Isabelle Autissier est navigatrice, auteure, et présidente d'honneur de la fondation WWF France. Après avoir participé à différentes courses en solitaire, c'est en 1991, à l'occasion du BOC Challenge, qu'elle devient la première femme à faire le tour du monde à la voile, en course et en solitaire. Son attrait pour la mer se retrouve au coeur de ses écrits :
Seule la mer s'en souviendra (Grasset), son
premier roman publié en 2009 s'inspire de son expérience de navigatrice mais aussi d'un fait divers, tandis que la mer et son engagement en faveur de l'environnement rythment son dernier ouvrage,
le naufrage de Venise (Stock).
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'' Pour moi la mer c'est d'abord une émotion. Quand j'étais petite et que je naviguais c'était exactement ça. (...) Je me sentais citoyenne de la mer. ''
@FranceInter, Boomerang.
L'odeur ne ment pas, c'est le sens le plus instinctif. On peut mentir par le geste ou la parole, et même du regard. On ne peut pas mentir sur l'odeur. Les animaux le savent bien, qui en usent et en abusent pour dire leur peur ou leur désir. Si l'homme a cherché, de tout temps, à s'en écarter en se couvrant de parfum, n'est-ce pas pour cette unique raison ?
Il n'y a pas d'homme en bonne santé sur une planète malade.
Elle marche, et la mécanique physique semble remettre en route la mécanique mentale. Dans ce pays simple, de lande et de bourrasques, Louise retrouve cette sensation qu’elle a souvent éprouvée en montagne : le corps et l’esprit ne sont qu’un.
Avec ceux que l'on aime, même après une longue séparation, on reprend la conversation là où on l'a laissée.
Au fond, ce qui fascine Pierre-Yves, c’est que le rêve de Louise et Ludovic, ils sont nombreux à le partager : s’échapper de cette société pesante et pressée, des pollutions des grandes villes, prendre le large et la liberté, retrouver la nature et de vrais rapports humains. Or là, sous ses yeux, cette utopie s’est transformée en cauchemar. Il voudrait comprendre. Est-ce leur faute ? […] La société d’abondance les a-t-elle coupés de réflexes indispensables ?
Je respire à pleins poumons cette odeur de terre et de sel mêlés, si typique de la Patagonie, et elle me lave de l’intérieur. Je m’allonge alors entre les boules de mousse vert tendre, je sens les cailloux me rentrer dans la peau et l’humidité percer ma robe. Je ne veux plus bouger, juste faire corps avec cette terre dont je ne sais pourquoi elle exerce sur moi une telle emprise.
On ne peut pas être perpétuellement sérieux, il faut vivre, au moins une fois, intensément.
Les jours coulent et je ne compte pas. L’aube nous trouve nichés l’un contre l’autre, économes de notre chaleur, nos corps emboités en S, sa main sur mon sein. Je sens qu’il s’éveille à son sexe qui se déploie contre le bas de mon dos. Il chemine doucement, je l’attends, je frissonne, il m’apaise. Je trouve maintenant des plaisirs à ces embrassements du corps.
Les Blancs ne savent pas éduquer mais seulement dresser. Ils croient que l'on peut dresser le tronc quand seul le vent lui donne sa forme et le plie pour lui apprendre à résister. L'arbre droit casse.