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Critiques de Isabelle Lortholary (24)
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Mon écrivain préféré : Agnès Desarthe

Lu en 2007- Relecture mars 2019



Un petit volume de 2006 (hors commerce) des éditions de l'Ecole des Loisirs, en hommage à Agnès Desarthe, romancière et auteure -jeunesse bien connue, initialement traductrice . Plusieurs auteures retracent son parcours, mettent en valeur certains de ses textes...nous en offrent des extraits significatifs,nous dévoile sa perception de l'écriture, de la littérature -jeunesse, son enfance,ses réticences persitantes dans sa scolarité face à la lecture, ses amitiés, ses premiers pas dans le monde de l'édition;, etc. s'ajoute à cet hommage collectif ,un inédit d'Agnès Desarthe d'une conférence "sur l'enseignement de la Shoah et la création artistique "...



"Grace Paley, pour tenter de définir le mouvement qui préside à la création littéraire, a dit : " On écrit avec ce que l'on ne comprend pas."On écrit avec ce que l'on ne comprend pas et qui pourtant nous obsède, nous réjouit, nous excite, nous tourmente." (p. 79)



Des passages passionnants sur la traduction et l'exercice des langues, les passages subtiles entre elles...



Une relecture en urgence, car le w.e prochain je retrouve un ami de longue date, grand lecteur, et lecteur enthousiaste de cette écrivaine... Alors pour lui faire une surprise supplémentaire, je vais lui offrir "mon" exemplaire; auparavant, je rédige cette mini-chronique pour conserver une trace de cette plaisante lecture...





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Naissances

Au premier abord, un recueil de nouvelles portant pour titre Naissances, ça fait beaucoup d’arguments pour que je ne le lise pas. En premier lieu, j’ai souvent du mal à accrocher aux nouvelles : un art des plus compliqués, être pertinent en quelques pages, donner du sens et toucher le lecteur sans fioriture, sans la familiarité que crée le temps long de la lecture. En deuxième lieu, les récits sur la naissance, très peu pour moi. Trop de confusion entre la femme et la mère, trop d’injonction à la maternité, une soumission malvenue aux attendus sociaux. Qu’on ne se trompe pas, le sujet m’intéresse, seulement la manière de l’aborder me hérisse souvent. Mais mais mais… parmi les autres, les noms de Marie Darrieussecq, de Marie Desplechin, de Geneviève Brisac et surtout d’Agnès Desarthe m’ont fait tiquer. Ces auteures que j’affectionne, qui dans leurs ouvrages présentent une vision du monde qui m’interpellent, ces auteures pouvaient peut-être donner du sens à ce sujet éculé.



Et je n’ai pas été déçue. Au contraire, ces récits touchent à des points sensibles sans donner de leçon. La naissance et la maternité sont évoquées dans leurs différentes facettes : émerveillement, désir, partage, peur, désarroi, violence… Les auteures évitent les clichés et portent une troublante parole pleine de vérités. Des tranches de vie toutes différentes, qui émeuvent, troublent et effraient parfois. Mais lorsque c’est le cas, elles rassurent dans le même temps, domptant la solitude de la possible mère en difficulté.
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Naissances

Découvrir ou redécouvrir l’un des plus beaux moments de la vie. Elles sont 8 écrivains, 8 mamans, à l’avoir fait : Marie Darrieusecq, Hélèna Villovitch, Agnès Desarthe, Geneviève Brisac et Catherine Cusset, Marie Desplechin, Camille Laurens et Michèle Fitoussi. Chacune à leur tour et à leur façon, elles nous racontent ce moment particulier qu’elles ont vécu : la naissance. Toutes ces histoires nous apportent des émotions comparables et en même temps, différentes. A la fois réaliste, touchant et drôle, ces petits récits nous amènent le sourire aux lèvres… ou la larme à l’œil. De magnifiques perles réunies dans ce petit roman.

Je l’ai lu juste après mon accouchement, je me suis reconnue dans quelques histoires ; heureuse et fière d’avoir partagée un moment aussi extraordinaire. A lire ou plutôt à dévorer !!

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Ma nouvelle vie

Violette vit seule avec sa mère à Paris. Quand cette dernière lui annonce qu’elles vont déménager dans l’Ariège, le coup est rude à encaisser. Quitter ses copains et la grande ville pour se retrouver dans une vieille baraque nichée au cœur d’un petit village, voila une perspective qui n’enthousiasme pas la jeune fille. Pour autant, la découverte de la vie rurale lui réserve de bien belles surprises et peu à peu Violette apprivoise son nouvel environnement au point d’oublier définitivement Paris sans aucun regret.



Un roman jeunesse trop simple et trop simpliste. Trop simple parce que Violette accepte avec facilité le départ de la capitale annoncé quasiment la veille du déménagement. Comment peut-elle ne pas sortir de ses gonds et se révolter contre une situation qu’elle trouve intolérable ? Il manque à l’évidence quelques scènes de rébellion pré-adolescente pour pimenter l’ensemble. Trop simpliste ensuite parce que la rivalité Paris/province, qui tourne largement à l’avantage de cette dernière, ne cesse d’accumuler les clichés navrants : dans son village, les commerçants l’appellent par son prénom (la belle affaire) ; dans son village, elle peut se promener seule dans les rues (c’est bien connu les pédophiles kidnappeurs d’enfants n’agissent que près des champs Élysées) ; dans son village, le dimanche, tout le monde met son beau costume, va à la messe puis déjeune en famille (dans les années 50 peut-être mais aujourd’hui…) ; dans sa classe, ses nouveaux camarades trouvent qu’elle est toujours habillée à la mode (évidemment puisqu’elle vient de Paris alors que, c’est bien connu, les cul terreux se fringuent comme des sacs à patates) ; et quand elle écrit à son ancienne école, personne ne prend la peine de lui répondre (c’est bien connu les parisiens sont de sales individualistes qui ne pensent qu’à eux alors qu’en province l’altruisme est un art de vivre).



Vous l’aurez compris ce texte m’a profondément agacé, d’une part parce qu’il est d’un parti pris aussi flagrant que ridicule (je le dis d’autant plus facilement que je ne suis pas du tout parisien) et d’autre part parce qu’il est cul-cul la praline en diable. Et ce jusqu’à la dernière phrase, puisqu’il se termine au moment où la mère de Violette lui propose de partir une semaine en vacances et que la gamine refuse, préférant rester au village pour lire dans le grenier de la vieille maison au milieu des araignées. Bien sûr, bien sûr…
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L'année pensionnaire

Depuis ses sept ans, la narratrice passe son année scolaire dans un pensionnat appelé l’Institut non loin de l’Espagne" Nous venions de l'Europe entière, (…) l'Institut avait bonne réputation ainsi que l'air et l'eau des montagnes, propices à l'épanouissement des natures sensibles (c'est de cette manière que l’on qualifiait nos petites personnes, frappées d'une de ses maladies qui n'existent pas sinon dans l'idée que se font les parents et les éducateurs des jeunes filles « dans la norme » ; natures sensibles, l'expression servait à masquer nos difficultés d'adaptation au système scolaire et nos échecs dans les écoles publiques) ". Désormais âgée de quatorze ans, rompue au fonctionnement de l’institut et à ses règles, une nouvelle venue Attali l’intrigue. Mystérieuse, de deux ans son aînée, elle exerce sur la narratrice une fascination, un trouble. Fille unique de parents artistes très distants ( " Il est évident que je n’appartenais pas à une famille normale "), elle subit ces années "L'impression que je garde est celle d'une stagnation". Car c’est la femme quarante plus tard qui raconte. Les plus jeunes et les moins dégourdies endurent une méchanceté qui dérive vers une forme de cruauté de la part des plus grandes.

Le récit donne l’impression d’un établissement d‘une époque lointaine or nous sommes en 1973 quand les événements se produisent.



Récit impeccablement maîtrisé où Isabelle Lortholary nous décrit admirablement la solitude, l’amour à sens unique, les émois de ces jeunes filles. Pas d’eau de rose, mais une écriture qui restitue avec précision et densité les émotions les plus complexes et ce, sans œillères.

Un roman à l’atmosphère prenante devenu un livre hérisson !


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Ma nouvelle vie

Violette quitte Paris avec sa mère pour foix. Ce départ est pour elle une réelle déchirure. Il faut laisser les souvenirs et les amis, l'école et la grande ville. Mais elle comprend que c'est aussi une chance, une aventure, une deuxième vie. Elle commence alors un journal pour franchir cette transition. Ce livre raconte avec justesse ce passage, le début de cette nouvelle existence, l'acceptation et l'intégration après les peurs.



Un joli récit en deux temps, tout en finesse, marqués physiquement par le changement du papier puisqu'au milieu du livre nous trouvons des petits carreaux qui accompagnent la transformation, le passage du temps.














Lien : http://0z.fr/iDgbv
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L'année pensionnaire

Sur le roman, il y avait le bandeau rouge de Gallimard avec noté "Une fascination". Le terme est exact : L'année pensionnaire fascine et m'a séduite d'emblée, telle Attali fascine notre narratrice de quatorze ans. Car le roman d'Isabelle Lortholary est une histoire d'amour, de rage, d'obsession éperdue pour une chimère, pour une jeune fille que la narratrice idolâtre, et projette sur elle fantasmes et désir jusqu'à la folie. La narratrice se replonge dans ses souvenirs d'adolescence, dans un pensionnat où elle a vécu une grande partie de sa vie en tant qu'enfant et adolescente. La description de la pension, de ses règles, du curieux état à la fois de torpeur, de vie réglée, mais aussi de rigidité, nous plonge dans une sorte de temps replié sur soi alors que nous sommes au milieu des années soixante-dix, un éden où les filles vivent entre elles, coupées du reste du monde - notamment masculin - perçu alors comme une prison à la fois rassurante et asphyxiante, une "chasteté de gynécée". Dans cet univers réglé, qui reproduit année après année, génération après génération, la même éducation, les mêmes fillettes obéissantes, la narratrice va voir une autre jeune fille débouler, et alors bouleverser sa mécanique. La nouvelle donc se nomme Attali, à des origines juives et une histoire trouble - elle vient d'Amérique, ses parents sont décédés tous les deux en Israël ; elle est de deux ans l'aînée de la narratrice, qui va être aussitôt troublée par Attali, et va vouloir, par tous les moyens, mêmes les plus cruels, s'approcher d'elle. Attali lui demeurera jusqu'au bout un mystère, à la fois indifférente au monde qui l'entoure, et toujours plus intrigante.



Au-delà de cette histoire, c'est l'écriture d'Isabelle Lortholary qui m'a conquise : l'auteure dépeint admirablement, avec poésie et subtilité, dans une prose à la fois délicate et crue, toute l'ambivalence de l'adolescence - le désir qui éclot, l'attraction qui vire à l'obsession, la méchanceté et la cruauté qui peut jaillir d'un coup, la solitude et la souffrance qu'elle amène. Les souvenirs sont évoqués à la fois avec une certaine nostalgie mais aussi teintés d'une amertume sombre. Les sentiments, les sensations nous sont décrits avec précision, permettant alors au lecteur de s'immerger complétement dans la pension et son univers ouaté et pourtant dangereux. Les descriptions du pensionnat, au charme désuet situé en Ariège, non loin d'un sanatorium, proche d'une nature assez sauvage, offrent au récit une ambiance à la fois romantique et inquiétante, d'autant plus que la narratrice évoque quarante ans plus tard des lieux désormais effacés, disparus. Le roman oscille alors entre beauté et poison distillé tout doucement - une fascination donc, jusqu'au bout.
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Etre père, disent-ils

Il y a environ un an, une amie avec qui j'avais partagé mon intérêt pour l'étude de la paternité m'a envoyé un magnifique texte de Nicolas Raccah sur sa propre paternité. [Elle se reconnaîtra sans doute dans ces lignes]. C'est en pensant à ce texte que j'ai été attiré par cet ouvrage qui, sous la direction littéraire d'Isabelle Lortholary, rassemble les récits autobiographiques de sept auteurs français contemporains connus sur leur expérience paternelle : Olivier Adam, Patrick Besson, Jean-Yves Cendrey, Philippe Claudel, Thierry Consigny, Philippe Delerm, Boualem Sansal. Comme l'indique Lortholary dans sa Préface (cf. cit. 1), le témoignage littéraire des hommes sur ce thème est très rare ; il s'avère en plus, me paraît-il, très ardu. Pour ne rien cacher, nonobstant toute la différence que comportent ces textes, je n'ai trouvé dans aucun la force émotionnelle de celui de Raccah. Je me suis dit que, lorsqu'un texte autobiographique traite d'une expérience à la fois intime et presque universelle, la crainte du stéréotype et de la banalité peut conduire au danger de verser dans l'anecdotique – puisque l'anecdote, justement, est personnelle. Qu'il s'agisse de la narration de la naissance de ou des enfants (cf. surtout Olivier Adam), d'une adresse privée à son enfant (cf. Philippe Claudel), ou de l'évocation de certains souvenirs familiaux qui, dans la vie de chacun, apparaissent comme emblématiques du cheminement de son expérience paternelle et/ou parentale, avec ou sans l'intervention des enfants dans cette réflexion qui est aussi un bilan de vie (cf. Jean-Yves Cendrey et « le rangement des petits vélos »), la sincérité de ces paroles, que je reconnais et salue pourtant, ne m'a pas suffi. Sans trop savoir pourquoi, j'ai été attiré davantage par certaines données contextuelles, comme les informations livrées par Boualem Sansal sur la situation des couples mixtes et l'éducation de leurs enfants en Algérie dès la fin des années 1970 (alors que j'aurais pu imaginer une telle situation plutôt dans les années 90)... L'intime et l'universel, l'anecdotique et l'emblématique, le personnel et l'intérêt partageable : autant de pôles antithétiques qui requièrent un arbitrage ou un jonglage compliqués. L'éditrice (ou qui pour elle) a sélectionné et reproduit en quatrième de couverture une courte cit. tirée du texte de chacun : une telle sélection a le mérite de mettre en exergue leur caractère inattendu – et l'on peut tout à fait s'en tenir à ce critère uniquement. Par ailleurs, Cendrey clôt son récit en posant que : « Être père ça ne s'explique pas, ça se raconte. » (p. 46) ; peut-être que moi, à l'inverse, j'ai toujours envie ou besoin que l'on m'explique...
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Ma nouvelle vie

Un mouvement dans mon ventre et « une manifestation d’angoisse ». Vous comprenez ça ? A la rentrée par exemple ? Ou en classe ? Avant une interro ? L’héroïne avec sa mère doit quitter Paris. Pour aller habiter dans la ville de Foix (vous savez où ?) juste à côté dans le village de Saurat. Sa mère a retrouvé du travail dans une librairie après deux ans de chômage. Il fallait faire « attention ». (Son père est mort quand elle avait un an.) Elle s’appelle Violette, elle a dix ans maintenant et c’est elle la narratrice. Elle va décider de tenir son journal parce qu’elle a « le cœur en ruine » de quitter ses copains et ses copines. Peut-être pour ne pas les oublier ? Est-ce qu’on ne finit pas par tout oublier ? (Elle n’a aucun souvenir de son père).



A Saurat la nouvelle boulangère s’appelle Francine, (comme la farine), c’est là qu’elle passait ses grandes vacances quand elle était plus petite.



En fait le journal de Violette proprement dit ne commence pas tout de suite… Il faut « le mettre en place », qu’elle-même soit installée à Saurat avec sa mère…mais c’est tout comme… Et c'est parti ; sa mère aussi va se découvrir… à Foix dans la ville de Foix… en Ariège…




Lien : http://crdp.ac-amiens.fr/cdd..
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L'année pensionnaire

Une atmosphère à la frontière de la nostalgie, et pourtant presque une acidité : les souvenirs de cette année en pension, en Ariège, sont amers : amours non écloses, mêlées à une admiration et une fascination propres à l'adolescence, méchanceté injustifiée, solitude...



Une année à l'ombre du monde pour ses jeunes filles qui font l'apprentissage du passage à l’âge adulte avec son lot de déconvenues, de déceptions, de désirs tus et d'amitiés non satisfaites, une année bouleversante, une fillette morte et une jeune fille à la lisière de la folie...



Quarante ans plus tard, la narratrice distille ses souvenirs, son amertume et la narration, touchante, à la fois grave et légère, nous guide dans une réclusion trouble, dans un mélange de douceur et de cruauté.



Pour qui connait Ornolac où se situe supposément le pensionnat, le roman gagne en profondeur et presque en mystère : le village, jumelé à Ussat-les-Bains, ancienne station thermale très réputée sous Napoléon (son frère y venait en cure), ses villas bourgeoises, aujourd'hui en ruines et envahies par les ronces, ajoutent au climat romntique où instille un drôle de poison...



Ce roman est un vrai petit bijou, court mais drôlement fort !
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Heureuse, ou presque

Ce petit recueil de nouvelles est court, bien écrit, et il se lit très rapidement.

Certaines nouvelles sont plus réussies que d'autres mais j'ai apprécié cette lecture, et je le recommande aux amateurs de nouvelles :)
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Des femmes, de l'autre côté

Bon ba je suis la seule à l avoir lu ! Conceptuel ! Certaines nouvelles chouettes mais un ensemble bizarre
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Heureuse, ou presque

Bien mais je suis un peu déçue. Pour certaines nouvelles c'est bien, mais d'autres auraient gagné à être plus développées. Certaines sont justes jetées sur du papier. Dommage !
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Autobiographie à la jumelle

L’iconoclaste – 110 pages - 4è de couverture :

« Tu es jumelle ! Qu’est-ce que cela fait d’être jumelle ? » Quand j’étais plus jeune, la question revenait souvent, j’adorais y réponde. J’avais pour cela une formule toute faite, « cela change tout. Je ne suis pas une mais deux. Je ne serai jamais seule », le ton était désinvolte. « Qu’est-ce que cela fait d’être jumelle ? », on me l’a trop demandé, pour que je ne m’y essaie pas encore. Dire, l’indicible, raconter le lien, elle et moi, l’une et l’autre, non pas une mais deux. Ma sœur est ma première inspiration, et mon personnage préféré, ma plus longue histoire d’amour.



L’auteur :

Isabelle LORTHOLARY est née en 1967, vit à Paris où elle est journaliste et critique littéraire à Elle. Ce livre est le second qu’elle publie. Le premier, un recueil de nouvelles, Heureuse ou presque, est sorti en 2007.



Mon avis :

Le sujet de la gémellité m’a toujours attirée, je ne sais trop pourquoi. Je me suis souvent posé la question : qu’y a-t-il de si différent dans ce lien, par rapport à celui qui lie des frères et sœurs non jumeaux, celui très fort que j’ai avec ma sœur Didi, par exemple ?

Même sans que l’on soit jumelles, j’ai retrouvé des choses vécues avec ma sœur Didi : les mots qu’on s’invente à deux, les lits jumeaux collés l’un à l’autre, les choses que l’on sait à deux, une complétant l’autre, la place de nos maris respectifs….

Isabelle Lortholary écrit un véritable hymne d’amour à sa jumelle. Manque la parole de Claire, que l’on peut cependant deviner dans les blancs laissés çà et là… C’est puissant, très fort. A lire !



Citations :

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Naissances

8 romancières, 8 manières d'aborder et de raconter l'expérience maternelle de la naissance. Expérience singulière et universelle, commune et unique pour chacune, douleur et douceur, peur et sérénité... Moments, expériences bouleversantes où se jouent la vie ou la mort... Humilité dans ce paradoxe total où notre corps est le centre de ce qui se joue et où en même temps, tout semble se jouer hors nous...


J'ai lu ce livre avec avidité à un moment de ma vie où j'ai éprouvé le besoin de penser à ma propre expérience de la maternité et de l'accouchement. J'ai alors cherché beaucoup de lectures... Comme si l'oubli, le silence, avaient gagné tant de terrain sur ce sujet, qu'il me fallait raviver certaines choses, trouver des mots que je ne retrouvai pas toute seule...


Des mots, des phrases, j'en ai trouvé dans ce livre. Ils ont tous raisonné en moi, à leur manière particulière.


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Jumelles, jumeaux

La parole est ici donnée aux premiers intéressés. Ils et elles nous racontent leur histoire, lumineuse ou sombre, émouvante, singulière. Chacune brièvement complétée par les commentaires fort éclairants d’experts (psychanalystes, anthropologue, échographiste…).
Lien : http://fr.chatelaine.com/art..
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Etre père, disent-ils

Témoignages très intéressants
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Chanson pour septembre

Tombée sur ce livre par hasard au gré de mes pérégrinations sur e-bibliomedia, j'ai été attirée par son titre évoquant pour moi la nostalgie qui, enfant, nous sert un peu l'estomac à la fin des vacances, lorsqu'il faut reprendre le chemin de l'école et que l'on se dit que "c'est déjà fini". Je ne suis plus une enfant, pourtant je ressens toujours la même chose aujourd'hui, à chaque rentrée d'août. Même si mon enfant n'est pas en âge d'aller à l'école. Même si je n'ai plus de grandes vacances. Allez comprendre...



C'est un peu de cela dont il est question dans ce roman. Nous sommes bien à la fin de l'été en cette journée du 7 septembre 1975, dans le Sud de la France. Les vacances se terminent, les vacanciers désertent peu à peu le village pour rentrer chez eux.



Avec beaucoup de sensibilité, l'auteur a choisi de décrire cette journée particulière ainsi que ses conséquences sur le destin des personnages. Une journée de grandes révélations et de bouleversements, où fin des vacances rime avec fin de l'insouciance. A l'image de cette falaise qui surplombe le village, ce sont les attentes et les illusions de chacun qui s'effritent et menacent de s'effondrer. Ainsi, bien malgré elle, la petite Luce, se retrouve confrontée à la duplicité des adultes lorsqu'elle découvre le vrai visage de son père Robert, qu'elle idolâtrait jusqu'alors. Luce et Robert donc, mais aussi Diane l'adolescente rebelle et amoureuse, Solange la boulangère commère du village, Aline l'apprentie coiffeuse, la douce et gentille Nicole, ou Irène la mère de famille délaissée : personne ne semble se sentir à sa place ; tous aspirent à quelque chose de meilleur, mais chacun devra composer avec ce que leur vie, la vraie, leur réserve. Pour chacun d'entre eux, il y aura un "avant" et un "après" été 1975.



L'auteur utilise un procédé original et dynamique pour nous faire rentrer dans la tête de ses personnages. On attrape leurs pensées au fil de leur apparition dans notre "champ de vision", au gré des mouvements d'une caméra qui se braquerait sur eux pour leur donner la parole. J'avais l'impression d'être une mouche, qui volette de l'un à l'autre, saisissant au passage leurs questionnements et leurs tourments intérieurs. On s'attendrit du regard encore naïf de Luce sur le monde qui l'entoure, on partage les angoisses de Nicole, qui sent son corps la trahir, les fantasmes hollywoodiens de Solange, les états d'âmes d'Irène, et nos pensées s'envolent en même temps que celles De Robert, vers sa maîtresse restée à Paris.



Avec sa plume délicate, Isabelle Lortholary retranscrit admirablement bien la chaleur écrasante de cette fin d'été, l'après-midi qui s'étire dans une douce torpeur, ou le désoeuvrement de cette petite fille, poussée par l'ennui à braver les interdits. A travers ses mots et son style très personnel, on parvient à sentir aussi bien la douceur de ces moments que le poids des événements qui vont marquer les personnages, les éloigner ou les réunir. L'histoire de la vie en somme, décrite avec beaucoup d'humilité et d'humanité.


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Heureuse, ou presque

Bof : nouvelles sur des femmes mal dans leur peaux
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L'année pensionnaire

J'ai lu L'année pensionnaire dans le cadre de l'opération Masse Critique, et en remercie Babélio.



Les cinquante premières pages de L'année pensionnaire m'ont absolument ravie.



Dans un style au charme presque désuet, le lecteur découvre le pensionnat, et l'atmosphère qui y règne, et la personnalité de la narratrice, dont on ignore jusqu'au prénom, mais dont on sait les dispositions sauvages, se mêlant au groupe lorsqu'il s'agit de trouver un bouc-émissaire, et le sentiment d'abandon auquel elle s'est habituée très jeune lorsque ses parents l'ont inscrite dans l'établissement.



Ainsi, ces jeunes filles terriblement solitaires se montrent, en collectivité, féroces. Peu de temps après la lecture de Quatre par quatre, ces éléments faisaient écho à la cruauté des enfants et adolescents en groupe lorsqu'ils sont peu ou proue laissés à eux-mêmes dans un univers clos, qui m'avait troublée dans le roman de Sara Mesa.



Dans L'année pensionnaire, l'atmosphère peut paraître moins glauque, cependant les faits relatés rejoignent pour partie cette dimension monstrueuse que l'on trouve dans l'effet de groupe.

Ici, une petite fille, émotive et fragile, est prise en grippe et rejetée par les autres filles, jusqu'au dénouement tragique.



En parallèle, on suit la relation insolite entre la narratrice et Attali, et le déséquilibre criant qu'elle abrite, dans la mesure où la narratrice voue à Attali une sorte d'adoration muette, tandis que l'on s'aperçoit qu'Attali ne lui accorde aucune considération.



Cependant, au-delà des cinquante premières pages, j'ai eu le sentiment que l'intrigue n'avançait guère, qu'il s'agissait avant tout de peindre un monde issu d'une mémoire, et que le livre tenait surtout dans la contemplation, la description de ce qui jadis avait fait ce monde.

La relation avec Attali comme le drame de la petite portugaise m'ont paru n'être que des prétextes à s'immerger dans cet univers qui semble intact, et riche de mille sentiments et sensations bruts, purs dans ce qu'ils ont de spontané, quand bien même ils se révèlent par moments affreusement malsains.



En fin de compte, l'intention et le cadre posé sont très convaincants, rendant le roman intéressant, lequel excelle à rendre une atmosphère à la fois surannée et inquiétante, prégnante.
Lien : http://viederomanthe.blogspo..
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