Cette rencontre est organisée par la bibliothèque Robert-Desnos de Montreuil dans le cadre du festival Hors limites 2021.
Professeure de lettres au plus proche des préoccupations de ses élèves (Jean-Xavier de Lestrade, dans sa minisérie "3 × Manon", s'est en effet inspiré d'elle pour créer son personnage d'enseignante), Isabelle Pandazopoulos a toujours mis au coeur de ces romans les problématiques qui traversent la vie des adolescent·e·s. Ses livres sont de véritables miroirs pour ses jeunes lectrices et lecteurs, des outils d'optiques pour s'examiner soi-même et construire son histoire à travers celle des autres.
S'exprimer à voix haute, argumenter devant un public, affirmer son individualité dans les mots malgré la timidité, le sentiment d'illégitimité ou même le handicap, c'est bien le sujet de ses deux derniers romans, "Demandez-leur la lune" (Gallimard jeunesse, 2020) et "Parler comme tu respires" (Rageot, 2021).
C'est, peu ou prou, la situation dans laquelle se retrouveront les membres du club de lecture LékriDézados de la bibliothèque Robert Desnos qui l'interrogeront, après avoir été accompagné par Sylvie Fagnart, journaliste en résidence dans les bibliothèques de Montreuil.
Et sans doute ont-ils conscience qu'en la faisant parler d'elle, ils nous parleront sans doute aussi un peu d'eux
#médiathèque #SeineSaintDenis #festival #littérature
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Cette fille incarnait la vie, l'insolence, elle me donnait la force d'envisager l'avenir. Loin d'eux. MA vie.
Elle continuait à se dénuder peu à peu.
J'ai reculé d'un pas.
Je l'ai contemplée, le souffle coupé, heureux que personne d'autre que moi ne puisse voir à quel point elle était belle.
Ma chère Ilse, ma chère épouse,
Je t'écris un peu en désespoir de cause puisque tu tournes la tête quand tu me vois et que tu refuses de me parler. Tu n'arrives même pas à prendre ton bébé dans tes bras. Ce qui t'arrive me fait peur. Les médecins parlent de dépression et je n'y comprends rien. [...]
Je perds souvent patience. C'est tellement incompréhensible pour moi, tellement loin de la femme que tu as toujours été... Comment peut-on ne pas vouloir de son propre enfant ? [...] Quand je te demande ce dont tu as besoin, tu ne réponds rien. Ou tu pleures. Il faut que tu arrives à reprendre des forces, ma chérie, s'il te plaît, fais-le pour moi, fais-le pour nous. Le psychiatre m'explique que ce n'est pas une question de volonté. Et que c'est le propre de cette maladie de ne plus rien vouloir. [...]
Longtemps, je me suis méfiée des mots. Quand j'ai eu besoin d'eux, ils manquaient. Ils se barraient, me narguaient, me snobaient et même ils me ridiculisaient. Alors si je parlais peu, c'est que je ne m'y risquais pas. Résultat, les gens ont toujours pensé que je n'avais rien à dire. Que ceux qui me ressemblent n'ont rien à défendre, rien dans le vendre et rien à déclarer. Mais ils se trompent.
Combien de fois avais-je rêvé de changer de vie ? Tout recommencer ailleurs, autrement, avoir une nouvelle chance. J'avais fait des vœux à chaque Nouvel An, les nuits d'été à chaque étoile filante, à la rentrée de septembre j'avais pris des tas de résolutions.
Y croire ou en rêver, ça suffit à redonner de l'élan. Mais quand ça arrive en vrai, c'est une tout autre histoire.
Je disais donc...que les mots seront vos outils, mais ces outils ne sont rien si vous n'avez rien à défendre ! L'essentiel, c'est d'avoir des idées ! Des envies ! Des convictions ! Et c'est ça qu'on va aller chercher. VOTRE singularité, VOTRE sensibilité, VOTRE manière de voir le monde.
– Pierreux ?
– Oui, c’est comme ça qu’on vous appelle ici, parce qu’il y a un truc entre vous, un truc un peu spécial, qui vient de ce métier, je crois… Vous n’êtes pas tout à fait comme les autres.
– Ca me va bien, je pense, d’être enfin avec des gens pas tout à fait comme les autres.
A quoi ça sert la vérité si la vérité fait si mal ?
Votre psy, il a parlé d’échec scolaire… mais j’ai eu mon CAP paysagiste, j’ai trouvé un patron pour mon stage qui m’a embauché après, même qu’il voulait que je passe mon bac pro… Vous trouvez que c’est un échec, ça ? Et que je serais passé pro dans la boxe s’il y avait pas eu tout ça, ça aussi, vous trouvez que ça demande pas des efforts ? Pour vous c’est rien alors, de la merde, hein, les gars comme moi, un Arabe des cités, ça peut pas « réussir », hein, ça va à la mosquée et ça tue son prochain, c’est ça que vous vous racontez ?
La maternité est un asservissement qu’aucun homme ne peut soupçonner.
La violence, elle vient toujours quand on s'y attend pas. Elle couve sous les silences, prend sa source au coeur de ce qu'on ne peut ni dire ni partager.