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Critiques de Isabelle Aupy (127)
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L'homme qui n'aimait plus les chats

C’est une île, une petite île, où tout le monde se connaît, où les rôles sont attribués de façon presqu’ immuable. Une île avec ses habitants, dont fait partie toute une population de chats, à la fois proches et indépendants, familiers mais insoumis , bref de vrais chats donc. Tout le monde s’en accommode jusqu’au jour où, inexplicablement, les chats disparaissent. Plus un seul félin ne hante les rues, plus un miaulement ne vient troubler le calme des soirées. Mais le désarroi des iliens ne passe pas inaperçu sur le continent, qui s’empresse de tenter de remédier au dysfonctionnement…



C’est là que le récit prend des airs de parabole, et rappelle immanquablement Matin brun.

L’absurde met en lumière ce qui l’était sans que l’on en soit conscient. Et les chats sont la métaphore de bien des écueils de notre vie contemporaine, avec un message sur l’articulation des besoins et des désirs et de l’art de susciter le désir en le faisant passer pour un besoin, ce qui est la meilleure manière de passer à côté du bonheur.



C’est très court, mais le message est clair. Et c’est écrit avec fantaisie et suffisamment d’humour pour alléger la gravité du propos







Une belle réussite.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

♥ Coup de coeur ♥

*

Eveillons nos consciences pour éviter le pire

*

Alors quelle dystopie étrange. Même déjà par son apparence visuelle. La couverture unie de prime abord révèle par son mouvement un texte en filigrane. Voilà un roman singulier. Qui nous promet une comparaison avec le très célèbre texte d'anticipation 1984 d'Orwell. La barre est haute me suis-je dit. Qui pourrait rivaliser avec le grand Orwell et son classique SF où totalitarisme et dictature sont à l'oeuvre.

*

Imaginez une île avec des résidents pas tout à fait comme les autres. Et des chats. Les chats justement sont partis. Les habitants s'inquiètent. L'administration du continent ramènera donc des chiens pour les faire passer pour des chats. Ben voyons!

*

Ce texte assez court est écrit sous forme de conte en utilisant l'absurde. Il nous met en garde contre les dérives de la société. Contre la liberté de penser, d'agir. De pouvoir choisir tout simplement. Pourquoi faire dire le mot "chat" quand c'est réellement un chien? L'évidence est là.

*

Mais quelle force dans les propos. J'étais sceptique au début. Je ne voyais pas du tout où voulait en venir l'auteure. L'histoire présentée est simple en apparence mais subtile dans la réflexion. Encore une fois, prenez garde aux éléments de langage. Mal utilisé, mal compris, il peut faire des ravages.

*

Ce texte m'a également rappelé la façon de penser du héros dans l'excellent "nous rêvions juste de liberté" de Loevenbruck. Le narrateur nous devient familier et nous partageons son intimité. Un style qui a du chien!

*

Court mais costaud. Recommandé aux âmes sensibles et à tous les autres. Nécessaire!

*

Lu dans le cadre des #68premieresfois
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L'homme qui n'aimait plus les chats

En ouvrant ce petit livre, offert par un ami connaissant ma passion pour les chats, je m'apprêtais à lire quelque chose de sympathique et léger mais "déjà vu". Que nenni !



Nous avons là un récit que j'apparenterais à un conte philosophique moderne où les chats ne sont que le prétexte.

Bluffant ! Vu le titre, je ne m'attendais vraiment pas à lire quelque chose d'aussi dense, d'aussi bien construit ; avec la petite touche de fantaisie, d'improbable, qui apporte au texte une pointe de sel bien plaisante.

Et l'écriture, le style ! Du caractère, de la justesse, de la limpidité. Chaque personnage nous y apparaît dans toute sa consistance, toute son essence.



Bluffée, disais-je. J'ai été bluffée !
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Une petite île où tout le monde se connaît. Des chats qui habitent également celle-ci. Et comme toute île, les informations qui viennent du continent, les nouvelles et les décisions. Mais un jour, les chats disparaissent, et leur silhouette n'est plus aperçue. L'incompréhension est présente, le questionnement également. Afin que la paix revienne doucement, les décisionnaires du continent font venir depuis là-bas des chats... Mais les habitants sont perplexes de ce que le continent essaye de leur faire croire : ces chats ne ressemblent pas aux précédents.



Mon attrait pour les chats m'a fait me pencher sur ce livre dont le titre aguicheur m'a questionné. Isabelle Aupy nous décrit une vie insulaire assez banale : les gens se connaissent depuis des années, parfois depuis des générations. Chacun tient sa place, son emploi, et la vie continue son cours sans heurt. Mais la disparition des chats et les indications du continent sur ceux qui les remplacent vient bouleverser celui qui se refuse d'y croire.



Mais sous un aspect plutôt léger, de nombreuses réflexions jaillissent : peut on croire et suivre les indications de certains sous prétexte qu'ils ont du "pouvoir" ? L'administration tient elle compte des habitants de l'île, ou ne faut il simplement pas que des voix s'élèvent ?

Ce récit aux allures de dystopies utilise une forme d'humour "absurde" pour faire émerger ces questions. Et elles sont bien plus profondes parfois. J'ai pensé à "1984" de Georges Orwell, qui reste pour moi une œuvre importante montrant le pouvoir pris par l’administration sur le bien-être et même la pensée des citoyens. Quelle est la limite ?



J'ai parlé d'une forme d'humour "absurde", le décalage, cette sensation d'être à côté, avec une pensée juste, mais ce doute qui s'installe. Isabelle Aupy m'a embarqué dans ce voyage avec avidité : celle de comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire. Je reprends également le terme que je trouve très juste pour ce livre : un conte philosophique moderne, avec une profondeur sous une apparente légèreté.



Toujours faire attention aux propos énoncés, à ce qui est dit et comment cela est dit, et être attentif au risque d'interprétation. Le langage est riche, la langue fourmille de synonyme intéressant, mais notre propos, même clair peut toujours être perçu d'une certaine manière. Thomas, le gardien du phare qui tient à "appeler un chat un chat", fait bien comprendre qu'il ne faut pas se laisser aller aux facilités langagières, surtout dictées par une administration dont il se méfie. Il tente de faire prendre acte aux gens de ce qui se trame, et de les faire prendre conscience de ce qu'il se passe.



En bref : Un récit intéressant à la fois sur le langage, le doute et la confiance. Peut-on continuer de croire en ce qu'on a toujours cru lorsqu'on instille le doute sur ce socle de pensée ?
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Des chats qui ont du chien



Un premier roman sous forme de conte pour nous mettre en garde contre les dérives du langage. Avec humour et fantaisie, Isabelle Aupy nous démontre que les chiens ne font pas chats.



Sur cette petite île balayée par les vent et les embruns, la vie est plutôt rude. Un environnement qui vous forge un caractère. Ceux qui ont décidé de vivre là sont par définition des marginaux, par choix ou par nécessité. Une vie à l’écart que leur convient pourtant très bien et qu’ils n’ont guère envie de voir changer. Mais ce microcosme va connaître un événement aussi bizarre que déstabilisant: leurs chats disparaissent. Aussi décident-ils d’envoyer l’instituteur du village sur le continent pour expliquer la situation et tenter de trouver une solution. Lorsqu’il revient, il est accompagné d’une femme de «l’administration» qui entend régler ce problème. Les fonctionnaires qui arrivent alors ont avec eux des cages dans lesquelles se trouvent des chiens et qui sont offerts aux insulaires pour remplacer leurs chats. D’ailleurs l’administration leur explique que ces bêtes sont des chats, quand bien même ils auraient l’air de chiens. Les premiers bénéficiaires de ces animaux ne bronchent pas, après tout ils leur tiennent aussi compagnie.

C’est Thomas, le gardien de phare, qui s’alarme. Lui qui vit isolé – il ne sort plus depuis que sa femme a quitté l’île avec son fils malade – ne perd pourtant rien de ce qui se trame autour de lui. S’il se méfie des fonctionnaires, il craint encore davantage cette dérive langagière. Parce qu’il faut bien appeler un chat un chat, il faut continuer à appeler un chien un chien. Céder à cette «facilité de langage», c’est mettre le doigt dans un engrenage infernal. Car la langue «change celui qui la parle, ça oui, elle le transforme, et quand on s’en rend compte, c’est déjà trop tard.»

À l’image des chats qui ne sont pas soumis, il va tenter de lancer la rébellion, de fédérer ses amis, Ludo, Gwen, Sergei, le curé, l’instituteur ou encore Léonore et Myriam. Mais la partie est loin d’être gagnée, car l’attaque est insidieuse. Pourquoi refuseraient-ils des cadeaux?

Le conte d’Isabelle Aupy est redoutablement bien construit, allant chercher derrière l’anecdote une réflexion sur la liberté de choix, sur la force du langage, sur l’endormissement des consciences. Prenons garde à la douceur des choses! Prenons garde aux «éléments de langage»! Prenons garde aux vessies que l’on veut nous faire prendre pour des lanternes! Prenons garde à ne pas sombrer dans un grand n’importe quoi aseptisé et uniformisé!


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L'homme qui n'aimait plus les chats

En ces temps où être différent est un délit, où l'état tente de bâillonner la presse indépendante et asservie celle qui ne l'est pas, où on nous conteste même le droit de manifester, où la liberté s'efface au profit de la sécurité, et tout ça pour notre bien... bref, où on tente de nous faire passer les chiens pour des chats, ce petit livre manifeste est un coup de pied dans la fourmilière de nos indifférences. Il parle d'Eux, de Nous et d'un monde qui change imperceptiblement.

Traiter sérieusement la dérive d'une société, de notre société, par l'absurde et la dérision était osé. Isabelle Aupy y est parvenu.

Un livre à lire, offrir, faire circuler pour éviter le pire.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

****



Il était une fois, une île. Un petit bout de terre peuplé d'âmes simples, généreuses, tolérantes. Au milieu de ces pêcheurs, professeur, artistes ou curé, vivaient des chats. Qu'ils soient sauvages, préférant le vent ou le chaud d'un canapé, ils étaient depuis toujours. Chacun se partageait la quiétude de ces rochers... Même si certains hommes cachaient quelques blessures, l'harmonie semblait régner. Mais quand les chats ont disparus, personne ne s'attendait à vivre des tempêtes bien plus impressionnantes que ce que la mer leur avait réservé jusque là...



L'homme qui n'aimait plus les chats est un roman d'une grande intensité.



A la fois par son écriture douce, poétique et chantante. Des mots qui servent parfaitement l'ambiance de cette île paisible. Des phrases et des dialogues où pointent un humour communicatif.



Par ses personnages ensuite, à la fois touchants et drôles. L'auteur nous offre une panoplie de voisins et voisines, qui s'entraident, s'épaulent et se complètent.



Par son histoire enfin. Car il n'est pas uniquement question de la vie sur l'île et de la disparition des chats. Isabelle Aupy nous livre un regard perçant sur ce que peut devenir une société où règne le mensonge, le profit et la manipulation. Elle nous alerte sur les libertés qu'on bafoue, les esprits qu'on trompe et les êtres qu'on piétine. Croire en son libre arbitre, s'appuyer sur ses amis, respecter la différence... Autant de maître mots pour un monde meilleur...



Merci aux 68 premières fois pour cette riche découverte...
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Le panseur de mots

Ce que j’ai ressenti:



« Nous avons besoin d’un cœur, L’ouïe, car c’est l’émotion qui soulève les mots et les fait voler. »



Et si…



Et si j’étais moi et si j’étais elle. Et si j’étais je et si j’étais rien. Et si j’étais Poète et si j’avais le souffle, j’écrirai des mots, comme on panse le monde. J’écrirai des mots, comme on existe. J’écrirai, je désobéirai, je ragerai, je raillerai, je dirai, j’empêcherai la beauté de s’éloigner. Et si j’étais elle, j’aurai crié, j’aurai aimé, j’aurai pleuré. Et si j’étais moi, j’aurai aimé sortir des marges, et sauver ce qui peut encore l’être…Le paragraphe peut bien s’écrire sans moi, les On qui s’égarent, peuvent-ils encore s’envoler?



Et si j’étais L’ouïe et si j’étais le sujet, qu’aurais-je fais? Et si j’étais Correcteur et si je tais mes mots, qu’aurais-je pensé? Et si j’étais Sujet, et si je parlais, qu’aurais-je panser? Et si j’étais Poète et si j’avais existé, je délivrerai des maux, comme on respire les pages. Je délivrerai des mots, comme on vit. Je délivrerai elle et les poètes, je me battrai pour que les figures de styles, les métaphores, les adjectifs, le Verbe reste, mais où, je mettrai les majuscules? Je ne suis pas l’Ordre, et je ne le ferai/serai probablement, jamais…Le texte peut laisser des traces, mais si le sens disparait, que ferais-je du silence entre les lignes?



Et si, et si…



Et si, j’étais lectrice, je vous dirai que je suis Coeur qui bat. Je vous dirai que l’émotion est là. Que sans elle, sans le palindrome, sans la belle, rien ne vaut cet instant. Être quelque part, entre l’histoire qui s’écrit et celle qui se vit, être dedans et en dehors, mais être au plus près de la sensation de lire quelque chose d’exceptionnel. D’inédit, d’original, de singulier. De fabuleusement, rare. Et ce n’est qu’en devenant lectrice, que l’on peut faire vivre ces personnages, que l’on peut sentir la vibration de la poésie, que l’on peut saisir la portée des mots, que l’on peut entendre la sonorité de l’envolée…Alors, quitte à mourir demain, quitte à être effacé, je voudrais que l’encre que je laisserai vous fasse voir, qu’il y a eu Coup de Cœur avec Le Panseur de mots.



« Mais que sont des mots s’ils ne sont pas entendus? »
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Gros coup de coeur pour ce livre court mais percutant où on veut nous faire prendre les chiens pour des chats !

Une dystopie dans la lignée de 1984 écrite avec fantaisie !

Un conte philosophique qui nous met en garde contre les dérives du langage et contre ceux qui essaient de nous empêcher de penser, d'agir, de pouvoir choisir...

J'ai adoré ce roman qui me parle !
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L'homme qui n'aimait plus les chats

merci aux éditions du Panseur de m’avoir fait découvrir ce roman.



C’est une lecture très particulière que je ne lis pas du tout habituellement.

Je pensais que cette histoire allait parler de chats , que nenni ...

C’est une histoire complètement déroutante et perturbante où l’on comprend au fil des pages que son absurdité veut forcément nous mener à quelque chose…

On comprend au fil des pages que l’auteure veut provoquer à ses lecteurs un questionnement et une prise de conscience .

Dans ce livre, on y trouve de belles personnes et des lieux magnifiques, il faut se concentrer sur les attitudes de chaque personnage pour essayer de trouver la morale qui est cachée... Tout est dans la subtilité et la suggestion, il faut lire entre les lignes. La poésie, la morale et l’imagination se mélangent...

C’est un petit livre très atypique qui nous parle de liberté et de libre arbitre et il se lit très facilement car il est très court.

C’est le livre le plus original que j’ai pu lire , bravo à son auteure pour son audace et à sa perception de la liberté !
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Un petit roman intriguant.

Les chats, comme les hommes, vivent libres sur cette île.

Ils se promènent dehors ou restent au chaud dans les maisons ; personne ne les entrave.

Et puis un jour, ils disparaissent.

Démarre alors une réflexion sur la liberté, les habitudes qui enchaînent, le poids de la majorité et les mécanismes de domination.

Mais il y a ceux qui résistent et qui savent rester éveillés.

Il y a des lâchetés mais aussi du courage, de l'amour et de la solidarité.

"L'homme qui n'aimait plus les chats" est un conte philosophique, joliment écrit, pas moralisateur mais efficace.

Une plume élégante et une lecture agréable.

Merci à lecteurs.com pour cette belle découverte.
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Les échassiers

Très original sur la forme (deux histoires pour deux mondes en quinconce, qui à la fois se parallélisent et se rejoignent), et puissant sur le fond : des êtres de la boue d'en bas comme de ceux en équilibre instable d'en haut, on ressent le mal existentiel, la quête impossible de soi, la plénitude inatteignable et le joug d'une barbarie sociale qui, toute différente qu'elle soit d'un monde à l'autre, inscrit la même violence dans les êtres et empêche d'être humain.

Et pourtant, l'amour...



Lu dans le cadre du Prix Libraires en seine 2023, mon préféré pour le moment.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

C'est un roman que j'ai lu assez vite au vu de ses 128 pages, c'est aussi un roman intriguant, passionnant, on se prend au jeu de cette histoire de bout en bout.



L'écriture est bien sympathique, intéressante, et qui accroche le lecteur (en plus en fin d'ouvrage il est expliqué que le roman a été écrit dans le train, par texto de l'autrice vers l'éditeur, puis s'en est suivi une correction et une mise en page de très bonne qualité, c'est je trouve, original, et ça mérite d'être souligné).



Du côté de l'histoire elle-même, c'est une communauté de gens qui vivent sur une île, une île où il y a des chats partout, mais des chats libres, sans noms, qui sont nourris par les habitants de la petite île sans distinction d'appartenance, un jour tous les chats ont disparus.



Va s'en suivre une histoire aussi étrange que sérieuse dans ses réflexions et qui pousse le lecteur à réfléchir au thème de "la liberté" car tout ce qui se passe dans le récit est fait pour une réflexion philosophique sur le fait d'être libre, libre physiquement, libre mentalement.



Je ne vous en dis pas plus sur le contenu car cela vous révélerait des ingrédients clés, et il faut découvrir cela soi-même.



Je peux également vous dire que nous sommes dans une "dystopie" que je qualifierais de rurale (attention ce n'est pas négatif, je dis cela car nous sommes au milieu de nulle part.



La fin est tout aussi surprenante que le reste du récit, au final je considère "L'homme qui n'aimait plus les chats" comme un Ovni littéraire sur lequel il faut vraiment se pencher.
Lien : https://unbouquinsinonrien.f..
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Je referme ma septième lecture de cette sélection des 68 premières Fois… avec L’Homme qui n’aimait plus les chats d’Isabelle Aupy.



Une couverture originale, en trompe l’œil…

Une quatrième de couverture qui parle de filiation avec George Orwell que je connais bien et Franck Pavloff dont je n’avais jamais entendu parler…

Seulement 122 pages, pas un roman de l’envergure de 1984 mais plutôt une nouvelle dans la lignée de Matin brun, sur laquelle je me suis un peu renseignée…

Des personnages taillés au cordeau, véritables types au-delà des stéréotypes…



Isabelle Aupy cultive l’art de la métaphore et de l’allégorie ; en général, c’est une posture qui me plait assez.

Son écriture est fluide, économe. Le recours à la première personne accentue la force de la transmission d’un message. Il est ici question de manipulation et de résistance.

Ce récit relève de la nouvelle ou du conte philosophique et gagnerait sans doute à être entouré dans un recueil. Tel quel, il donne une impression de facilité, demanderait à être étoffé. Je le ressens comme une charpente, un canevas sur lesquels construire un texte plus solide ou alors, comme quelque chose qui pourrait être mis en scène, interprété...



Vite lu, en une heure et demie, peut-être moins…

Une impression d’inachevé.

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L'homme qui n'aimait plus les chats

L’homme qui n’aimait plus les chats est un excellent petit ouvrage, sorte de fable ou de parabole qui met en scène une communauté de personnes qui s’est installée volontairement sur une petite île au large du continent pour vivre libre entourée de chats eux aussi totalement libres mais un jour …. Sous une plume très fluide, une écriture de langage parlé se cache des sujets sociétaux hautement d’actualité : la manipulation de la population, l’asservissement, la prise de contrôle des autorités. Plus que l’aspect littéraire, la réflexion est au cœur de ce très court ouvrage.
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L'homme qui n'aimait plus les chats

Ce qui frappe dans ce livre, d’abord, c’est la voix. La voix d’un homme un peu fatigué. Un peu revenu de pas mal de choses. Il y a cet impératif, au tout début, cette première phrase : « Imagine une île avec des chats, » qui pourrait être un ordre, mais qui sonne davantage comme une invitation. Alors on imagine.

Et très vite, les chats sont rejoints par tout une galerie de personnages, brossés à larges traits, suffisamment large pour qu’on comprenne qui ils sont, mais suffisamment fins pour leur laisser la place d’exister. On rencontre donc notre narrateur, qui se raconte à travers ses habitudes, ses discussions avec les gens autour de lui. Sur une île, le monde, on en a vite fait le tour. Il y a le narrateur, donc, puis son ami, qui s’occupe du phare. Gwen, la mère de Gaël, qui gronde de tempêtes intérieures et vend les poissons sur le port. Le curé et le poète-musicien, plus unis qu’un vieux couple, malgré ce qu’ils voudraient faire croire, puis aussi le professeur, un jeune qui est arrivé du continent quand l’institutrice a pris sa retraite, qui rougit comme un homard quand il est contrarié, et n’est pas encore si détaché du continent.



A travers cette voix rocailleuse et ces personnages, c’est une histoire qui s’écrit, à petites touches. L’histoire d’une île, donc, où il y avait des chats. Puis les chats ont disparu. Comme ça, sans explications. Et quand les habitants envoient le professeur sur le continent demander ce qui se passe, voilà qu’on le renvoie sur l’île avec de drôles de chats. Du genre qui aboient.



Plus profondément, ce livre est une réflexion sur l’individualité, sur l’Autre, avec un grand A, sur ce qui fait un groupe, et sa cohésion, et le pouvoir du langage. Sur ce qui fait qu’on est nous, et pas quelqu’un d’autre, et surtout pas n’importe qui.



Je conseille donc cette lecture, et surtout, si vous avez l’occasion, lisez le livre à voix haute.
Lien : https://www.lepanseur.com/li..
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L'homme qui n'aimait plus les chats

L’homme qui n’aimait plus les chats. Titre reçu d’une nouvelle maison d’édition, le Panseur. Premier abord, singularité de la jaquette. D’un jeu de lumière, on devine un texte qui apparaît et disparaît aussitôt, un peu à la façon dont les chats vont et viennent dans le récit.



Les chats. Tout un symbole. Animaux curieux, n’autorisant aucun maître, venant uniquement à leur bon vouloir. Les voilà disparus de l’île. Sans raison. Chacun se pose question, s’étonne, s’attriste de la perte des coquins. Un récit conté par un narrateur cherchant ses mots, alignant discours et questionnements. La poésie berce le récit, octroie moments de grâces. Avec le narrateur, on effectue une promenade sur l’île, on se laisse conter l’histoire des insulaires. Du lieu, de la temporalité, ces éléments sont absents, n’offrant aucun repère. Mais qu’importe. Il y a des allures de conte, de vieille tradition orale.



Survient le moment du changement. Des chiens apportés sur l’île, des remplaçants. Questionnement pour les uns, rapide acceptation pour d’autres qui musellent leur propre liberté sans conscience de l’abandonner. Chiens qu’on prétend être chats. Manipulation du langage. Aisance des syllabes tricotées pour assujettir les insulaires. C’est la manifestation d’un monde qu’on voudrait dompter. Île jouissant d’une trop grande liberté. Coule la rébellion dans le coeur de ceux qui n’ont pas oublié.



Les chats, félins indomptables.



Un roman étonnant. Une poésie qui se déverse à chaque page.

Un récit qui prend une forme différente à chaque lecture.

Conte.

Dystopie.

Émerveillement.

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L'homme qui n'aimait plus les chats

Très original petit livre, sorte de conte philosophique. Un homme déjà vieux, gardien de phare, raconte au petit-fils de celui qui l'a précédé dans cette fonction Thomas, décédé, l'histoire de l'île et de ses habitants.

"Merci à toi qui tiens ce livre entre les mains". Sympa, non?

Le vieux commence: Imagine une île avec des chats. Puis ils ont disparu, les gens ne s'en sont aperçus que peu à peu.

L'île sans les chats, c'était aussi bizarre...que la mer sans l'écume, çà faisait vide, un peu mort aussi. C'est un gamin qui a découvert le pot-au-rose : il a vu des gens du continent enlever les chats, méthode fourrière et les balancer dans des caisses .On a envoyé l'instituteur, arrivé récemment , sur le continent pour parler des chats. Il est revenu avec une femme de l'administration disant qu'elle comprenait qu'on avait "besoin" des chats et qu'on allait trouver rapidement une solution. Sont arrivées cinq cages, qui contenaient...des chiens! tous différents. Cinq habitants, les premiers sur la liste ont reçu un chien et une laisse. Mais on leur affirme que ce sont des CHATS.

Le narrateur, le poète anarchiste serbe, la veuve , le curé et l'institutrice en retraite se retrouvent en haut du phare, auprès du gardien pour discuter de cette étrange affaire.

Des agents ont remplacé les chats par des chiens dit la vieille institutrice, laissant entendre une inquiétude sur les conséquences. Le serbe explique que pour régner, il faut créer du besoin: les gens sont occupés à assouvir leurs besoins et perdent leur liberté, celle de dire: non, pas besoin. Quelques semaines plus tard chaque habitant de l'île avait un chien/chat. La dame de l'administration y veillait en insistant pour dire que c'étaient des chats. Le gardien de phare résiste, il avoue qu'il attend son fils et son frère ou sa sœur (sa femme, enceinte, est partie en urgence sur le continent pour sauver son fils et n'est jamais revenue). Gaël, le jeune qui avait assisté à l'enlèvement des chats a reçu un sharpeï et sa petite amie Juliette un fox-terrier: ils regardent leurs chiens et ne se regardent plus, ce qui rend triste le narrateur. Devant le phare a été posté un molosse contre le gré de Thomas qui fait ses bagages car" ils n'aiment pas qu'on pense différemment": il explique que les "sans chien" ont reçu contre leur volonté chacun un chien. le narrateur dit: un chat et s'aperçoit alors qu'il est contaminé:" j'ai pris conscience de ma façon de parler. Que pour moi, c'étaient devenus des chats et que je n'aimais plus les chats" (le titre) Il découvre qu'ils perdent la liberté d'être soi, on les fait taire, ces agents avaient mis des mots sur des besoins

que les îliens n'avaient pas et ils s'étaient laissés faire mais Thomas laisse le phare au narrateur pour partir en guerre, reprendre les vrais chats, symboles de la liberté et défendre son droit de vivre sur son île, son refuge.

Un jour lui et le serbe ont ramené des chats mais un chien monstrueux les a tués et le poète anarchiste s'est fait mordre en essayant de sauver un des petits félins. La toubib a tué le clébard par piqures.

Un jour le narrateur a lâché la laisse, suivi par Juliette et Gaël: trois chiens libres et trois personnes qui retrouvent leur humanité, tous ont suivi

Le livre s'achève sur une lueur d'espoir même si il fait beaucoup penser à l'extraordinaire Matin Brun.

Une découverte intéressante; une autrice à suivre; c'était son premier roman mais en mars 2020 vient d'en sortir un autre: le panseur de mots, toujours aux éditions du Panseur.
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Les échassiers

Il y a l'en-Bas et il y a l'en-Haut.



Il y a un monde où les enfants sont précieux, chéris, entourés de tous les soins, où les adultes attendent leur retour de la chasse en combattant l'Ogre et où les vieillards sont la mémoire des clans. « Tous les enfants possédaient tous les parents de chaque clan. C'était comme ça que le monde courait sous nos pieds. » (p. 13) Et dans ce monde, des géants aux jambes de bambou sont invisibles au-dessus des nuages impénétrables.



Il y a un monde où les enfants sont inutiles et doivent gagner leur place et où les adultes subviennent à tous les besoins, pendant que les Gardiens commettent les pires infamies derrière les murs. « Pour moi, grandir signifiait fuir son enfance désespérément. » (p. 23) Et dans ce monde au-dessus des nuages, il est impossible de garder la tête haute très longtemps, sous le poids du soleil.



Ces deux mondes sont voisins et ne se connaissent pas, mais dans chacun d'eux, la violence prend des formes terribles. En bas comme en haut, les enfants ne comprennent pas les adultes. Dans un monde, il faut tout faire pour rester un enfant et dans l'autre il n'est jamais trop tôt pour devenir adulte. Les narrateurs de chaque univers sont d'anciens enfants qui auraient pu être frères s'ils étaient nés dans le même marais ou sur la même plateforme.



La construction de ce livre est brillante. Ouvrez-le dans le sens que vous voulez et commencez votre lecture, la première et la quatrième de couverture sont identiques. Peut-être découvrirez-vous d'abord l'en-Haut, ou peut-être l'en-Bas... Et quand vous aurez atteint la moitié de l'ouvrage, retournez-le et continuez à lire. Ces deux mondes sont bel et bien réunis dans un même endroit, mais pour toujours inaccessibles l'un à l'autre. Et c'est à vous, lecteur·ice de dresser les échelles ou de tendre les cordes entre eux.



J'aime les livres qui offrent une expérience physique pendant la lecture. Si vous en cherchez également, lisez Le papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman, publié chez Tendance négative. Et d'Isabelle Aupy, je vous conseille également Le panseur de mots, roman qui joue sur le langage.
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Le panseur de mots

Le narrateur est un adjectif, l'adjectif belle. Il croise la route du L'Ouïe, Correcteur impitoyable connu pour traquer les Poètes. « Les Correcteurs signent leur présence par l'effacement qu'ils imposent. » (p. 107) Mais voilà qu'après un terrible combat, L'Ouïe décide d'épargner un de ces Souffleurs de Vers. Avec l'aide de belle, il le cache de Mohamed. Ce dernier, Sujet tout puissant du Livre, entend faire respecter sa position et, tout autour de lui, c'est l'œuvre qui se tord et se transforme selon ses volontés. belle devient Belle, puis elle, puis un palindrome parfait et enfin presque une simple lettre, proche de l'effacement. La sauver tiendra du miracle, mais nombreux sont ceux qui œuvreront en ce sens. « Je me sens comblée, emplie pour la première fois, sans doute parce que L'Ouïe me voit comme le sujet de mon verbe. » (p. 71 & 72)



Le texte s'achève sur l'autrice, littéralement. C'est Isabelle qui nous parle, qui nous parlait depuis le début et toute l'œuvre devient une sorte de métatexte autour de l'écriture elle-même. Le combat entre la prose et la poésie est l'acte même d'écrire réalisé par Isabelle Aupy. « Une histoire ne survit que si elle est entendue, et ne sera écoutée que si elle contient celui qui l'écoute, ne fût-ce qu'en partie, ne fût-ce que dans son mensonge. » (p. 111) Le roman est clairement un exercice de . Entre ces pages, les signes de ponctuation sont incarnés et les protagonistes sont des mots : adverbe, adjectif, mode, etc. Le Livre n'est pas le support, il est le lieu des événements. « Cette marque est un saut de ligne... Notre refuge en cet instant de répit où le Livre se pose et le Lecteur prend le temps de penser ce qu'il vient de lire. Nous sommes où le Paragraphe se termine pour changer de Sujet. » (p. 145)



L'autrice joue avec et se joue de la mise en page, des mots, des sonorités et du sens des mots pour donner à ces derniers une signification nouvelle, plus profonde, parfois revenue à leur origine. « Nous sommes faits d'encre et soumis aux règles. Nous naissons d'une main commune, nous mourrons pareillement. Nous avons peur de l'oubli, de l'effacement, de ne servir à rien. Tous, nous espérons exister dans le regard de l'autre : le Lecteur. » (p. 58) Cette lecture est agréable, mais peut-être un peu trop longue. Après 150 pages, les jeux sur le texte surprennent moins et deviennent un peu artificiels. En resserrant son récit, l'autrice lui aurait plus de force et d'éclat.
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