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Citations de Isabelle Marrier (47)


L'avenir, c'est épuisant.
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Je ne trouve même pas effrayant que l'on puisse se rappeler de choses que l'on n'a pas vécues.
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Il avait lu quelque part qu'être adulte, c'est être seul. Contresens. Son enfance, sa jeunesse n'avaient été que solitude. Non, être adulte, c'est n'avoir plus peur.
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Sans amour, on est invisible à soi-même.
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La vie était gris clair, une calme tristesse. La routine leur était douce, comme à tous ceux qui ont connu des tribulations.
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Rien ne sépare son vide intérieur du silence.
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Tu ne peux pas avoir oublié, même si tu fais semblant, même si tu as poursuivi ta route sans plus en parler à personne, comme si cela n'avait pas existé. Je ne t'en veux pas. Ce n'était pas ta faute, je le sais bien. Je suis la seule au monde à le savoir. Mais tu portais un fantôme. Des fantômes. Leur histoire d'avant toi, celle de tes origines.
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Le cœur serré, je comprends que le nom véritable est inutile. Norma Jean absorbée en Marilyn Monroe. Sandy Allen, La Plus Grande Femme du Monde. Pseudonyme et périphrase. Du pareil au même ! La vierge monstre, la playmate sexy. Idem.
Ces deux petites filles de pères inconnus, de mères absentes ou folles sont devenues de la chair dont on fait les rêves ... Saisies dans leur corps, sa perfection ou sa difformité, prisonnières de leur peau.
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Un borgne à l’oeil de verre, un obèse boiteux participent autant à la magnificence du monde. Non par principe, posture ou compassion, mais en vérité par le juste exercice du regard. Il reste à l’apprendre en voyageant à la recherche de soi. On a si peu de temps pour apprendre à voir avant de fermer les yeux !
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Il faudrait, pour composer un récit équitable, déplier tant de papiers, scruter tant d’images, questionner tant de faits, gratter les apparences, chercher ce qui est dissimulé, sans savoir où ni si cette dissimulation existe, déployer toutes les nuances des mots, repérer les marques, interroger les traces et mes souvenirs, démêler l’intime, l’unique, le familial, le social, le collectif.
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J’ai refermé la porte de la chambre de ma mère et me suis avancée dans le couloir désert. Il est midi ; les pensionnaires ont été descendus dans la salle à manger. Les murs blancs, joyeux, reflètent la clarté de juin. Seuls mes pas résonnent. Je m’éloigne, je m’arrête. Ai-je vraiment fermé la porte derrière moi ? Ne devrais-je pas le vérifier ? Je me retiens de courir puis je cours quelques mètres. Je remonte un autre couloir, tout aussi lumineux, et sans une âme. Où est le poste des soignants ? J’ai dû le manquer. Je fais demi-tour, plus lentement. Des portes s’entrebâillent sur les chambres vides, le lit chromé, de petits meubles laids, des cadres, des photos, des crucifix souvent, des plantes vertes ornées de gros nœuds en bolduc. Sur chaque porte, un petit carton. Madame Jeannine Montrat. Madame Geneviève Guichard. Sur la sienne, Madame Alice d’Amberville. Tout est comme d’habitude. Le couloir bifurque. Des portes peintes en jaune. J’ai dû me tromper de côté en sortant de sa chambre.
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1955. États-Unis. Einstein et Jams Dean meurent : en noir et blanc, les images du vieillard à la peau râpeuse tirant la langue, du jeune homme en blouson de cuir sont estampées dans la mémoire collective, proclamées immortelles - enfin, pour un bon bout de temps. Idem celle de Marilyn au-dessus de la bouche d'aération. Idem celle de Rosa Parks, le regard pétillant et courageux, derrière des lunettes de cercle métallique. Ou bien, in fine, s'il n'y en avait qu'une à retenir, je me détermine pour l'insoutenable photo du visage mort, l'oeil hors de l'orbite, les chairs noyées, ravagées, étrillées, hachis et marmelade, la figure impossible, sans âge, sans sexe, où ne subsiste que la forme du nez, le souvenir du front, la frange bouclée des cheveux d'Emmett Till, gamin de Chicago lynché pour une ébauche de flirt avec une femme blanche dans un patelin du Mississippi.
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On a si peu de temps pour apprendre à voir avant de fermer les yeux.
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Elle grandit. Ça ne s'arrête pas. Est-ce que ça va s'arrêter ? Qui a déjà entendu une histoire pareille ? A la fin du livre Alice se réveille, Sandy n'habite pas dans un livre. Personne ne peut l'aider. Ni dans sa peur de mourir bientôt ni dans l'angoisse de cette vie à gagner, seule de son engeance.
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La beauté relève de l'éternité [...]. En 2004, la JAMA Pediatrics s'interroge sur la légitimité à réduire la croissance des enfants polyhandicapés afin qu'ils deviennent de petits adultes plus faciles à manipuler, soigner, laver, déplacer. Tout le monde veut que tout le monde soit beau et heureux.
Et la Terre tourne.
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Tout simplement, les nouveaux monstres sont les aberrations et ratés de la Nature. Leur existence ne révèle que l'existence du hasard sous forme d'un grain de sable se glissant dans la mécanique du vivant, ces êtres sont au sens propre des ratés, ils ne signifient rien mais incarnent à rebours la puissance absolue des règles. Le hasard s'unit à l'absurde, la science exposée accouche des freaks.
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J'écris pour toucher le réel. J'écris pour atteindre l'homme boiteux à travers cette fumée de compassion et de dégoût. [...]Ils ne mendient pas. Ils tendent un miroir à notre intime infirmité, ils nous vendent un retour sur notre pauvreté fondamentale. Autant dire que leurs affaires vont mal.
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Elle oublierait le vie intense et pure, l'être amoureux, la lumière juste. Ferait comme si cela n'existait pas. Peut-être que cela n'existe pas. Elle dirait oui au quotidien.Elle serait gentille. Elle donnerait ce qu'elle n'a pas : "celui qui donne ne veut pas encore mourir". La douleur du vide, elle la supporterait, parce qu'elle aimerait, voilà le mot qui dirait tout-rien. Son mariage serait un désert où elle avancerait toute seule. Au bout, elle le retrouverait lui, miroir où viendrait se refléter son entêtement. Elle le sauverait à la fin, non tant pour lui que pour un salut obscur, le règne d'un ordre de paix et de patience.
A peu près content, il se montrerait tranquille, les jours passeraient, elle serait flétrie, pourrie, crevée, mais la vie obstinée continuerait, vaille que vaille.
Les enfants seraient là pour tout justifier. Au bout du compte, la durée se suffirait à elle-même, saupoudrant d'or poussiéreux et nostalgique le triste temps écoulé.
Mais une bille dure et sombre luit dans les yeux de Jérôme quand il va lui faire mal. Elle la distingue, la réfute.
Elle cille, elle plie. Il regarde. Intense est sa curiosité pour la douleur de cette femme. Sans doute pour la seule souffrance. de la même façon, il penche la tête pour ne rien perdre des supplices et des agonies de cinéma. Il toucherait la blessure infligée et goûterait le sang au bout du doigt.
Elle nie la violence crue, crachée, qu'il réclame pour se sentir exister, tout empêtré dans l'inertie de sa douceur. sans un mot elle proteste, s'arc-boute. Il faut que l'amour gagne, que la lumière croisse, il le faut. sinon tout est inutile, le mal justifié. Elle tient comme la petite chèvre, à force de feintes, d'esquives, parfois un coup de corne, pétarade de sabots.
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Elle chuchote des récits, car les mots vernissent les choses en petits moments parfaits. Le bonheur naît entre ses mains, elle l'invente, le dispense, elle peut y croire.
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Et dans mon cœur, se dit Alice, il n'y avait presque rien. Un nœud d'agacements, de contrariétés, de choses à faire et, dans le noir, cet amour aveugle que je ne connaissais pas avant que mon petit ne vienne à manquer.
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