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3.5/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Treviglio , 1981
Biographie :

Ilaria Gremizzi vit près de Milan. Elle parle l'italien, le russe et le français et c'est en français qu'elle a choisi d'écrire.
Les nigauds de l'oubli et autres saloperies est son premier roman.

Source : Editeur
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Bibliographie de Ilaria Gremizzi   (1)Voir plus

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je me fatigue énormément à me reconnaître? Cela me paraît ambigu, l'effet des miroirs. Et si on me prêtait en réalité l'image de quelqu'un d'autre quand on me regarde, alors qu'en vrai, je suis totalement différente? Et si on nous prêtait, à tous, des images, alors qu'on est transparents? La vue ne serait alors qu'une très grande tromperie. La plus puissante des escobarderies. C'est probablement ainsi, mais je ne pourrais pas vous le prouver. Hé, la vue, honte à toi!
Les miroirs en tout cas sont venteux, vivants, des voyous. Il suffit de regarder la vitre de ce car. Elle absorbe goulûment les images qu'elle reflète, mélange la route à mes joues, les panneaux mon tricot, mes bagues à ses arbres. Des sémaphores me traversent le torse. On roule et les images nous suivent, moi et le chauffeur. On file mais elles nous harcèlent. J'ouvre la bouche et mes dents se changent en nuages.
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Malgré tout Jeanne était mieux que rien. Parmi ses qualités, il y avait la fait qu'elle adorait parler : elle avait compris que c'était uns stratégie fondamentale de survie.Ce n'est pas donné à tout le monde. Ronnie, lui, était un mauvais parleur, c'est pour ça q'il risquait de crever plus vite.
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-Pourquoi tu ne viendrais pas ?
- J'ai peur des trous.
- Ah bon ?
- Je souffre de trouphobie. [...]
- Je suis désolée. Tous les trous ? La serrure, l'évier, les prises électriques ?
- Les pires jours, oui.
- Depuis longtemps ?
- Depuis deux jours.
- C'est récent. Qui t'a fait ton diagnostic ?
- Moi-même. Devant un bout de gruyère, je n'ai pas tenu le coup. Je suais. Je me suis enfui sur le balcon de Jeanne. (p.236/237)
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Il me semblait que la toilette d'une femme se faisait toute seule, comme par magie. Un jour, la magie s'estompait et on devenait de vieilles pies, laides, indésirables -sèches et fragiles comme des meringues, ou grosses et molles comme des boules de pâte à pizza. Jeanne s'enfermait souvent dans la salle de bain, elle verrouillait la porte. On n'avait pas le droit d'entrer, ni Ronnie ni moi. J'écoutais ses bruits, je comprenais encore moins. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ? Elle ôtait un déguisement ? Elle priait les dieux d'une religion sauvage ? Elle se lavait, tout simplement ? Cela faisait de la mousse ? On n'entendait pas vraiment l'eau couler. (p.101)
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Moi, en tant que sa fille, je trouvais que le fait de ne pas en venir à bout des ovnis était très réconfortant. Cela garantissait qu'on allait toujours rester ensemble. C'était notre super-glu. Notre blague, notre chimère de banlieue. Et si ça durait toute la vie, tant mieux.

Grâce à ça, mon père et moi, on était ensemble, assis sur un tesson de goudron, le vendredi soir, au milieu des usines, là où une discothèque aspirait des gens et expirait des chants. C'était de la chance. Etourdis comme on était, on se contentait d'émotions faiblardes, de troisième ordre. On était des rêveurs de quatrième classe. Des marginaux de l'impossible.
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- Et à part espionner les pots de Jeanne, tu as fait quoi aujourd'hui ?
- J'ai regardé le ciel. Il bouge. On ne voit pas son mouvement... On le sent
- Les yeux ne servent à rien.
- C'est vrai.
(...)
- Tu sens quoi exactement quand tu dis que tu sens le ciel ?
- Des ondes. Comme des ondes musicales.
- Des notes ?
- Non, je dirais... l'autre côté des notes.
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Je n'aurais pas pu vivre sans le placard à rascasses. Cela aurait été abominable de manquer d'un endroit où foutre le superflu, le lassant, le cassant, le cassé, le passé, l'inutile. Je n'aurais plus su où me rendre pour retrouver mes traces, fermer les yeux, rouvrir mes plaies. C'était si inutile et si beau.
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Pour revenir donc à mon soudain besoin de déménagement, celui qui avait bouleversé Jeanne, il faut savoir que Linda m'avait dit un truc. J'ai promis de n'en parler à personne, mais tant pis. Bref, elle m'avait expliqué qu'à treize ans, il fallait que je commence à penser à ma féminité.
Pour devenir femme, je devais marcher le long d'une ligne droite, pour apprendre à bouger mes hanches. Droite-gauche, droite-gauche, rythme régulier, ondulation fatale et charmeuse. Une balançoire létale. Un métronome lombaire.
Linda m'assurait que c'était fondamental de s'entraîner quotidiennement. Que tout ce que je ne faisais pas à ce moment-là, j'allais le regretter après.
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Linda marchait sans se retourner, même si elle voyait passer la camionnette des glaces. Moi je me retournais tout le temps. Je chancelais. Je voltigeais. Je traçais des vrilles moribondes autour de moi-même
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Quant je suis triste, je bois moins. C'est pour ne pas me diluer. C'est pour me concentrer. La tristesse est un amplificateur de l'âme. Des âmes, je veux dire. J'en ai deux, vous vous rappelez ?
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