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Citations de Immanuel Wallerstein (16)


Afin de mieux comprendre cette plate-forme économique et géopolitique qu'on appelle la Russie, il convient de remonter jusqu'aux moments clés de l'histoire pendant lesquels l'Empire russe a pris sa forme familière. On peut identifier un premier moment de ce type à l'aube de l'ère moderne, entre 1500 et 1550. Si nous pouvions sonder les analystes politiques de l'époque sur la direction dans laquelle s'engageait alors l'humanité, ils s'accorderaient avant tout à décrire l'émergence spectaculaire de nouveaux empires à travers la vaste étendue continentale qui sépare l'océan Pacifique de l'océan Atlantique. Il est probable que ces experts imaginaires ne penseraient guère à mentionner la Réforme protestante, dans la lointaine extrémité nord-occidentale de l'Eurasie, ni peut-être même la récente découverte des Amériques. À l'époque, c'était la Chine des Ming qui était le vrai géant démographique et manufacturier de la planète. Peu après 1500, les Moghols imposèrent leur domination impériale à un sous-continent indien naturellement enclin aux divisions.
Au même moment, les Safavides étaient en plein essor en Iran et les Turcs Ottomans revendiquaient vigoureusement l'héritage de l'Empire romain d'Orient, tandis que les Habsbourg espagnols paraissaient sur le point de jeter les fondations d'un grand empire catholique en Occident. Pour presque tout le monde, les terribles désordres du Moyen Âge étaient enfin révolus. Ce regain d'ordre et de prospérité était assuré par de vastes empires et renforcé par toute une série d'innovations importantes : techniques agricoles et artisanales plus efficaces, administration fiscale centralisée, religions officielles conservatrices, sans parler de l'invention de nouvelles pièces d'artillerie bien plus puissantes que jadis.

Chapitre 4 : Ce qu'était le communisme.
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Aucun socialisme dans un seul pays — ou dans une seule usine — ne peut survivre tant que le système-monde capitaliste ne sera pas remplacé par un système historique différent où l'accumulation du capital ne sera plus la priorité absolue.

Chapitre 4 : Ce qu'était le communisme.
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Dans un contexte où le chômage est à 10 % et où l'économie semble émerger timidement de la récession, cette polarisation n'est pas très sensible. Mais si l'on imagine un chômage à 50 % et la profonde dépression qui l'accompagnera certainement, les chances d'un effondrement majeur des structures étatiques seront bien plus grandes. À ce stade, la solution la plus évidente sera un renversement révolutionnaire du système de propriété existant, y compris la prise de contrôle du système financier afin de l'empêcher de détruire la monnaie émise par le gouvernement. Ce ne serait plus seulement telle ou telle caractéristique du capitalisme, mais toute son infrastructure institutionnelle, qui serait éliminée.

Chapitre 2 par Randall Collins, Emploi et classes moyennes : la fin des échappatoires.
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Il est clair qu'on a besoin d'un tout autre type de culture politique si on souhaite affronter sérieusement la question du chômage technologique de la classe moyenne. Des politiques " progressistes " de soutien public au secteur privé peuvent éventuellement prolonger la vie d'un capitalisme mal en point, mais cette approche hybride ne pourra pas résoudre le problème à long terme du chômage technologique tant que le moteur de l'économie sera la recherche du profit privé.

Chapitre 2 : Emploi des classes moyennes : la fin des échappatoires.
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En général, la contingence historique correspond à l'actualisation, par le biais de l'intervention humaine, d'opportunités structurelles latentes qui émergent dans les moments de crise, lorsque les contraintes du passé sont balayées. La créativité et l'énergie visionnaire — tout comme l'incapacité de saisir l'occasion et le déficit de leadership — sont des conséquences de l'action humaine sur les potentialités et les contraintes structurelles émergentes. Les alternatives semblent improbables à tout le monde sauf, bien entendu, à ceux qui seront proclamés visionnaires A POSTERIORI. La véritable prouesse de ces visionnaires est de découvrir de nouvelles possibilités dans le feu de l'action et de transformer ces possibilités en réalité.

Chapitre 4 : Ce qu'était le communisme.
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Les maux dont souffre l'Amérique sont l'anomie, l'absence de normes communes et l'aliénation. (Michael Mann)
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La somme des actifs financiers représente quatre fois la valeur de tous les titres et dix fois celle du PIB mondial. (Craig Calhoun)
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Le centrisme libéral est devenu l’idéologie dominante sur le plan mondial et cela précisément parce que les programmes aussi bien des conservateurs que des socialistes sont devenus des sous-variantes du thème libéral sous-jacent de la gestion graduelle des réformes. 
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Pour les producteurs, la possibilité de l’accumulation sans fin du capital semble être désormais de plus en plus compromise.
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D’après les normes américaines, un taux de chômage de 10% est douloureux : un taux de 25% (tel qu’on le constate dans les sociétés en crise) est très alarmant, mais plusieurs sociétés y ont survécu. Mais lorsque le chômage affecte 50 ou 70% de la population en âge de travailler, la pression exercée sur le système capitaliste tant par la sous-consommation que par l’agitation politique rend sa survie impossible. Ceux qui croient que de tels taux de chômage sont inimaginables n’ont qu’à faire un effort d’imagination supplémentaire en extrapolant à toutes les catégories d’emploi les effets du chômage technologique dû à l’informatisation généralisée.

Chapitre 2. Emploi et classes moyennes : la fin des échappatoires, par Randall Collins
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Les crises financières sont dans la nature même du capitalisme, et l'expérience historique suggère que l'économie finit toujours par rebondir. Mais il s'agit là encore une fois d'une généralisation empirique sans base théorique solide. Que se passera-t-il lorsque la crise financière sera couplée à l'épuisement structurel des réserves d'emplois de la classe moyenne et à un chômage technologique affectant pratiquement toute la population active ? Les revenus du secteur financier sont-ils susceptibles d'augmenter au point de pouvoir remplacer les rémunérations de type salarial en tant que principale source de revenu de la population ?

Chapitre 2 : Emploi des classes moyennes : la fin des échappatoires.
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Si le capitalisme devait perdre sa position dominante dans les affaires économiques mondiales, ce serait plutôt par le biais d’une transformation prolongée et de l’essor d’autres types d’organisation économique se développant parallèlement aux activités capitalistes. (Craig Calhoun)
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Au lieu d’une stratégie rationnelle mettant à profit les atouts de la superpuissance soviétique pour négocier une inclusion collective plus honorable au sein de la hiérarchie capitaliste mondiale, la nomenklatura a dilapidé et cannibalisé les actifs soviétiques dans une fuite en avant visant protéger ses positions oligarchiques individuelles tant face à la purge gorbatchévienne que face au danger de rébellions populaires. (Georgi Derluguian)
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La fin de l’hégémonie américaine aura donc bien lieu tôt ou tard au cours du prochain demi-siècle, et ce ne sera pas beau à voir. (Michael Mann)
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L'idéologie républicaine est également de plus en plus obscurantiste et hostile au savoir scientifique. (Michael Mann)
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Pour pouvoir accumuler un volume suffisamment important de capital, les producteurs doivent pouvoir exercer un quasi-monopole. Ce n'est que s'ils jouissent d'un quasi-monopole qu'ils peuvent vendre leur produit à un prix largement supérieur à son coût de production. Dans les systèmes vraiment compétitifs où les facteurs de production sont aisément disponibles, tout acheteur intelligent sera susceptible de trouver un vendeur qui commercialisera son produit pour un prix dérisoire, voire en dessous de son coût de production. Il ne peut pas y avoir de véritable profit dans un système de concurrence parfaite. Pour faire du profit, il faut qu'il y ait des limites à la liberté du marché, c'est-à-dire une situation de quasi monopole.

Chapitre 1 : La crise structurelle du capitalisme : pourquoi les capitalistes risquent de ne plus y trouver leur compte.
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