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Biographie :

Isabelle Pariente-Butterlin enseigne la philosophie, à l'Université de Provence. Parallèlement à son travail philosophique, elle suit une autre ligne d'écriture, qui s'est développée sur son blog, Ædificavit.

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Bibliographie de Isabelle Pariente-Butterlin   (10)Voir plus

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Comme un jour de neige, au petit matin, la neige est encore intacte, personne ne l’a foulée salie écrasée et le silence qui plane dans l’air comme un parfum est délicieux et absolument inespéré. D’autant plus gracieux que sa grâce éphémère et fragile disparaîtra bientôt sous les pneus encrassés des voitures dans un craquement crissement frottement

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À croire qu’il n’est besoin de personnage que pour accorder les verbes, seulement pour accorder les verbes… aimer, pleurer, perdre, tendre, attendre, perdre, s’en aller… à croire que l’unique fonction qui leur revient est de permettre d’accorder les verbes, de les rapporter à des sujets qui dessineront leurs silhouettes en ombres chinoises sur les phrases… il n’est besoin que des verbes, seulement eux, pour avancer dans le monde, et les verbes se retiennent à des personnes, qu’ils absorbent, qu’ils font leurs,..
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Tout est parfaitement réglé. Tout geste sera maladroit, toute protestation inutile. Elle est éclaboussée de leurs rires, tout le monde rit, autour d’elle, elle les regarde, cherche un appui, un visage qui simplement resterait étranger à la scène, tout le monde rit, le cercle s’est refermé autour d’elle, elle ne sait plus comment leur échapper.
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 L’écriture suit une ligne musicale dont il est presque possible de percevoir les sonorités. Le tracé même des mots commence à fascine le regard, leur mouvement dans l’espace de la page dessine des traces de notre présence, plus fiables que l’ombre portée de notre corps, plus précises que l’empreinte de nos pas dans la neige. Plus sûres, même, que notre chaleur contre la tiédeur d’un autre dans le silence de la nuit, et l’accord des souffles.
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Dans un labyrinthe coloré, des éclaboussures immobiles de lumière explosent silencieusement. En suite de quoi, elles restent en suspens, mouvement arrêté, dans le rayon de soleil qui les traverse et les rabat sur le sol et en même temps les tient dans l’air chaud de l’après-midi d’été. Vibrations sonores du jaune, dans toutes les nuances possibles du paradoxe de Zénon, que personne n’aurait pu imaginer.
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Le reste du temps, il parle. Les paroles instaureraient presque une distance entre elle et lui. Une zone de turbulences dans laquelle elle ne passe pas. Elles sont là pour les relier l’un à l’autre, et c’est tout le contraire qui se passe. Il parle. Elle écoute. Et il y a une distance dissymétrique qui s’instaure entre elle et lui.
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Donc le texte, les phrases, tout dispositif, n’importe lequel, tout dispositif esthétique que l’on met en œuvre pour saisir le monde jusqu’à la transparence du dispositif lui-même, sont d’autant plus efficaces, d’autant plus saisissants qu’ils sont transparents et ne se donnent pas à voir comme dispositif. Il y a donc, dans les phrases, quelque chose qui s’efface en même temps qu’il s’écrit. Il y a un double mouvement, une tension qui n’est pas celle du secret, de l’implicite, de ce qu’on cache contre ce qu’on écrit, au-dessous, au-delà. La question du secret n’est pas du tout en cause ici. Elle est d’ailleurs souvent très mal posée puisque Canguilhem rappelle que ce qui est secret, par définition, secrète.
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Chaque matin est un recommencement de cette chute vertigineuse, chaque réveil, chaque arrachement cruel à la douceur des lits, à la chaleur de la nuit, chaque retour dans le jour, tout commence toujours par cette chute brusque dans le monde, joue tendue, écrasement promis dans les déséquilibres du jour, tous les matins nous recommençons la chute vertigineuse d’Icare, nous sommes arrachés à nos rêves, aux mots qui nous bercent, qui hantent nos sourires dans le sommeil mystérieux, on nous extirpe de nos rêves, de nos joies, et nous nous écrasons sur le sol dans le désordre de nos pensées, dans le vertige de nos espoirs sectionnés, et la douleur invisible de nos ailes brisés nous laisse muets.
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Avec un peu d’honnêteté, on conviendra en fait qu’on se retenait déjà comme on pouvait. Décalage disparate : il suffisait de ne pas trébucher, parfois les sandales légères accrochaient le rebord sec de la marche, ou bien laissaient entrer un minuscule caillou, alors il devenait inévitable de s’arrêter, de s’asseoir ou de se pencher, selon la configuration des lieux, de glisser scrupuleusement les doigts entre le pied nu et tiède, et la semelle de cuir, pour déloger cette petite concrétion de la conscience aigüe que les choses n’allaient pas leur cours, et que le monde s’était mis en quinconce.
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La solitude condamne à l’obstination. Traverser la ville inconnue au matin, comprendre les cheminements possibles, dessiner les traits possibles de son inscription dans le monde et alors, affronter la suite de la journée, jusqu’au soir, d’un seul trait de plume, parfaitement rectiligne., que seule une main parfaitement maîtrisée peut dessiner. Un trait de plume, à l’encre noire, celui qui a tracé cette rue, quand elle n’était qu’un faubourg, il y a de cela plusieurs siècles, celui qu’elle tracera à main levée.
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