Une valse burlesque se met en place. Le plateau saute en l'air, les coupes au "Festin de Didon" semblent faire une gigue en chute libre, nous aspergeant joyeusement de Champagne. J'emporte tout sur mon passage. Je fais des ges désespérés tel un pantin désarticulé. C'est en vain. La gravité fait son oeuvre.
- Putain, qu'est-ce qu'ils nous gavent !
Le conducteur de taxi n'est pas de bonne humeur, et c'est normal : le soir de Noël, il est obligé de bosser. Sans parler de la chute drastique de sa clientèle pour les raisons qu'on connaît tous.
- Depuis qu'il y a ce Covid de merde, plus de touristes, tu comprends ? Paris est vide ! Y a plus personne... Quel bordel !
- C'est vrai, soupiré-je. C'est le bordel.
- Et toit, tu portes pas de masques ? remarque-t-il en jetant un coup d'œil rapide dans son rétroviseur. T'as raison. Non mais quelle folie ! [...]