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Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Godeni, Argeș , le 23/01/1940
Biographie :

Ileana Mãlãncioiu est docteur ès philosophie, poète et essayiste. Elle a écrit huit recueils de poèmes : L’oiseau au cou tranché, Le cœur de la reine, Des lys pour mademoiselle la mariée, Sacrifice complet, Au-delà de la zone interdite, Ma sœur de l’au-delà, La ligne de vie et L’escalade de la montagne. Elle est également l’auteur de six livres d’essais : La faute tragique, Voyage vers moi-même, Crime et moralité, essais politiques, La chronique de la mélancolie, Parler dans le désert, Le recours à la mémoire.
Ses écrits ont reçu le Prix de l’Académie roumaine, de l’Union des Écrivains de Roumanie et de l’Association des Écrivains de Bucarest.
Les œuvres complètes d’Ileana Mãlãncioiu se sont vu décerner le Prix Mihai Eminescu, le Grand Prix Lucian Blaga et le Prix National de Littérature.
Avant la révolution, Ileana Mãlãncioiu a travaillé en tant que rédacteur pour la Télévision roumaine, la revue Arges, le studio cinématographique Animafilm et la revue Viata Româneascã. Après 1989, elle est devenue
rédacteur en chef adjoint de la revue Viata Româneascã et a exercé cette même fonction pour la maison d’édition Litera.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ileana Mãlãncioiu
À travers la zone interdite

l’espace dévorait en soi toutes les choses
silencieusement je les suivais encore
du regard jusqu’à l’endroit où l’on ne voit plus rien
comme dans les flancs d’un animal incolore
qui épuise le monde et demeure affamé
au moment même où il avale
tout, jusqu’au dernier être vivant
jusqu’à la roche finale
ayant servi de tombeau à un homme
et jusqu’à la croix
posée sur ses épaules
une dernière fois
épouvantés nous attendions notre tour
l’heure approchait fantastique et sévère
l’espace dévorait en soi toutes les choses
et impuissants nous le regardions faire.

(traduit du roumain par Annie Bentoiu)
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Ileana Mãlãncioiu
Pastel

C’est le printemps. L’asthénie est en fleur
Qui doit mourir mourra maintenant
S’il n’a pas encore fleuri
Le tombeau de mon père fleurira.

Ma mère y a mis des fleurs de toutes sortes
Pour qu’ainsi passe le temps s’il se peut
En moi de nouveaux germes une pensée
Qui me coûtera.

Je ne puis m’y arrêter en ce moment
Un vent de printemps commence à tamiser
Les propos sans vergogne d’une femme
Devenue folle durant l’hiver.

(traduit du roumain par Alain Paruit)
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Ileana Mãlãncioiu
Je regarde dans ton âme

Je regarde ton âme détachée de ton corps
Et qui à minuit dans ma chambre est venue
Elle est triste et fatiguée et seule
Elle n'a pas appris à sortir sans être vêtue

De chair et d'os, elle n'a pas appris
À soutenir des regards qui vont droit en elle
Elle se tient devant moi et elle éclaire
Et elle tremble comme une agnelle.

Je la lâche dans l'obscurité
Et elle flotte sur les eaux noires
Et elle retourne au corps
Qui ne peut plus la recevoir.
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Ileana Mãlãncioiu
Éden

Me voici devant la moult douce reine
Et nous devisons comme entre êtres morts
Mourantes de par notre amour perdu,
Toutes deux soumises au même sort.

J'avais un aimé sur terre lui dis-je
J'en eus un aussi murmure sa bouche
Le mien était le soleil qui se lève
Le mien était celui qui se couche.

Puis tu t'en viens toi celui mort plus tard
Ou celui encore qui jamais ne meurs
J'ai aimé dis-tu d'abord une reine
Une jeune fille après à autre heure.

Ainsi devisons tous tranquillement
Car nul ne peut plus onques préciser
À qui est l’os que regardons ici
Comme un corps en une autre éternité.

(traduction en français par Aurel George Boeșteanu)
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Ileana Mãlãncioiu
Ceci est ma tête

Je me tâtais la tête du bout des doigts
Je voulais m'assurer que rien n'y manquait
Je trouvais mes yeux et ma bouche à l'endroit
Et je commençais à comprendre

Grâce à mon cœur qui battait toujours
Que tout apparemment était à sa place.
Je me montrais donc avec elle sans détour
Au festin donné par qui vous savez.

Ceci est ma tête, lui disais-je alors
Et ma voix était indiciblement grave
Et je m'étonnais de pouvoir parler encore
Et ma voix montait du plat.

(traduit par Alain Paruit, p. 7 de « Comme dans un dessin de Escher, huit poètes roumains »)
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Ileana Mãlãncioiu
le dernier souvenir

l’espace dévorait en soi toutes les choses
silencieusement je les suivais encore
du regard jusqu’à l’endroit où l’on ne voit plus rien
comme dans les flancs d’un animal incolore

qui épuise le monde et demeure affamé
au moment même où il avale
tout, jusqu’au dernier être vivant
jusqu’à la roche finale

ayant servi de tombeau à un homme
et jusqu’à la croix
posée sur ses épaules
une dernière fois

épouvantés nous attendions notre tour
l’heure approchait fantastique et sévère
l’espace dévorait en soi toutes les choses
et impuissants nous le regardions faire.

(traduit du roumain par Annie Bentoiu)
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Ileana Mãlãncioiu
Vœu
Avoir un lieu à moi où pleurer si possible
La tête entre les mains sans personne pour me voir
Quand les larmes brûlées me montent à la gorge et croissent
Et s’élèvent encore jusqu’à mon menton.
Sentir ces longs pleurs commencer à m’étouffer
Sans personne pour m’en sortir et me mettre à crier
Le plus fort à l’entour contre les murs chancelants
Comme si de sable par erreur étaient leurs soubassements.
Laisser ensuite aller dans ces larmes claires mon corps
Et qu’on l’y voie flotter en surface comme un noyé,
Sans que l’on sache si au moment où j’ai commencé de pleurer
Et de me voir dans ces pleurs j’étais femme ou bien homme.
Que vienne alors quelqu’un des environs du lieu
Où l’on m’a laissée, et qu’il vous appelle à voir
Qu’il lui faut me chasser, parce que j’ai tellement pleuré
Que depuis quelques temps les murs de larmes se sont mis à suinter.

(traduit du roumain par Nicolas Cavaillès)
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Ileana Mãlãncioiu
Je me tiens en un lieu retiré

Je me tiens en un lieu retiré, oublié du monde
Comme si j'étais engloutie par la nuit
De la façon la plus naturelle qui soit
Et personne ne se demande où je suis.

Aucun ange ne me rend plus visite
Mon cerveau est de plus en plus flétri
Une lézarde cachée grandit chaque jour
Dans le mur du cachot avec lequel j'écris.
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Ileana Mãlãncioiu
Prenez garde

Le sol de mon pays est plus qu’une chose dehors
Le sol de mon pays dans mon cerveau est inscrit
Là-bas il est fertile les ans quand on l’oublie
Et aussi les années quand Dieu le punit

Là-bas il ressemble à ma matière grise
Fort peuplée d’anges et d’oiseaux saints
Là-bas personne avec lui ne pavoise
Et personne ne le ment

Là-bas les graines mûrissent au terme
Là-bas le maïs est cueilli sans délai
Là-bas il y a place pour les moissonneurs
De là de temps en temps sortaient

Des pensées pures comme les papillons blancs
Qui embellissent pour nous l’extérieur
Là-bas reste de temps en temps
Un vide infini et une amère douleur

Quelque chose commence à m’inquiéter
Des changements se passent, j’ai une peur infinie,
Prenez garde de mon cerveau bouillant de douleur
Prenez garde de la terre fertile de cette patrie.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
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Ileana Mãlãncioiu
Tous nous ne verrons plus

Tous nous ne verrons plus, me disait-il
Quelques-uns plus tôt, quelques-uns plus tard
Ensuite il fixait l’homme qui nous gardait
Ensuite la femme

Qui lui tournait autour comme autrefois
Il se dirigeait vers eux par simple habitude
Comme s’il les voyait encore
Et cela me semblait être une victoire

Dans ce combat de l’œil contre le regard
Dont je ne comprenais pas ce que j’en avais lu jadis
Et à sa place je commençais à voir l’autre
Presque sain, presque entier

Presque aussi aveugle et inconscient
presque aussi beau, presque aussi près
De l’instant où il voyait encore tout
Et eux ils s’apprêtaient à l’enterrer.

(traduit du roumain par Alain Paruit)
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