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Critiques de Ilan Duran Cohen (30)
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Le Petit Polémiste

En 1970, Michel Audiard immortalise une époque où « elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause ».



En 2030, Ilan Duran Cohen nous plonge dans une dystopie où « elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, et elle cause surtout pas » car toutes les conversations sont enregistrées, les déplacements filmés, les communications enregistrées, et le moindre propos peut dégrader votre mapping (réputation sociale), mener en justice et condamner à une castration chimique.



Alain Conlang, polémiste employé par une chaine pour commettre « des textes qui ne dérangent pas mais qui apparaissent comme subversifs », fragilisé par l'annonce de la « transition » (mutilation) de son frère Benjamin malgré l'opposition de ses enfants, dérape lors d'un diner et lâche une remarque aussi sotte que misogyne.



Ses « amis » le dénoncent, la justice l'assigne, Alain perd son emploi et attend son procès. Sa nièce Adèle fugue et le rejoint (détournement de mineur). La police les poursuit dans un pays asservi par les écolos et les vegans, où alcool, viande, tabac sont prohibés, la nourriture chichement mesurée (tickets de rationnement), l'obésité interdite, cuisines et salles de bain collectifs, les transports en communs crasseux.



Le moindre écart est verbalisé grâce au progrès de la vidéo surveillance et de l'intelligence artificielle. le politiquement correct imposé avec d'autant plus d'aisance que le débat est interdit.



Le lecteur constate que 2030 c'est 2023 en (à peine) pire est qu'après la vitesse limitée à 80 km/h, le passeport sanitaire, la vignette Crit'air, l'interdiction des casseroles, la vidéo surveillance imposée par les Jeux Olympiques à Paris, la taxe carbone en 2025, nous sommes en bonne voie vers le meilleur des mondes.



Mais l'autre évidence, c'est qu'en niant la différence homme/femme, la différence humain/animal, c'est l'identité qui est niée et que cette fluidité, ces identités provisoires, agiles et réversibles, nous assignent à devenir transgenre, transnational, transculturel, et nous condamnent à ne plus penser et être (Descartes : « cogito ergo sum »). C'est ce que la mère d'Alain constate en se confessant au fil des pages. Fonctionnaire, et donc assujettie contractuellement à servir l'inquisition « décarbonée », elle se révolte intérieurement et partage la rébellion d'Alain et d'Adèle.



Le petit polémiste enchaine au fil des chapitres des scènes tragi-comiques et des contes philosophiques. C'est drôle, ravageur et révoltant.



Mais une série de nouvelles constitue-t-elle un roman ? Là est ma réserve, car l'ensemble m'a semblé manquer de fil directeur, d'architecture et la confession maternelle insérée en tête de chaque chapitre contribue à cette errance.



Comme Alain Conlang, je préfère « être un homme libre dans un monde pollué plutôt qu'un esclave respirant de l'air pur », mais j'entends déjà Benjamin(e) m'asséner « tu pues le facho conservateur et libéral. L'humanité change, frérot. Tu suis ou tu dégages».



Pire mon mapping va encore plus se dégrader 😉
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Le Petit Polémiste

Actes Sud propose un roman comique et effrayant à la fois.

Pour avoir dit dans un dîner assommant et alors qu'il était un peu éméché : "Je ne supporte pas les bonnes femmes et leur rapport au pouvoir,je ne supporte pas de travailler pour les nanas, c'est toujours un cauchemar"un jeune polémiste télévisuel surtout aimé des jeunes, signe son arrêt de mort sociale.

Nous sommes dans les années 2030. Et à cette époque, tout propos tenu contraire à la pensée dominante est vite dénoncé publiquement, et le lynchage des réseaux sociaux galope.

M. Kundera et Ph Roth ont déjà exploré ce mécanisme( sans réseaux sociaux il est vrai) avec talent.

En 2030 donc il faut des tickets pour chaque chose, plus de viande, plus de sucre, un algorithme surveille tout cela.C'est une joie et un honneur de changer de sexe, plus rien n'est secret.

L'auteur écrit des horreurs jubilatoires. Il expédie le lecteur dans une dizaine d'années, soit, mais il ne m'est hélas jamais venu à l'esprit qu'il pouvait s'agir d'un roman de science fiction...
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L'homme à débattre

Sanctuariser sa "zone de confort", conserver coûte que coûte le calme de la vie bourgeoise qu’il s’est employée à construire patiemment depuis tout petit. Voilà la tâche à laquelle se dévoue ce fils d’ouvrier Clément, à peine trente ans, marié à la fille du plus gros industriel du coin. "Mon destin est mon œuvre" se plait-il à dire.

Mais un accident de voiture laissant sa femme dans un état végétatif est le grain de sable qui vient fissurer cette vie lisse. Sous le vernis des chaussures italiennes et les costumes taillés sur mesure, toutes les certitudes de Clément vacillent sous l’effet d’une série d’événements et de rencontres étranges qui font figure d’ondes de choc. Entre la peur obsessionnelle de perdre son statut, la quête de reconnaissance envers son beau-père et son nouveau rôle de garde-malade, le masque porté jusqu’à présent devient lourd à porter …Le gendre idéal perd pied.





A priori, c’est le genre de résumé qui suggère un roman intimiste sclérosé par la quête d’identité, le poids des conventions sociales et une énième volonté de s’émanciper. Le genre d’intrigues existentialistes dans lequel se noient beaucoup de romans contemporains.

Mais L’homme à débattre est autre chose.

Il fait partie de ces romans à déflagration lente dans lesquels les réactions du héros _ souvent décalées au regard des évènements _ orientent le récit vers la comédie douce-amère. Avec la complicité heureuse ou malheureuse des personnages secondaires, l’auteur aime bousculer les conventions. Et force est de constater qu’il y parvient avec un humour déconcertant, on accueille avec bienveillance l’excentricité des personnages comme la plus naturelle des choses.

En apparence, tous sont écrasés par leur destin ou convaincus de l’intangibilité de leur statut social si bien qu’ils sont plus ou moins dépassés par les évènements, tout n’est que chaos lorsque les catastrophes leur tombent dessus. Mais en les affranchissant habilement de rôles convenus et figés, Ilan Duran Cohen fait d’une pierre deux coups : il parvient non seulement à rendre les personnages attachants, mais il réussit également à écarter toute pesanteur dans la progression du récit.

L’écriture est simple, limpide, minimaliste mais la double narration retient l’attention en confrontant le récit de deux personnages, celui de Clément et de sa belle-mère. A priori des tempéraments et des destinées radicalement opposés mais que la progression de l’intrigue va rapprocher pour non seulement donner du relief aux errances et contradictions du héros mais également de la profondeur au thème de l’ascension sociale.





C’est un récit étrangement captivant dans lequel l’auteur aime brouiller les pistes. Ilan Duran Cohen a su trouver les ressorts pour traiter avec légèreté du déterminisme social.



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Le Petit Polémiste

Romancier et cinéaste singulier et parfois étonnant dans le début des années 2000 - notamment son deuxième film, La Confusion des genres avec un Pascal Gregory en avocat déboussolé, Ilan Duran Cohen est également un romancier qui a écrit quelques romans remarqués comme "Le Fils de la Sardine "à peu près au meme moment .



Après s'être fait plus discret ces dernieres années, Duran Cohen revient en cette rencontrée littéraire avec un roman d'anticipation certes, mais qui se déroule dans un futur tres proche les années 2030.



Son nouveau roman "Le petit polémiste "est une satire de notre société audiovisuelle où les chroniqueurs et polémistes en tous genres sont légions avec un héros, un certain Alain Colang (un personnage que les fidèles du romancier connaitront car déja présent dans son roman " Mon cas personnel)" , polémiste professionnel , assermenté par l'état, et apprécié de tous, en tout cas, avant de faire le dérapage de trop.



Dans cette société où le classement social- le mapping- impose ses choix au gré d'algorithme forcément aléatoires, Conlang se voit délaissé de tous les cotés, que ce soient les proches ou les , professionnels .



Totalement désavoué et surtout menacé d'une sentence judiciaire terrifiante- la castratation chimique, Conlang va tenter de s'en sortir.



Une plume au vitriol pour attaquer au scalpel la bien pensance étatique , le retour d'un Ilan Duran Cohen en grande forme . On se dit que son roman d'anticipation ressemble quand même bien à la réalité de l'époque !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Face aux masses

Jonquille est un enfant de la génération Flower Power. Il vient de sortir d’une communauté anti-évolution où il a passé toute son enfance avec sa mère. Dans cette communauté, ils étaient opposés à tout genre de progrès même s’ils avaient au moins un ordinateur pour tenir les comptes. Jonquille se fait embaucher par une femme qui dirige avec son frère une agence de communication. Il sera son homme à tout faire.

Curieux livre… Jonquille est narrateur puis on découvre ce frère et cette sœur (sans nom !), leur généalogie, cette mère égyptienne soudainement disparue. On passe d’un point de vue à l’autre, sans vraiment progresser dans l’histoire. Seulement vers la fin, il y aura du changement mais très soudain et assez surprenant. Ce livre est parfois cynique sur cette société avec des besoins et des envies. Cependant, j’ai eu l’impression de rester en dehors de l’histoire, de ne pas tout à fait, comprendre son message sur cette société tiraillée entre ses différentes exigences. Un humour particulier qui a parfois fait mouche mais pas tout à fait convaincue par cet exercice.

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Le Petit Polémiste

Dans une futur pas si loin que ça, Alain Colong est polémiste dans l'audiovisuel.

Lors d'un dîner, un peu ivre, il lance une phrase sexiste.

C'est le début de graves ennuis pour lui.

Son procès est programmé.

En effet, tout dans cette société est réglementé, surveillé.

Plus de place pour la moindre liberté.

Caméras, mapping draconien, algorithmes, délation.......

plus aucune place pour une identité proche.

C'est un roman bien écrit, une satire kafkaïenne,

S'il y a beaucoup d'humour, on ne peut s'empêcher d'avoir froid dans le dos.

Certes on n'en est pas là, mais une à une nos libertés s'amenuisent et on entre dans un système réglementé qui n'augure rien de bon.

A tel point que j'ai cru par moments ne pas pouvoir poursuivre ma lecture.
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Le Petit Polémiste

Quel roman déstabilisant décriant un futur vers lequel nous pourrions nous diriger si la société est poussée dans certains extrêmes.

Dans la lignée de 1984 de Georges ORWELL, nous nous retrouvons dans les années 2030.

Depuis de nombreuses années, le gouvernement exerce un large contrôle pour respecter certains préceptes que se soit en matière d'écologie, animale, d'idéaux d'égalité des sexes ou encore religieux. de plus en plus de nouvelles règles ou taxes sont mises en place, et, si les individus manquent à celles-ci leur "mapping" se verra impacté.

Lors d'un diner trop arrosé, Alain Conlang, polémiste télévisuel mais adoré des plus jeunes va, sur le ton de la plaisanterie faire une réflexion sexiste de mauvais goût. Il n'en faut pas plus pour être dénoncé. A partir de là la vie d'Alain Conlang va prendre un nouveau tournant dans l'attente de son futur procès...



Ce roman satirique pousse parfois certaines idées et concepts à l'extrême mais il a le mérite de pousser à la réflexion...



Challenge MULTI-DEFIS 2021_05
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Le Petit Polémiste

•SATIRE PAS SI UTOPIQUE•

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🦊 Les polémistes. Ils parlent, exagèrent et vivent du sang de leur proie. Ils n’ont jamais tort et existent au travers d’autrui. Nous sommes en 2029 et Alain Conlang critique la société actuelle. Lui, Le petit polémiste déteste ce monde où la mixité dans le sport est totale. Et puis il y a ce dîner où tout bascule. Une phrase. Alain conteste le rapport au pouvoir des femmes. Un petit peu ivre il pense être dans un cercle amical. Pourtant, tous ses amis le dénonce. En fil rouge tout au long du roman, il essaiera de les convaincre qu’il était alcoolisé, et que son procès ne doit pas avoir lieu. Car le fameux mapping -une sorte de de système à points selon les normes morales de cette société- va diminuer pour ses amis. Tout est enregistré. Une seule phrase peut faire basculer un homme. La ressemblance avec notre monde est alors poussée à l’extrême. Quoique pas si extrême que cela dans certaines circonstances. Dans cette nouvelle ère où le téléphone est obligatoire, où Marseille est devenue une enclave islamique, tous les acquis du passé, sont dispersés ou révolus. La France est devenue athée, nouveau principe de laïcité après les nombreux attentats. L’écologie prit tout l’espace public, le Grand Prix de Monte-Carlo n’existait plus, les corridas et la circoncision disparaissaient. Quant aux juifs, ils sont parqués dans le dix-septième arrondissement de Paris. Et puis chaque minorité a voulu son petit lopin de terre : les homosexuels, les fonctionnaires, les végans, les asiatiques... comme si la République s’effondrait. Chaque salarié a son propre stagiaire, la climatisation, l’acte de fumer sont interdits et les maisons d’éditions suffoquent. Jamais un tableau futuriste aussi plausible n’avait été porté à mes yeux. On se rend ainsi compte que tout peut changer en bien peu de temps. Qui eut cru que l’esclavage ou l’avortement allaient connaître cette destinée ?•••

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🦊 Ce roman est bien plus qu’une farce comme le disait si modestement Ilan Duran Cohen. Bien plus qu’une satire. C’est une vision du monde que nous, citoyens, pourront être amenés à vivre en partie•••

Les réseaux sociaux ont fait émerger une certaine absence de lucidité et de mesure, permettant toute dérive sectaire possible. Rien n’est exclut pour demain. Et puis il y a l’absurde. Ce concept si humain qui, à force d’établir des règles et des interdits, n’a plus de solution. Un roman d’une immense créativité, d’une grande subtilité et intelligence qui ne laissera personne indiffèrent. En réalité, chacun de nous se persuade qu’il ne peut en être ainsi et pourtant...

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La taxe sur l’obésité est effective pendant que des tickets sur la viande et l’alcool sont en vigueur pour limiter leur consommation. Le frère d’Alain Conlang changera de sexe aussi facilement qu’il pourra respirer. En réalité Alain avec sa carte de polémiste est un fléau dans la société future mais il est l’un d’entre vous. Car demain il pourrait être exactement le même que vous et moi. Pour un sujet différent. Aucune sphère n’est épargnée. Les hommes ont interdiction de faire le premier pas envers une femme pour éviter tout dérapage. La société bascule. Le moindre écart n’est plus toléré par une bien-pensance qui établit ses règles subjectives. Ilan Duran Cohen prend chaque phénomène sociétal pour le pousser à son paroxysme. Souvent crédible, parfois utopique. Peu importe tant que cela permet de nous faire réfléchir. Un roman d’une justesse incroyable, une satire sociale qui met l’Homme devant ses propres turpitudes et absurdités.

Un roman qui interpelle sur la notion de progrès. Un concept somme toute relatif mais avec un prisme novateur. Et si le progrès nous faisait disparaître en tant qu’humain ? Et si c’était mieux maintenant ? Le bonheur n’existe plus dans cette sphère, le moindre petit plaisir est interdit car toute chose comporte une interprétation négative. Un roman brillant entre anticipation et critique d’une société perdue•••
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Le Petit Polémiste

Ce livre m'a été offert, sinon je ne l'aurais certainement pas lu.



Il faut savoir que ce roman est un satire. Nous sommes dans un futur proche (que l'on n'aimerait pas connaître). Tout est contrôlé et on n'a plus beaucoup de libérté (d'expression, de consommation, de vivre, etc...)



Alain Conlang exerce le métier de polémiste à la télévision et il est assez populaire auprès du grand public. Lors d'une soirée Alain s'exprime ouvertement sur un sujet touchant les femmes et en se faisant il déclenche une descente aux enfers. Rien ne va plus : sa copine le quitte, son entourage le boude parce qu'à cause de sa remarque, ses proches perdent des points dans leur "mapping". le mapping c'est un genre de système de contrôle du gouvernment. Chaque faux pas ou non-respect du règlement vaut une déduction des points.

Comment Alain va s'en sortir ? Lui qui était toujours considéré comme un électron libre par son entourage...

Vous le decouvrez dans ce roman, complètement loufoque et absurde.



Avis mitigé quant à la lecture de ce roman.

Ilan Duran Cohen décrit un futur pas très rose, mais sur certaines choses on en n'est pas loin dans la société d'aujourd'hui. le style est comme écrit ci-dessus complètement loufoque, mais je n'ai pas pu m'approprier cette histoire.



Challenge Multi-Défis,

Challenge ABC



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Le fils de la sardine

Encore super livre trouvé dans une boîte à livres !



Le fils de la sardine est un livre loufoque, et je pense que si je n'ai pas mis 4,5 ou 5, c'est que j'ai été un peu décontenancée, mais je pense qu'à une deuxième lecture il prendra du grade ! :D



C'est l'histoire d'une jeune esthéticienne qui s'occupe d'épiler les gens, Hélène, qui va se retrouver d'appartement en colocataire, chez un monsieur homosexuel fan de chirurgie esthétique, à la recherche d'un de ces amoureux à lui.



Il est pas mal question dans ce livre de l'histoire et des traditions juives, ce que je connais peu et que j'ai aimé apprendre. L'humour aussi.



J'ai beaucoup aimé les personnages, l'écriture était fluide et le roman assez court finalement. Mais en peu de pages cet auteur a dressé des situations et des histoires familiales ou amicales étonnantes.
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Le Petit Polémiste

Un joli livre provocateur, qui joue avec le feu et souhaite susciter (miroir ô mon miroir), la polémique.

Dans un monde qui ressemble tellement à ce devient le nôtre, un polémiste "professionnel" lance, éméché, une remarque sur "les femmes". S'ensuit un lâchage, un lynchage, un procès. C'est drôle, bien écrit.

On a pourtant le droit de trouver que l'intrigue s'essouffle un peu, que le scénario manque de densité. Pourtant, ça et là, des formules font mouche et font oublier cette (petite) faiblesse.
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Le Petit Polémiste

Beaucoup de problèmes dans ce livre. On a déjà tenté beaucoup de ces romans d'anticipation, décrivant un monde supposé, supposé parfait mais dans lequel règne beaucoup de flous, de doutes, de limites...

Oui, beaucoup et... beaucoup mieux. La série Black Mirror va beaucoup plus loin en ce sens, en ces sens. Et la littérature une nouvelle fois m'éblouit par son peu de puissance.

Ce n'est décidément plus le média...

Ce livre-ci me touche quand même par ses maladresses, qui me font penser à moi-même... Les passages où la mère est narratrice, exprime son vrai visage... Les bêtises-détails risibles et amusants... Une sorte de tendresse permanente, systématiquement en échec ou mise en échec... Ilan Duran Cohen me touche dans ma médiocrité.

En fait, c'est terrible. Enfin, on a édité ça. Ca devrait rester confidentiel, un livre pour soi.



'Comparer ce livre à Kafka c'est quand même une sacré blague.)
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Face aux masses

Il est des auteurs qu'on suit parce que l'on aime leur écriture, leurs thèmes. Ilan Duran Cohen sort un peu de ses propres sentiers battus en proposant un roman à deux têtes. Jonquille jeune homme homosexuel sorti d'une secte et sa patronne qui l'embauche à la pointe du marketing pour s'occuper de son frère. La narration est décousue. Les chapitres sont courts. Les chapitres servent à évoquer ou ré invoquer des souvenirs, des bribes de leur histoire d'avant, face à l'errance de la reconstruction de soi ou de la conquête des masses. Le final est surprenant, inattendu, cruel. Tel est pris, qui croyait prendre les autres pour des moutons... J'ai cru retrouver des traces de Michel-Marc Bouchard dans les thématiques trashs et malsaines. Pas le grand flash mais tout de même agréable.
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Le fils de la sardine

Véritable petit trésor.

il y a l'écriture. la plume fluide, originale et incisive de Ilan Darlan Cohen.

Il y a la justesse du point de vue sur certaines situations, sur des communautés fermées, sur des tranches de vie...

Il y a la force des personnages, ils sont tous crédibles et à la fois complètement décalés...Ils sont tous attachants. Ils sont surtout si touchants et complètement loufoques. Et pourtant on a l'impression de les connaître d'avoir déjà rencontré un Shlomo, une Lanette, un Simon... On s’identifie facilement à eux, on aime les suivre, et mieux les connaître. Et ils nous font réellement rire.



Il y a la force d'une histoire toute simple et pourtant qui nous bouscule, qui nous émeut, qui nous fait voyager, rencontrer des gens différents des destins impossibles, des mondes particuliers...



En bref, c'est un point de vue complètement délirant, touchant et vrai sur la communauté juive orthodoxe, sur l'homosexualité, sur la maternité, la vie simple d'une jeune esthéticienne, le deuil, la famille, l'amour, la chirurgie esthétique... Autant de thèmes qui nous parlent beaucoup ou pas du tout, mais qui sont arrivés à me captiver.

Je n'ai pas lâché ce petit bouquin, gardant mon sourire aux lèvres, souhaitant souvent relever des citations, retenir des répliques mordantes...il y en a tant.

Je me suis régalée.

Une véritable découverte, une pépite!
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Mon cas personnel

comme il est dit en 4ème de couverture, le héros est"un homme fragile, singulier, enquête d'amour et hanté par l'abandon" Mais c'est un homme attachant. Beaucoup d'humour grinçant et décalé dans ce petit roman mais beaucoup de courage parfois à dénoncer les faiblesses humaines et une façon imprévue de les conter. Un auteur à découvrir.
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Le fils de la sardine

« Entre deux épilations, j’écris des chansons d’amour. Quelque fois des poèmes. Mais c’est plus difficile ». Voilà comment s’ouvre le deuxième livre de Ilan Darlan Cohen. C’est précisément la lecture de ces premières lignes, percutantes et si singulières, qui ont décidé l’acquisition de ce court roman, malgré une quatrième de couverture peu alléchante.



Hélène, la narratrice de ce roman, est épileuse dans un modeste institut parisien. Installée depuis peu avec sa collègue et amie Fanny, un peu nymphomane sur les bords, elle se retrouve à la rue quand celle-ci veut héberger son nouvel amant et trouve refuge chez un de ses fidèles clients, un certain M. Blumenfeld, diamantaire juif homosexuel, excentrique, avec un « visage de chat » et le cœur sur la main. Il héberge Hélène chez lui, au coeur du Marais, où elle devra partager l'unique chambre d'amis avec le jeune Schlomo. Malgré la volubilité de son hôte, Hélène perçoit très vite sa fragilité : l'homme de sa vie, son cher Simon, « le fils de la sardine », est parti. Blumenfeld est anéanti, malheureux, dévoré par la jalousie. Quant à Schlomo, il semble totalement désemparé et la lecture des psaumes n'est plus d'aucun secours pour ce jeune juif pratiquant. Entre les débordements passionnels de M. Blumenfeld et l'exaltation mystique de Schlomo, Hélène trouve étrangement sa place. Ensemble, ils vont chercher Simon.



Ilan Duran Cohen parvient en quelques lignes à installer un univers très particulier avec des personnages hauts en couleur, tous très différents, et qui pourtant se comprennent totalement.



Cet élan romanesque explore avec beaucoup d’inventivité la culture juive et la recherche souvent difficile de l'épanouissement amoureux… mais pas seulement. Les sujets sont multiples: au-delà de l’évidente satyre de la communauté juive orthodoxe, l’auteur aborde également l'homosexualité, la maternité, la quête d’une vie simple d'une jeune esthéticienne, le deuil, la famille, l'amour ou encore la chirurgie esthétique. Une multitude de sujets qui éparpille le récit et risque de perdre bon nombre de lecteurs à mi-chemin, et ce malgré un format court (179 pages).



Restent un onirisme et une poésie très particulière qui envoûtent dès les premières pages et qui donnent envie de s’intéresser au reste de l’œuvre de l’écrivain et cinéaste, Ilan Duran Cohen qui avait connu un certain succès littéraire avec "Chroniques aliciennes" en 1997 ou encore plus récemment « Le petit polémiste » en 2020.



Malgré une histoire un brin décousue, « Le fils de la sardine » révèle une galerie de personnages fascinante mais aussi et surtout la plume fluide, originale et incisive de Ilan Darlan Cohen. Reste à se plonger dans le reste de son œuvre.
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Le Petit Polémiste

Basée sur une histoire à l'inspiration Finkielkrautienne assumé (le narrateur est Alain Conlang), l'auteur poursuit les délires de l'animateur radio par l'exagération de tous ce qu'il considère comme les torts de notre époque actuelle (féminisme, écologie, islam, en bref "la bien pensance"). L'effet d'hyper réalisme est outrancier, l'inspiration est kafakaïenne (sans la nouveauté ni le style) et l'impression de déjà lu présente à chaque page. Un livre qui surfe sur les thèmes de la campagne présidentielle, comme et dix ans après Houellebecq, le talent et l'humour en moins.
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Le Petit Polémiste

Mon coup de cœur : « 1984 de George Orwell revisité et adapté au contexte social du début des années 2020. Une perle satirique croustillante qui ouvre la réflexion sur notre monde de demain »
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Le Petit Polémiste

Nos pensées seront-elles jugées un jour ?

Une satire pleine d'humour et féroce à souhait !
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Mon cas personnel

Alain Conlang, pour qui la solitude est une angoisse insupportable et la rupture amoureuse une torture insoutenable, se retient prisonnier d'une relation dans laquelle il est aussi maltraité que malaimé Préférant les miettes que lui jette de temps à autre son amant au simple fait de s'imaginer seul, il partage avec nous ses sentiments oscillant entre l'optimisme et l'abattement le plus total.

Mais Alain ayant démissioné de son travail a désormais tout le temps pour s'occuper de ses vieux parents qui forment une sacrée paire mais surtout pout réfléchir à sa situation qui est aussi celle de millions de personnes et décide de se lancer dans la création d'une méthode pour survivre au chagrin d'amour. Celle-ci remporte un succès fou et le voilà devenu gourou des âmes ravagées par le départ de l'être aimé...



J'ai littéralement adoré ce livre qui au premier abord ne semble pas traiter d'un sujet bien gai. Mais l'humour cinglant et décalé de l'auteur apporte de la légèreté à cette histoire dans laquelle chacun de nous pourra se reconnaître. Ce livre interroge également sur des questions plus vastes telles que l'homosexualité, la relation à nos parents vieillissants, les femmes désireuses d'avoir un enfant seule... Le tout traité de manière très rationnelle par un Alain qui tourne le réel en absurde pour notre plus grand bonheur. Rires garantis! Une lecture Et surtout un auteur que je vous recommande vivement :)
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