Comme il lui aurait été facile d’obtenir cette femme, de jeter sur elle son dévolu, de l’acheter, de se l’approprier ! Mais non : il aimait, il aimait sincèrement, et il lui avait demandé son amour, son cœur, sa main. Il aurait fait d’elle une véritable dame de la noblesse, la première d’entre toutes les femmes de Livonie. Il avait offert son amour et celui-ci avait été accepté ; il avait obtenu la permission de baiser ses lèvres, de poser les mains sur son corps. La bouche de la femme lui avait murmuré à l’oreille, répondant à ses serments, promettant à son tour, jurant… Et ensuite elle l’avait trahi, tourné en ridicule, elle avait méprisé son amour.
L’homme s’était approché de la côte avec l’intention de la tuer, de plonger son poignard dans ce cœur perfide et de se jurer que plus jamais il n’éprouverait le moindre amour pour une femme.