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Citation de KATE92


En rentrant chez lui, ce midi, il fut surpris de voir la camionnette de son père, qui à cette heure travaillait toujours à la clinique. Il entra par la porte de la cuisine, jamais fermée à clé, avec l’intention de manger quelque chose, de prendre sa flûte et de repartir en courant à l’école. Il jeta un coup d’œil autour de lui et ne vit que les restes fossilisés de la pizza de la veille. Résigné à avoir faim, il se dirigea vers le frigidaire en quête d’un verre de lait. A cet instant, il entendit pleurer. Au début, il pensa que c’étaient les chatons de Nicole dans le garage, mais aussitôt il se rendit compte que le bruit venait de la chambre de ses parents. Sans avoir l’intention d’épier, de manière presque automatique, il s’approcha et, doucement, poussa la porte entrouverte. Ce qu’il vit le paralysa.

Au centre de la pièce se trouvait sa mère en chemise de nuit, pieds nus, assise sur un tabouret ; le visage dans les mains, elle pleurait. Debout derrière elle, son père tenait un vieux rasoir de barbier qui avait appartenu au grand-père. De longues mèches de cheveux noirs couvraient le sol et les frêles épaules de sa mère, tandis que son crâne tondu brillait comme du marbre dans la lumière pâle qui filtrait de la fenêtre.

Pendant quelques secondes, le garçon demeura figé de stupeur, sans comprendre la scène, sans savoir ce que signifiaient ces cheveux par terre, ce crâne rasé ou ce rasoir dans la main de son père, étincelant à quelques millimètres du cou incliné de sa mère. Lorsqu’il parvint à recouvrer ses esprits, un cri terrible monta de ses pieds et une grande vague de folie le secoua tout entier. Il se lança contre John Cold, le projetant au sol d’une seule poussée. Le rasoir décrivit un arc dans l’air, frôla son front, et la pointe alla se ficher dans le plancher. Sa mère se mit à l’appeler, l’agrippant par ses vêtements pour l’écarter de son père, tandis qu’il donnait des coups à l’aveuglette, sans voir où ils tombaient.

« Ça va, mon fils, calme-toi, ce n’est rien », suppliait Lisa Cold en le retenant de ses faibles forces, tandis que son père se protégeait la tête de ses bras.
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