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Critiques de Ira Ishida (77)
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Ikebukuro West Gate Park, tome 1

Un recueil de 4 nouvelles, de qualité plutôt inégales , en suite chronologique, mettant en scène la montée en responsabilité en tant que médiateur de quartier de Makoto, un jeune flirtant avec la délinquance. Il regroupe ainsi une petite équipe qui l'épaule dans ses enquêtes parallèles.

Tout se passe dans un petit quartier populaire et jeune de Tokyo, celui du titre, remplis de territoires et d'adolescents désœuvrés.

L'intérêt réside surtout dans la descriptions de la société nippone, de la vie quotidienne de ses jeunes, et aussi de leurs travers respectifs. Le tout de style résolument moderne, fluide, percutant, loin d'une narration contemplative volontiers associée aux romans japonais.

Les histoires pourraient se dérouler dans n'importe quelle grande ville, mais l'auteur glisse discrètement et naturellement suffisamment de matière pour bien les ancrer dans un Japon moderne et véridique.



Le fond est bien posé, mais la qualité des intrigues est variable, certaines perclues de naïvetés, et le suspense quelquefois limitée. La quatrième nouvelle, la plus longue, est d'inspiration très "West Side Story ", et bien que souriante finalement très convenue.



Il s'agit du premier tome d'une série que je poursuivrai, ces histoirettes sans prétentions excessives restant dynamiques, faciles à lire et in fine sympathiques.



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Call-Boy

C'est d'abord un roman japonais ainsi qu'un roman dit érotique, terme que je trouve inapproprié pour qualifier un texte qui va plus loin que la description d'ébats sexuels.



En effet, ce roman, plutôt bien structuré, aborde le thème d'une prostitution de luxe d'un jeune garçon d'à peine vingt ans, se disant nullement intéressé par le sexe, qui va réaliser, un peu par hasard des prestations qui le conduiront au sommet des prouesses d'un call-boy expérimenté, ceci en quelques semaines.



Il est le narrateur de cette aventure qui l'amène à rencontrer et à satisfaire différentes sortes de femmes, toutes plus âgées que lui, quelquefois beaucoup plus. Ces rencontres sont assez souvent le cadre de conversations quelquefois philosophiques, à tout le moins psychologiques sur le pourquoi des choses, de la vie, de la mort, de l'amour et l'occasion pour lui d'une introspection de sa vie et de son avenir.



L'argent tient une place à part, bien que le jeune Ryô en gagne beaucoup, des milliers de fois plus que dans son job de barman qu'il conduit en même temps que d'hypothétiques études. En tout cas, il a un rapport d'immense distance par rapport à tout cet argent gagné trop facilement qu'il ne dépense même pas.



Pas de langage vulgaire dans le déroulement des scènes de sexe, pourtant très explicites, vécues toujours avec une analyse du héros même en pleine action.



L'ambiance japonaise favorise l'intérêt pour une histoire assez soignée même si le dénouement sombre un peu dans la facilité.
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Ikebukuro West Gate Park, tome 3 : Rave d'u..

Dans la chaleur caniculaire d'un été sans fin, Tokyo bruit d'une étrange rumeur concernant une nouvelle drogue, une petite pilule verte capable de vous faire danser jusqu'au bout de la nuit et au-delà. Baptisé snake bite, ce comprimé est un must pour la jeunesse tokyoïte qui découvre la frénésie des rave parties. A Ikebukuro, comme ailleurs, on s'agite pour trouver ce nouveau Graal qui permet de s'envoler loin du quotidien, et qu'importe si la mort est au bout du voyage. Makoto, le célèbre solutionneur d'embrouilles du quartier, connaît bien des jeunes prêts à tout pour se vider la tête et c'est pour eux qu'il accepte de démanteler le réseau des vendeurs de snake bite. Contacté par le plus grand organisateur de raves du Japon, il se lance à leur poursuite, un peu pour protéger son quartier, mais aussi pour les beaux yeux d'une charismatique chanteuse unijambiste.



Revoilà Makoto, le marchand de fruits d'Ikebukuro avec qui on partage, le temps de ce court roman, les nuits enfiévrées de Tokyo. Contrairement à son habitude, Ira Ishida délaisse le recueil de nouvelles pour suivre son héros le long d'une seule histoire, une enquête dans le monde de la drogue et des raves, mâtinée d'un zeste de romantisme. Mais si le vendeur de fruits détective amateur tombe amoureux, il ne lâche pas pour autant ses amis, ceux qui sont en danger à cause de la drogue. Malin et persévérant, il décide de piéger ce serpent vert malfaisant, tout en contemplant, désabusé, ses contemporains qui s'abrutissent, conscients des dangers mais si peu soucieux de leur vie qu'ils sont prêts à la perdre pour quelques heures de sensations fortes.

C'est un regard sombre qu'Ishida porte sur une jeunesse nipponne déconnectée des réalités qui n'en finit pas de se détruire avant que la société ne le fasse à leur place. Son roman, dans la lignée des deux tomes précédents, n'est certes pas un chef-d'oeuvre mais se lit avec plaisir, du fait de la personnalité de Makoto, jeune homme sensible sous son apparence de mec dans le coup. Pour les fans de la série.
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Ikebukuro West Gate Park, tome 1

Au centre de Tokyo, la gare d'Ikebukuro, sortie Est. Une ville dans la ville où se côtoient les salarymen, les mères de famille, les yakusas, les jeunes voyous désoeuvrés. Au milieu des magasins qui grimpent jusqu'au ciel, des love hôtels, des salons de massage, la petite boutique de fruits et légumes que tient la mère de Makoto résiste à la modernité et au gigantisme. Makoto y travaille en rechignant un peu, mais la plupart du temps, il traîne avec ses potes dans le parc face à la gare. Plutôt débrouillard, pas trop stupide, Makoto n'a pas fait carrière -à 19 ans, il cherche encore sa voie- mais il n'a pas non plus trop mal tourné, contrairement à d'autres, embarqués dans les gangs qui pullulent dans le quartier. Makoto a des amis partout, s'entend avec tout le monde et traîne dans les parages une réputation de mec bien à qui on peut se fier. D'ailleurs, quand un problème vient perturber le quartier, c'est toujours à lui qu'on s'adresse pour le résoudre rapidement et sans violence. Il est ainsi devenu le "solutionneur d'embrouilles" d'Ikebukuro, celui qui se préoccupe de maintenir la paix, de remettre les égarés dans le droit chemin.





Une visite guidée d'Ikebukuro avec dans le rôle de l'hôte, Makoto, le futé, le débrouillard, le pacificateur. Avec lui, on se promène dans les ruelles de ce quartier hétéroclite à la rencontre de sa faune bigarrée. Peu à peu, on investit l'endroit, on partage ses règles secrètes, les combines, les trafics, la face cachée de ce lieu populaire et contrasté. C'est tout l'intérêt de ce livre, immersion totale dans la vie tokyoïte, bien loin des clichés touristiques. Et puis, bien sûr, il y a les enquêtes pour lesquelles Makoto semble développer un don particulier. Il sait composer avec les gangs, les yakusas, la police pour faire régner un semblant de calme et régler les affaires de drogue, de meurtre ou de disparition. On sent tout l'amour pour son quartier dans le récit dynamique et plein de fraîcheur de ses aventures. Un texte bien ficelé, moderne et jeune qui change de la littérature nippone poétique et éthérée. Attachant et original, à suivre dans les tomes suivants.
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Ikebukuro West Gate Park, tome 2

Revoilà Makoto, toujours vendeur de fruits et légumes, parfois chroniqueur dans une revue de mode, et par-dessus tout, ''solutionneur d'embrouilles'' à Ikebukuro, le quartier de Tokyo qui est le sien et dont il veut autant que possible préserver la paix. Il y a d'ailleurs acquis une petite notoriété qui fait que les individus les plus divers lui demande de l'aide en cas de problème. Et des problèmes, il y en a dans une société qui fait de plus en plus d'exclus, vivant en marge de la réussite professionnelle et du bonheur domestique.





Après un brillant premier tome, l'attrait de la nouveauté n'est évidemment plus au rendez-vous de ce deuxième opus des aventures de Makoto à Ikebukuro. Cependant, c'est toujours un plaisir de suivre les pas du jeune homme dans son univers cosmopolite où se côtoient violence et bons sentiments. Dans ces quatre nouvelles, il va s'occuper d'un enlèvement d'enfant, d'une prostituée menacée par un clan de yakouzas, d'une bande de faux monnayeurs et d'une affaire de SDF violemment agressés. Chacune met la lumière sur les failles du système japonais : jeunesse à la dérive, prostitution, mainmise des yakouzas sur les commerces, exclusion des SDF. Makoto s'y révèle profondément humain sous ses airs de jeune frimeur très cool, particulièrement sensible au sort des enfants, et lucide face aux SDF dont il sent qu'il pourrait rejoindre les rangs tant sa situation est précaire. Un héros malin, même si Ira ISHIDA lui facilite la tache par des intrigues faciles, mais aussi plus mature et sensible. Un bon moment passé à Ikebukuro, lieu de tous les dangers mais où survit un fond d'humanité.
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Call-Boy

Le titre et l'illustration de la couverture laisse assez peu de suspense sur ce dont va traiter le roman d'Ishida Ira.

Suite à la rencontre avec une femme mûre dans le bar où il travaille comme barman, afin de financer ses études, Ryô va se retrouver à louer ses offices auprès de femmes. Jusque là, sa vie était lisse et de peu d'intérêt, pour lui. Ses vingt ans ne claironnaient pas et rencontrer des filles ou tomber amoureux lui paraissaient trop ennuyeux pour y consacrer les efforts nécessaires.



Pourtant il se découvre une âme de "découvreur" en officiant comme escort boy. Nombre de ses clientes sont des femmes mariées, entre deux âges, et qui se sentent frustrées par leur vie de couple/famille. Frustrées sexuellement mais, on s'en rend vite compte, surtout frustrées d'attentions, de prévenance. Puisqu'elles savent devoir ne rien attendre de leurs époux, pourquoi ne pas s'offrir pour quelques heures les prestations d'un beau jeune homme aux petits soins, serviable et attentif.

Ryô découvre avec une véritable curiosité la personnalité de ces femmes mais, en parallèle, la sienne se révèle.



Ishida Ira donne ici à voir le monde de la prostitution masculine sous des traits sages et avenants. Rien de sordide ni de crasse dans ces pages avec somme toute une situation peut-être un peu trop embellie. La prostitution étudiante, masculine comme féminine, est une réalité, au Japon comme ailleurs. Ici l'auteur montre un de ces secteurs plus huppé dira-t-on, où tout se déroule avec le consentement de Ryô et de ses clientes. Ça peut déranger. Personnellement j'ai trouvé les portraits des clientes et l'évolution de Ryô intéressants à suivre.
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Akihabara@Deep, tome 1

Kôji, hackeur génial, néanmoins condamné à ne plus toucher un ordinateur avant sa vingtième année, n'arrive pas à trouver sa place dans une société où son absence de qualification est par trop rédhibitoire. De passage à Akihabara, quartier célèbre de Tokyo pour ses boutiques d'électronique et de mangas, il décide d'enfreindre sa période probatoire pour contrer une attaque virale dans un cyber-café… S'ensuit reconnaissance et fraternisation avec l'une des serveuses qui le présente à une bande composite de marginaux. La nouvelle somme, ainsi formée, va se lancer dans le projet fou de programmer une intelligence artificielle inégalée…



Akihabara véritable Mecque des otakus est un lieu digne d'être exploré par une fiction, l'IA de son côté, sujet maintes fois exploré, reste susceptible de soutenir une bonne intrigue. Ira Ishida pourtant ne donne corps à aucun de ces deux thèmes. Son récit n'offre aucune tension, il se perd en digressions et, contrairement à nombre de mangaka, l'auteur ne maîtrise même pas son sujet. Le tout donne une narration poussive, sans véritable enjeu. Faut-il y voir une faiblesse du mode de prépublication japonais, qui pousse les moins talentueux à la linéarité, sinon à la juxtaposition incohérente de saynètes ? Faut-il penser alors que le titre ait franchi cette étape éditoriale en flattant les fantasmes de la communauté otakus ? N'espérez pas trouver dans le graphisme une quelconque raison d'épargner l'auteur… rien de remarquable, ici non plus. L'étrangeté des visages ou les inhabituelles proportions des mains pourront peut-être trouver des adeptes, mais rebuterons un bien plus grand nombre. Etant donné la richesse de l'offre manga, aucune raison de s'arrêter sur ce titre…

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Ikebukuro West Gate Park, tome 3 : Rave d'u..

J'ai acheté ce livre totalement par hasard, sans rien connaître de l'histoire ou de l'auteur. Je me suis dit que ça irait bien pour mon challenge polars, et puis c'est Picquier ! C'est après l'avoir acheté que j'ai appris que cette série a été adaptée en manga et en série TV.



La découverte a été sympathique, même si ce roman n'est pas inoubliable. L'histoire se passe dans un quartier de Tokyo, quartier apparemment connu pour sa vie nocturne et ses gangs. Makoto est né et vit dans ce quartier. En plus de travailler dans le magasin de ses parents, il écrit des chroniques pour un journal. Et il est de temps en temps engagé comme détective non officiel, "solutionneur" d'embrouille et se fait aider par son meilleur ami de lycée, aujourd'hui à la tête d'une bande, les G-boys.

Dans ce volume (le troisième), il doit mettre fin au déferlement d'une nouvelle drogue, le "Snake Bite" ; drogue qui cause morts et agression et qui est vendu dans les raves.



J'ai lu ce livre avec plaisir. Malgré le thème plutôt dur, l'écriture est légère et fluide. je n'ai donc pas été gênée par la violence. Makoto est un héros attachant, très mature pour ses vingt ans et décalé tout juste ce qu'il faut. Après, c'est un monde qui m'est totalement étranger, et d'ailleurs j'ai été bien plus dépaysée par ce monde des raves et de l'acide que par le fait que le livre soit japonais. Dois me faire vieille !



Un livre bien agréable même s'il n'est pas inoubliable. En revanche je suis allé voir des extraits de la série sur internet, et là je n'ai pas pu. Trop violent. Trop bruyant. Trop !
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Call-Boy

Ryô a 20 ans. Ne lui dites pas que c'est le plus bel âge, il vous assassinerait de son mépris. Il s'ennuie, Ryô. Beaucoup. Ne trouve aucun intérêt à ses études à l'université et pas davantage à son petit boulot de barman. Quant aux filles, elles ne trouvent pas grâce à ses yeux. La proposition de la patronne d'un club très privé qui souhaite l'engager comme escort lui parait d'abord incongrue et puis, légèrement curieux, il va tout de même plonger dans une vie de prostitué pour femmes de 30 à 70 ans sans imaginer que son parcours initiatique vient de commencer et va changer sa vie. Call-Boy, signé Ishida Ira, est un roman japonais, ce qui devrait déjà alerter les lecteurs de ce livre sur la bizarrerie de son intrigue et l'inconfort qu'il procure quoique contrebalancés par une douceur de ton et une propension à philosopher sur le sens de l'existence. Les familiers d'Ogawa et des deux Murakami, tout comme du cinéma d'Oshima ou de Masumura ne devraient pas être en terre inconnue. Cependant, si le livre séduit par son écriture et par ses phases tendres, il est également très explicite et d'une crudité parfois embarrassante dans de nombreux passages que l'on qualifiera d'érotiques et c'est un euphémisme. On peut aisément lui reprocher de donner de la prostitution, mâle en l'occurrence, une image angélique, eu égard à l'imperturbable stakhanovisme heureux de son héros. Lequel, on s'en doute, n'en a cure de la morale. Le roman se veut aussi un hymne au désir et aux fantasmes féminins. Voire. C'est aux lectrices de donner leur sentiment sur ce point sujet à caution. Nonobstant quelques réserves énoncées plus haut, Call-Boy dégage une sorte de grâce innocente liée à la personnalité empathique de Ryô. Un livre à conseiller aux femmes de 30 à 70 ans ? Certes non, si sa qualité littéraire est indéniable, son caractère libertin et parfois pervers n'en fait pas un objet véritablement acceptable par tout un chacun.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Akihabara@Deep, tome 3

Yui et morte, la société Digicapi a sorti son logiciel de tchat intelligent… La bande de Page est en pleine déprime. Elle survit, bon an mal an, en surfant sur la popularité d'Akira. Débarque un vieil inconnu désireux de découvrir les changements d'un quartier qu'il a connu par le passé… Commence une visite Akihabara. L'inconnu se révèle être un informaticien célèbre, créateur d'un système d'exploitation…



Les thèmes chers aux otaku continuent d'être égrainés au fil des pages de ce volume, au menu du jour : le cosplay. L'intrigue est toujours loin de déchainer les passions, reste l'amorce finale qui promet, peut-être, des jours meilleurs.



A propos de la série...



Akihabara véritable Mecque des otakus est un lieu digne d'être exploré par une fiction, l'IA de son côté, sujet maintes fois exploré, reste susceptible de soutenir une bonne intrigue. Ira Ishida pourtant ne donne corps à aucun de ces deux thèmes. Son récit n'offre aucune tension, il se perd en digressions et, contrairement à nombre de mangaka, l'auteur ne maîtrise même pas son sujet. le tout donne une narration poussive, sans véritable enjeu. Faut-il y voir une faiblesse du mode de prépublication japonais, qui pousse les moins talentueux à la linéarité, sinon à la juxtaposition incohérente de saynètes ? Faut-il penser alors que le titre ait franchi cette étape éditoriale en flattant les fantasmes de la communauté otakus ? N'espérez pas trouver dans le graphisme une quelconque raison d'épargner l'auteur… rien de remarquable, ici non plus. L'étrangeté des visages ou les inhabituelles proportions des mains pourront peut-être trouver des adeptes, mais rebuterons un bien plus grand nombre. Étant donné la richesse de l'offre manga, aucune raison de s'arrêter sur ce titre…

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Akihabara@Deep, tome 2

L'équipe composée de Kôji, le hacker et de ses trois comparses Akira, Taiko et Box doit retrouver au plus vite une femme nommée Yui pour finaliser Blue, l'Intelligence Artificielle de leur création. L'enjeu, prendre de vitesse une entreprise privée qui leur à dérobée une partie du code de Blue et prépare sa propre version. Pour parvenir à leur fin ils doivent s'engager dans un MMORPG...



L'auteur s'enlise dans les poncifs, en particulier sur le sujet des jeux en ligne, multiplie érotisme et et scènes suggestives sans intérêt pour le scénario. Comme le premier volume le récit ne semble pensé que dans l'optique de complaire à un public de geek frustrés, entérinant définitivement un stéréotype sans jamais le dépassé. Velléité de suicide, confusion entre virtuelle et réalité, frustration sexuelle... rien n'est cédé à une population qui mériterait certainement plus de nuances.



A propos de la série...



Akihabara véritable Mecque des otakus est un lieu digne d'être exploré par une fiction, l'IA de son côté, sujet maintes fois exploré, reste susceptible de soutenir une bonne intrigue. Ira Ishida pourtant ne donne corps à aucun de ces deux thèmes. Son récit n'offre aucune tension, il se perd en digressions et, contrairement à nombre de mangaka, l'auteur ne maîtrise même pas son sujet. Le tout donne une narration poussive, sans véritable enjeu. Faut-il y voir une faiblesse du mode de prépublication japonais, qui pousse les moins talentueux à la linéarité, sinon à la juxtaposition incohérente de saynètes ? Faut-il penser alors que le titre ait franchi cette étape éditoriale en flattant les fantasmes de la communauté otakus ? N'espérez pas trouver dans le graphisme une quelconque raison d'épargner l'auteur… rien de remarquable, ici non plus. L'étrangeté des visages ou les inhabituelles proportions des mains pourront peut-être trouver des adeptes, mais rebuterons un bien plus grand nombre. Étant donné la richesse de l'offre manga, aucune raison de s'arrêter sur ce titre…

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Ikebukuro West Gate Park, tome 1

Le square ouest du quartier d'Ikebukuro est le centre névralgique et point de départ des aventures de Makoto, jeune gars débrouillard spécialisé dans le démêlage d'embrouilles.

Suivent autant d'histoires différentes qu'il y a de chapitres. Ishida Ira dresse le portrait d'une jeunesse japonaise en perte de repères fondamentaux mais qui se raccroche à ce qu'elle peut. Les diverses intrigues présente, sans égaler la noirceur et le désespoir de Murakami Ryû, les dérives de la société consumériste: les lycéennes qui se prostituent pour s'offrir du luxe (enjô kosai, sujet principal de "Love & pop" de Murakami Ryû), la drogue, les gangs de jeunes, les yakuzas, les brimades, les reclus volontaires (hikikomori)...



Sans partis pris ni préjugés, Makoto ("sincérité" en japonais) noue des liens avec tous les partis en présence, que ce soit la police, un gang de jeunes (au chef aussi charismatique que peu causant) et les yakuzas, sans adhérer à aucun. Son but: garantir une certaine sérénité dans son quartier qui lui tient tant à coeur, même au prix d'alliances parfois surprenantes.



La lecture de ce premier opus est agréable bien que le style ne restera pas dans les annales de la belle écriture. Le langage est parlé, les intrigues dynamiques et bien ficelées. Bref, un bon moment à passer en compagnie de sympathiques et (très) diversifiés personnages.
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Ikebukuro West Gate Park, tome 1

Quelle image avons-nous du Japon ? Un pays calme, serein, zen, où tout est bien rangé, bien ordonné, bien hiérarchisé ? Où les adolescents se préparent très tôt à une bonne carrière, en visant l’excellence dès le plus jeune âge ? Si la lecture des romans de Ryu Murakami n’a pas déjà changé votre vision de ce pays, je vous donne rendez-vous à Ikebukuro.

Vous trouverez facilement : c’est un quartier de Tokyo, célèbre pour ces commerces et sa librairie, la plus grande de la ville. Ici vit Makoto. Il n’a pas fait « de bonnes études », il a simplement terminé, tant bien que mal, le lycée technique. Il aide maintenant sa mère dans son petit commerce. Il est malgré tout mieux loti que ses amis. L’un d’entre eux, pourtant promis à un brillant avenir, ne quitte plus sa chambre, au grand désarroi de sa mère. Un autre a rejoint les yakouses, seuls moyens qu’il a trouvé pour se faire des amis. Makoto est aussi un « solutionneur d’embrouille », ou un « peacemaker », comme il se présentera lui-même, avec justesse, dans la quatrième nouvelle de ce recueil.

En effet, ce livre se compose de quatre grandes nouvelles policières, qui donnent une image glaçante de la jeunesse japonaise. L’argent ne fait rien à l’affaire, ou presque : la jeunesse dorée est toute aussi désœuvrée, elle a même des divertissements que d’aucuns ne peuvent soupçonner. Quant à ceux qui ne sont pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche, ils leur restent peu de solutions. La prostitution, pour gagner vite de l’argent ? Un mariage, des enfants, pour devenir une femme respectée ? Petits boulots, petites combines ? La violence est partout, presque légitimée, tant personne ne songe à porter plainte. Les adultes n’interviennent que lorsque leur seuil de tolérance est atteint – c’est à dire quand un décès est à déplorer, ou quand la guerre civile est proche. Ne croyez pas que j’exagère.

Makoto, lui, évolue au fil du texte. Il se cultive, déjà, en écoutant de la musique classique – et tant pis s’il semble bizarre aux yeux des autres. Il garde les yeux grand ouvert, observant ce qui se passe dans son quartier, qu’il connaît parfaitement. Jeune encore, il est parfaitement lucide sur ceux qui l’entourent, dut-il en souffrir. Il ne se ménage pas, et encaisse lui aussi des coups, physiquement, moralement. Il n’est pas pour rien le narrateur de ce récit dont Ikebukuro est le personnage principal.

A lire si vous aimez les romans policiers qui sortent de l’ordinaire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Call-Boy

Ryo est un étudiant tokyoïte. Pour arrondir ses fins de mois, il accepte de se prostituer dans un club pour femmes. Un roman japonais initiatique et sensuel, dans lequel le sexe sert d’apprentissage aux relations humaines. A la fois érotique, délicat et humaniste.
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Call-Boy

Ryô, étudiant préférant son travail dans un bar de nuit aux bancs de la fac, est présenté un soir à l'énigmatique Madame Midoh qui lui propose de rejoindre son club privé en tant qu’escort boy pour femmes âgées et fortunées. Après avoir accepté l'offre et passé les tests sanguins de rigueur, Ryô débute sa carrière avec la douce Hiromi, sans vraiment savoir ce qui l’attend. Au fil des rencontres, il va se révéler particulièrement doué pour être à l’écoute et exaucer les demandes parfois singulières de ses clientes, toutes plus différentes les unes que les autres.





Roman initiatique à la froide sensualité, Call-Boy explore la diversité du désir féminin à travers le regard candide et désabusé d’un jeune homme que rien ne semble intéresser. Ryô reconnaît d’emblée que la vie l’ennuie et qu’il se lance dans l’expérience autant par désœuvrement que par curiosité. C’est d’ailleurs ce détachement permanent qui séduit les femmes. « Tu ne laisses pas indifférent » lui dit un jour sa patronne qui ne cesse de recueillir les compliments à son égard. Son activité est totalement hors la loi et lui rapporte une fortune mais il ne se pose aucune question d’ordre éthique ou économique : « Légalité ou illégalité mises à part, je ne savais pas ce que le fait de gagner de l’argent en vendant son corps pouvait entraîner comme conséquence morale. Je savais juste que j’étais fasciné par le désir féminin, au point que la volonté d’en percer tous les secrets m’obsédait. J’ignorais ce qui m’attendait au bout de mes recherches, mais je n’avais aucune envie d’arrêter de me prostituer à ce stade. J’avais l’impression d’avoir à peine ouvert la porte. Je ne pouvais quand même pas la refermer sans avoir jeté un œil à l’intérieur ».





Peu à peu, Ryô va s’ouvrir aux autres, se découvrir, s’épanouir. Une vocation ? Pas si sûr car son amie Megumi, camarade d’université et amoureuse éperdue, va tenter de le ramener dans le droit chemin par tous les moyens. C’est raffiné, parfois cru mais jamais vulgaire. Le rapport à la sexualité est étrange, souvent dérangeant, mais il interpelle et pousse à la réflexion. Un roman libertin atypique et parfaitement mené.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Call-Boy

« J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ». J’ignore si Ishida Ira connait Paul Nizan et s’il a jamais lu « Aden Arabie » et son célèbre incipit. Ce qui est sûr en revanche, c’est que ces paroles, il les met presque à l’identique dans la bouche de son héros : « Vingt ans. Existe-il un âge plus désastreux que celui-là ? ».

Ryô a donc vingt ans et il traîne une mélancolie qui le coupe progressivement de ses semblables. Il ne met plus les pieds à l’université depuis belle lurette et se contente d’occuper ses soirées en travaillant comme barman. Il n’a aucun projet, guère d’envies et semble blasé de tout et de tous. Une rencontre inattendue avec la directrice d’une agence d’escort boy va changer sa vie.

En acceptant de se prostituer Ryô va multiplier les rencontres avec des femmes de tous âges et de toutes conditions. En leur compagnie, il va découvrir que la quête du plaisir peut prendre les aspects les plus divers et que ce que l’on nomme perversité ou déviance peuvent n’être que des chemins détournés pour accéder au bonheur. Il comprendra aussi que son spleen et son isolement proviennent de son incapacité à s’intégrer dans une société qui ne lui convient pas. Sa nouvelle profession, pour particulière qu’elle soit, va lui permettre d’échapper au moule qui lui était promis et de se créer son propre destin.

Jamais scabreux malgré la crudité de scènes très explicites, « Call-boy » est un roman maîtrisé de bout en bout. Loin de se limiter à une succession de rencontres tarifées - amusantes, surprenantes, dérangeantes - il nous montre comment le jeune homme s’affranchit des conventions pour se forger sa propre ligne de conduite. Chaque femme est une nouvelle leçon de vie, chaque contrat un palier qui lui ouvre de nouvelles perspectives.

Finalement, le seul reproche que j’adresserai à l’auteur est de donner une vision idyllique de la prostitution. Ryô enchaîne les belles rencontres. Il évolue dans un univers luxueux et policé et tire beaucoup de satisfaction de son travail. Il ne faudrait pourtant pas oublier que, pour la presque totalité de ceux qui la subisse, les choses sont loin d’être aussi agréables.


Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Ikebukuro West Gate Park, tome 1

"Alors vous verrez apparaître un monde que vous ne soupçonniez pas", c'est tout à fait ça !

Certes, le lieu se situe dans un quartier très commerçant de Tokyo : un énorme centre commercial, une gare, un important magasin d'électronique, une grosse librairie, des showrooms mais aussi des love-hôtels et toute une population de gens simples dont les enfants se sont vite éjectés de l'enseignement. Tout ce petit monde traversé par des salarymen qui courent toute la journée, encadré par la police et les yakusas. Des coins sombres et des ruelles étroites et une flopée d'enseignes au néon ; bref conforme à notre imaginaire sur Tokyo.

La bonne idée de ce polar, c'est qu'un petit jeune un peu moins désœuvré que les autres, ayant des neurones qui fonctionnent bien, va être impliqué dans la résolution d'une affaire de crime dont la victime est une fille de sa bande. C'est intelligent, bien observé. Suivront deux autres « affaires ». Il commence à se faire une réputation d'efficacité, de tolérance et il a un joli "réseau" entre ses anciens copains de collège l'un chez les yakusas, d'autres petits génies de la bricole, et même un copain qui a bien réussi : il vient d'être nommé commissaire !

Son "moteur" : son appartenance à ce quartier, et surtout sa tendresse pour tous ces mômes auxquels il s'identifie, complètement paumés, qui ont pour ligne d'horizon de leur avenir le niveau zéro.

Bien sûr il va se tailler une réputation, bien sûr il va passer de mangas à d'autres lectures, à la découverte d'une autre musique... Un autodidacte en devenir qui en douceur progresse, découvre.

C'est charmant et jubilatoire. C’est plein d’humour. C'est aussi le portrait non seulement d'une population du Japon mais aussi d'autres "cités" de par le monde : ils sont démunis par rapport à d'autres tranches de la société, mais ils trouvent les moyens de se faire une meilleure vie, de structurer leur coin de planète.

Quelques situations un peu trop ...mais comme conclut l'auteur "Vous qui m'avez lu jusque là, vous savez que pour ce qui est de mentir, je suis plutôt bon, pas vrai ?"

Hé, hé !



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Ikebukuro West Gate Park, tome 2

Ikebukuro West Gate Park a été pour moi la découverte coup de coeur de 2017. Autant dire que mes attentes étaient élevées pour la lecture de sa suite. le tome 2 reprend la même formule que le premier. Il est divisé en quatre parties qui sont autant d'affaires que Makoto devra résoudre. Kidnapping d'enfant, violences sur prostituée, trafic de fausse monnaie et agressions de SDF sont au menu.



J'ai eu grand plaisir à retrouver Makoto, détective privé de quartier – "solutionneur d'embrouille", comme il dit lui-même – et Ikebukuro, ce petit bout de Tokyo avec sa faune bigarrée, ses couleurs et ses sons ; ce quartier que la plume d'Ira Ishida rend si vivant. Petits commerçants et salarymen y côtoient gangs de rues, yakuzas et prostituées, et Makoto mène tant bien que mal sa barque entre deux eaux.



Quelques personnages récurrents du tome 1 seront de la partie, tels que le Singe ou Takashi, le chef des G-boys. À ce propos, je conseille vivement à ceux qui seraient tenté par cette série de ne pas laisser trop de temps s'écouler entre la lecture des tomes car l'auteur ne s'embarrasse pas de refaire les présentations.



Comme le tome précédent, j'ai adoré ce roman que j'ai dévoré en moins de 24 heures. Je me met sur le champ en chasse du tome 3.
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Ikebukuro West Gate Park, tome 2

Dans IWGP 2, on prend les mêmes et on recommence. ishida renoue avec le même concept que le premier opus: un chapitre-une intrigue. On retrouve les mêmes personnages agrémentés de quelques nouvelles têtes, on visite d'autres pans des problèmes sociétaux contemporains au Japon.

Makoto, pour sa part, vivote entre son square et la boutique de fruits que tient sa mère. Le parfait freeter, en somme.

Ce deuxième volume a un petit goût de réchauffé. Il se laisse néanmoins lire sans pour autant marquer les esprits. Une exception: le chapitre avec le groupe visual-kei et les sans abri victimes de sévices corporels. Cette histoire reste la plus prenante de toutes et posent en filigrane des questions sur la perception des SDF exclus de la société.
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Ikebukuro West Gate Park, tome 3 : Rave d'u..

A la différence des deux premiers volumes consacrés au « solutionneur d'embrouille » d'Ikebukuro, "Rave d'une nuit d'été" n'est pas un recueil de nouvelles. Il s'agit ici d'un court roman qui permet à l'auteur de se laisser aller à quelques digressions dans le cheminement de son intrigue. On verra ainsi Makoto s’octroyer une charmante petite idylle et, le croirez-vous, quitter son quartier et sa bonne ville de Tokyo le temps d’une virée à la montagne. Pour le reste, Ira Ishida continue d’explorer le mal être de la jeunesse nippone. Il s’intéresse cette fois aux raves party et à la consommation de psychotropes inhérente à ce genre de manifestations.

Je suis pour ma part complètement étranger à cette culture. Sauf exception, la musique électronique me gonfle et j’ai toujours été plus attiré par l’alcool que par les stupéfiants. A chacun ses vices… Tout ça pour dire que le sujet de ce roman se situe à des années lumières de mon expérience et de mes goûts. Et pourtant, Ira Ishida est parvenu à m’intéresser à cet univers particulier. Il donne une idée je crois assez juste, de ce que les ravers recherchent dans ces rassemblements où ils peuvent se déchaîner sans contrainte et d’une certaine façon, communier : « Les religions étaient mortes, la pensée sociale de gauche était morte, les protestations antérieures aux années soixante-dix n’avaient rien donné. Nous vivions une époque où seule cette danse insensée permettait de partager une extase collective. »

L’intrigue est en revanche assez fine et réserve peu de surprises. Il s’agit d’une enquête sur une bande de dealers qui écoule une nouvelle drogue aux effets dévastateurs. Elle débouche cependant sur des sujets qui ne manquent pas d’intérêt tels que la fidélité aux idéaux de sa jeunesse, la récupération commerciale des mouvements spontanés et l’inévitable corruption de l’argent.

Bref, un bon roman dans lequel Makoto, héros discret mais efficace, brille une fois encore par ses réflexions toujours pertinentes et le regard à la fois désabusé et amoureux qu’il porte sur son quartier et ses habitants.


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