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Citations de Isabelle Autissier (385)


L'examen de conscience, la fierté du travail accomplî, les efforts justifient leur humanité, les distinguent des animaux simples prédateurs, les éloigne de cette vie des cavernes qu'ils ont quelquefois l'impression de mener. Singer la société, c'est encore y appartenir.
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Un matin, il pleut des trombes, ils se votent un répit, mais en début d'après-midi le temps dégénère et une forte tempête secoue la base. Le vent rugit, gémit, s'enrage. Les vieilles tôles semblent prendre vie et grondent comme des tambours qui se répondraient l'un à l'autre avec l'avancée des rafales. De temps à autre, un long craquement indique que l'une d'entre elles a cédé, ravageant un peu plus le village perdu. Ils se cloîtrent au « 40 », toussotant dans la fumée du poêle qui refoule. La pluie est si dense qu'elle forme un écran quasi palpable devant la fenêtre. Le monde a disparu, leur refuge est une île dans l'île, un fragment de nuage au sein duquel ils flottent. Plus rien n'existe, ni terre, ni hommes, ni plantes ni animaux, pas même la mer. Ils ne sont que tous les deux, dans ce cœur tonitruant de l'ouragan.
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Les Blancs ne savent pas éduquer mais seulement dresser » en scandant : " Sauvage un jour. Sauvage toujours ".
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- Monsieur Hyades, vous pensez vraiment que c'est notre faute si les Indiens sont malades?
- Si vous voulez le fond de ma pensée, mademoiselle, je crois que oui. Mes mesures confirment que les Yamanas ont un volume de la boîte crânienne similaire au nôtre, donc théoriquement une même intelligence, mais il semble que la connaissance d'une civilisation beaucoup plus avancée que la leur provoque une surexcitation intellectuelle qu'ils ne sont pas à même de gérer. Pensez à tout ce qui doit leur paraître étrange, voire magique: nos bateaux, nos fusils, nos maisons, toutes nos façons de faire. Il s'ensuit un épuisement et une dégénérescence psychique qui provoque à son tour une dégradation physique qui les prédispose à la maladie. Ce qui explique pourquoi toutes les populations sauvages ont des taux de mortalité si importants dès que l'homme blanc apparaît.
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L’odeur ne ment pas. Celle de cette nuit lui dicte de fuir, de repousser Ludovic, tout de suite.
Dans les grands moments, pense Louise, l’humain est seul. Devant la vie, la mort, les décisions suprêmes, l’autre ne compte plus. Elle doit l’oublier et juste vivre. C’est son droit le plus absolu, c’est son devoir envers elle-même.
La nuit est toujours aussi noire et calme. Seul couve l’œil rouge du poêle qu’ils n’éteignent jamais. C’est son tour d’y veiller. Ludovic ne va donc pas s’alarmer, dans son sommeil, qu’elle se lève et fourgonne dans la pièce. Elle récupère sa veste et ses chaussures, l’un des couteaux les mieux affûtés, balance une seconde avant de saisir le briquet, puis l’empoche. A tâtons elle attrape le carnet, le stylet, l’encre et une bougie qu’elle allume avant de recharger le feu.
Dans l’atelier, elle griffonne :
« Je pars chercher du secours. Je reviens au plus dans une semaine. »
Elle ne sait plus si cette dernière phrase est vraie, elle voudrait le croire, ou au moins faire semblant.
Elle hésite et ajoute :
« Prends soin de toi, je t’aime. »
A ce moment précis, elle ne l’aime pas. Il lui est même indifférent, mais elle a pitié de lui. Son départ va le dévaster. Elle lâche ce dernier mot comme une aumône. (p. 129-130)
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Un soleil hypocrite fait étinceler les gouttes d'humidité comme des myriades de diamants. En arrière-plan, la plaine fume légèrement. Des otaries et des éléphants de mer se prélassent en bâillant de plaisir. Il regarde autour de lui et pense que rien, pas un vol d'oiseau, pas une vague, pas un brin d'herbe, rien ne changera s'ils disparaissent ici.
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Les biens matériels devenaient une obsession qui s'imposait à son cœur mort aux émotions. Ses chers objets ne se mettaient pas en colère comme son mari, ne pleuraient pas comme son fils, ne râlaient pas comme son beau-père. Elle régnait sur eux et c'était son seul pouvoir.
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Les marques européennes et nord-américaines proposaient dix modèles différents d'aspirateur, ou une gamme invraisemblable de coloris de vêtements. Il avait laissé l'URSS en noir et blanc, la Russie était passée à la couleur.
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Je suis Cushinjizkipa, du pays de Yeskumaala, près, tout près du bout du monde.
J’ai jeûné jusqu’à ce que mon corps soit transparent.
J’ai veillé jusqu’à ce que Watauineiwa s’empare de mon esprit, comme le grand orque court sur sa proie. Car Hainola-l’orque est le bateau qui amène l’esprit au Yekamush pour qu’il dise l’ordre de toutes choses.
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Être soudain, seuls.
Passer de la société du tout à celle du rien.
Être isolé à l'heure de la communication mondialisée.
Faire face à une nature hostile.
Réapprendre des intuitions ou des gestes ancestraux.
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Les Blancs ne partiront jamais, ils viendront de plus en plus nombreux parce qu'ils aiment la terre et la mer d'ici et qu'ils trouvent de quoi remplir leurs bateaux et leurs maisons de pierre. Ils ont le coeur fait pour prendre et s'ils s'en vont un jour d'ici c'est qu'il n'y aura plus un oiseau dans le ciel ni un poisson dans la mer. Je les ai vus et j'ai compris. Quand ils n'ont plus faim, ils chassent encore, quand ils ont trop, ils ne donnent pas à ceux qui n'ont rien. Ils ne sont jamais en repos. Pourquoi sont-ils venus ici puisqu'ils disent qu'ils ont des terres, des plantes et des bêtes d'où ils viennent? Ils prétendent que leur Dieu leur a commandé. Je ne sais pas qui peut demander une chose pareille, mais ils ont le désir dans les yeux et cela les rend forts. Ils ont les fusils et leurs regards brillent quand ils les utilisent. Les Yamanas ne pourront rien, ni les Alakalufs ni même les Onas aux arcs puissants. Ils prendront tout ce qu'ils veulent prendre. Et il n'y aura pas de refuge pour nous car c'est ici, déjà, la fin de la terre.
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Son dilettantisme provoque les soupirs de ses professeurs : "N'exploite pas ses possibilités" revient en antienne dans les bulletins scolaires. Bon an mal an, il a terminé une école de commerce où il était plus assidu à la bière et au pétard qu'aux amphis.
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"On ne lutte pas contre le temps qui passe et la vie qui change."
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Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur.
Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé.
p212
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Ils ne sont pas seulement abandonnés sans feu ni lieu, ils sont condamnés l’un à l’autre, l’un avec l’autre, ou l’un contre l’autre. Quel couple résisterait à ce genre d’enfermement ?
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Nous parlons peu, ce n’est pas un besoin, l’air est assez empli de présence. Je me sens dériver, figée sous la pluie, sans même m’apercevoir que je grelotte. Je ne sais pas ce qui absorbe mes pensées, à part le clapotis des gouttes, son sec sur l’eau du canal, son mat sur mes vêtements.
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Ce vendredi, un navire de pêche est venu en visite en fin de saison avant de remonter vers le nord. Je l’ai vu dévaler le canal, poursuivi par les rafales. Ensuite, les marins ont longuement bataillé pour rentrer dans la baie et on entendait les voiles brunes claquer depuis le rivage. Ils sont huit gaillards à mine patibulaire. Dimanche, après l’office, ils étaient tous invités et la conversation a roulé autour de la pêche. Leurs cales sont pleines de barils de graisse de phoque, de baleine et de peaux d’otaries mais ils se plaignent que les animaux disparaissent. Il leur a fallu un mois de plus que d’habitude, pour le même rapport.
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Vivre autrement amène à penser autrement.
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Ces peuples (les Yamanas et Alakalufs) ont survécu ici depuis des centaines d’années, avec leur forme de bonheurs et de malheurs. Ils ont une intimité remarquable avec la nature à laquelle ils se sont adaptés. Ils la perdent à notre contact car nous leur offrons ce qui paraît être la facilité. Je vois les plus vieux des Yamanas dont on m’a dit qu’ils sont dans cette mission depuis ses débuts, ils ne savent déjà plus construire les pirogues ni tailler les harpons. S’ils ont appris à jardiner, on dirait que c’est au détriment d’autres notions ancestrales…
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Enfant, elle se rêvait en héroïne. Mais la vie se moque des songes. Sa part d'ombre l'a fait grandir. Elle n'est plus la "petite".
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