Citations de Igor Quézel-Perron (20)
"Il est des femmes devant lesquelles on ne peut que s'agenouiller pour rendre grâce au créateur. La beauté non pas comme attribut, mais comme message des dieux."
"L'Amour dans le monde. Il est certainement naïf. Mais un souverain qui ne rêverait pas pour son peuple serait-il encore digne de lui ?"
"L'habitant soumis a encore sa fierté et supporte mieux ses chaînes quand on en met à d'autres."
"Iliapa craint la peur des hommes. Parce que la peur nourrit la haine. La haine, l'obscurité."
Souvent, on réinvente son histoire, tu ne trouves pas ? Pour se faire du mal. La douleur prouve que l’on existe. La joie, c’est plus fugace. Ça ne tient pas dans le creux de la main. Alors on l’oublie.
En homme du passé, je me souviens de la femme que j'ai aimé. En homme d'avenir, de celle que je désire.
Pratiques, comportements et émotions
Nouvelle pratique des sociétés
Ne plus être joignable
Par les clients
Assurance pour mon voyage
Je veux être remboursé
Si je décède
.......
Il dit qu'il délègue
Mais en fait
Il s'en fout
.....
Fier de ses arguments
Sa secrétaire
En larmes
C'est par son silence
Qu'il a imposé
Son autorité
Le management par la terreur
Ca dure
Le temps de la terreur.
Cette mauvaise humeur
Qui prétend se faire passer
Pour une marque de sérieux.
Demain n'est rien. Je ne sais pas qui je serai. Demain, je découvrirai un autre être, un autre monde.
Incursions dans la vie professionnelle
Au fond d'un tiroir
Des trombones
Insectes métalliques
.....
Au fond du tiroir
Un trombone
Sans emploi
......
Le plaisir
D'étrenner
Un stabilo neuf
......
Mon meilleur boss
Ever
Stabilo boss
.....
Parler une autre langue
Au téléphone
Petite évasion
.....
Dur avec ses vendeurs
Il rentre chez lui
Caresser son chien
mon chien regarde un jeu télévisé. un homme mange une araignée.
En se promenant devant les rayons, un simple regard permet d’avoir un résumé de chaque livre, les passages préférés des lecteurs, les livres associés à chaque thématique, personnages, traits de caractère. Des fiches techniques peuvent être projetées et conservées sous forme d’hologrammes, et j’ai chez moi un stock de poèmes anciens, d’études littéraires sur des thèmes éculés que je fais jaillir dans mon salon lorsque le vent de Septentrion m’empêche de sortir.
Quand Eper sort de chez elle, le soleil tombe sur la place des Vents Immobiles. Des Minuscules s’envoient des rires de neige pour lutter contre la chaleur. C’est le peuple le plus proche de Septentrion, là où les températures peuvent atteindre les moins cent vingt gradus. Leur survie tient à l’économie de leur corps dont la taille ne dépasse jamais la moitié de celle des humains. C’est un peuple calme, amateur de poïx, le poulpe poilu. La nuit, on les entend parfois chanter. Un chant comme la bise, qui vous glace. Les Minuscules sont très friands du quartier de Freezburg, mais les loyers trop élevés pour eux. Alors on les retrouve dans les métiers de service : majordomes, cuisinières. Avoir un Minuscule chez soi est un signe de distinction sociale.
J'arpente le soleil. Le ciel s'arrête à la cime des peupliers. Plus loin, des vœux marchent sur les graviers.
"C'était ça son bonheur. Cueillir le jour sans autre justification que la grâce d'exister."
Serveuse pulpeuse
jupe courte
marketing animal
le canapé n’est pas dupe. mon désir fait antichambre dans mes mots. le vin dit n’importe quoi. un sourire de Lola bluffe un argument. un baiser fait conclusion.
Comme j'ai fait du management, je me dis qu'il faut que l'on se parle. Nous partons prendre un verre dans la rue. Elle se détend, photocopie le menu. Je lui demande d'où elle vient. Une famille nombreuse. Des ancêtres japonais. Elle photocopie un napperon, je prends un café serré. Elle veut faire une remarque. Je placerais mal la feuille A4. Mon silence se vexé. Je lui demande si elle a déjà photographié des trucs bizarres, pour enchaîner. Elle hésite, fait un drôle de bruit. Ma demande d'approcher. Elle ouvre un panneau. Ma cravate se prend dans les rouages. Je suis emporté par les rouleaux. Je traverse la machine, aplati, ondulé. Quand elle me recrache, je me retrouve sur ma chaise, couvert d'encre. Un peu sonné. Autour de moi, les gens s'esclaffent. Des centaines de feuilles volent dans la rue. Avec mes fesses photocopié es.
A la lecture du recueil, le temps s'arrête. On laisse enfin ses objets transitionnels : smartphone et ordinateur. Nous voici plongés dans les heurs et malheurs de la vie de bureau, le quotidien, ses petits riens.
BFM radio le matin
Un patron fier de ses résultats
Je n'ai plus de dentifrice
Négociation difficile ce matin
Je me rase en vitesse
Le sang coule déjà
Avec ce livre, on comprend mieux pourquoi notre société post-industrielle aurait grand besoin d'être réenchantée par une dose de poésie zen !