Piano : Isabelle Leymarie ; bass : Carel Cléril
[Le Japon ] Il est déjà à la mode en Europe parmi les artistes: Gauguin, Van Gogh, Manet, Monet s'emballent pour son esthétique et la vérité que son art sait exprimer avec un minimum de moyens: "L'art japonais est un art aussi grand que l'art grec", proclamaient déjà les frères Goncourt en 1862. (p. 100)
Toute personne qui me fait du tort me fait indirectement du bien, constatera-t-il. Je suis forcé de me détacher des choses de ce monde et de me vouer aux choses de l'imagination et de l'esprit. [Lafcadio Hearn ] (p. 35)
Il suscita l'admiration de Hugo von Hoffmansthal, qui rédigea sa notice nécrologique et écrivit à propos de ses textes sur le Japon: " Ce n'est pas l'amour de l'esthète ni celui du savant mais l'amour, plus fort, plus rare, plus vaste de celui qui vit la vie intérieure du pays bien-aimé " (...)
Souvenons-nous qu'André Gide nomma son héros des Caves du Vatican Lafcadio. (p. 11)
Son extraordinaire capacité d'absorber rapidement et de retenir ce qu'il lit lui servira pour ses propres livres. Il traduit en outre des textes de Mirbeau, Jules Lemaître, Nerval, Zola, Daudet, Huysmans, Victorien Sardou, Maupassant, Anatole France et Loti, dont il est le premier traducteur en anglais. (p. 63)
Le blues utilisé dans le jazz se caractérise, dans sa plus simple expression, par une structure AABA de douze mesures et une "grille" harmonique I-IV-I-I/IV-IV-I-I/V-IV-I-V. Toutefois, de par sa simplicité même, cette forme constitue un défi. [...] La gamme du blues, ambiguë sur le plan tonal (do mib fa fa# sol sib do), et les blue notes (notes appoggiaturées), caractéristiques de ce genre musical, rappellent le feeling des modes africains non tempérés et l'on retrouve certains échos de blues dans la musique de griots d'Afrique de l'Ouest.
La vie de Morton ressortit quasiment au domaine de la légende. Il fut tour à tour joueur de cartes professionnel, champion de billard et de dés, promoteur de combats de boxe, patron et gérant de cabaret et souteneur, et il brûla la vie par les deux bouts. Dandy soucieux de son apparence, il s'habillait avec le plus grand soin et s'était fait incruster un diamant dans une dent.
Le stride (littéralement "grande enjambée"), ainsi nommé d'après les grands sauts de la main gauche d'un registre à l'autre qui le caractérisent, découle du ragtime, mais il est plus swinguant, harmoniquement plus sophistiqué (bien avant Art Tatum ou les musiciens de bebop, les pianistes de stride réharmonisent des morceaux) et il accorde une part importante à l'improvisation.
Quelques pianistes de jazz ont exploré les différentes parties du piano afin d'en élargir la palette sonore, pinçant les cordes avec les doigts ou les frappant avec des mailloches, tambourinant sur les parties en bois ou en métal, changeant la position des marteaux ou "préparant" le piano, comme le faisait John Cage en insérant divers objets entre les cordes.
Pour moi, dit-il, les mots ont des couleurs, des formes, du caractère. Ils ont des visages, des parties, des manières, des gesticulations; ils ont des états d'âme, des humeurs, des excentricités, des couleurs, des sonorités, des personnalités. [Lafcadio Hearn ] (p. 70)
"(...) « Il me semble que le son est la chose la plus importante. Parce que si vous avez ça et le sens du tempo, le reste viendra », estimait Michel Petrucciani. (...)"
Isabelle LEYMARIE, Piano Jazz, Une histoire, 2018, éditions du Jasmin (p. 9).