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Isabelle Autissier
'' Pour moi la mer c'est d'abord une émotion. Quand j'étais petite et que je naviguais c'était exactement ça. (...) Je me sentais citoyenne de la mer. '' @FranceInter, Boomerang. |
Et si Venise était engloutie ? Venise la belle, Venise la superlative, ses accumulations de palais, de places, de canaux, d'églises et de raffinements divers, n'a pas résisté. Une vague, une seule, gigantesque et mortifère, a suffi à l'engloutir tout entière et à réduire sa magnificence à néant. Dans "Le naufrage de Venise" (Stock), Isabelle Autissier nous raconte les charmes et les outrances d'une Babel en sursis.
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Isabelle Autissier
'' Pour moi la mer c'est d'abord une émotion. Quand j'étais petite et que je naviguais c'était exactement ça. (...) Je me sentais citoyenne de la mer. '' @FranceInter, Boomerang. |
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Soudain, seuls de Isabelle Autissier
L'odeur ne ment pas, c'est le sens le plus instinctif. On peut mentir par le geste ou la parole, et même du regard. On ne peut pas mentir sur l'odeur. Les animaux le savent bien, qui en usent et en abusent pour dire leur peur ou leur désir. Si l'homme a cherché, de tout temps, à s'en écarter en se couvrant de parfum, n'est-ce pas pour cette unique raison ?
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Soudain, seuls de Isabelle Autissier
Elle marche, et la mécanique physique semble remettre en route la mécanique mentale. Dans ce pays simple, de lande et de bourrasques, Louise retrouve cette sensation qu’elle a souvent éprouvée en montagne : le corps et l’esprit ne sont qu’un.
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Soudain, seuls de Isabelle Autissier
Avec ceux que l'on aime, même après une longue séparation, on reprend la conversation là où on l'a laissée. |
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L'amant de Patagonie de Isabelle Autissier
Je respire à pleins poumons cette odeur de terre et de sel mêlés, si typique de la Patagonie, et elle me lave de l’intérieur. Je m’allonge alors entre les boules de mousse vert tendre, je sens les cailloux me rentrer dans la peau et l’humidité percer ma robe. Je ne veux plus bouger, juste faire corps avec cette terre dont je ne sais pourquoi elle exerce sur moi une telle emprise.
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Soudain, seuls de Isabelle Autissier
Au fond, ce qui fascine Pierre-Yves, c’est que le rêve de Louise et Ludovic, ils sont nombreux à le partager : s’échapper de cette société pesante et pressée, des pollutions des grandes villes, prendre le large et la liberté, retrouver la nature et de vrais rapports humains. Or là, sous ses yeux, cette utopie s’est transformée en cauchemar. Il voudrait comprendre. Est-ce leur faute ? […] La société d’abondance les a-t-elle coupés de réflexes indispensables ?
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Soudain, seuls de Isabelle Autissier
On ne peut pas être perpétuellement sérieux, il faut vivre, au moins une fois, intensément.
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L'amant de Patagonie de Isabelle Autissier
Les jours coulent et je ne compte pas. L’aube nous trouve nichés l’un contre l’autre, économes de notre chaleur, nos corps emboités en S, sa main sur mon sein. Je sens qu’il s’éveille à son sexe qui se déploie contre le bas de mon dos. Il chemine doucement, je l’attends, je frissonne, il m’apaise. Je trouve maintenant des plaisirs à ces embrassements du corps.
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L'amant de Patagonie de Isabelle Autissier
Cet hiver nous avons eu la coqueluche, comme il y a deux ans. Encore au moins quatre-vingts morts. Plus un Indien ne va à la chasse, on dirait qu’ils ne savent plus. Ils se contentent de mendier des petits travaux et l’alcool les affaiblit. Emily, un drame se joue sous nos yeux. J’ai évalué qu’en quinze ans la population yamana a perdu un tiers de ses effectifs. Ce peuple disparait avec ses coutumes, sa langue. Chez les Onas c’est encore pire. Tout le nord de la Terre de Feu est donné aux éleveurs. Ils font la chasse aux Indiens quand ils chapardent des moutons qu’ils appellent « les guanacos blancs ». On m’a rapporté des atrocités. Le croiras-tu, certains paient des tueurs qui doivent prouver leurs forfaits en ramenant les oreilles ? Une livre par paire ! Tu te rends compte ! Des oreilles humaines, celles d’hommes, de femmes et même d’enfants !
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Dans le billet que Christine envoie à Raoul, où dit-elle qu'elle se rend ?