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Citation de Testifly


Il posa les mains sur ses épaules et rencontra la fraîcheur de sa peau nue. Lorsque leurs visages se rapprochèrent, il était si peu sûr de lui qu'il crût qu'elle allait s'enfuir, ou le gifler du plat de la main, comme dans les films. Sa bouche avait un goût de rouge à lèvres et de sel. Ils s'écartèrent, le temps d'une seconde, il la prit dans ses bras et ils échangèrent un nouveau baiser, plus confiants cette fois. Avec audace, ils se touchèrent du bout de la langue, et c'est alors qu'elle laissa échapper ce soupir de défaillance qui, il le comprit plus tard, était le signe d'une transformation. Jusque-là, le ridicule d'avoir un visage familier si près du sien avait perduré. Ils se sentaient observés par les yeux stupéfaits des enfants qu'ils avaient été. Mais le contact des langues, muscles vivants et fuyants, chair humide contre chair, et l'étrange plainte qu'il lui arracha changèrent tout. Il eut l'impression d'être pénétré, transpercé de haut en bas, de sorte que son corps s'ouvrait et qu'il fut capable de sortir de lui-même et de l'embrasser librement. Cette conscience de soi était maintenant devenue quelque chose d'impersonnel, de presque abstrait. Le gémissement qu'elle avait poussé était avide, et le rendait avide à son tour. Il la poussa brutalement dans l'angle, entre les livres. Pendant qu'ils s'embrassaient, elle tira sur ses vêtements, s'acharnant sans résultat sur sa chemise, sa ceinture. Leurs têtes roulèrent et chavirèrent l'une contre l'autre tandis que leurs baisers se faisaient plus dévorants. Elle le mordit à la joue, pas vraiment par jeu. Il s'arracha d'elle, puis revint et elle lui mordit profondément la lèvre inférieure. Il lui baisa la gorge, lui renversant la tête contre les étagères, elle le saisit par les cheveux, guidant son visage vers sa poitrine. Apres quelques tâtonnements maladroits, il trouve la pointe de son sein, petite et dure, et l'entoura de sa bouche. Le dos de Cecilia se raidit, puis frémit tout du long. Un instant, il crut qu'elle s'était évanouie. Elle lui entoura la tête de ses bras et, lorsqu'elle resserra son étreinte, il se redressa de toute sa taille, pour tenter de reprendre souffle, et l'enveloppa, lui écrasant la tête sur sa poitrine. Elle le mordit de nouveau et tira sur sa chemise. Lorsqu'ils entendirent un bouton rebondir sur le parquet avec un léger bruit, ils durent réprimer un petit sourire et détourner les yeux. Un effet comique aurait tout gâché entre eux. Elle emprisonna son téton entre ses dents ; la sensation fut insupportable. Il lui renversa le visage et, l'enserrant contre sa poitrine, lui baisa les yeux et sépara ses lèvres avec sa langue. Frappée d'impuissance, elle laissa de nouveau échapper comme un soupir de déception.
*******[...] Ils étaient au-delà du présent, en dehors du temps, sans souvenirs et sans futur. Il n'y avait plus qu'une sensation qui effaçait tout, excitante et envahissante, et le son de l'étoffe sur l'étoffe de la peau sur l'étoffe tandis que leurs membres se coulaient l'un par-dessus l'autre dans cette lutte sensuelle et sans relâche. [...] Ils s'embrassèrent de nouveau, les bras de Cecilia noués derrière la tête de Robbie. Elle lui lécha l'oreille, puis en mordilla le lobe. Accumulées, ces morsures l'aiguillonnèrent, l'enragèrent, le stimulèrent. Sous sa robe, il chercha ses fesses et les serra violemment. Les yeux dans les siens, elle allongea le bras pour ôter ses chaussures. Une agitation désordonnée s'installait à présent, recherche de boutons, de positions de jambes et de bras. Elle n'avait vraiment aucune expérience. Sans dire un mot, il guida son pied sur l'étagère la plus basse. Ils étaient gauches, mai trop oublieux d'eux-mêmes à présent pour ressentir une quelconque gêne. Lorsqu'il retroussa de nouveau la robe de soie moulante, il pensa que son expression d'incertitude reflétait la sienne. Mais il n'y avait plus que l'inévitable, et il ne leur restait plus qu'à l'atteindre.
*******[...] Elle murmura son nom avec la circonspection d'un enfant qui s'essaie à des sons distincts. Lorsqu'il énonça le sien en réponse, on aurait dit un mot nouveau - les syllabes restaient les mêmes, le sens était différent. Enfin, il prononça ces trois mots simples que nul art médiocre, nulle mauvaise foi ne réussiront jamais à déprécier tout à fait. Elle les répéta, avec exactement la même légère insistance sur le dernier mot, comme si elle était la première à les dire...
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