de la société américaine .













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Ils savent tout de vous

Qu'elle serait notre réaction si du jour au lendemain on se reveillait avec des pouvoirs spéciaux ? mais pas n'importe lesquels celui de pouvoir lire dans les pensées.



Ce roman est rudement bien tourné parce que je me suis posée la question tout au long du roman... les avantages , les inconvénients.. et au final je ne sais toujours pas si j'aimerais ça..

L'auteur prend 2 personnages principaux.. un flic et de l'autre un détenu qui attend dans les couloirs de la mort.. alors bien sur l'utilisation de ce pouvoir n'est pas vraiment la même.

Mais derrière ça il y quelque chose de bien plus important.



Levison arrive a nous tenir en haleine par une écriture fluide, directe (un peu comme un uppercut quelque fois).. et un supens intéressant.. qui donne juste envie de savoir ou cela va nous mener.



Et puis le sujet de base est aussi une façon de voir une possible anticipation de ce que nos gouvernements sont capables pour tout diriger.. avec un quete du pouvoir et une mise en avant de la science a des fins douteuses, ou pas.
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Tribulations d'un précaire

Avant de devenir écrivain à temps complet, Iain Levison a enchainé les petits boulots. Quarante-deux, exactement, sur les 10 dernières années. Le panel est large et passe aussi bien par déménageur, livreur de fuel, poissonnier, découpeur de poisson en Alaska ou encore routier. Sans oublier les petites combines (comme offrir élégamment le câble gratuit à tous ceux qui en ont marre de payer pour regarder la télé). Malgré sa licence de lettre (qui semble finalement faire tâche dans son CV et qui lui a coûté la bagatelle de 40000$), il n'a rien trouvé qui corresponde à la hauteur de son diplôme et de ses rêves, à savoir écrire le grand roman américain . De ces expériences de travailleur itinérant, il en a tiré un livre intitulé "Tribulations d'un précaire"...



En nous racontant ses anecdotes, l'auteur dénonce ici et là les conditions de travail, souvent précaires, auxquelles il a été soumis. De l'université qui coûte cher et ramasse plus d'argent qu'elle ne produit de travailleurs à l'agence d'intérim devenue aujourd'hui le plus gros employeur des États-Unis en passant par les cadences de travail ou le manque de formation, il dépeint une société bien amère, quelque fois désespérante mais non sans un certain humour parfois caustique ou cynique. L'homme est devenu un outil de travail, interchangeable et remplaçable à l'envi au nom de l'argent. Des tribulations terrifiantes, sans concession et qui sonnent justes, d'un homme engagé, voire enragé.
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