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3.95/5 (sur 82 notes)

Nationalité : Inde
Né(e) à : Simla, Inde , le 16/06/1924
Mort(e) à : Londres , le 23/11/1996
Biographie :

Idries Shah, également connu sous le nom d'Idris Shah, né Sayyid Idris al-Hashimi, était auteur et poète de la tradition soufie.

Sous le pseudonyme d’Arkon Daraul, il était auteur et enseignant de la tradition soufie. Il a écrit plus de trois douzaines de livres sur des sujets partant de la psychologie et la spiritualité et allant jusqu’aux carnets de voyage et études culturelles.

Né d'un père indo-afghan et d'une mère écossaise. Son enfance s'est déroulée en Angleterre (Londres et Oxford). Il fut éduqué, tel son père avant lui, par des précepteurs privés, en Europe et au Moyen-Orient.

Les écrits d'Idries Shah ont considérablement accru la connaissance des enseignements soufis en Occident. Il a eu une influence profonde sur plusieurs intellectuels, notamment Doris Lessing.

Il a créé les éditions Octagon Press afin de pouvoir publier et diffuser les livres sur le Soufisme sans risquer qu'ils soient épuisés. Il a également créé "L'Institut pour la recherche culturelle" (Institute for Cultural Research) actuellement basé à Londres, qui accueille des cours et des conférences sur des sujets liées aux aspects de la nature humaine.

Il était soutien des Mujahiddin dans la guerre russo-afghane, et administrateur de la "Royal Humane Society" et de "L'hôpital et centre royal pour Incurables".

Il est le père de l'écrivain Tahir Shah (1966).
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Bibliographie de Idries Shah   (25)Voir plus

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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Nasrudin entra dans la maison-de-thé, déclamant:
« La lune est plus utile que le soleil.
— Et pourquoi donc, Mulla?
— Parce que c'est surtout quand il fait nuit que nous avons besoin de lumière. »
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Née dans les montagnes lointaines, une rivière s’éloigna de sa source, traversa maintes contrées, pour atteindre enfin les sables du désert. Elle avait franchi tous les obstacles, elle tenta de franchir celui-là. Mais à mesure qu’elle coulait dans le sable, ses eaux disparaissaient. Elle le savait pourtant : traverser le désert était sa destinée. Même si cela semblait impossible. C’est alors qu’une voix inconnue, comme venant du désert, se mit à murmurer :
” Le vent traverse l’océan du sable, la rivière peut en faire autant.”
La rivière objecta qu’elle se précipitait contre le sable, qui l’absorbait aussitôt : le vent, lui, pouvait voler, et traverser le désert.
”En te jetant de toutes tes forces contre l’obstacle, comme c’est ton habitude, tu ne peux traverser. Soit tu disparaîtras toute entière, soit tu deviendras un marais. Le vent te fera passer, laisse-le t’emmener à ta destination.
- Comment était-ce possible ?
- Laisse-toi absorber par le vent.”
La rivière trouvait cela inacceptable : après tout, elle n’avait encore jamais été absorbée, elle ne voulait pas perdre son individualité. Comment être sûre, une fois son individualité perdue, de pouvoir la recouvrer ?
”Le vent, dit le sable, remplit cette fonction, absorbe l’eau, lui fait traverser le désert puis la laisse retomber. L’eau tombe en pluie et redevient rivière.
- Comment en être sûre ?
- C’est ainsi. Tout ce que tu peux devenir, si tu ne l’acceptes pas, c’est un bourbier, et même cela peut prendre très longtemps. Et un bourbier, ce n’est pas la même chose qu’une rivière…
- Est-ce-que je ne peux pas rester la même, rester la rivière que je suis aujourd’hui ?
- De toute façon, tu ne peux rester la même, dit le murmure. Ta part essentielle est emportée et forme à nouveau une rivière. Même aujourd’hui tu portes ce nom parce que tu ne sais pas quelle part de toi-même est la part essentielle.”
Ces paroles éveillèrent en elle des résonances… Elle se rappelait vaguement un état où elle – elle ou une part d’elle-même ? – s’était trouvée prise dans les bras du vent. Elle se rappelait aussi – ou était-ce cette part en elle qui se rappelait ? – que c’était cela qu’il fallait faire, même si la nécessité ne s’en imposait pas.
La rivière se leva, vapeur d’eau, jusque dans les bras accueillants du vent, puis s’éleva légère, sans effort, avec lui. Le vent l’emporta à mille lieues jusqu’au sommet d’une montagne où il la laissa doucement retomber.
La rivière, parce qu’elle avait douté, fut capable de se rappeler et d’enregistrer avec plus d’acuité le déroulement de l’expérience.
”Maintenant, se dit-elle, j’ai appris quelle est ma véritable identité.” La rivière apprenait. Et les sables murmuraient :
”Nous savons, parce que nous voyons cela arriver jour après jour, et parce que nous nous étendons de la rive à la montagne.
C’est pourquoi il est dit que les voies par lesquelles le Courant de la Vie doit poursuivre son voyage, sont écrites dans les Sables”.
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Ceux qui ont acquis certaines qualités intérieures ont un effet bien plus puissant sur la société que ceux dont la conduite se fonde uniquement sur des principes moraux. On appelle les premiers "les vrais hommes d'action", et les seconds "ceux qui ne savent pas mais se donnent l'air de savoir
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Un sage a dit: « Dans la vie future, on ne vous demandera pas :

– Pourquoi ne t’es-tu pas conduit comme untel? On vous demandera :

– Pourquoi ne t’es tu pas conduit comme ton moi réel? »

Si vous savez qui et ce que vous êtes, vous pouvez commencer à être cette personne, au lieu d’être une copie des idées, du comportement, ou de l’image de quelqu’un d’autre ou d’un groupe. Alors vous pouvez vraiment être.
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Londres, British Museum. Un groupe de touristes, conduit par un guide, visite le département des antiquités égyptiennes.
- Ce sarcophage a cinq mille ans, explique le guide.
Un personnage portant barbe et turban, en qui l'on aura reconnu Mulla Nasrudin, se détache du groupe :
- Tu fais erreur ! Ce sarcophage a cinq mille trois ans.
Les touristes sont impressionnés, le guide se renfrogne.
On passe dans une autre salle.
- Ce vase, dit le guide, a deux mille cinq cents ans.
- Deux mille cinq cent trois, corrige Nasrudin.
- Mais enfin, comment peux-tu assigner une date aussi précise à des objets anciens ? Peu m'importe que tu viennes d'Orient ! Personne au monde ne peut connaître l'âge exact de ces pièces !
- C'est pourtant bien simple : la dernière fois que je suis venu ici, c'était il y a trois ans : tu as dit alors que le vase avait deux mille cinq cents ans. »
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Aucun chirurgien ne peut soigner les blessures faites avec la langue.
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Il était une fois une ville constituée de deux rues parallèles. Un derviche passa de l'une à l'autre. Quand il entra dans la seconde, les passants remarquèrent que ses yeux ruisselaient de larmes. « Quelqu'un est mort dans l'autre rue! » s'écria l'un deux. Tous les enfants du quartier eurent bientôt repris le cri du passant, qui parvint ainsi aux oreilles des habitants de la première rue. Or le derviche pleurait pour la seule raison qu'il avait épluché des oignons.

Les adultes des deux rues étaient si affligés et pleins d'appréhension (car les uns et les autres avaient des parents de l'autre côté) qu'ils n'osaient pas approfondir la cause de ce tumulte.

Un sage tenta de les raisonner. Aux habitants de la première rue, il demanda pourquoi ils n'allaient pas questionner les habitants de l'autre rue sur ce qui s'était passé. Il demanda la même chose à ceux de la seconde. Mais tous étaient trop désorientés pour prendre la moindre décision. Certains dirent au sage: « Nous croyons savoir que les gens d'à côté sont
atteints de la peste. »

La rumeur se répandit comme une traînée de poudre. Chacune des deux communautés fut bientôt persuadée que sa voisine était condamnée.

Quand le calme fut plus ou moins revenu, il apparut aux uns comme aux autres qu'il n'y avait d'autre issue que la fuite. L'ordre fut donné d'évacuer la population.

Les siècles ont passé, dans la ville désertée il n'y a pas âme qui vive. Non loin se trouvent deux villages. Chacun conserve la mémoire de sa fondation : dans l’un comme dans l'autre, on vous racontera comment, en des temps anciens, la population d'une ville menacée par un terrible fléau vint s'établir là, au terme d'un exode qui la sauva de la destruction.
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Etant tombé dans une grande pauvreté, Nasrettin vient chaque jour, depuis plusieurs semaines, se prosterner avec respect devant un vieux pan de mur, puis il s'écrie :
- Ô toi, je t'en prie, prête-moi mille dinars !
On se dit que le Hoca a définitivement perdu la raison.
- Allons, finit par venir lui dire un de ses amis, cesse de te ridiculiser. Tu ne crois pas tout de même que ces pierres vont accéder à ta demande !
- Tu me prends pour un idiot à ce que je vois...
- Mais pourquoi viens-tu alors ?
- Je suis très pauvre, tu le sais, et j'essaie de m'habituer peu à peu aux refus.
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" Il n'y a qu'un moyen de découvrir si vous avez besoin d'un clou ou d'une vis dans votre planche. Enfoncez le clou. Si le bois se fend... C'est une vis qu'il vous fallait ! "
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Il y a pire que l'homme qui se vante : l'homme qui se plaint.
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