Tchernobyl : Confessions d'un reporter de
Igor Kostine
Nous étions en guerre contre les radiations. La guerre classique implique que tu sais d'où peut venir la balle qui va te tuer, et que tu peux te cacher derrière un rocher ou dans une tranchée. Mais à Tchernobyl, aucune tranchée, aucun char pour te protéger, l'ennemi est partout, rien ne l'arrête. Tu es touché par des milliers de balles et que tu ne sais pas qui te tire dessus. Tu ne sais pas si tu es blessé, ni à quel endroit, ni à quel point. Alors tu continues à avancer.
Plus tard la peau commence à perler. Les chairs se nécrosent. Les os pourrissent. Et il n'y a aucun traitement possible. On a dit aux gens que tout était contaminé, que la radioactivité était partout. Mais ils ne l'avaient jamais vue, jamais touchée. Et pour cause. Cela ne signifiait rien pour eux.