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Citation de lolitajamesdawson


L'histoire d'une petite fille qui ne voulait ni grossir, ni surtout grandir.

La femme semble vivante, mais on imagine aisément quelle morte elle fera.

Parfois je me sens comme une bombe prête à exploser, mon sang pulse dans mes veines, dans ma tête, dans ma gorge, j'étouffe, je voudrais crier, frapper.

Pendant qu'elles s'éloignent main dans la main, je reste enfermée, à contempler d'un œil sombre, à travers la vitre, un soleil qui ne brille pas pour moi.

Je suis devenue trop grande pour plaire à maman. Je n'ai que huit ans, mais je me trouve trop vieille, trop grande, trop grosse, trop laide, trop bête. Indigne d'être aimé, en résumé.

Je regarde avec une amère envie les petits vêtements, les petites chaussures, le petit corps de ma rivale. Si seulement je pouvais rétrécir, remonter le temps, redevenir un bébé...

Je préférais quand j'étais petite. J'en déduis que plus je grandirais, moins maman m'aimera.

Je reste seule dans la maison vide, avec l'impression horrible d'être délogée de chez moi tout en continuant d'y être séquestrée. Il n'y a plus de place pour moi ici, et je n'ai pas le droit de m'en aller.

C'est un choc à la fois émotionnel et esthétique. Thérèse se réjouit de souffrir car ainsi elle se rapproche de Jésus. Les mortifications qu'elle s'inflige s'ajoutent à la tuberculose et elle meurt à vingt-quatre-ans. La façon dont elle transcende ses souffrances en extase mystique me fascine particulièrement, ainsi que son innocence. Il y a tant de douleur en moi que je veux l'offrir à Dieu.

Je maîtrise mon alimentation pour sculpter mon corps à ma guise, pour devenir ma création et ne plus être la créature de ma mère.

Je voudrais avoir envie de manger, pouvoir me nourrir suffisamment pour ne pas me sentir perpétuellement fatigué. Mais ce qui était, il y a quelques mois encore, une activité simple et naturelle s'est muée en épreuve. Et je n'arrive pas à faire marche arrière, une force plus puissante que ma volonté m'en empêche.

Il m'arrive même, sur un quai de métro, de regarder les rails en pensant qu'il serait facile de sauter, là, maintenant, et d'en finir.

La solitude est mon convive, ma complice, nul regard extérieur ne me permet de comprendre l'ampleur de mon mal.

Que de fautes à ressasser, que de raisons de me sentir coupable ! Jamais plus je n'oserai affronter le regard de celle qui voulait me sauver.
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