India Desjardins

Honnêtement, comme à chaque fois que je rencontre un gars charmant-en-plus-d’être-original-et-terriblement-beau, j’ai cru avoir trouvé l’homme de ma vie. Je l’ai fait attendre un peu (vu que ce n’était pas encore totalement-complètement-absolument fini avec Yannick), puis il m’a fait attendre un peu (peut-être par orgueil à la suite de mes incertitudes ou parce que lui-même avait quelques affaires affectives passées/présentes à régler). Bref, gymnastique typique des célibataires qui ont peur d’être à nouveau blessés. Finalement on est sortis ensemble un mois, puis on s’est quittés. En fait, pas on s’est quittés, il m’a quittée. C’est toujours moins dur pour l’orgueil de dire aux autres : « On s’est quittés. » Ça fait plus sage. On a l’air de faire partie de la décision. Tandis que si on avoue clairement : « Il m’a quittée », on passe pour la pauvre victime. En plus, nos amies sont solidaires, le détestent, et on perd toute crédibilité si on cède à l’envie de reprendre avec lui quelques semaines plus tard (ce qui arrive assez fréquemment).

Quelques semaines après cette première rupture, on s’est rappelés. En fait, pas on s’est rappelés, je l’ai rappelé. Mais impossible de l’avouer haut et fort sans risquer de passer pour la fille qui veut trop, celle qui supplie les gars de sortir avec elle et bla bla bla. Le langage des célibataires-recherchant-l’homme-parfait est très pointilleux. On finit par l’apprendre avec le temps.

Bref, Thomas et moi sommes de nouveau sortis ensemble. Ç’a duré trois semaines. Puis on s’est quittés une fois de plus, jugeant qu’il valait mieux être amis. Et cette fois, la décision venait vraiment de nous deux. En fait, on s’est quittés. La décision venait de nous deux, mais la suggestion venait de lui et il a tout fait pour me convaincre que nous n’étions peut-être pas faits pour être un couple. Pour quelles raisons ? Je ne sais pas. Tout le monde me le demande toujours et je ne sais jamais quoi répondre. « Pourquoi tu n’es plus avec Thomas ? » « Thomas et toi faisiez tellement un beau couple ! » En fait, j’ignore quoi répondre parce que je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Je crois que même si Thomas est un million de fois plus merveilleux et compatible avec moi que Yannick, il a peut-être un mini-gène d’amourophobie latent. Thomas et moi avons donc vécu une charmante histoire de boomerang affectif qui s’est soldée par une grande amitié. Nous sommes maintenant inséparables, mais célibataires.

Pour l’instant, on joue à être amis. Tant pis ! Je drague devant lui !