Elle (2017)marque le centenaire du coup d'Etat Bolchevique d'octobre 1917 et l'établissement d'un régime dictatorial fondé sur la répression de masse, la Terreur d'Etat et le Goulag . Cette année marque aussi le 80 ème anniversaire de la Grande Terreur, cette sanglante opération d'ingénierie sociale qui a brutalement brisé la vie de tous ceux que le régime jugeait "inutiles".
Ce que l'on appelle aujourd'hui "l'Affaire Dimitriev" est devenu un jalon essentiel de notre lutte commune pour la mémoire, l'honneur, la liberté.
Le régime s'est débarrassé systématiquement, méthodiquement , de tous ceux qui avaient une couleur, de tous ceux qui exprimaient une opinion- partant, de tous ceux qui étaient vivants. Car le régime voulait des gens incolores, transparents, dociles, des numéros qui n'avaient pas d'opinion.
Aujourd'hui , en Russie, la mémoire de la Terreur d'Etat de l'époque soviétique est absente. A la place de cette mémoire, nous portons le poids du passé. Les uns assument l'héritage des victimes; les autres , celui des bourreaux.
En 1937-1938, le régime stalinien n'a pas commis de génocide; mais sans aucun doute un ethnocide visant à la destruction des identités nationales portées par les élites.
Mais aujourd'hui , il faut nous rendre à cette évidence: la mémoire de la Terreur n'est hélas pas devenue une mémoire comme une autre.
Ceux qui sont morts ici n'avaient à lui opposer que la plénitude de leur personne, de leur personnalité.