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Critiques de Isabelle Pandazopoulos (749)
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La Décision

Elève de terminale S, Louise est promise à un brillant avenir. Elle aime les matières littéraires, elle hésite entre Sciences Po, HEC et Hypokhâgne pour l'année prochaine, mais elle a encore un peu de temps pour se décider, on n'est qu'en octobre. Et puis sa vie bascule un matin en cours de maths : malaise, crampes abdominales, elle quitte la classe et file aux toilettes, accompagnée d'un camarade. Le copain l'attend dans le couloir, fume une clope devant la fenêtre (y a pas le droit, mais bon), s'inquiète, voit du sang, alerte le proviseur, les pompiers mettent un temps fou à arriver, les manifs contre la réforme des retraites bouchent les rues. Louise est envoyée à l'hôpital...



Entre ces 250 pages, on parcourt un long chemin avec Louise, un long chemin douloureux. Ce parcours n'est pas rectiligne, il bifurque, on revient sur ses pas, on n'est pas sûr de ses choix - Louise est encore si jeune, malgré sa force de caractère - et ça fait tellement mal de voir qu'on s'est trompé, il faut se réarmer de courage pour reprendre une autre direction, repartir, retrouver la force alors qu'on pensait être au bout du rouleau.



Roman magistral sur le déni de grossesse. Isabelle Pandazopoulos évoque ce sujet complexe avec beaucoup de talent et une grande sensibilité. La polyphonie de la narration est parfaite pour en montrer tous les aspects, tous les problèmes qui peuvent s'y rapporter de près ou de loin : déni des parents de la jeune fille, chaos parmi les proches (amis et famille), dépression adolescente, premières amours et découverte de la sexualité, maternité...

L'auteur a le ton juste, le roman est très émouvant, jamais mièvre ni caricatural. Je l'ai lu avec beaucoup d'émotion - certaines scènes sont bouleversantes - et un sentiment d'énorme gâchis, pour le bébé, Louise, ses parents, le père de l'enfant, les autres jeunes filles du centre : toutes ces vies à reconstruire, ces personnes à remettre debout...

J'ai notamment été touchée par ce message, parmi beaucoup d'autres : quand un proche va très mal, il faut savoir cacher sa propre douleur.

« Je ne peux pas affronter leur souffrance, leur regard, je n'en ai pas la force » dit Louise qui, au fond du gouffre, ne reproche rien à ses parents mais ne veut plus, ne peut plus les voir.

« C'est monstrueux, ils n'y sont pour rien. Je sais mais je ne peux pas, je ne suis plus leur petite fille. Et c'est celle-là qu'ils voient, celle que je ne suis plus. »

C'est dur à entendre, oui, c'est insupportable de ne pas pouvoir aider et même d'entraîner plus encore vers le fond, mais laissez-là se reconstruire, s'accepter, s'estimer à nouveau digne de vous...



Superbe. ♥
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La Décision

Difficile pour une jeune fille de Terminale de décider si elle va garder ou pas l'enfant qu'elle vient de mettre au monde alors qu'elle ignorait totalement qu'elle était enceinte.





Mais est-ce le cerveau qui doit travailler, ou le cœur?

Ici, en l'occurrence, Mathilde Beaulieu se sent dévastée, en totale inadéquation avec la vie qu'elle menait, avec son entourage, ses parents, son petit frère, ses amis de toujours, dont Mélissa, sa meilleure amie.

Un grand vide intérieur la submerge et elle gamberge.

Evidemment, tout l'appareil classique est mis en place : assistante sociale, psychologue, médecin obstétricien, infirmière, tous guettent ses moindres gestes, ses moindres changements d'expression, battements de cils, pleurs… Et Mathilde n'en peut plus. Car elle affirme qu'elle n'a jamais eu de relations sexuelles, et personne ne la croit. Même les filles de la maison d'accueil dans laquelle elle demande à aller la considèrent avec méfiance.

C'est que la relation avec le petit bébé s'amorce bien difficilement, et personne ne comprend pourquoi le déni de grossesse continue alors que la naissance a eu lieu.





Roman choral mettant en scène cet entourage ainsi que Mathilde, bien évidemment, "La décision" nous plonge au cœur de ce problème de société que l'on rencontre encore assez souvent au détour de faits divers assez glauques.





Roman très intéressant, donc, mais qui ne m'a pas emportée outre mesure et je n'arrive pas à savoir pourquoi. Difficile pour moi d'éprouver de l'empathie pour l'un ou l'autre des protagonistes, peut-être en raison du style, assez commun, aux idées assez répétitives. J'avais l'impression que "ça n'avançait pas".

Roman destiné aux adolescents, mais je pense que je ne leur proposerai pas pour les raisons que je viens de donner.





En résumé, le thème est important, attire l'attention, le système de narration est bien choisi, mais il y a ce petit quelque chose qui m'empêche de le considérer comme un coup de cœur.





De toute façon, ce n'est pas à moi à vous (dé)conseiller de lire ce roman.

Chacun doit prendre personnellement la décision.
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L'Honneur de Zakarya

Mutisme tête baissée, nom arabe, précédents multiples : Zakarya n’est-il pas le coupable idéal ? Mais qui est-il vraiment ? C’est ce que les jurés appelés à délibérer sur une affaire de meurtre vont devoir déterminer.



Cette tragédie entre trois actes – JUGER, PROUVER, CONDAMNER – nous entraîne au cœur d’un procès d’assises : mise en accusation, constitution du jury, instruction, plaidoiries, expertises. Les faits et la personnalité de Zakarya sont passés au crible pour aboutir à un jugement. Le récit du procès est ponctué de flashbacks de la jeunesse de l’accusé et du soir des faits. Ces fragments entretiennent le doute, dessinent un portrait complexe. Ado impulsif insuffisamment cadré par sa mère ? Petite frappe ? Rebelle à la rage brûlante ? Garçon solaire, déterminé à tenir la dragée haute aux préjugés ? Manipulateur hors-pair ? Ou abîme de fragilité ? L’énigme reste entière puisque Zakarya se tait.



Ce roman se dévore : on brûle de percer le mystère du jeune homme, son silence obstiné fait monter la tension. La construction par flashbacks est impeccable et montre magistralement comment la tentation de plaquer des idées toutes faites peut nous induire en erreur. Les tentatives de comprendre Zakarya ont beau s’adosser à tous les gages d’apparence, de respectabilité et d’expertise, elles semblent irrémédiablement vouées à l’échec. Les gens entrent rarement dans une case. On réalise à quel point la tâche des membres du jury est compliquée.



Un roman « coup de poing » tout en subtilité et en sensibilité.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Parler comme tu respires

J’ai bien aimé Parler Comme tu Respires, un roman qui évoque l’adolescence et tout ce qui change à cette période : les relations avec les parents, les amis, les premiers amours, les choix à faire pour l’avenir.

Pour Sybille, les tourments "habituels" de l’adolescence sont amplifiés par un bégaiement qui lui donne des complexes et l’amène à rester en retrait. Mais Sybille, jeune fille menue et bonne élève, désire devenir tailleur de pierre, un choix que son entourage ne comprend pas et qu’elle devra défendre pour l’imposer à son entourage avant de partir à l’école à l’autre bout de la France.

Le roman évoque donc de nombreux sujets qui ne sont peut-être pas toujours aussi développés qu'on ne l'aurait aimé (des personnages pas approfondis, des problèmes tout juste effleurés sans qu'on ne connaisse les suites...).

Néanmoins, j'ai passé un bon moment avec ce portrait touchant d’une jeune fille à la sensibilité à fleur de peau...

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Trois filles en colère

1966. Athènes, Paris, Berlin.

Des lettres de Suzanne, Magda, Cléomèna, trois jeunes filles nées en Europe en 1949.

Elles sont issues de milieux sociaux favorisés - parents intellectuels et/ou bourgeois aisés.

Mais les contextes socio-politiques sont loin d'être idéaux, en revanche : les parents de Cléomèna, communistes, ont été déportés. Son frère et elle doivent se cacher.

Les familles de Suzanne et Magda ont dû fuir.



Les relations entre ces trois filles et leurs mères, essentiellement, nous présentent les problèmes de jeunes filles entre enfance et âge adulte, partagées entre raison et passion.



Je l'ai offert à une demoiselle souvent en colère, et plutôt trois fois qu'une (contre sa mère ?), pour qu'elle y trouve des échos, peut-être.



Outre les pages d'Histoire enseignées (dictature grecque, guerre froide en Allemagne, mai 68), cet ouvrage a le mérite de montrer qu'au seuil de l'âge adulte, rien n'est simple, ni avec les autres, ni avec soi-même. Et qu'une mère, c'est plus facile à aimer de loin...



Dans ce registre, j'ai préféré 'La décision', de la même auteur, 'Dans le désordre', de Marion Brunet, et 'Refuges', de Annelise Heurtier.
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Les douze travaux d'Hercule

Hercule est présenté par l'auteur comme un personnage très humain, avec des défauts. Il est en effet arrogant, colérique et narcissique. De plus, il refuse d'écouter les ordres des dieux, et il en est cruellement puni. Frappé de folie, il tue sa femme et ses deux enfants. C'est pour expier ce crime qu'il va devoir réaliser douze travaux tous plus irréalisables les uns que les autres. Il va ainsi apprendre à se maîtriser et ses défauts vont s' atténuer.

L'auteur a du faire des choix parmi toutes les versions du mythe mais je pense que l'histoire est à même d'intéresser de jeunes lecteurs tout en leur présentant un personnage important de la mythologie.

La lecture est très facile.
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La Décision

un beau livre, fort, âpre et sensible

une lecture qui nous hante, qui laisse flotter une sensation de malaise diffus

l'héroïne, Louise, ca pourrait être nous, ca pourrait être une jeune femme de notre entourage, et c'est terrible



le livre est écrit sans fioritures, et à plusieurs voix

tour à tour, nous avons la voix de Louise, celle de Samuel, celle de la mère de Louise, de son père, des différentes personnes de la maternité ...

ce qui nous permet de découvrir différentes versions de l'histoire, et des éléments, avant les révélations et le dénouement



Louise : une belle jeune femme blonde, mince, élève douée en Terminale S, qui joue du violon et reste très secrète

au début, on ne sait pas grand-chose d'elle

prise d'un malaise en plein cours de maths, ce qui étonne tout le monde, elle se dirige vers les toilettes, suivie plus qu'accompagnée, par Samuel, un jeune surdoué qui est aussi le délégué de classe



Louise accouche rapidement d'un petit garçon, un bébé de 3,3kg et c'est le malaise

malaise de tous, car personne ne l'avait deviné, Louise n'avait pas senti venir le bébé, n'avait pas ressenti la grossesse, n'avait pas même grossi !

malaise psychique, Louise ne peut-elle, ou ne veut-elle, se souvenir ?

que s'est-il passé ? Louise prétend ne pas se souvenir et ne pas avoir eu de relations sexuelles

malaise physique aussi, Louise a du mal à réaliser qu'elle a mis au monde un enfant, il reste d'ailleurs quelque temps sans même un prénom

malaise encore, à plusieurs reprises, Louise saigne encore, Louise s'évanouit, comme si son corps devait évacuer trop de tensions, de mystères, de soucis



malaise encore vers la fin, même si des vacances en Bretagne, puis un séjour dans un foyer de jeunes femmes, vont faire évoluer Louise

quel avenir pour Louise ? quel avenir pour son fils Noé ?
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Le Jour où j'ai osé

Comme j'aime les surprises, notamment en lecture, je parcours très vite les 4e de couverture afin d'éviter les spoils.

Je m'en mords parfois les doigts, comme ici. En faisant ce choix lors de la Masse Critique Babelio, j'ai cru qu'il s'agissait d'un roman d'Isabelle Pandazopoulos (auteure de l'excellent 'La décision'). Non, cet ouvrage est un recueil de huit nouvelles écrites par autant d'auteurs 'jeunesse'. Et pourquoi cette écrivain apparaît-elle en tête ? Mystère ! Un 'choix' (marketing ?) qui n'a rien à voir avec l'ordre alphabétique des noms, ni celui de présentation des nouvelles dans le recueil...

Ces histoires s'adressent à des adolescents ; il est donc - forcément - question d'identité, de confiance en soi, de famille, d'amitié, d'amour, de sexualité...

.

Ma préférence va à la dernière : 'Désobéir' de Marion Muller-Collard, parce qu'elle est subtile et colle particulièrement à l'actualité.

Attention, je spoile un peu avec cet extrait :

Riche idée de terminer l'ouvrage sur ces mots. Merci à l'éditeur, si c'est voulu - mais il risquait qu'on abandonne la lecture avant, car certaines nouvelles ne sont vraiment pas captivantes.

.

• Merci à Gallimard (collection Scripto) et à Babelio.
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Athéna la combative

Une lecture très sympa qui met en avant une déesse de la mythologie grecque.

Ce livre, très bien écrit, est un condensé de la vie d'Athéna.

Par le chant d'un aède on y découvre le mystère de sa naissance. On assiste aussi à ses exploits. pas facile de s'affirmer au milieu de dieux super puissants et pour certains bien misogynes, les coups bas de sa belle mère Héra, la jalousie d 'Arès et de Poséidon.

Athéna est sage et intelligente et saura être efficace et courageuse dans le combat contre les géants.

Elle aidera des héros (demi dieux) tels qu'Ulysse ou Héraclès.

Elle remettra aussi à sa place une jeune fille trop prétentieuse (Arachnée) et son frère Poséidon en devenant la protectrice de la ville d'Athènes.

Clair et concis, parfait pour des CM/6ème 5ème).
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Double faute

Tout d'abord, je tiens a remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi de ce roman, un mois avant sa sortie.



Double faute, sous ses allures de roman jeunesse, cache en réalité un roman difficile, aux thèmes vraiment adultes comme le handicap, l'alcoolisme, le dopage....



On y rencontre Ulysse qui vit assez mal son adolescence, toujours dans l'ombre de son grand frère. Petits, ils ont été entraînés pour être champion de tennis mais Ulysse, m'a pas voulu continuer. Ludovic, lui gagne tout ses matchs, jusqu'au jour ou il s'écroule sur le court, victime d'un AVC. A partir de ce moment, la vie de la famille va être bouleversée.

"Combien de fois avais-je rêvé de changer de vie ? Tout recommencer ailleurs, autrement, avoir une nouvelle chance. J'avais fait des vœux à chaque Nouvel An, les nuits d'été à chaque étoile filante, à la rentrée de septembre j'avais pris des tas de résolutions.

Y croire ou en rêver, ça suffit à redonner de l'élan. Mais quand ça arrive en vrai, c'est une tout autre histoire."



J'avais un a priori avant de commencer ce roman : le tennis c'est pas vraiment ma tasse de thé... Mais en fait, ce sport se retrouve vraiment en toile de fond, tandis qu'Ulysse nous fait part de ses problèmes d'adolescent.

"Cette fille incarnait la vie, l'insolence, elle me donnait la force d'envisager l'avenir. Loin d'eux. MA vie.

Elle continuait à se dénuder peu à peu.

J'ai reculé d'un pas.

Je l'ai contemplée, le souffle coupé, heureux que personne d'autre que moi ne puisse voir à quel point elle était belle."



C'est une belle découverte, pas un coup de cœur, mais j'ai passé un bon moment de lecture. L'écriture de l'auteure Isabelle Pandazopoulos est agréable. J'aurais juste enlevé quelques expressions comme : "j'ai trop le seum" ou "kiffer" qui m'ont quelque peu déranger mais pour le reste, je suis conquise.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Trois filles en colère

[Chronique complète sur le blog].



Trois évènements historiques contés à travers les yeux de différents personnages.



Il s’agit de trois jeunes filles issues de familles aisées : Suzanne, à Paris, qui s’ennuie dans sa famille bourgeoise et écrit à sa cousine qu’elle n’a pas vues depuis des années ; Magda, à Berlin-Ouest, la cousine de Suzanne, qui veut rejoindre sa famille de l’autre côté du mur ; et enfin Cléomèna, en Grèce, qui a été séparée de sa famille parce que ce sont des résistant·e·s communistes. Toutes trois vont écrire à leurs proches ou aux personnes qu’elles vont rencontrer durant ces deux années.



Afin de comprendre le récit, nous avons également les réponses à ses lettres – même l’absence de réponse, parfois, permet aussi de vraiment appréhender ce qui se passe – et c’est ainsi que ce roman épistolaire va se dérouler sur trois faits qui ont marqués l’Europe. Chacune à leur façon, les trois filles en colère vont se battre, et c’est avant tout ce combat que l’autrice nous raconte !



D’ordinaire, je ne suis pas friande des romans historiques, mais celui-ci m’a permis d’enrichir mes connaissances et d’apprendre de nombreuses choses sur cette période pas si lointaine, et j’ai poussé la curiosité jusqu’à faire quelques recherches pendant ma lecture. Et, surtout, je ne suis pas une adepte des romans épistolaires, mais ce style se prêtait parfaitement bien au texte et Isabelle Pandazopoulos écrit d’une manière qui ne pouvait que me séduire !
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La Décision

Il m’est difficile de trouver les mots justes pour parler de ce récit qui m’a fait passer par de multiples émotions. De l’agacement à la révolte en passant par l’empathie, la colère, la compassion… j’ai ressenti toute une gamme de sentiments divergents.



Et c’est là toute la force de l’écriture d’Isabelle Pandazopoulos. En nous proposant un récit choral, elle nous plonge dans les pensées intimes de tous les protagonistes. Nous ne sommes pas seulement confrontés à Louise. Nous entrons tour à tour dans la peau de ses amis, de ses parents, des médecins, infirmières et psychologues qui l’entourent. Leurs réactions, leurs paroles nous apaisent ou nous révoltent, emportent notre assentiment ou notre colère et ce, jusqu’aux dernières lignes du récit.



Au-delà de l’histoire, des zones d’ombre que Louise cherche à combler, de l’enquête menée pour comprendre, c’est la richesse psychologique des personnages et la justesse des échanges que je retiendrai. On sent que l’auteure s’est immergée dans un centre maternel pour appréhender de l’intérieur l’univers des mères adolescentes. Le ton est juste, cohérent, sans fausse note. Rien n'est laissé au hasard. Même pas le nom du lycée de Louise, Olympe de Gouges.



C'est un livre bouleversant, poignant, même s’il ne tire pas des larmes. Il a fait écho en moi et vu mon âge, je me suis glissée successivement dans la peau de Louise, de sa mère ou des éducatrices. Et je me suis surprise à penser et réagir de manière différente, ce qui m’a aussi interpellée.



Bien sûr, le déni de grossesse est au centre de l’histoire. Mais elle nous parle aussi de la maternité, de son choix ou de son refus, de notre capacité à être mère, de l’instinct maternel -existe-t-il vraiment ? Elle nous parle aussi de tous les bouleversements qu’implique une naissance.



Une formidable leçon de vie, un sujet grave très bien traité, un roman qui force à réfléchir et qui peut être lu par les garçons comme les filles, chacun ayant un rôle à jouer dans une relation amoureuse.



A lire, avant que…


Lien : http://argali.eklablog.fr/la..
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Parler comme tu respires

Pourquoi Sybille bégaie-t-elle depuis sa plus tendre enfance?

Pourquoi se sent-elle, à quinze ans, étouffée par des parents trop protecteurs? Pourquoi ressent-elle par instants une telle fureur qu'elle pourrait tout casser autour d'elle, et faire souffrir les personnes auxquelles elle tient le plus?

Sybille, alias Sissy à cause de son bégaiement, est à une étape charnière de sa vie, celle où elle va devoir s'affirmer après tant d'années à se cacher, celle où elle va devoir s'opposer à ses parents et choisir une voie: tailleuse de pierre.

Hormis le mystère qui entoure Sybille, responsable de son bégaiement, ce qui fait toute la force de ce roman à mon avis c'est de l'avoir inscrit dans cet univers très particulier de la taille de pierre. Le lycée que Sybille a choisi, dans les Vosges, existe vraiment, et c'est le seul à former à tous les métiers de taille, gravure et sculpture. J'ai trouvé fascinant de nous emmener dans ce monde un peu fermé, qui m'a par ailleurs aussi rappelé l'option cinéma de mon lycée où nous étions un peu comme un groupe à part.

Mais beaucoup d'autres aspects de ce roman m'ont ramenée à mon adolescence et je l'ai trouvé très justement écrit, abordant certaines difficultés propre à l'adolescence, bien que je m'y retrouve également en tant que parent.

Je suis tombée sur ce roman, dédicacé à ma fille, lors d'un salon du livre jeunesse, donc complètement par hasard, et je ne regrette pas d'avoir découvert cet autrice qui, après des années d'enseignement en ZEP, a décidé de se consacrer à l'écriture de romans jeune adulte.

Une belle rencontre.

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Trois filles en colère

Roman épistolaire entre jeunes femmes issues de milieux sociaux différents, il tisse néanmoins un solide lien entre elles, alors suspendues par leurs idéaux, leurs engagements et leur résistance au monde. L'autrice utilise ici la voix de Magda, Suzanne et Cléomèna pour témoigner de véritables faits historiques, des révoltes et des insurrections mais également des effrois, des trahisons et déceptions humaines. En somme, elle manie et exploite de petites histoires pour marquer la grande, universelle et mémorable, celle qui nous rassemble.



Déployé sur deux années, de 1966 à 1968, Isabelle Pandazopoulos ausculte alors une époque galvanisée par les bouleversements politiques et les évolutions socio-culturelles. Le récit, documenté, enseigne autant qu'il inspire, et offre une nouvelle modalité pédagogique, davantage accessible et ludique que le traditionnel manuel scolaire. En outre, la plume de l'autrice, intelligente et fluide, permet l'appréhension des angoisses et interrogations intimes que chacun·e, au seuil de l'âge adulte, peut traverser. Un corps supplémentaire qui fournit une densité bénéfique au récit et qui le rend complet.



C'est un livre efficace qui souffle un vent de liberté. Intemporel.
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Parler comme tu respires

Sybille est une jeune adolescente de quinze ans et qui est bègue depuis presque toujours. Après en avoir cherché la cause auprès de beaucoup de spécialistes, il s’avère que personne n’y trouve aucune explication. Malgré tout, la jeune fille se battra pour tenter d’avancer. Mais bientôt, elle va s’apercevoir que le chemin tout tracé pour elle par ses parents est loin de la convaincre. Elle va décider de travailler la pierre.



J’ai beaucoup aimé ce roman, que j’ai trouvé très bien amené et très divers de par les différentes thématiques que l’auteure va aborder, toujours avec une grande délicatesse et beaucoup de sensibilité.



D’emblée, je me suis attachée à Sybille. J’ai trouvé ce personnage très abouti, et l’auteure a su lui accorder une bonne gamme de nuances. La jeune fille va devoir se battre, que ce soit contre son bégaiement, ainsi que contre les adversités, à plusieurs niveaux. Elle va vite s’affirmer en refusant les études proposées par ses parents, et elle va se diriger vers la pierre.



L’auteure s’est renseignée sur ce métier et cela transparaît tout au fil des pages. Je connaissais mal cet univers, et Isabelle a su en parler avec des mots abordables et beaucoup de simplicité, afin de pouvoir intéresser son lecteur sans le perdre dans des explications trop techniques.



Ce qui m’a réellement plu dans ce roman, c’est la diversité des thématiques abordées par l’auteure. Je ne voudrais pas vous en dire plus, afin de rien vous spoiler à l’histoire. Par contre, je dois avouer que les thèmes composant ce récit sont si nombreux, que l’auteure n’a pas forcément réussi à tous les approfondir. C’est le seul bémol que j’ai trouvé à cette lecture.



La plume de l’auteure est simple, directe et empreinte de beaucoup de sensibilité. J’ai beaucoup aimé le choix narratif de la première personne afin de mieux comprendre ce que ressent Sybille. Les chapitres sont plutôt courts et cela donne un bon rythme à l’histoire.



Un roman empli de sensibilité et servi par une héroïne touchante. Une multitude de thématiques sont abordées et j’ai trouvé ce récit très intéressant. À découvrir sans hésiter.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Demandez-leur la lune

Quatre jeunes ados paumés, déboussolés, avec des histoires familiales compliquées et un cadre de vie où l’ennui vient se conjuguer au désespoir. Pour eux, l’école n’a jusqu’à présent pas vraiment tenu ses promesses et l’avenir ne leur paraît pas grandiose. C’est en cours de Français en lycée professionnel que Lilou, Bastien, Samantha et Farouk se découvrent. Les voilà réunis par une prof qui a décidé de les faire participer à un concours d’éloquence. N’importe quoi ! Mais Agathe Fortin est tenace : elle sent en ces jeunes une multitude de mots qui ne cherchent qu’à sortir et qui leur permettront enfin de révéler qui ils sont.



L’idée de départ de ce roman ado était plutôt bonne : montrer que le pouvoir des mots peut aider à valoriser des jeunes en difficultés en leur montrant que eux aussi sont tout à fait capables de réussir un concours d’éloquence. Utiliser la parole pour les révéler à eux-mêmes en somme, tout en les révélant aux autres. Isabelle Pandazopoulos a l’habitude de travailler avec des élèves en grandes difficultés. Ici, elle nous révèle leurs complexes et leurs doutes. Elle nous parle aussi – un peu – du défi à relever par leur professeur car l’éloquence, cela s’apprend – et c’est pour cela que cela peut être à la portée de tous. En cette période de Grand oral, le thème tombe à pic… Qui plus est, les personnages sont assez attachants et quelques jolis passages soulignent bien les émois et les doutes qui se posent à l’adolescence.

Malheureusement, Isabelle Pandazopoulos n’a pas pu éviter de tomber dans la caricature. Des élèves tout d’abord : ils sont élèves en lycée professionnel et ont donc des histoires familiales – à part Bastien dirons-nous – totalement dramatiques. Tu as une famille dysfonctionnelle ? Tu finiras en lycée pro ! Le proviseur ensuite, archétype du personnel de direction obtus, uniquement obnubilé par sa hiérarchie, les résultats, l’image de son établissement et ce que pensent les parents d’élèves. Quant à ces derniers, s’ils n’ont donc pas des problèmes sérieux chez eux, ils se liguent tout simplement contre une prof qui innove un peu dans ses cours. La prof enfin, qui aurait mérité un peu plus de profondeur, reste d’une fadeur extrême. On ne la cerne pas, elle ne nous touche pas. Quant au lycée en lui-même, on a l'impression qu'il est vide.

Pour le style, que dire ? J’étais parfois perdue dans les dialogues. Mais qui parle, bon sang ?

Allez, pour terminer sur ma lancée, une petite remarque personnelle qui ne manquera pas de faire réagir mes collègues prof-doc : page 60, on a droit à la « dame du CDI ». On l’imagine en petite dame gentille et très émotive. Ce qui me fait tiquer, c’est que Isabelle Pandazopoulos est prof de Français à l’origine et a certainement eu des collègues professeurs-documentalistes. Des hommes peut-être aussi ? Un peu dommage cette vision totalement dépassée quand on sait que ce sont les professeurs-documentalistes qui inscrivent généralement les classes aux prix littéraires, les font travailler sur les livres et qui se démènent pour faire venir des écrivains. Ils ne font pas que cela en même temps, ce sont des enseignants avant tout.

J’ai la dent dure pour ce roman, à ma grande déception, car j’avais adoré « La décision ».

Ah oui, ce livre est sélectionné pour le Prix des Incorruptibles 2022 sélection lycée… On pourrait presque croire qu’il est sponsorisé par Jean-Michel Blanquer.

Dommage, dommage.
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Sasha et le cheval ailé

Voici mon retour de lecture sur Sasha et le cheval ailé d'Isabelle Pandazopoulos.

Sasha, garçon renfermé et différent, ne grandit plus, sans que les médecins puissent expliquer pourquoi…

C’est peut-être lié à ce qu’il a vu et vécu là-bas, dans ce pays en guerre qu’il a fui avec sa petite sœur et sa mère, à la mort de son père.

Un jour, Pégase, le cheval ailé de la mythologie, prend vie devant lui et lui propose une quête pour retrouver les souvenirs qu’il lui manque et enfin, aller mieux.

Sasha accepte mais les dieux ne voient pas leur amitié d’un très bon œil ; le garçon doit leur prouver sa valeur !

Sur le dos de Pégase, Sasha va vivre une épopée extraordinaire qui bouleversera son existence.

Sasha et le cheval ailé est un roman pour les enfants à partir de 10 ans. Il me tentait car je trouvais le résumé très prometteur.

Nous découvrons un jeune garçon, un petit réfugié du nom de Sasha. Il a 12 ans mais est aussi petit qu'un enfant de 6 ans ! Même sa sœur de 8 ans est plus grande que lui.

Physiologiquement, il va bien et n'a aucune raison de ne plus grandir.. pourtant il reste toujours aussi petit. Personne ne peut rien pour lui.

Serais ce à cause de ce qu'il a vécu quand ils ont quitté leur pays, et suite à la mort de son papa ?

Sasha est un enfant qui est différent des autres de part son comportement parfois violent. L'éducation ne sait plus quoi faire de lui et sa violence.

C'est touchant et on a envie d'aider ce jeune garçon.

Madame Barbocos, de l'équipe éducative, va essayer en lui racontant des histoires, de préférence en rapport avec la mythologie, dont il est féru.

Un jour, un jouet représentant Pégase prend vie et l'entraîne dans des aventures extraordinaires.

J'ai aimé que cet ouvrage soit truffé de nombreuses légendes mythologiques. Ce coté là m'a beaucoup plu même si je n'ai pas toujours accroché.

J'ai aimé l'histoire, les légendes, le personnage de Sasha, celui de Pégase.

J'ai aussi apprécié l'écriture d'Isabelle Pandazopoulos, surtout les passages très justes sur le mal-être du jeune Sasha.

Toutefois, j'ai parfois eu du mal à me laisser porter par l'histoire.

Il m'a manqué quelque chose pour plonger totalement dans ma lecture.

Je n'ai pas eu certaines réponses à tous mes questionnements.

Et j'ai parfois été déstabilisée par le ton des personnages, pas forcément en accord entre l'époque vécue et le parler, celui de nos jours.

Nous avons pourtant là une quête initiatique intéressante, porté par le duo Sasha et le légendaire Pégase.

Et, même si je n'ai pas accroché autant que je ne l'aurais voulu, je ne regrette pas de l'avoir lu d'une traite cet après midi.

Sasha et le cheval ailé est un roman jeunesse que je recommande malgré tout et note trois étoiles et demie.
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Demandez-leur la lune

On ne peut pas douter de la bonne foi d'Isabelle Pandazopoulos. Elle fait preuve d'une réelle sincérité en voulant montrer par ce roman que les élèves "décrocheurs" ne sont pas simplement fainéants, que comme les autres ils cachent une personnalité riche et complexe, et souvent une histoire personnelle dramatique.

La difficulté est alors d'exposer cela sans tomber dans le pathos et la surenchère. C'est là que le bât blesse et que la caricature pointe. Ici, malheureusement, tout est "trop" : les quatre ados paumés, mais aussi la prof passionnée (heureusement il y en a), le proviseur opportuniste, les parents démissionnaires... Ça fait beaucoup, et ça vire au catalogue.

À ceci s'ajoute une langue particulièrement pauvre. C'est un reproche récurrent en littérature jeunesse (et étonnamment l'auteure l'évoque elle-même dans sa note "Dans le cartable d'Agathe Fortin") : certains auteurs ont tendance à simplifier (présent, vocabulaire...) parce qu'ils écrivent pour la jeunesse. Sauf que cela contredit le propos de ce roman, qui voudrait faire la preuve qu'en les considérant comme des personnes capables de réflexion, les ados puissent prendre confiance en leurs capacités.

Que des jeunes "décrocheurs" manquent de vocabulaire, pas de souci. Mais quand on écrit des phrases comme "Ça leur est venu malgré eux qu'ils pensent à leur père respectif." (p. 72), "À vendredi, Lilou, elle répond de sa belle voix posée." (p. 75) ou "Il la regarde bizarre." (p. 76 - oui, autour de la page 70 c'est un florilège), ça me pause un problème.

Il y a aussi pas mal d'incohérences, des dialogues dans lesquels on ne sait plus qui parle... Bref, ce roman ne fait pas très "fini".

C'est d'autant plus dommage que je partage totalement la vision de l'auteure sur ces élèves qui ne rentrent pas dans le moule, sans lien avec leurs capacités réelles ; et le pouvoir de l'oral.
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Demandez-leur la lune

Un livre pour se sentir bien dans sa jeunesse et dans ses échecs.

"C'est un bâtiment bleu, adossé à la colline "

C'est pétri de bons sentiments, adaptable en série pour toute plateforme grand public.

"On y va en fourgon"

Bien sûr, un esprit chagrin se dira qu'il y a peu de chance que ça se passe comme ça dans la vraie vie pour les copains de Samir...

"Elle a fini en drame cette soirée entre copines

Il est six heures du mat' quand les keufs font "dring"

Il vendait de la dope mais il comparaît pour crime"

Il a pris 20 piges, piges, piges

Sam a pris du ferme, ferme, ferme"

Alors les cas sociaux qui gagnent des concours d'éloquence...

"On ne frappe pas"

Les profs qui jouent les sauveurs...

"Ceux qui vivent là n'ont jamais eu les clefs"

L'administration qui fait semblant de condamner mais qui se range du bon côté...

"Quand toutes les portes se ferment

Quand toutes les lumières s'éteignent"

C'est donc la version résolument optimiste de la réalité. Si les multivers existent...

"Je pense à vous"...

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Parler comme tu respires

Vous voulez savoir quels sont les thèmes les plus "hype" de la littérature jeunesse en 2021 ?

Ne cherchez plus, Isabelle Pandazopoulos en a gentiment fait un catalogue dans "Parler comme tu respires" :

- la jeune fille brillante qui envoie bouler Parcours Sup et rejette le beau parcours prévu par ses parents pour se former à un métier manuel ? Check.

- le handicap ? Check. Enfin partiellement : bégayer n'est pas considéré comme un handicap, et surtout Sibylle bégaie seulement quand l'auteur y pense.

- la douce et compréhensive mamie qui perd la tête et est envoyée en EHPAD ? Check. La petite fille est dévastée : elle tenait tellement à sa mamie qu'elle met plusieurs mois à apprendre qu'elle a déménagé (elle ne l'appelle jamais ?!) et ne lui rend pratiquement pas visite.

- la fille livrée à elle-même avec une mère en prison ? Check.

- des homos ? Check. Un garçon et une fille, pour l'équité. On a même droit aux parents intolérants qui mettent leur enfant à la porte, c'est cadeau de la maison.

- des hommes misogynes ? Check. En même temps ce sont des tailleurs de pierre, tout le monde sait que ce sont des bourrins... non ? Tant pis.

- un secret de famille susceptible de faire verser quelques larmes aux lecteurs ? Check. Il arrive d'ailleurs avec ses gros sabots, un modèle du genre et (oh surprise !) explique le bégaiement.

- une relation amoureuse "je t'aime / je ne veux pas être avec toi de peur de te blesser / je t'observe sans me montrer / j'ai peur de mes sentiments" digne d'une sitcom avec LE beau gosse talentueux de l'école ? Check aussi.



J'ai eu le sentiment de me trouver devant l'un de ces gâteaux monstrueux, plein d'étages et de crème... À trop vouloir en mettre on frôle l'indigestion.

C'est dommage car placer l'intrigue dans le milieu des tailleurs de pierre était original. D'autant que moi aussi j'aime beaucoup l'œuvre de Rodin.

Mais ce côté catalogue des misères humaines, qui m'avait déjà gênée dans "Demandez-leur la lune" semble être une constante chez cette auteure.
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La Décision d'Isabelle Pandazopoulos

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