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Citation de Tempsdelecture


« Et tu croyais que tout serait si simple? Que j’allais accepter? Pour te donner enfin à satisfaire ton fantasme de violence? Refaire sa vie avec un criminel! Pour être enfin capable de distinguer entre ses cauchemars et sa vie…L’idée est excellente! Mais il a suffi d’une fine trace de rouge à lèvres sur le rebord d’un verre, et je me suis souvenu de tout. C’était juste avant que tu frappes à ma porte. Tu es arrivée au moment où j’avais décidé de faire taire l’univers, et tout est devenu de ta faute. Tu ne sais pas ce que c’est, Norma-Jean, d’être allé aussi loin dans la pensée de la fin, et de ne pas avoir pu la mettre en oeuvre. Aujourd’hui, je dois hurler pour vérifier ma présence au monde. Tu ne sais pas ce que c’est que d’avoir tué. La terreur de vivre est mon unique vertige. Tes venues au parloir me maintiennent en vie: c’est d’obscénité qu’il s’agit. Il était tard lorsque tu es venue me trouver chez moi. Tu n’avais pas une ecchymose; tu étais belle à en crever. Les mots sortaient précipitamment de ta bouche comme si tu avais craint de les oublier. Tu me parlais de fuir, de venir avec toi, de me dépêcher. Tu m’as tout expliqué: en quelques heures tu avais rassemblé les pièces nécessaires à ta construction. Ton mari venait de partir convoyer ton voilier dans le sud de la France. Il était à peine arrivé à destination que tu avais déjà vidé l’appartement. Tu aurais pu simplement partir, un bagage à la main, fermer la porte derrière toi et laisser le monde en l’état. Mais tu as rasé les lieux, vidé la vie de ton mari comme on t’avait un jour évidée toi. »
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