Saint Louis – Missouri - 1917
Dans la nuit du premier au deux juillet 1917, j’ai regardé ces centaines de Noirs affolés qui fuyaient l’East Saint Louis et les foules de Blancs meurtrières en empruntant le pont qui les reliait au centre de la ville. Ils n’arrêtaient pas de courir, comme moi depuis ces heures sombres. C’est pour cela que je chéris les hauteurs de la Dordogne car de là-haut on voit arriver les ennemis, enfin c’est ce que j’ai longtemps cru, avant que les usuriers ne me plument. On s’imagine à l’abri et puis on perd tout du jour au lendemain.