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Critiques de Ibn Battûta (7)
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Voyages, tome 1 : De l'Afrique à La Mecque

Ma voisine Laurence aime le désert du Moyen Orient ( elle se prend pour "Lawrence d'Arabie") et m'a donné " Les voyages d'Ibn Battùta". Ibn( fils de) Battûta , à 20 ans, était étudiant en droit coranique quand il s'engagea dans un voyage de près de 30 ans. Je vais chevaucher, dans le désert, sur ses traces! Mais, quelle était sa motivation?





C'était un voyage dans " l'Islam de l'époque" et il n'aurait dicté ses souvenirs que 30 ans, après, car il déclara avoir perdu la plupart de ses notes. Il fut comparé à Marco Polo( on connait la suspicion des chercheurs, au sujet des aventures de Marco Polo). Il en est de même pour ces voyages ci.





C'est donc un voyage religieux , car la tradition dit que la connaissance de la foi ne peut se faire que grâce aux transmissions orales de maîtres à élèves.





Or, ces maîtres sont dispersés dans le monde musulman. Donc, le croyant doit parcourir ce circuit de savants et cette connaissance est attestée par un document ( Idjaza). Ce certificat peut monnayé, ainsi que les honneurs du pèlerinage, et la sanctification grâce à la visite des personnages saints vivants ou....morts!





Le texte est ardu à lire et à comprendre, car il y a des références religieuses et des titres de noblesse arabes ou des marques de politesse, ( Amir al- mu'minin ou Amir al- muslimin) que ne maîtrise pas le non musulman.





De plus, Ibn Battùta s'est servi d'écrits d'un autre: Ibn Djubair. Certains auteurs ont considéré Ibn Battùta, comme un pilleur de textes... Dès lors, j'avais beau m'accrocher à ma selle et au texte, le balancement de mon méhari me donna mal au coeur, et le sable du désert m'aveugla, au point que je n'ai pu voir la portée de ces voyages. J'y renonce, en stoppant à la prochaine oasis... en espérant qu'un autre lecteur puisse continuer la route.
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Voyages, tome 3 : Inde, Extrême Orient, Espag..

Ibn Battuta , né à Tanger vers 1304, a voyagé presque 30 ans dans le monde entier. Premier à le faire, innovant, admirable, lorsque l’on sait que peu de routes étaient construites au Moyen Age, qu’il a dû traverser des déserts ( 2 mois à travers le Sahara)et qu’il a fait presque 120 000 kilomètres.

Pourquoi voyage t il ? Son projet n’est pas vraiment de connaître d’autres contrées et encore moins d’autres civilisations, même s’il rapporte les différents fruits, légumes et manières de se nourrir des lieux visités et raconte –innocemment- des « anecdotes » sur les crimes commis par les différents sultans en Inde ( crucifier un homme qui a ramassé une mangue, couper les mains des voleurs, décapiter pour moins encore, parricides et infanticides divers et variés).



Son projet, c’est d’étudier l’Islam dans toute son étendue, et il visite ainsi 44 pays.

Tous islamisés, soit l'ensemble du Dar El Islam de son époque. Ses étapes maritimes montrent que les musulmans du 14ème siècle dominaient l'activité maritime en Mer Rouge, dans le golfe arabo-persique, dans l'océan indien et en Mer de Chine.

C’est donc en grand reporter chargé de faire un état des lieux, en religieux qui veut s’assurer de l ‘ampleur de sa religion, de la manière de prier différente, bref, c’est épris de spiritualité, presque soufi, et à l’écoute uniquement des colonies musulmanes, par exemple en Chine et en Espagne, déjà reconquise par les « infidèles, les iconoclastes » dit il, qu’il visite.



Et il vend ses scoops.



Ses voyages sont sélectifs, parfois imaginaires ( la Chine) parfois inexacts, ainsi que l’introduction de son livre « Voyages »le découvre, de plus pas du tout linéaires : Il part à la Mecque, revient au Maroc, repart, va en Inde, puis en Chine, revient au Caire, repart à la Mecque, et aboutit enfin, ouf, en Andalousie et de là au Soudan, le tout sans fatigue apparente sauf quelques fièvres. Admirable.

Au lieu de suivre tout ce parcours dont la lecture lasserait autant que le voyage lui même, je n’ai lu que le 3 · tome, dont les parties Espagne et Soudan.

Après l’Andalousie, où il admire chaque mosquée, effectivement des merveilles, l’Alhambra de Grenade et l’Alcazaba de Malaga, il passe en Afrique, traverse le désert, et arrive chez les nègres, comme il dit, au Soudan, aussi appelé Mali.



Curieusement, Ibn Battuta part faire son premier pèlerinage à la Mecque en 1325, et un an avant, le sultan d’un empire aussi puissant que riche, Mansa Moussa, était parti vers la Mecque, avec première étape le Caire, escorté par 60 000 hommes, soldats, 12 000 esclaves, apportant avec lui près de 12 tonnes d’or, ce qui a été commenté par tous les cairotes, et que donc Ibn Battuta a forcément entendu. Dans ses Voyages, il évoque non seulement la mémoire de ce sultan (dont tout le monde a vu l’image, avec son diadème d’or, tenant un œuf d’or, le Mali ayant été considéré comme le centre du monde dans les cartes catalanes) généreux, magnifique commerçant, et aussi- pour Ibn Battuta c’est le plus important- très pieux. Il faut être pieux pour organiser le commerce des esclaves et de l’or, acheté à des païens de l’Afrique de l’Ouest.

Mansa Moussa parle parfaitement arabe, et ne pense pas un instant s’incliner devant le sultan du Caire, puis, voyant l’incident diplomatique se pointer, il s’incline « devant Dieu » grand seigneur non seulement capable d’actes diplomatiques, alors qu’il apportait la richesse en Egypte, mais aussi bon croyant. On dit que c’est, jusqu’à nos jours, l’homme le plus riche du monde (alors, Bill Gates, tu restes un petit joueur)



Ibn Battuta arrive donc dans ce pays dont la splendeur est connue de tous, après la mort de Mansa Moussa.

il est mal reçu le premier jour, ça commence mal, il ne comprend pas que le représentant du sultan ait besoin d’interprètes, ne s’adressant jamais directement aux commerçants, ne supportant pas qu’on le regarde de dessous son palanquin de soie. Il ne comprend pas les rites d’une cour inconnue. Il pense à de la mauvaise éducation lorsqu’un africain l’isole du crocodile qui l’aurait mangé.

« Je reconnus avec certitude qu’il n’y avait rien de bon à espérer de ce peuple, et je désirai m’en retourner ».



Cependant, les femmes sont très belles.

Ah, mais c’est que ça change tout.

Alors, il reste.



Bien sûr, il affirme que la liberté sexuelle, la confiance que les hommes ont vis à vis des femmes, les mœurs licencieuses, tout cela lui paraît de la sottise, le fait que certaines femmes non seulement ne sont pas voilées, mais en plus (ou en moins) qu’elles sont nues, le choque, le matriarcat pour lui est une preuve de non intelligence : lui , c’est un mec, un vrai, qui épousé plusieurs femmes dans chaque ville, qui, en arrivant aux iles Maldives apprend qu’il a eu un fils, et 12 ans après, que ce fils est mort, lui, le vrai mec, il n’aime pas la nudité ( les parties sexuelles à découvert!!!).

Et, curieusement, il donne du Mali une image très positive, et comme c’est le premier témoignage d’un géographe arabe, son « Voyage » prend un tour encore plus précieux.



Comme un juge, il fait le point sur le côté positif de cette civilisation :

- Justice absolue, sécurité, pas de brigands, ni ravisseurs, ni voleurs.

- Lorsqu’un homme blanc meurt dans leur contrée, les nègres ne s’approprient rien, mais déposent les biens comme chez un notaire.

- Bons croyants, faisant leurs prières et se rendant à la mosquée le vendredi, en habits blancs, faisant répéter par cœur aux enfants le Coran.



Mais, points négatifs, des détails sur l’alimentation, sur l’étiquette de la cour où il voit que les nègres s’humilient devant leur sultan, où il déplore que les autorités ne s’inclinent pas sur son passage à lui, ni ne lui offrent les présents qu’il escomptait de bon droit, et , alors là, vraiment, le comble, la nudité.

Peut être qu’effectivement ibn Battuta préfère l’érotisme du déshabillage lent et excitant, style Juliette Gréco.



Sa mémoire est connue jusque sur la Lune où on a donné son nom à un cratère de la Mer de la Fertilité,( mais bien sûr!) où l’aéroport de Tanger porte son nom, ainsi qu’à Dubai un centre commercial. Et, entre nous, s’il m’avait dit oui, je n’aurai pas répondu non.



J’ai lu, c’est honteux, une infime partie des 3 tomes de ses Voyages, alors si d’autres lecteurs relevaient le challenge et présentaient les 2 premiers tomes, je serai heureuse. Car le peu que j’ai lu est facile à lire, rempli d’anecdotes, d’aventures, d’analyses et parle d’un temps enfoui, détruit depuis longtemps, dont la splendeur de l’Empire du Mali au XIV siècle.

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Voyages, tome 1 : De l'Afrique à La Mecque

Pour tous les amoureux du devisement du monde, de imago de mundi et autres anthropodicées, ce récit de ce pèlerin musulman cartographe qui s'est perdu dans son chemin vers la mecque pour notre plus grand plaisir est fait pour vous ! Une autre manière de découvrir l'histoire et le monde d'un autre qu’occidental, ainsi qu'une découverte d'un autre islam que celui des médias et des fanatiques !
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Voyages, tome 3 : Inde, Extrême Orient, Espag..

Le fil conducteur de l'auteur est de démontrer que quelque soient les peuples et les contrées islamiques visitées, la communauté est unique. Une sorte d'inhibition de la pensée qui alourdit le récit déjà empesé par des anecdotes hyper datées.
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Voyages, tome 2 : De La Mecque aux steppes ..

Récit émaillé d'anecdotes vraiment datées qui en alourdissent la lecture.
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Voyages, tome 1 : De l'Afrique à La Mecque

Ce récit fourmille d'anecdotes plutôt datées et en alourdit la lecture.
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Voyages

Quel dommage que Lofti Akalay, journaliste et écrivain tangérois, comme Battûta, dont Alessandra s’est inspiré pour son travail, n’ait pas eu le bonheur de découvrir cet album achevé et publié, un livre dépaysant s’il en est, sans frontières qui de Tanger à Fez, en passant par Alger, Le Caire, Ispahan, Delhi, Singapour ou Pékin, nous promène ; mieux, nous emmène.
Lien : http://bdzoom.com/157635/act..
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