Déclaration d'amour aux ruisseaux, rivières, torrents et fleuves, Là où les eaux se mêlent est un poème de l'auteur américain Raymond Carver. En écho à la géographie de Lyon, dont la confluence du Rhône et de la Saône a notamment favorisé le développement économique, c'est aussi le titre de cette 15e Biennale d'art contemporain, dans laquelle le mouvement permanent des eaux se prolonge dans les halles désertées des anciennes usines Fagor, comme une image métaphorique des flux de capitaux, de marchandises, d'informations et de personnes qui caractérisent notre époque.
Plus question dès lors pour les artistes réunis à l'occasion de cette Biennale de travailler sur le paysage, mais bien de concevoir leurs œuvres et les multiples chemins qui les ramifient comme des paysages.
Car une ligne en effet est une pensée. Écouter une ligne, c'est la laisser formuler son idée, son idée de ce qui a été, de ce qui pourrait être. La laisser aller, la laisser faire. La laisser rêver, comme disait Henri Michaux : "Une ligne rêve, on n'avait jusque-là jamais laissé rêver une ligne".
Les rivières sont les veines où coulent le sang de la ville.