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3.91/5 (sur 91 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Milan , 1986
Biographie :

Ilaria Gaspari est docteure en philosophie de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, autrice de deux œuvres traduites en langue française : "L’éthique de l’aquarium" (éditions de Grenelle, 2017) et "Leçons de bonheur" (PUF, 2020).

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Faisons de la Saint-Valentin une fête littéraire et philosophique. Ce mercredi 14 février 2024, le romancier Nicolas Mathieu et la philosophe Ilaria Gaspari explorent le thème de l'amour dans la littérature : en amour, tout est-il déjà écrit ? Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Nicolas Mathieu, écrivain Ilaria Gaspari, docteure en philosophie de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et romancière Photo de la vignette : Roberto Serra /Getty Images #société #amour #litterature --------------------------------------------- Découvrez tous les invités des Matins dans "France Culture va plus loin" https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture

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Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
C'est ce que nous projetons sur notre passé, pas le passé en lui-même, qui permet l'illusion d'optique que nous appelons nostalgie.
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Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu’être émotive ne signifie pas être instable ou déséquilibrée : simplement être vivante, ouverte et vulnérable face à l’expérience du monde.
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Parce que si le bonheur est un voyage qui ne peut éviter les forêts obscures, denses, menaçantes, alors les moments que nous sommes habitués à considérer heureux, ces petits plaisirs intenses que nous nous remémorons, sont les alpages sur lesquels nous pouvons nous arrêter, ne serait-ce que le temps d'une courte pause, pour savourer l'amer, profond plaisir d'exister.
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Je comprends aujourd'hui qu'il faut avoir vécu, et avoir un peu perdu, pour acquérir une vision rétrospective de l'existence.
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J'ai compris que vivre impliquait avant tout de faire des choix, et donc à perdre.
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Nous nous apercevons que, plus qu' au temps, remords et regrets ont trait au choix. À ceux que nous n'avons pas eu le courage de faire ; à ceux qu'au contraire nous avons eu la hardiesse d'affronter - en nous trompant, cependant.
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Ilaria Gaspari
Je cultive une déception préventive, derrière laquelle je m'abrite de la douleur possible de ne pas être écoutée.
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Il y a tant de choses que je n'ai pas, tant de choses que je ne sais pas ; mais depuis que j'ai perdu mes vieilles certitudes et appris à me laisser plier par les règles des écoles antiques, j'ai retrouvé un plaisir perdu depuis longtemps. Celui d'apprendre, d'essayer, de retourner mes pensées comme un gant, de découvrir que je me trompais et que cette découverte me donnait l'occasion de faire un peu mieux. J'ai perdu beaucoup, y compris les choses que je croyais dominer, posséder, connaître : mais cela, au moins, me permet de continuer à chercher, demander, étudier, scruter la vie sous toutes ses coutures. Je vis en cherchant quelque choses, mais quoi, je l'ignore ; peut-être seulement le bonheur de continuer à chercher. Je pense aux mots de Socrate : une vie sans examen ne mérite pas d'être vécue.
Je marche avec Chien dans les rues du quartier, je n'ai rien à moi, je suis heureuse. J'ai peut-être un peu appris à vivre grâce aux philosophes anciens ; et c'est peut-être cela, au bout du compte, qu'il vaudrait la peine de raconter.
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C'est souvent la nature qui me sort de la torpeur : un ciel neuf, l'air du printemps, oublié depuis longtemps. Quelque chose que j'intercepte du coin de l'œil, un nuage, un arc-en-ciel, la couleur d'une fleur qui paraît tout droit sortie de l'esprit des plus grands stylistes.
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Les mannequins étaient aussi grands que l’homme que j’avais aimé jusqu’à tout récemment. Quand j’étais sûre que personne ne me voyait, j’enlaçais la silhouette recouverte de toile de chanvre et j’avais l’impression de l’enlacer lui ; sauf que le mannequin n’avait pas de visage, juste une tête lisse, ovoïdale, une tête non humaine, une tête que je décrochais avec un certain plaisir inavoué, pour enfiler les vêtements plus facilement. Que se serait-il passé si la situation avait été différente, si le mannequin avait été vivant, s’il avait été ce garçon, si je lui avais dit ce que j’éprouvais, mes doutes, la peur mêlée d’envie de nous redonner une chance ? Je ne le sais pas, nous ne le saurons pas. Sans doute la vie se serait-elle frayé d’autres chemins – actes manqués, négligences, lassitudes – pour nous séparer de nouveau, parce que tel était notre destin – un destin humain et non pas un fait impersonnel, une histoire qui se tisse au fur et à mesure et qui trouve toujours un moyen pour se réaliser malgré les résistances. Ainsi va le monde, disons, et cela ne date pas d’hier, et nous sommes en droit de penser que cela durera toujours ; bien avant que l’ancien français invente le mot «  regrés  », du reste, Sapho racontait avec une insoutenable précision le vertige du regret d’amour : que n’aurait-elle pas donné pour revoir une seule fois sa chère Anactoria : « sa démarche ravissante / Et l’éclat éblouissant de son visage 8 … » Et quiconque a déjà aimé puis perdu l’amour, même s’il l’a retrouvé plus tard sous une autre forme, comprendra Sapho, sera touché par sa détresse – car comment pourrait-il s’étonner qu’elle ait envie de tout sacrifier contre un seul regard ? Même ceux qui s’en sont sortis, même ceux dont le cœur blessé a guéri, dont le regret est déjà cicatrisé. Parce que bien sûr, le temps fera son œuvre ; d’autres amours se présenteront et nous nous dirons : c’était pour le mieux. Mais, pour chaque fois où nous aurons aimé puis vu l’amour s’enfuir, la voix de Sapho ravivera en nous le souvenir d’une ancienne plaie – Sapho qui pour apercevoir une seule fois son Anactoria perdue est prête à tout donner, tout, le plus beau et le plus précieux. Et nous pleurerons aussi devant le final de Nos plus belles années , quand les deux protagonistes qui se sont tant aimés malgré leur incompatibilité retombent l’un sur l’autre, comme deux inconnus, et que d’un coup prend corps, mais juste un instant, le fantasme de ce qui aurait pu être mais n’a pas été et ne sera jamais, parce qu’à présent leur histoire se conjugue au futur antérieur, le temps dans lequel aucun futur simple n’est plus possible. En effet la grammaire raconte la vie, et l’explique ; pour chaque indicatif, c’est un million de conditionnels qui meurent mais peuvent continuer à nous bercer, par l’imagination, en nous donnant l’illusion qu’ils sont meilleurs que la vie qui nous a échu. Dans l’imagination tout est plus facile, il n’y pas de friction, et nous pouvons aimer les roses non cueillies, les choses qui pouvaient être et n’ont pas été . Mais nous savons aussi très bien qu’il s’agit là d’un effet d’optique. Apprendre à vivre avec le regret, et le remords, n’est pas une mince affaire ; ce n’est pas facile d’accepter ce pacte tacite qui stipule que pour vivre vraiment, il faudrait nous dissiper, renoncer à une version possible de nous-même à chaque fois que nous devons faire un choix. Comme pour toute émotion profonde, le défi le plus dur et le plus urgent est d’éviter que le regret se transforme en ressentiment ; et pour l’éviter, le seul moyen consiste à prendre conscience de tout ce qu’on éprouve, même la douleur ; de ne pas chercher à s’en débarrasser, à la cacher sous le tapis, mais à la regarder dans les yeux, quitte à pleurer un coup, ou même plusieurs. Cette condamnation à nous dissoudre un peu à chaque fois pour nous déterminer et devenir responsable de nos actions ne manque pas de poésie. Bien sûr, il y aura des erreurs et du remords, mais peut-être que le désir que nous ressentirons alors de faire amende honorable saura nous conduire vers de nouveaux possibles , nous poussera à nous réinventer. Surtout si l’on pense que le regret et le remords, émotions déchirantes car solitaires, et absolument intimes, propres à chacun de nous, à la limite de l’incommunicable, existent et se développent de la même façon, secrète et mystérieuse, pour tous les êtres humains : ceux qui nous sont proches, et ceux qui nous paraissent lointains. Redisons-le : nous sommes seul, et en même temps, nous ne le sommes pas, si nous parvenons à discerner chez les autres, sans rompre le mystère, en la devinant de loin, la même imperfection impardonnable et pourtant toujours pardonnée. Et puis n’est-ce pas à cela que sert la littérature ? Elle n’existerait pas si n’existaient pas depuis des millénaires ces émotions que nous cherchons à déchiffrer – et d’ailleurs la philosophie non plus, ni l’histoire, en un mot, l’humanisme. Or comme il est fécond de se découvrir humain, fécond et utile, la plus utile des découvertes inutiles, celle qui nous aide à survivre et nous permet de dépasser la simple réaction stérile à cette douleur de vivre que nous connaissons tous. Et cette poésie de Penna sur la jeunesse ? Elle finissait comme ça : Il vaut peut-être mieux souffrir que jouir. Ou peut-être que cela revient au même. La neige aussi Est plus belle que le soleil.
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