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Cendre Lissee de Vent de Irène Duboeuf
Extrait 2 L’aube. Toujours. À demi-mots. Légère comme un oiseau au premier chant du jour. Sa discrétion. Sa clarté vaporeuse dans le froid de la nuit. Aux abords du torrent L’iris. Le velours de sa chair Sature nos pupilles avides de bleu. Un pas de plus et l’on pourrait sombrer Tel un papillon ivre de couleur Dans ce bleu délectable Qui puise son parfum au milieu de l’enfance. Qui sait, peut-être en ce jardin perdu Où des iris en sentinelles Contenaient la beauté frémissante des roses ? Les jours couraient devant nous. Nous étions immortels. Le temps a emporté les iris et les roses Violé les jardins et vidé les enclos Ne Laissant au regard que parcelles d’absence Cernées de cendres noires. Un homme sans visage est assis dans le soir. Sa longue silhouette se mélange à la nuit. Un homme-paysage Qui ne craint plus le vent Ni le froid Ni la pluie Personne ne le voit. Seul un chien efflanqué semble veiller sur lui. |